jeudi 25 avril 2024

A Actualité politique

Soit on est indépendantiste ou on ne l'est pas !

À un mois du premier tour des municipales, les militants du Parti Travailliste focalisent  leur attention sur les deux premiers échéanciers politiques importants du pays, les municipales et les provinciales. Pouébo, Kaala-Gomen, Houaïlou, Ouvéa, Lifou, Maré, Yaté représentent les communes où le P.T part cavalier seul aux municipales. Le bureau politique élargi, organe d'investiture qui permet la validation des listes communales et les têtes de listes aux provinciales s'est tenu hier à Nouméa. Concernant les municipales, le P.T est présent dans 25 communes, une aubaine pour le parti qui compte se lancer dans la bataille des provinciales au Nord et aux Iles.  La stratégie unitaire pour les provinciales dans le Sud serait le cas évident.  Explications et positions du P.T avec son leader, Louis Kotra Uregei. 

Le Parti Travailliste est dans les rangs avec 3 cas de figures pour les municipales

Le P.T est sur la ligne de départ comme toutes autres formations politiques pour aller à la bataille électorale. « Concernant les municipales, nous avons différentes listes dans différentes communes avec trois cas de figures. Le 1er cas : ce sont des listes Parti Travailliste.. Un certain nombre est arrêté. Le 2ème cas de figure : ce sont des listes d'union entre les partis indépendants. Là aussi, il y a des discussions qui avancent bien. Le 3ème cas de figure : les listes d'ouverture, nous avons des listes qui sont soit arrêtées ou soit en cours de discussion. Nous allons être présents dans la plupart des communes. Pour nous,  les élections municipales sont très importantes car ce sont des élections de proximité. Elles concernent la vie des gens dans les quartiers, les tribus et elles préparent aussi les échéances provinciales qui vont suivre », a souligné le président du P.T en ouverture de la conférence de presse vendredi dernier. 

Bureau Politique Élargi, dimanche 23 février : validation des listes municipales et choix des têtes de liste aux provinciales. 

« Nous avons convoqué un Bureau Politique Élargi ce dimanche 23 février, pour évoquer ces élections. Dans les statuts du P.T, le Bureau Politique fait office de commission d'investiture. Nous aurons donc à investir un certain nombre de listes pour les municipales. Nous avons aussi demandé  à nos coordinations du nord et des îles de désigner les têtes de listes aux provinciales. Ainsi que la liste des responsables susceptibles de figurer dans la stratégie unitaire en province Sud.  On s'achemine vers ce cas de figure  c'est à dire une liste Parti Travailliste au nord, une liste P.T aux îles et dans le sud, nous intégrons la stratégie unitaire du mouvement indépendantiste », a mis en évidence Louis Kotra Uregei. 

«... sur les listes du sud pour les municipales, nous avons constaté un semblant de discussion de la part du Palika. Ils en ont fait une véritable négociation pied à pied sur un certain nombre de chose et brutalement ils se sont retirés de Nouméa, de Païta,  de Dumbéa et du Mont-Dore. Derrière cela, nous avons vu apparaître des listes citoyennes et notamment à Nouméa. Ce qui nous a interpellé ce sont les déclarations du Palika à la suite de leur assemblée générale. Ce que disait leur porte-parole, ce n'était pas du tout la réalité de  ce qui se disait dans les différents discussions  notamment sur Nouméa. Et d'ailleurs, une jeune militante du Palika l'a dénoncé sur F.B en les traitant de menteurs, ce qui confirme notre propos. Mais au final, on s'aperçoit que tout cela c'était pour faire croire qu'il y avait une volonté de discuter mais les choses semblent déjà arrêtées. Au lieu d'une stratégie unitaire indépendantiste. Je dis bien indépendantiste car on se réclame tous du monde indépendantiste y compris le Palika. Au lieu d'avoir des listes unitaires indépendantistes dans le sud là où c'est nécessaire pour préparer les échéances provinciales du mois de mai, on voit apparaître à nouveau comme en 2009 une liste d'ouverture citoyenne avec le P.S français qui n'est pas pour  l'indépendance de ce pays, avec la Ligue des Droits de l'Homme, donc on se demande ce qu'elle vient faire là ! Nous considérons que c'est très grave, c'est pour cela que nous en parlons aujourd'hui parce que on ne peut pas se revendiquer pour l'engagement de l'indépendance et continuer à se comporter  ainsi pour favoriser l'État colonial. Cette liste dite citoyenne est pilotée par la franc-maçonnerie et l'État français... L'État qui après toutes toutes ces années a laissé se poursuivre les flux migratoires. Ce sont des dizaines de milliers de gens qui sont rentrés dans le pays sans aucune considération pour le peuple kanak, le peuple autochtone, le peuple premier de ce pays ; sans aucune considération pour les accords politiques signés et les sacrifices des gens. 

