jeudi 25 avril 2024

A Actualité politique

30ème anniversaire du FLNKS

Difficile de dénombrer le public venu pour le 30ème anniversaire du FLNKS, la grande partie de la génération présente avait moins de trente ans. Après les traditionnelles coutumes de bienvenue faites par les composantes du Front sur les terres de la famille Bétoe à Nouville, la délégation de l’USTKE/Parti Travailliste a fait de même et a rejoint la grande famille indépendantiste pour marquer cet évènement qui se voulait avant tout festif. Au programme : un rappel historique du parcours de la lutte du peuple kanak jalonné par des embûches, des concessions, des avancées … Rien de tel que de marteler à la tribune : la revendication d’indépendance, ce qu’ont fait la plupart les chefs de files de la mouvance indépendantiste, notamment Rock Wamytan (U.C) qui a par ailleurs insisté sur la question du corps électoral. De son côté, Louis Kotra Uregei (P.T) a surtout insisté sur la période de la création du Front au côté d’Eloi Machoro. Nous vous proposons de larges extraits de ces interventions.   Arrivée de la délégation USTKE/PT à Nouville, composée des membres des deux structures avec à leur tête le président du P.T, Louis Kotra Uregei.

 Le comité organisateur a reçu les différentes délégations.

La cérémonie a commencé avec la levée des deux drapeaux. Une magnifique case élevée par des jeunes de Saint-Louis durant le déroulé de l'hymne du pays. Plusieurs couleurs s'entremêlent presque, on y retrouve les couleurs du FLNKS, celle de la France coloniale, le gris et le rouge du Cagou.   

Pasteur Wakira Wakainé

Pasteur Wakira Wakainé, président de l'Eglise Protestante de Kanaky en Nouvelle-Calédonie (EPKNC) a ouvert les discours officiels en apportant sa bénédiction aux orateurs et au jeune public présent à cet anniversaire :  « Nous sommes une église qui défend la vie des gens du pays … »  Rock Wamytan (U.C)

