mardi 23 avril 2024

A Actualité politique

Le R.I.N. appelle à une seconde mobilisation dans les rues de Nouméa

  • Réuni en conférence de presse hier* matin, le Rassemblement des Indépendantistes et des Nationalistes (R.I.N.) réaffirme à nouveau sa revendication, celle d’inscrire automatiquement et sans condition  tous les kanak sur la liste référendaire de 2018. Le mouvement nationaliste a décidé d’interpeller le nouveau président de la République, Emmanuel Macron et son gouvernement. Il a décidé d’aller jusqu’au bout de sa démarche auprès de l’Etat d’où une seconde mobilisation organisée dans les rues du centre-ville pour mercredi prochain.
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  •  Aller jusqu’au bout de ce dossier
  • Christian Tein, membre de l’U.C. et membre du R.I.N. et réaffirme, « c’est l’inscription automatique des populations kanak de statut  coutumier de 23 à 25 000 », mais aussi des kanak de droit commun qui sont aussi concernés par cette problématique. « A la veille d’une échéance aussi capitale, on ne peut pas rester comme ça ! Le R.I.N. a décidé d’aller jusqu’au bout de ce dossier ». Interpeller le nouveau président de la République et son gouvernement, les nouveaux députés sur ce dossier. « Les loyalistes, les anti-indépendantistes ne sont pas prêts à construire un destin commun avec les kanak, d’où l’importance aujourd’hui de se réunir », en référence à la plateforme pro-coloniale reconstituée entre les deux tours des élections législatives. 
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  • Problématique non-réglée à ce jour
  • A ce jour, entre 23 000 et 25 000 kanak de statuts coutumiers ne sont pas inscrits sur la liste générale et ne peuvent pas participer donc à la liste de consultation référendaire prévue  en novembre 2018. En plus se rajoute, « les kanak de droit commun dont il est difficile aujourd’hui de dénombrer le nombre exact qui ne sont pas sur la liste référendaire », ajoute Sylvain Pabouty, responsable de la DUS (Dynamik Unitaire Sud) et membre du R.I.N. « Nous prenons la responsabilité d’estimer entre 15 et 20 000 … S’ajoute effectivement aux 25 000 », annonce-t-il, donc environ 40 000 kanak de statuts confondus seraient exclus de la liste référendaire. Cette estimation avait déjà été soulevée en 2016 peu avant le Comité des Signataires de novembre dernier où celui-ci avait pris en compte d’une manière officielle cette problématique. La mobilisation du 26 octobre dernier dans les rues de Nouméa était là aussi pour le rappeler aux différentes institutions. « Officiellement 13 450 kanak de statut coutumier ne sont pas inscrits sur la liste générale donc ils ne peuvent pas bénéficier de l’automaticité », sachant que ce travail doit être poursuivi par la Direction de la gestion et de la règlementation des affaires coutumières (DGRAC) en coordination avec l’ISEE (Institut de la statistique et des études écomiques de N-C) pour voir si d’autres ne sont pas inscrits sur cette liste. « Ce travail n’est pas terminé », indique-t-il. Fin juillet, le rendez-vous est pris avec les membres du groupe restreint qui étudient les listes électorales, « pour avoir le chiffre définitif », annonce-t-il.
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  • Solution adaptée : inscription automatique et sans condition de tous les kanak
  • « Par rapport à la procédure actuelle pour inciter les personnes à aller s’inscrire ...la solution la plus adaptée notamment dans une situation coloniale, c’est d’inscrire tous les kanak d’une manière automatique et sans condition. Ou quel que soit les modalités pour inscrire l’ensemble des kanak majeurs sur la liste électorale référendaire, et qu’ en mai 2018 à  l’arrêt définitif de la liste, on s’aperçoit qu’il y a encore entre 25000, 30 000, 40 000 kanak qui ne sont pas du tout sur cette liste là, on peut se poser la question d’une manière légitime ... est-ce que ça sera un corps électoral sincère ? », s’interroge-t-on. « Surtout que ce référendum d’autodétermination concerne en premier lieu, le peuple autochtone de ce pays ... il y a des citoyens non-kanak n’étant pas des colonisés de ce pays qui vont donc décider, participer à la place des kanak à cette consultation référendaire !!! », la légitimité de ce référendum d’autodétermination se pose donc.