Ils ont laissé se développer cette migration qui n'a jamais été aussi massive que depuis la signature de l'Accord de Nouméa. 

Cela dans quel but ? Pour augmenter les besoins du pays et rendre le pays financièrement avec plus de besoins, et tenter de le rendre plus dépendant de la France. En second lieu :  mettre le peuple kanak devant le fait accompli et il faut qu'on prenne en compte ces gens là au niveau électoral. 

D'ailleurs, les partis non-indépendantistes commencent de plus en plus à réclamer le gel du corps électoral. Le P.T tient à le dénoncer ! Sur ce qui se passe avec ces listes dites citoyennes, c'est pour perpétuer cette situation ! Elles n'ont aucune raison d'être ! Si on se réclame du mouvement indépendantiste, il n'y a pas d'autres alternatives que la stratégie unitaire en province Sud. En provinces Nord et Iles, on peut se permettre d'aller chacun devant les électeurs pour essayer de mesurer la représentativité de chacun mais pas en province Sud ! Pas après ce qui s'est passé en 2009. Nous tenons à le dénoncer et non pas rester silencieux par rapport à cela. Nous appelons les militants du Palika à tirer la sonnette d'alarme ! Il est encore temps par rapport aux prochaines élections provinciales de ne pas laisser l'État à travers les personnes qu'il a décoré. Dans ces listes, on voit  des personnes qui ont été décorées par l'État français. Est-ce une manière de détourner ou faire croire à une alternative citoyenne afin d'éviter que le mouvement indépendantiste ne soit majoritaire aux élections provinciales de 2014 au congrès », a rajouté le leader du P.T. 

Les transferts de compétences et la présence de l'État  dans les listes dites citoyennes !

« Il y a un certain nombre de transferts de compétences bidons ! D'un côté, on vote une loi de pays de transferts mais on renvoie à une convention signée ensuite pour la définition du périmètre d'exercice de la  compétence qui renvoit la plupart des compétences à nouveau à l'État. Nous n'avons pas signé l'ADN (Accord de Nouméa). Il s'est imposé à tout le monde, il est dit que les transferts de compétences doivent être irréversibles et que seuls resteront les compétences régaliennes à l'issue de l'ADN ! Et cela aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Et c'est démontré dans les faits. Par exemples : la police, la sécurité aérienne en N-C est dirigée par l'aviation civile de France. La police, la sécurité  maritime où là encore c'est l'État qui dirige. Alors que sa compétence ne devrait s'exercer que dans le cadre des eaux internationales si on reste dans cette  logique des transferts de compétence tels que défini par l'ADN. L'État ne devrait plus à avoir à exercer de compétences là où devrait s'exercer la compétence de la Nouvelle-Calédonie !

La nomination à la tête des structures du pays de personnes relevant des structures d'État. Je vais citer la SIC. A la place d'un calédonien, Thierry Cornaille. On vient de nommer un représentant de l'AFD qui ne connaît pas du tout le pays et qui n'a jamais mis les pieds ici ! En C.A, j'ai posé les  questions et d'ailleurs les représentants de la N-C se sont abstenus. A la BCI, on va  bientôt connaître la nomination d'un nouveau directeur, c'est encore un représentant qui va arriver de l'extérieur ! Récemment à Enercal, il y a eu le changement de directeur, Mr Bégaud, un calédonien pendant des décennies, Aujourd'hui, c'est un métropolitain qui est en le directeur. A la Dimenc, c'est la même chose et on retrouve des fonctionnaires d'État qui sont nommés ! C'est inadmissible ! Ça suffit ! L'État se comporte comme cela car il y a des kanak qui se disent indépendantistes et ils jouent le jeu de l'État ! Nous tenons à le dénoncer  ! Nous appelons leurs militants à être vigilants. Soit on est indépendantiste ou on ne l'est pas ! Si on est indépendantiste, on est dans une logique indépendantiste pas dans une logique de favoriser plus de présence d'État dans le pays ! », a-t-il dit. 

Le contrôle des listes

« Le contrôle des listes c'est par rapport au gel du corps électoral. Cela concerne ceux qui sont nés à l'extérieur, cela ne concerne pas les kanak, ni les victimes de l'Histoire ! Le contrôle concerne les gens qui sont arrivés de l'extérieur. Un indice permet de faire la différence  : c'est le lieu de naissance ! Ce n'est pas  une preuve de racisme ou de rejet. Il y a 6 700 personnes qui sont indûment inscrites sur la liste spéciale et elles doivent être radiées. Aujourd'hui, il appartient à l'État de décider, de faire respecter la loi et de radier ces 6 700 personnes. Ce sont des inscriptions abusives. L'État français doit aussi se conformer et permettre le contrôle de l'ONU sur ce qui se passe dans le pays. », a-t-il conclu. 



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