« Si nous sommes là aujourd’hui, c’est que nous n’avons pas encore atteint l’objectif de notre pays qui est l’indépendance. Nous fêtons aujourd’hui les 30 ans de notre mouvement de libération nationale, le FLNKS. 30 ans de route, 30 ans de souffrances, de douleurs mais aussi 30 ans de détermination pour arriver à fermer définitivement la parenthèse du colonialisme français ici chez nous en Nouvelle-Calédonie-Kanaky. Le chemin est encore long, difficile et semé d’embûches parce que nous n’avons pas à faire à une petite nation car la nation française sait comment manipuler les masses. Elle a exploité des millions de gens dans le monde, elle a écrasé des civilisations entières par l’esclavage, le colonialisme, l’impérialisme. Nous les kanak ici,  et toutes les communautés qui se sont associées à nous ici sur cette terre de la Mélanésie. Nous ne sommes pas très nombreux et nous avons à faire en face de nous à une machine. Ce qui peut nous motiver et nous activer et donner notre  dynamisme pour avancer et agir  c’est bien ce que nous avons au fond de nos entrailles. C'est-à-dire la puissance et l’énergie de nos anciens. C’est la puissance de cette terre qui nous a vu naître. C’est pour cela que nous n’abdiquerons jamais ; Jean-Marie Tjibaou disait tant qu’il y aura un kanak sur sa terre, il revendiquera sa terre, sa dignité et son indépendance. Ils ne nous ont pas tous tués, éliminés. Oh, oui certes, beaucoup auraient souhaité voir des kanak morts de façon qu’ils puissent agir en toute liberté sur cette terre. Ce n’est pas le cas, nous sommes là. Nous sommes vivants et nous avons décidé de construire ce pays avec eux.» Il ne faut pas sous-estimer la puissance destructrice de la France coloniale « Cette histoire de 161 ans de colonisation. Lorsqu’on regarde notre histoire, elle est faite de lutte, de combat de soumission parfois mais aussi de relève, d’avancée, de progression pour qu’à chaque fois il faut faire valoir notre droit à la dignité, la liberté d’être libre un jour et souverain sur notre terre car c’est la terre de nos ancêtres. C’est la terre de Kanaky ». Rappel historique : de 1853 à nos jours « Depuis la prise de possession en 1853 et avec tous les dispositifs coloniaux, avec l’administration pénitentiaire, les répressions, les spoliations foncières, etc... avec la grande révolte des chefferies du Sud en 1859 dont beaucoup n’en parlent pas… la 1ère  révolte kanak a été sur la terre de Djubea sur laquelle vous êtes debout aujourd’hui. Les grands-chefs de l’époque (Païta, Dumbéa, Mont-Dore) se sont levés contre le colonialisme. Dès le départ lorsqu’ ils se sont installés sur la presqu’île de Nouméa que nos anciens leur ont accordé l’autorisation de s’installer à Nouville (la presqu’île de Nouméa). Depuis cette révolte là, en passant par la grande révolte de 1878 et celle de 1917 etc. Heureusement  qu’en Europe il y a eu des changements après les deux guerres de mondiales. Vous avez vu que nos enfants, nos jeunes de l’époque se sont levés et ils sont partis défendre une liberté qui  ne leur appartenait pas, une liberté qui n’était pas la leur ! En 1914-1918, plus de 1000 jeunes kanak se sont rendus sur des terres d’opération en France. En 39-45, des centaines ou peut-être des milliers de jeunes kanak se sont engagés comme supplétifs ou auxiliaires dans l’armée américaine. Ils n’ont pas eu de reconnaissance après la victoire de 45. Ils ont été livrés à eux-mêmes, ils sont retournés dans leurs tribus sans rien car ils n’étaient pas dans les unités combattantes. En 1946, la France qu’est-ce qu’elle a fait de plus, de mieux pour préserver son empire colonial ! Et bien, elle a retiré les territoires français du Pacifique de la liste des pays à décoloniser. En 46, nous étions déjà  inscrits sur la liste des pays à décoloniser aux Nations Unies. Et bien, De Gaulle l’a retiré tout simplement en disant que la Constitution Française permettait au peuple qui ont été colonisés par la France de pouvoir accéder à l’indépendance par référendum. En 1956, lorsqu’il y a eu la loi Deferre (la loi d’autonomie). Avec l’Union Calédonienne, nous sommes devenus partenaires pour gérer notre pays. Après 1956, lorsque la France a accordé l’autonomie à ces territoires et notamment à la N-C. Qu’est-ce que nous avons vu ! D’un côté, on nous l’a accordé et de l’autre, ils mettaient les moyens en place pour freiner cette autonomie. Pour discréditer cette autonomie qui était gérée à l’époque par l’U.C. Dès 1958, lorsqu’il y a eu le référendum qui permettait aux territoires colonisés par la France de pouvoir ou non d’accéder à l’indépendance. Nous aurions pu accéder à l’indépendance à ce moment là ! Car nous étions majoritaires. La manipulation et l’instrumentalisation faites sur nos anciens par l’Etat Français a produit le contraire puisque c’est à plus de 80 % que la N-C a accepté le référendum de 1958. La contrepartie chez nos anciens à ce moment là : oui mais à condition que vous nous donnez le même statut de 1956 (statut d’autonomie). Comme d’habitude, la France a dit oui mais une fois que les calédoniens étaient prêts à travailler ensemble mais la France a mis en place des freins pour casser le  processus d’autonomie géré par les kanak et les calédoniens (dès 1958). » Un exemple parmi d’autres qui montre que la France ne veut pas de notre indépendance ! « Au sein de notre délégation de l’U.C, on a posé des questions à Mr Merle & à Mr Christnatcht : Pouvez nous dire le plan et le projet de la France dans le Pacifique ? Est-ce vous souhaitez vous maintenir dans le Pacifique ou pas !  