  • D’autant plus, il y a eu le rapport des experts de l’ONU, des recommandations du Comité spécial de décolonisation datant du 22 juin dernier qui prend en compte les revendications du R.I.N., et à ce titre, ils alertent la France à ce sujet.
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  • Des griefs envers l’Etat
  • « Depuis 30 ans, il est prévu un acte d’autodétermination pour ce pays puisque ce référendum est inscrit dans la constitution. L’Etat attend 2016 pour se mettre au travail,  pour établir cette liste qui doit permettre à tous les colonisés en particulier, et les autres aussi qui doivent être identifier ... Ce n’est pas en un an, en deux ans que l’on peut rendre cette liste sincère ! C’est vraiment un temps très court ! », interpelle Madeleine Ounou, membre du R.I.N., « l’Etat français doit trouver des solutions », lance-t-elle. A l’exemple, « de ceux qui ont perdu leurs droits civiques, ce sont des kanak », cite-t-elle. « Au regard de la loi française, ils ont peut-être perdu leurs droits civiques mais au regard de l’ONU au niveau de l’acte d’autodétermination, ils sont kanak comme tout à chacun... Le droit de vote doit pouvoir être possible, ils doivent pouvoir apparaître sur cette liste et voter ... ». Autre exemple : «  les étudiants hors du pays, ils sont en France, au Canada etc... » Quel effort va faire l’Etat pour informer cette catégorie de population ?
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  • Fraude électorale massive
  • « Ce dossier est extrêmement important », insiste Louis Kotra Uregei, président du Parti Travailliste et membre du R.I.N. D’où l’attachement du R.I.N de mobiliser le plus de monde possible sur cette épineuse question. « La seule avancée concrète ... c’est le rapport des experts de l’ONU ; si ils souhaitent que les listes soient sincères, c’est bien parce qu’ils ont remarqué des problèmes autour des listes électorales », soulève-t-il. « Cela démontre bien les analyses que nous avons eues, les positions que nous avons prises sont fondées », remarque-t-il. « C’est une fraude électorale massive organisée dans les mairies du Grand-Nouméa, légalisée par un vote de la commission administrative spéciale qui contrôle les listes, et validée par le tribunal »,  ajoute-t-il. « Le politiquement clos n’existe pas pour nous », rajoute-t-il. « Il est temps que l’Etat, les responsables politiques de ce pays au lieu de faire des incantations répétées sur le vivre ensemble, le destin commun et bien qu’ils prennent réellement au sérieux ce problème ... », soulève-t-il à nouveau. « D’une manière générale, le kanak a été complètement écarté de l’emploi, des postes à responsabilités, c’est une volonté politique », le rééquilibrage humain ne s’est pas fait, selon le leader du Parti Travailliste. « On veut un référendum sincère, que les listes soient sincères, que tous les kanak puissent avoir la possibilité de voter », conclu-t-il.
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  • 26 octobre 2016 : Première marche du R.I.N. où plus de 5000 manifestants étaient dans les rues de Nouméa.
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  • Itinéraire de la marche du 19 juillet 2017 :
  • - Rassemblement au Mwa-Ka à partir de 11 heures
  • - Départ du cortège à 13 heures du Mwa-Ka
  • - Passage devant l’OPT via centre-ville, on redescend vers Mégastore
  • - Direction la Mairie - Premier arrêt devant la Mairie + prise de paroles
  • - Reprise de la marche de la Mairie vers le CHT puis direction au Haussariat
  • - Deuxième arrêt au Haussariat : Une délégation se détache pour apporter le cahier de revendications
  • - Démobilisation vers 16 h 30 devant le Haussariat, dès retour de la délégation
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  • (*) : Mercredi 12 juillet 2017
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