mardi 23 avril 2024

A Actualité politique

Citoyen calédonien ... à quelques pas de 2014

Annoncée depuis une quinzaine de jours sur les ondes de la RDK, la marche du 6 avril sur la citoyenneté a vu la mobilisation de 2000 personnes durant toute la matinée qui à l'unisson ont exigé  la mise en œuvre  immédiate d'un statut de la « citoyenneté calédonienne ». Notre organisation syndicale à l'origine de cette manifestation a reçu le soutien du

«  Collectif pour Kanaky 2014 » co-organisateur, en faveur d'une véritable loi du pays sur la citoyenneté calédonienne à adopter dans les meilleurs délais avant 2014.

 Le cortège a quitté la Vallée-du-Tir vers 9 h 30 avec en début du défilé, l'ensemble des représentants du collectif (Dynamique FLNKS Sud – Parti Travailliste – USTKE- RDO). Vers 11 heures, le cortège des manifestants a fait une première halte au gouvernement. Une délégation composée de 7 membres du collectif Kanaky 2014 a été reçue tout d'abord au gouvernement, par le président Harold Martin et au congrès ensuite, par le président du congrès, Gérard Poadja. Les organisateurs de la marche souhaitaient faire passer un message. Jacques Wabete du collectif Kanaky 2014, porte-parole de la délégation : « Le sens de cette manifestation, c'est le fait d'interpeller les politiques du pays au travers du gouvernement et le congrès afin de les solliciter sur un projet de loi de pays autour de la citoyenneté. C'est une mesure qui est prévue dans l'Accord de Nouméa, ça fait déjà 12 ans. La société est déjà en difficulté et il y a besoin de ces dispositions, de ce projet de loi pour définir le périmètre juridique et législatif de la citoyenneté afin de décliner sur d'autres dispositions telles que l'emploi local, sur l'accès au concours... »

A l'issue de la rencontre avec les membres du collectif, le président du gouvernement a déclaré : «  Sur la question de la citoyenneté, je suis pour et d'autant que c'est une notion de l'Accord de Nouméa et il faut y travailler. Depuis 2005, on a avancé sur le sujet : il y eu la fête de la citoyenneté, les signes identitaires qui ont été définis, puis il y a eu la semaine de la citoyenneté. Il y eu une évolution de ce type jusqu'au congrès par exemple lorsqu'il y a eu la déclaration sur la politique générale : il fallait commencer à l'aborder c'est-à-dire qu'il faut définir ce que c'est la citoyenneté ; comme dans un code de la citoyenneté : qui est citoyen calédonien, comment peut-on devenir citoyen calédonien etc...La difficulté c'est que dans la loi organique, elle ne permet pas d'aller très loin sur le sujet c'est-à-dire la citoyenneté est dans le cadre du vote, de l'emploi. Donc, il faudra modifier la loi organique. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup, on a des discussions au gouvernement sur le sujet ». 

Au second arrêt, au boulevard Vauban, Gérard Poadja, le président du congrès à quand lui a accueilli favorablement les doléances des manifestants mais il a tenu en même temps à rappeler le cadre qu'il convient de légiférer concernant le texte sur la citoyenneté : « La citoyenneté existe déjà dans l'Accord de Nouméa. Je leur ait simplement dit que lors du dernier Comité des signataires qu'il y avait une proposition de nos groupes politiques : celle de créer une commission spéciale ici sur le plan local afin qu'on étudie la situation de 2400 calédoniens qui n'étaient pas inscrits sur les listes électorales. Il fallait impérativement qu'on arrive à trouver une solution pour ces personnes là. La commission n'est pas encore réunie. Il faudrait que l'on fasse le nécessaire pour la mise en place de cette commission pour pouvoir travailler. Je pense que cette commission là aura non seulement à étudier la situation de 2400 électeurs calédoniens. Je leur ai indiqué aussi qu'il fallait faire attention à ne pas toucher l'Accord de Nouméa parce que c'est quand même la feuille de route essentielle de l'ensemble des calédoniens. Donc, il faut faire attention à ne pas créer un déséquilibre car ça peut créer un danger pour le pays ».

Après avoir effectué le tour de la ville en moins de 4 heures, le cortège a regagné tranquillement les alentours du siège syndical à la Vallée-du-Tir en début d'après-midi où un meeting avait été préparé pour l'occasion.

 

Demandes prioritaires du collectif

Une loi du pays clarifiant la qualité de citoyen et de ses droits et obligations soit adoptée dans les meilleurs délais tant au niveau du gouvernement et du congrès de la Nouvelle-Calédonie avant 2014.

L'institution d'une loi sur l'emploi local dans la fonction publique, la création d’une carte d’identité citoyenne qui devraient s’accompagner d’une série de droits propres aux citoyens du pays. Mise en place d'un livret d'accueil à La Tontouta.

Autre point soulevé également par les membres du collectif : « la priorité à l'accès aux formations comme au concours d'entrée à l'école d'infirmière ou à l'institut de formation des maîtres », a soulevé par Madeleine Ounou. Egalement, ils demandent la priorité aux logements universitaires aux citoyens du pays. Sylvain Pabouty a rappelé que dans le discours de politique générale de Harold Martin en novembre 2011, le président du gouvernement avait évoqué la création d'un code de la citoyenneté. 

Témoignages :

Pourquoi participez-vous à cette marche sur la citoyenneté ?

Hanz, « Je pense que c'est quelque chose de conscient qui est chez nous les jeunes. Il y a avait besoin de mettre à plat sur la table par rapport à nos vieux. C'est un constat que je fais en tant que jeune. Et aussi, je suis là par rapport à mes vieux, à mes grands-pères et ça fait une certaine génération qu'on est là. Et avec l'information qui circule, qui passe, on est là ».

Sonia, « Je marche pour l'indépendance de mon pays. Je marche pour mon drapeau, pour notre identité, pour la reconnaissance de nos droits. C'est vrai que c'est reconnu par l'ADN mais actuellement, on ne voit pas le reflet de tout ça ! Ça fait du bien de marcher pour dire qu'on est chez nous ici et c'est un état d'esprit même si on se sent minoritaire ».

Jessy, « Je suis métisse kanak-vanuataise. Je me sens concernée par tout ce qui se passe dans le pays. Je suis là en solidarité avec le peuple kanak. Ce que je peux dire c'est qu'il y a des promesses qui ne sont pas tenues ».

Soané, « Je participe à cette marche car je me sens concerné. En même temps, cette marche ne concerne pas que les kanak, elle concerne toutes les ethnies du pays. Je suis là aussi pour l'avenir de nos enfants ».

José, « Il est temps aujourd'hui de faire une carte citoyenne ou de trouver une solution pour nous les jeunes afin que l'on puisse avoir une priorité sur l'emploi local, une priorité sur les postes à pourvoir. Parce qu'on s'aperçoit de plus en plus que les personnes qui arrivent d'ailleurs passent avant nous qui sommes d'ici. Et nos enfants restent aux portes, ils attendent la 2ème, la 3ème, la 4ème place alors qu'ils sont prioritaires. Je me sens exclu dans mon entreprise alors que nous avons les capacités, les compétences. On peut aussi bien apprendre qu'eux, on peut avoir la maîtrise des travaux par exemple dans le bâtiment. Dans les gros chantiers, ils font appel à des multinationales alors que localement nous avons les compétences ! ».



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