Voulez-vous nous conduire à l’indépendance de notre pays ? Ils ne répondent jamais à ces questions  là ! Vous savez qui a répondu à cette question. C’est Edgar Pisani qui a répondu de façon claire et précise. Fin 1984-Début 1985, il a exposé son plan : un statut d’indépendance association. Quels sont les intérêts de la France pour rester dans le Pacifique ? Quels sont les intérêts pour les calédoniens et notamment pour les kanak de rester français ? Les différents missionnaires qu’ils soient de gauche ou de droite, c’est pour nous proposer en bout de chaîne ce qu’il nous avait proposé Pisani (statut d’association avec la France – septembre ou octobre 1985 devait avoir lieu le référendum d’autodétermination. Quand on regarde les 150 ans d’histoire, à chaque fois on se fait avoir ! Le statut de 1958 est un statut particulier, on aurait pu gérer notre pays sans l’intervention de la France ! » Une restructuration des confettis de l’empire française « La 2ème arme puissante que la France détient, c’est l’immigration ! Les grandes vagues d’immigration qui ont été organisées pour noyer la revendication du peuple kanak, elles n’ont pas commencé en 1972 avec la lettre de Pierre Mesmer mais en 1956 lors du voyage du général  De Gaulle ici. En venant ici, il a fait une traversée du désert. Il a été en Algérie puis en Polynésie Française pour préparer son retour aux affaires. Pour préparer une restructuration des confettis de l’empire français et notamment nous étions dans son plan. Il a organisé une immigration massive de la France vers la N-C. Aux alentours des 70, nous avons petit à petit perdu la majorité. Le partenariat kanak/caldoche s’est brisé dès 1958 sous l’action de l’Etat français avec les différents statuts Il y a eu le boom du nickel dans les années 70 : une deuxième arrivée massive de France métropolitaine et d’ailleurs. Avec la signature des accords, voilà encore une troisième immigration ! C’est une arme puissante ! A chaque fois, on se fait avoir ! Ils nous disent qu’ils participent à la vie économique, ils payent des impôts et tout le tralala … Il faut leur donner le droit de vote ! » La mère des batailles : le corps électoral « Nous avons toujours le sentiment du bon mélanésien, le sens de l’hospitalité, de respect, de tolérance ! Nous allons toujours les accepter. Mais regardez votre histoire ! A chaque fois, nous nous sommes battus sur la question du corps électoral, déjà en 1958. Mais aussi, en 1984. Pourquoi Nainville-Les-Roches n’a pas marché ! C’est à cause de la question du corps électoral. Pourquoi en 1988, on a eu tellement de difficulté à le faire admettre à nos militants ! A cause du corps électoral. Et en 1998, c’est pareil : à cause du corps électoral ! Mais regardez ce qui se passe depuis quelques mois, depuis quelques années, c’est la question du corps électoral qui revient sur la table ! A qui on va donner le droit de voter pour les élections provinciales et surtout pour les élections référendaires. Pour l’organisation du référendum d’autodétermination. Voilà, la principale question ! J’ai pour habitude de dire que la question du corps électoral, c’est la mère des batailles celle-là. Je vous demande pour ce 30ème anniversaire de tous se mobiliser sur la question du corps électoral. Regardez le Sahara Occidental (Western Sahara) qui a été colonisé par l’Espagne. Ce pays a confié la gestion du processus d’autodétermination à l’ONU dans les années 70. Depuis 1975, le peuple Sarahoui n’a jamais pu exercer son droit à l’autodétermination ! Tout simplement parce que les grandes puissances se mêlent là-dedans. Et sans compter les conflits entre le Maroc et le peuple Sarahoui. Jusqu’à présent, ils n’ont pas encore réussi à arrêter, à fixer la composition du corps électoral. Camarades, c’est ce qui nous guette la question du corps électoral. Si on n’arrive pas régler cette question là, et bien l’Etat français va continuer à jouer avec nous pendant des décennies. Je vous demande de nous mobiliser là-dessus. Je vous demande d’être ferme sur la question du corps électoral, il n’y aura plus de concession ! La dernière concession que nous avons faite (en tant que signataire de l’ADN) : on l’a faite en 1998. Les 25 000 personnes qui sont actuellement sur le tableau annexe, ils y resteront. Il n’est pas question de le faire rentrer dans le corps électoral ! (applaudissement du public) Il n’est pas question de faire rentrer toutes les personnes qui arrivent soit disant qui sont là pour quelques années ! … Il faut être ferme sur la question du corps électoral. Le grand-père Pidjot, lorsqu’il s’est battu entre 1971-1977, combien de propositions de lois qu’il a faites à Paris. Ensuite en 1984, des propositions de lois pour ramener un statut d’autonomie à la N-C et notamment pour fixer le corps électoral. Il s’est battu jusqu’à la mort, il a laissé son mandat en 1986 et il est mort en 1990. Il disait toujours aux ministres, aux parlementaires : j’ai 80 ans et je veux voir mon pays indépendant. Ça  fait un quart de siècle que le grand-père Pidjot est mort. … On ne doit pas lâcher la question du corps électoral ! Que ce soit dans le privé ou demain dans la fonction publique, ce sont ces lois sur l’emploi local qui vont nous permettre de freiner l’immigration. A chaque fois, que l’on en parle aux responsables français, ils nous disent que ce n’est pas possible de mettre en place de genre de dispositif à la Police Air Frontière car nous sommes dans un territoire français. Cette question de l’emploi local (privé ou public), ça a été une des réponses durant les négociations que les responsables de l’Etat ont répondu à la question de l’immigration. Et qui a donné la citoyenneté. Il ne faut pas oublier cela. Si le FLNKS a été mis en place, est bien c’est la politique de l’Etat français qui nous a poussés là !  C’est le résultat de la politique de l’Etat français… » Un autre combat : faire reconnaître le FLNKS comme mouvement de libération nationale à l’ONU « Entre nous, le combat n’est pas terminé et nous avons encore des années devant nous. Il nous faut rester ferme sur l’ensemble de nos orientations, sur l’ensemble des politiques de façon à  fermer définitivement la parenthèse du colonialisme. Ces 30 ans viennent à la suite d’une politique qui a été mise en place pour empêcher que la N-C accède à son indépendance ! C’est pour cela que nos anciens sont venus à cette création du mouvement de libération nationale qui s’appelle le FLNKS. Qui n’a pas été reconnu par l’ONU encore !  C’est un autre combat et les choses traînent en longueur. C’est de faire reconnaître le FLNKS comme mouvement de libération nationale comme les autres mouvements de libération nationale dans le monde. Le travail qu’avait fait le vieux Yann, avec Eloi et avec Jean-Marie à l’époque à l’ONU. Ils n’ont fait que réinscrire la N-C dans la liste des pays à décoloniser mais ils n’ont pas été jusqu’au bout ! C’est-à-dire de faire reconnaître le FLNKS comme mouvement de libération nationale. Je pense que c’est peut-être un travail qu’on pourrait faire. De faire en sorte que le FLNKS soit un levier pour nous, pour pouvoir sortir de ce carcan, de cet enfermement dans lequel la France continue et veut toujours nous y maintenir ! »   Jean-Pierre Djiawé (Palika)

