vendredi 29 mars 2024

A Actualité syndicale

Comité directeur : l'accord sur la vie chère ne tient pas la route !

Une trentaine de nos représentants syndicaux ont répondu présents au comité directeur de vendredi dernier (31/05/13). L’actualité syndicale était d’autant plus chargée que ces trois dernières semaines ont vu la mobilisation de l'intersyndicale sur le front de la « vie chère ». L’exécutif de l'USTKE a tenu, de son côté, à communiquer sa position sur le sujet sensible pour l’ensemble des calédoniens tout en répondant aux attaques dont elle a fait l'objet de la part des autres organisations membres de l'intersyndicale.

« Ce conflit a été au service d’autres ambitions notamment politique », a souligné d’emblée la présidente lors de l’ouverture de son allocution. « L’USTKE et le P.T sont libres de leur démarches, de leurs actions », a-t-elle martelé à l’ensemble des délégués et de porter à la connaissance des camarades « que nous avons été la cible des autres syndicats durant leurs manifestations ». « Nous sommes pour le rééquilibrage à tous les niveaux », a-t-elle soulevé à l’assistance. « Notre organisation a participé à la rédaction des AES (Accords Economiques & Sociaux) et elle est signataire de cet accord, depuis le 12 juin 2012 », a-t-elle répété. « Dans ce dernier accord, il ne parle pas ni de l’emploi, ni du rééquilibrage, ni de la formation, ni de la rémunération des salariés alors le rôle premier d’un syndicat, c’est d’évoquer ces sujets ». Une fois de plus la présidente a rappelé les fondamentaux de notre organisation qui à travers les thèmes majeurs animant l’action syndicale, le salarié à l’intérieur de son entreprise est d’autant plus important que son degré d’évolution de carrière. De rajouter que « le gel des prix durant un an risquerait de les faire exploser, le double étiquetage ne fait pas baisser les prix, l’article sur les tarifs bancaires sont le fait de l’Etat, de la loi Lurel ».

La situation économique et sociale aux îles n’a guère évolué si ce n’est que le prix du fret devrait changer la donne pour les îliens, c’est en tous les cas l’une des mesures phare attendue par les Iles Loyautés. C’est ce qu’on pouvait entendre d’un responsable de l’Union provinciale qui a rappelé la difficulté des gens de Maré à s’approvisionner en carburant. La vie au quotidien est difficile aussi bien à Ouvéa, qu’à Lifou ou à Maré. Selon notre responsable, ce déséquilibre est perceptible du fait des stratégies de développement initiées par la province des Iles.

« Les questions posées par la vie chère ne doivent pas nous détourner des questions essentielles comme l’emploi », a souligné en substance LKU. Une remarque reprise par Charles N’Gaiohni, secrétaire général des Mines, Carrières et Métallurgies : « Il faut que notre syndicat se focalise sur les salaires, l’emploi et le rééquilibrage. Avec la SMSP, on raisonne " pays " et Valé NC devrait prochainement évoluer vers ce modèle pays ». Le chef de file du Parti Travailliste de reprendre en soulignant le fait que 90 % des grévistes sont des kanak et des wallisiens car ce sont les premiers concernés par la vie chère au niveau social. « Nous sommes à presque à un an de 2014 et Calédonie Ensemble agite ce lien avec l’intersyndicale », a constaté l’élu politique qui souhaite que l’USTKE ait une vision politique des données sociales et économiques. 

 Une autre intervention a ramené les débats sur la cherté de la vie. « Beaucoup de nos gens n’ont pas les grilles d’analyse nécessaires pour évaluer une situation. On pense notamment aux gens des tribus vivant au Nord, aux îles. Comment voulez-vous qu’ils mesurent l’impact des négociations », avait-on indiqué.

Concernant l'un des conflits : ces cinq dernières semaines à la Société Le Froid, une grève des adhérents a perturbé l’activité principale de cette société. Les camarades de l’industrie ont soutenu l’un des leur qui avait été injustement remercié par la direction. Un accord a été trouvé en fin de semaine. Le principal intéressé devrait retrouver un emploi sous peu avec l’aide de sa fédération. 

Il a été également évoqué la nomination des délégués syndicaux (= ou + de 50 employés) et le mode des élections professionnelles à l’intérieur des entreprises (DP, élu CE). Et enfin, l’accord de coopération entre la CGT et notre organisation syndicale conclue en mars dernier verra dans les prochains jours la mise en place d’une « formation pour nos secrétaires généraux afin qu’ils deviennent des formateurs », a-t-on indiqué en conclusion de cette réunion.

Conférence de presse après la tenue du comité directeur

Quelques chiffres

Parmi les 5 syndicats que comptent l’intersyndicale, 1,7 % grévistes dans la fonction publique et 7 % dans le privé. 64 mesures adoptées dans l’AES, une trentaine émanent de notre organisation syndicale. Sur le dernier protocole de fin de conflit signé le 27 mai dernier par l’intersyndicale, sur 18 mesures actées 13 ont été pratiquement finalisées avant le mouvement de grogne.

A retenir de nos dirigeants

« Quand on met 5 syndicats dans la rue, on doit normalement sortir avec plus d’acquis et ça n’a pas été le cas.

L’USTKE est également signataire de l’AES.

Notre syndicat est maître de ses stratégies et il assume ses décisions. Nous sommes dans la construction de notre pays.

La nouveauté avec cet accord, c’est le gel des prix durant un an alors que 13 mesures avaient déjà été actées ».

Manque 

« La question de l’accès à l’emploi, à la formation, le rééquilibrage, la grille salariale, le pouvoir d’achat, la revalorisation salariale.

Le protocole de fin de conflit a été signé et les gens des îles restent avec leur problème quotidien. Rien n’est résolu ».



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