« Nous sommes rassemblés ici pour fêter les 30 ans d’existence du FLNKS, 30 ans de combat, 30 ans d’organisation d’un peuple qui a cherché pendant tout ce temps à retrouver ses droits et sa dignité de peuple. 30 ans de combat pendant une période de 161 ans depuis la prise de possession de la N-C par la France…. Je voulais m’adresser plus particulièrement aux jeunes qui sont ici aujourd’hui  et qui nous écoutent… J’ai vu tout à l’heure des grands-frères et qui ont maintenant des cheveux blancs. J’ai souvenir des propos d’un vieux militant qui disait : je n’ai pas envie de mourir indépendantiste mais je veux mourir dans un pays indépendant », a soulevé Jean-Pierre Djiawé, représentant du Palika. C’est tout le sens du combat que mène le FLNKS depuis 30 ans. « … Quand le colonisateur est arrivé dans ce pays, il a gagné le terrain. A l’époque de nos vieux, c’était difficile de se déplacer, de se parler, de s’organiser ! Les vieux à cette époque, ils se sont levés là où ils étaient pour montrer leur mécontentement. Des grands-chefs se sont battus aux côtés de leurs sujets pour ne pas céder des terres ! Vous en connaissez des exemples ! Partout de là où vous venez, vous avez entendu des histoires…. Parmi les hommes qui sont arrivés ici, il y avait également des hommes d’églises notamment des catholiques et des protestants… Certains d’entre eux se sont rangés auprès des kanak pour porter deux mouvements qui sont à l’origine de cette revendication : l’UICALO* & l’AICLF**… C’est après que les partis politiques se sont organisés : pour porter le combat de manière légale… Il fallait s’organiser autrement. A un moment donné, ils ont formé le Front Indépendantiste, et le 24 septembre 1984 : dissolution du Front Indépendantiste pour créer le FLNKS… 30 ans ce n’est rien du tout dans une histoire d’un peuple qui s’est battu pendant 161 ans…. Depuis 1984, nous avons dit : tous les 24 septembre ce sera une journée de deuil pour la N-C car c’est le jour où la France a pris possession de notre pays. Et depuis qu’on a signé les accords, nous disons aujourd’hui c’est la journée de la citoyenneté…. Nous avons reconnu toutes les composantes de la population calédonienne. On leur dit avec vous, on peut construire ce pays, et donc maintenant nous sommes toujours dans ce combat là !... D’abord, il faut qu’on compte sur nos propres forces… l’appel au scrutin : chaque homme a un droit, et le droit de vote. Nos vieux se sont battus pour cela. Il faut qu’au moment de la consultation de sortie, et bien tous les jeunes, tous ceux qui sont inscrits sur les listes puissent se déplacer pour se prononcer et faire valoir leurs droits. Il faut qu’on arrive demain à obtenir la souveraineté de notre pays… Vive Kanaky, vive le FLNKS ! ». *UICALO : Union des Indigènes  Calédoniens Amis de la Liberté dans l’Ordre **AICLF : Association des Indigènes Calédoniens et Loyaltiens Français

Pierre Xolué (ancien militant du FULK)

Pierre Xolué, ancien militant du FULK (Front Uni de Libération Kanak) a retracé le parcours dans ses grandes lignes du «  vieux Yann * ». Il a remercié, a félicité le comité organisateur de l’avoir invité à cet anniversaire pour cette journée festive. Il a eu également une pensée pour les anciens militants du FULK ainsi qu’à l’épouse de Yann Celenei Uregei et de ses enfants. « Partout où il allait, il aimait expliquer la lutte du peuple kanak », a-t-il dit entre autres à la tribune des officiels indépendantistes. Le FULK se présentait alors comme un « parti unique kanak », plus radical dans sa revendication indépendantiste. *Yann Célénei Uregeï : né à Tiga le 17 juillet 1932 et mort à Nouméa le 7 avril 2000.

Louis Kotra Uregei (P.T)

« Le peuple kanak a toujours relevé la tête, même dans les moments les plus pires de la colonisation », a souligné en introduction le président du Parti Travailliste, en faisant référence à l’historique énoncé précédemment par Rock Wamytan. « Pour avoir été un témoin, d’avoir eu le privilège d’être un témoin, aussi un acteur de ce qui va amener la création du FLNKS. Je vais consacrer mon propos à ça aujourd’hui. En 1975, les vieux élus font une délégation en France pour réclamer l’autonomie interne, ce que l’Etat colonial n’a jamais voulu reconnaître. Quand vous entendez les représentants pro-colonialistes. Je ne les appelle plus les non-indépendantistes ou les loyalistes. Ceux qui veulent nous imposer aujourd’hui, le vote démocratique : un homme, une voix. L’Etat colonial l’a toujours refusé à nos vieux. Et lorsque nos vieux élus font une délégation en France pour rencontrer Giscard D’Estaing, le président de la République avec son 1er ministre, Jacques Chirac pour réclamer cette autonomie interne qu’ils avaient perdu avec l’abolition de la loi Cadre en 1958. Jacques Chirac leur dit que l’autonomie, c’est dépassé. Aujourd’hui vous devez choisir entre l’indépendance ou la départementalisation…. J’ai été témoin, un acteur et je peux en parler aujourd’hui. Quand ils reviennent les vieux, ils se rassemblent à la Conception chez le vieux Pidjot. Ce jour-là, ils disent qu’ils vont revendiquer l’indépendance. Ce n’est pas anodin ! Ces vieux là, ils ont vécu dans la coutume, dans la religion, dans le respect : ils ont décidé de dire non et de se confronter à cet Etat qui bafoue nos droits sur le plan électoral. Il se passe un acte important en 1977 : à son congrès de Bourail, l’Union Calédonienne s’engage aussi pour l’indépendance. Le vieux tonton Yann parlait à l’Assemblée de l’indépendance : je me souviendrais toujours, le secrétaire général de l’époque, il s’appelait Erignac après il a été préfet en Corse, il a été assassiné. Mais Mr Uregei, vous parlez d’indépendance mais vous êtes tout seul. Mais peut-être qu’il y avait un qui s’exprimait tout seul à l’Assemblée Territorial mais dans le pays, le nationalisme lui il s’exprimait de plus en plus fort. Ce nationalisme a toujours existé. Les différentes révoltes qui ont jalonné notre histoire sont là pour le démontrer… L’engagement de l’Union Calédonienne bouleverse la donne politique. La réaction de l’Etat colonial : ils instaurent une loi. Il faut un minimum de voix aux élections territoriales pour pouvoir siéger à l’Assemblée. Car les différents partis indépendantistes isolés n’auraient pas de représentants à l’Assemblée et ainsi ils pouvaient dire que le mouvement indépendantiste n’existait pas ! En 1979, les vieux créaient la plate-forme commune sur laquelle ils fondent le mouvement indépendantiste. Juste après, ils font un accord avec le Parti Socialiste à travers son 1er secrétaire… En 1981, le Front Indépendantiste fait campagne pour Mitterrand. Le slogan : votez Mitterrand, c’est voter l’indépendance. Mitterrand devient président. Le 1er secrétaire d’Etat qui vient, c’est Emmanuelli. Donc, il fait une déclaration fracassante : ce n’est pas mon pays, il ne reconnaît pas le fait colonial ici…Ici dans le pays, ça monte. Finalement, l’Etat organise une table ronde, c’est celle de Nainville-Les-Roches : c’est la reconnaissance du fait colonial, le droit inné et actif du peuple kanak à l’indépendance. C’est une chose extraordinaire ! Que fait le peuple kanak ce jour-là ?  Nos responsables politiques décident de reconnaître les victimes de l’Histoire. Quand le drapeau est levé et vous entendez quelqu’un comme Gaël Yanno ou Sonia Backes qui disent que c’est sans contrepartie ! Mais nous en contrepartie, en 1983 on a donné un pays à ces gens-là qui n’avaient plus de pays, que le colonialisme avait abandonné au bout du monde ! Cela, ils l’ont oublié. Mais, nous ne l’avons pas oublié ! Se dessine à ce moment là, le nouveau statut : malheureusement le statut Lemoine ne reprendra pas ce qu’on avait acté à Nainville-Les-Roches. Et malgré les propositions d’amendement qui sont faites par le vieux Pidjot, elles ne seront pas retenues ! Rien ne sera retenu ! L’Etat colonial impose le statut Lemoine. Aucune garantie sur les flux migratoires ! Je vous invite à retrouver le discours du vieux Pidjot à l’Assemblée Nationale. Il a fait un discours extraordinaire. La jeune génération, il faut reprendre ce discours. C’est notre histoire…A ce moment-là, on savait que les choses n’allaient plus être pareilles ! » Relation étroite avec Eloi Machoro « Je voudrais témoigner d’une relation particulière qui se noue à ce moment-là. C’est la relation qu’Eloi Machoro noue avec l’Ustke. Tous les jours, on prend le café à la rue de La République. Roger s’en souvient. Simon Naaoutchoué s’en souvient aussi. Lucien aussi s’en souvient. Plus le temps passe, plus on sait qu’il y aura un problème parce qu’on ne peut pas accepter le statut Lemoine. On discute entre nous. On se dit : on va vers une confrontation avec le pouvoir colonial. Et on ne peut pas aller comme ça. Le Front Indépendantiste était complètement divisé. Le Palika était en dehors du Front Indépendantiste. Si on va vers une confrontation, ce n’est pas bien ! A ce moment-là, il y avait le GFKEL* qui faisait ses manifestations. Je salue Suzanne Ounei. Il y avait le comité de revendication de terre sur la côte Ouest, les terres de Ballande en particulier. Je salue les camarades qui ont mené la lutte à laquelle on s’était associé. On a décidé d’écrire un courrier sur la base de cette réflexion qu’on a menée ensemble. Hnalaïne rédige le courrier que moi je signe. On l’envoie à tous les partis du Front pour dire qu’on va vers une confrontation du pouvoir colonial. Il faut recomposer le mouvement indépendantiste autour d’une charte avec les partis politiques, avec les syndicats, avec les groupes de femmes, avec le comité de revendication de terres. Ce sont ces groupes là qui vont composer le FLNKS à sa création. Il y a une convention au mois de juillet** à l’Océanique. Cette convention décide de convoquer un congrès extraordinaire les 22-23-24 septembre à l’Océanique. Donc, on se retrouve, il y a 30 ans est né le FLNKS. (…). Il n’y a pas de partis politiques, de syndicats, ce sont des groupes de pression. La composition du Bureau Politique, ce sont des représentants des groupes de pression avec l’organisation à la base du FLNKS : les comités de lutte. Le Bureau Politique se divise en équipe pour préparer le boycott actif du 18 novembre 1984. Chaque équipe se prépare et part sur le terrain. J’ai l’honneur et le privilège de faire équipe avec Eloi Machoro.» Une anecdote : « Houaïlou à ce moment-là, c’était 75 % RPCR. C’était le vieux Reybas qui était maire. Par les liens de famille que j’ais sur Houaïlou, par mon beau-père. Il y a une coutume qui est transmise à la grande-chefferie de Nékoué. Avec Eloi, on tient le premier meeting du FLNKS au grand banian  en présence du vieux Ten de Nékoué. C’est comme ça que le FLNKS est né à Houaïlou. En 1985 avec les élections (régions), Houaïlou bascule et passe à 75 % FLNKS. Le jeudi soir, on dine chez Ilda Lini à la CPS. Dans la nuit, Eloi part et rentre dans sa tribu car la consigne disait que les responsables  devaient rentrer chez eux pour ceux qui vivaient en tribu. Moi, je pars à Tiga. Et, on ne se revoit jamais après avec Eloi. Je pars en Australie au mois de janvier pour le congrès des Workers Party à Sydney. Le soir, on part sur Wollongong et le lendemain, le  samedi 12 janvier j’apprends la mort d’Eloi que je n’ai jamais revu depuis le soir qu’on s’est séparé à la CPS. Donc, c’est un moment très important qu’on a vécu il y a 30 ans. J’ai beaucoup insisté sur cette histoire parce qu’il faut qu’on la connaisse. C’est notre histoire ! Si les gens se sont levés, se sont sacrifiés avec cette décision de faire le FLNKS, on engage partout les gens sur le terrain. Le 1er décembre, lorsqu’on est à La Conception pour le lever le drapeau et pour créer le gouvernement provisoire de Kanaky : il commence à nous arriver la nouvelle des premiers morts de Ouégoa. Après, c’est le 5 décembre : Tiendanite. Après la mise en place du gouvernement provisoire de Kanaky, le Bureau Politique décide de la levée des barrages parce qu’il y a un processus de discussions. Jean-Marie s’engage. Nous, nous étions à l’Avenir (siège de l’UC) à ce moment-là. Quand J-Marie part, ses frères ne sont pas encore morts. En tant que président, il avait lancé un mot d’ordre. Eloi est à Thio, il appelle avec insistance pour dire qu’ils n’ont pas envie de lever les barrages. Jean-Marie a donné sa parole : il faut lever les barrages et cela malgré la mort de ses frères à Tiendanite. On s’est donné une parole à ce moment-là. Le FLNKS de 2014 n’est plus celui de 1984. Ceux qui sont à l’intérieur du FLNKS aient cet esprit du FLNKS, c’est important. Je l’avais rappelé à Dumbéa lorsqu’on avait constitué la liste unitaire pour la province Sud… La lutte est difficile. Toutes les générations qui ont traversé notre histoire, ils ont vécu cette souffrance de notre peuple. On a toujours levé la tête. 30 après, on va y arriver. On aura l’indépendance de Kanaky. Ne pas désespérer. Souvent, on a des incompréhensions. Une chose est sûre, c’est que ce pays deviendra indépendant. Vive Kanaky ! » *GFKEL : Groupes de Femmes Kanak en Lutte ** juillet & septembre 1984  Alosio Sako (RDO)

En ouverture de son discours, Alosio Sako a remercié les artisans de cette journée qui en peu de temps ont aménagé le site de Nouville. « J’étais là en face du FLNKS, je l’ai vu grandir. J’ai beaucoup de camarades du FLNKS car nous étions à la même école et nous étions des amis. Certains sont partis. C’est avec beaucoup d’émotion de partager ces moments-là. Il y a en qui sont morts, d’autres ont été en prison. Certains ont perdu leurs emplois. Tout cela pour faire avancer la revendication du peuple kanak pour sa dignité…Je vais profiter de cette occasion pour remercier le peuple kanak. Notre communauté est là depuis 60-80 ans, elle s’est substituée à la main-d’œuvre indochinoise, javanaise, japonaise pour travailler dans les mines, dans les grands chantiers chez les colons. On était libre de venir et de repartir. La plupart de nos vieux venaient ici pour se faire un peu d’argent. Ils remplissaient leurs valises avec beaucoup d’étoffes et avec un peu d’outil puis ils repartaient au fenua. Je voudrais en leurs noms, à toutes ces communautés que vous avez accueillies, vous remercier car le FLNKS a cet esprit d’ouverture. Ils font partis de vous à présent (applaudissement du public)…. A la fin de son allocution, Alosio Sako a évoqué la victoire de Franck Baininimara aux dernières élections organisées à Fidji. Sylvain Pabouty (DUS)

« Saluer le retour du crâne du grand-chef Ataï ici en Kanaky. C’est un évènement aussi historique que celui qu’on célèbre aujourd’hui. Tous les militants nationalistes, on fait référence à ce grand homme… Il était important de dire quelques mots. Je pense qu’on aura l’occasion de le marquer d’une manière historique, d’une manière politique sachant bien que toutes les démarches coutumières ont été assumées par les vieux de la région et par l’ensemble du peuple kanak. »,  a souligné le représentant de la DUS, Sylvain Pabouty. « Un des responsables disait que 30 ans que c’est peu durant notre histoire. C’est quand même grand car en quelques années, on a vu la lutte du peuple kanak franchir un grand pas vers sa pleine souveraineté. Ça c’est grâce à l’unité du peuple kanak  », a-t-il rajouté. « Les conditions de lutte ont quelque peu changé. Le FLNKS de 1984 n’est plus le même. Les faits objectifs le montrent. Il faudra qu’on adapte notre lutte. Il y a des nouvelles formes de lutte. On est dans un contexte de mondialisation. Il y a des avancées, des acquis. Le contexte politico-économique qui a beaucoup changé, il y a la jeunesse qui monte. Il y a beaucoup de personnes qui se découragent. Il y a des divisions qui s'étalent au grand jour. On ne sait plus si ces divisions sont d’ordre idéologique, stratégique ou d’égo démesuré. Cette célébration des 30 ans nous permet de nous interroger. Il nous reste pas encore 100 ans, 30 ans. Si on veut aller jusqu’au bout de ce processus d’ADN, je crois qu’il faut qu’on regarde la mouvance nationaliste de manière générale. Afin qu’on soit plus efficace. Dans 4 ans, il y aura le référendum de 2018. Comment on s’organise au mieux pour affronter ce référendum ? Si on n’arrive pas atteindre notre pleine souveraineté en 2018, il y aura deux autres référendum. Comment on s’organise pour que l’ensemble de la population nationaliste, les jeunes dans les quartiers, les jeunes des tribus puissent être imprégnés de cet état d’esprit. Pour que les jeunes partout dans la Kanaky, les non-kanak puissent venir autour d’un projet de société qui rassemble tout le monde. Aujourd’hui, on doit donner un nouveau souffle au nationalisme kanak. Un kanak ouvert à tout le monde comme disait Pierre Declercq que l’on vient de fêter, de commémorer son assassinat hier et avant-hier. Je crois que je n’ai pas de leçon à donner, je suis trop respectueux par rapport aux grand-frères qui ont donné leur vie pour que le FLNKS puisse faire avancer la lutte du peuple kanak jusqu’à aujourd’hui… Je les salue.  Nous, les jeunes et les moins jeunes, nous souhaitons arrêter la zizanie, les discordes afin qu’on soit ensemble pour la lutte du peuple kanak puisse avancer. Vive Kanaky ! »

Jean-Pierre Déteix (P.S)

Ce qu’on peut retenir de l’intervention de Jean-Pierre Déteix, représentant du P.S qui tenait la charte du FLNKS dans ses mains : « Ce n’est pas en tant qu’historien que je vais prendre la parole, c’est parce qu’avant le 24 septembre 1984 (les journées des 22-23-24/09/84) j’étais là en tant que militant de base engagé et les vieux avec qui on avait lutté à ce moment-là. Ce n’est pas non plus pour vanter les mérites d’ancien combattant ! C’est simplement pour témoigner que je viens aujourd’hui. Car notre assemblée est composée de jeunes. C’est aussi pour témoigner de l’avenir. Je voudrais saluer ceux qui ne sont plus là avec qui on a discuté pendant trois jours. Ceux qui ont été sur le terrain ensuite. Ceux avec qui on a signé et qui eux ont signé de leur sang : la lutte qui s’organisait ce jour-là et qui se concrétisait par la signature d’une charte. La charte du FLNKS…. Je crois qu’il y a à méditer sur l’actualité sur cette charte. Ce jour-là, je crois surtout que c’est le début de la prise de conscience du peuple kanak qui s’est cristallisé. Juste un tout petit rappel historique. Quand Jean-Marie a organisé Mélanésia 2000, à ce moment-là : c’était la première fois que les kanak se retrouvaient ensemble. Ils venaient de toute la Grande-Terre et les Iles. Ils se découvraient. Mais, je ne crois pas qu’à ce moment il y a eu vraiment la prise de conscience qu’on est un peuple, un peuple premier de ce pays. Il me semble que cette prise de conscience, elle s’est faite au travers de la lutte. Elle s’est vraiment cristallisée avec le FLNKS : des acquis comme le drapeau. Je me souviens que l’ambiance avait été studieuse pendant les trois jours de travail avec parfois des tensions, des discussions car tout le monde n’était pas d’accord sur tout. Mais il y avait quand même à la fin un immense espoir. Une espérance, quelque chose de nouveau était née. Autre chose que le Front Indépendantiste que l’on avait connu. Et lorsqu’on a signé la charte, je me souviens qu’il y avait une immense espérance pour l’avenir….»  Un extrait de la charte lue par J-P Déteix : Nature du FLNKS : Le peuple kanak est le seul responsable de sa lutte de libération nationale. Pour la mener à bien il se dote d’une force de lutte efficace, le FLNKS. Composition du FLNKS : Indépendantistes kanak et non-kanak, anticolonialistes, organismes, syndicats, mouvements, associations, églises composent le FLNKS dont ils sont les membres militants. Rôle : La lutte de libération nationale est globale, elle se mène à tous les niveaux en même temps. Le FLNKS est donc l’union des forces vives qui ont pour but de mettre en place l’indépendance kanak et socialiste. C’est un front de libération du pays kanak, du colonialisme, du capitalisme et de l’impérialisme en vue d’instaurer un socialisme basé sur les réalités locales mais qui sera défini dans la lutte par les combattants de la liberté. Organisation : L’animation du FLNKS et la coordination entre ses membres doivent être faites par le Bureau Politique. C’est ce noyau politique qui devra proposer la ligne de conduite qui sera adopté en réunion plénière du FLNKS. … La stratégie s’élabore dans la lutte. « Le mot d’ordre : c’est la lutte sur le terrain. Le gouvernement provisoire va se doter de ministres mais tout repose sur les comités de lutte… Le drapeau est toujours là et le projet de constitution de Kanaky (1985) est toujours là. Il se passe les évènements que vous connaissez. Arrive l’Accord de Matignon, 4 ans après. 4 ans : une stratégie de boycott, de refus de participer aux institutions, de participer aux élections, de donner la priorité aux partis. Ce sont les groupes de pression qui se retrouvent dans le Bureau Politique. L’Accord de Matignon apporte un choc. Je me souviens lorsqu’on l’a apprise, c’était à l’agence kanak de presse. On diffusait l’information dans tout le pays et dans 300 points du monde. Ce jour-là, on a tous été interpellé, secoué. A se demander où on allait. Jean-Marie est revenu, il nous a expliqué. Convaincre, c’est le temps. Et il a su convaincre. Ça n’a pas été facile. Et la stratégie a changé. C’est important parce que ce mot stratégie a changé. Ça paraît léger mais en fait c’était un retour aux institutions, un retour aux élections. Alors que le FLNKS avait dit : boycott, plus d’élections jusqu’à l’indépendance. C’est un changement radical dans la lutte qui nous ramène à la vie institutionnelle, à la vie des partis mais aussi à la compétition électorale…L’ADN est intervenu qui donne de nouvelles perspectives : le devenir commun….Ne serait-il pas temps de faire un peu un bilan en fonction de la situation politique, de l’évolution du monde, des aspirations de la jeunesse de ce pays. … Il y a deux défis à relever. On parle aujourd’hui d’obtention de la pleine souveraineté. La citoyenneté est là aujourd’hui qui n’était pas là en 1984. Elle doit évoluer en nationalité. Qu’est-ce que ensemble nous mettons dans le panier ?... L’unité n’existe jamais. Elle se construit tout le temps que si on travaille ensemble…Nous avons de la difficulté à faire évoluer notre discours, sans perdre des électeurs. Le 2ème défi : la construction du devenir commun (suite à l’ADN)… Bon courage à Kanaky, le terrain est là, l’avenir est à construire. C’est vous qui êtes les premiers acteurs de cette construction. Bon courage à vous et continuez la lutte car la lutte continue ! »

Gérard Reignier (U.C)

Gérard Reignier (UC) le dernier à faire son allocution, il a simplement remercié les acteurs de cette journée festive et dont les précédents intervenants ont fait un rappel historique et ont évoqué l’avenir : « Joyeux anniversaire à tous les combattants de la liberté. C’est un futur kanak d’origine européenne qui vous salue. Je me fais petit devant les autorités coutumières, devant les autorités religieuses, devant cette lutte, devant ce combat…  Je vais simplement remercier les tenants de la terre d’offrir cette belle journée. Remercier le comité organisateur pour permettre ces prises de paroles, ces interpellations. Permettre ce souffle nouveau que nous devons donner. Ce vent qui est là est peut-être ce souffle nouveau qui va nous amener dans les années qui restent. Remercier toutes les personnes qui ont pris la parole tout à l’heure pour nous avoir retracé cette histoire. On remercie aussi les gens qui ont fait cette exposition qui va partir sur l’ensemble de la Kanaky. Remercier aussi Radio Djiido qui fête ses 29 ans, un des acquis du FLNKS. Radio Djiido porte aussi cette parole au niveau du pays…Le FLNKS est partout. Il est l’âme, il est la force de ce pays… Cette journée, c’est votre journée à vous tous. Le FLNKS n’appartient à personne, c’est un mouvement. A un moment ou à un autre, vous avez participé à ce mouvement … »  

 Durant les prestations musicales de l'après-midi , nombreux sont ceux qui ont parcouru l'exposition dédiée à cet évènement.

     



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