jeudi 28 mars 2024

A Actualité syndicale

Creipac, Caltrac, Hôtel Le Méridien ... Le point sur ces conflits : emploi local, rééquilibrage, discrimination ...

  • Mobilisation des camarades de la Fédération de la Fonction Publique USTKE devant le CREIPAC 
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  • La Fédération de la Fonction Publique USTKE a conduit hier (*) un mouvement de protestation devant le Creipac (Centre de rencontres et d'échanges internationaux du Pacifique) qui est situé près du centre universitaire de la Nouvelle-Calédonie à Nouville. La Fédération entendait dénoncer un climat très pesant entre une employée, adhérente de notre centrale syndicale et la directrice de cet établissement public. 
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  • Une trentaine de délégués étaient présents pour soutenir la camarade injustement méprisée par sa hiérarchie. Un projet de protocole est en cours dont le secrétaire général de cette fédération, André Elia (à gauche) rappelle les grandes lignes :  " Le problème relationnel avec un accord entre les deux parties pour changer d'attitude afin d'amélioer le climat délétère entre les deux. Ainsi que le reclassement a été acté, le passage de OS1 à OP1 puis OP2 dans six mois avant le départ à la retraite. Et l'indemnité de départ à la retraite a été également acté pour la fin de l'année prochaine, sous réserve de la remise des simulations la semaine prochaine." La signature de cet accord doit intervenir dans deux semaines. 
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  • (*) : mardi 30 octobre 2018 
  • CREIPAC : Cet établissement public qui a pour vocation la promotion de la francophonie dans le bassin Océanien, est situé à Nouville près de l'Université de la Nouvelle-Calédonie. 
  • (Source Photos : Y.K.)
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  • La section syndicale STKE/Caltrac se bat pour l'emploi local et le rééquilibrage
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  • Des débrayages durant ces trois derniers jours sans pour autant bloquer l'activité de la société Caltrac qui est situé dans la zone artisanale de Païta. La section syndicale STKE a accentué son mouvement de prostestation sur deux points clés : l'emploi local et le rééquilibrage dans cette entreprise. " On veut que des kanak occupent des postes à responsabilités ", a soulevé l'un des membres de la section. Car ce sont uniquement des cadres expatriés qui occupent ces postes. Dans le viseur des revendications entre autres, un poste d'ingénieur HSE (Hygiène Santé Environnement). Un protocole de fin de conflit a été signé en fin de matinée (*), en espérant que les doléances ont été entendues par la direction car cette section syndicale n'est pas à sa première sortie de l'entreprise. A souligner, la solidarité des employés de Caltrac situé à Kouaoua et à Goro. 
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  • (*) : mercredi 31 octobre 2018 
  •  (Source photos : M.S.)
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  • Fin du conflit à l’hôtel Le Méridien après plus d'un mois de grève
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  • Vendredi dernier (*)  intervenait la fin de la grève à l’hôtel Le Méridien après plus d’un mois de conflit. Ce sont principalement deux promotions en interne que les  représentants syndicaux de la Fédération THT (Transport Hôtellerie & Tourisme) ont défendu ardemment auprès de la direction de cet établissement hôtelier d’envergure internationale.
  • La section STKE/Le Méridien s’est félicitée du dénouement de ce conflit, et elle a remercié l’ensemble des participants venus les soutenir durant leur mouvement de grève.
  • Les parties prenantes ont acté deux principaux points réclamés dès le départ, à savoir l'emploi local et le rééquilibrage au niveau des emplois et des formations acquises en interne :
  • - L'assistante maître d'hôtel (disposant d'un master de maître d'hôtel - Bac + 5) obtient le poste de maître d'hôtel tournant sur les trois restaurants de cet établissement ;
  • - Le chef de brigade obtient quant à lui le poste de " room contrôler " autrement dit " contrôleur des chambres ". C'est à dire qu'il s'occupe uniquement de la réservation des chambres avant l'arrivée des clients. Le personnel gréviste, soit une vingtaine d'employés a repris le travail dès le dimanche 28 octobre.
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  • (*) : vendredi 26 octobre 2018
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  • Quelques impressions recueillies parmi la vingtaine de grévistes. Notamment avec Jacqueline et Georges, tous les deux font partis des anciens employés, quant à Paul et Roselyne,  ils ont à peine deux ans d'ancienneté.   
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  • Jacqueline Acadro, âgée de 51 ans. Elle a quatre enfants. Cela fait 22 ans qu’elle travaille au sein de l’hôtel Le Méridien à Nouméa. Jacqueline frôle la cinquantaine, rit aux éclats à la moindre boutade. Après plus d’un mois sur le piquet de grève, elle ressent le poids de l’attente de la fin du conflit même si la solidarité des uns et des autres arrive quotidiennement sur le piquet.  « Des responsables des autres secteurs viennent nous voir tous les  jours, ils nous encouragent. On est content de voir Claude, Rodolphe, Taya. Ils nous motivent, ils nous expliquent certaines  choses que l’on ne sait pas forcément. » Malgré l’incertitude du lendemain, Jacqueline se dit confiante en l’avenir des jeunes à la recherche d’un emploi.
  • Vingt-trois ans plutôt,  elle entre dans le milieu hôtelier par le biais de l’une de ses connaissances, une femme de chambre. Elle commence donc ses premiers pas sur le marché du travail avec de nombreux extras renouvelés à chaque saison,  puis viennent les petits contrats qui s’enchaînent, tout en étant femme de chambre pendant 14 ans dans ce grand hôtel de l’Anse-Vata. Jacqueline persévère dans son milieu, elle tente une formation pour devenir gouvernante, il y a 9 ans. Depuis 2009 donc, elle occupe le poste de gouvernante à plein temps. Son travail consiste à contrôler 40 à 50 chambres par jour, elle suit une équipe de femmes de chambre et une équipe de lingères. « Je fais partie des murs », dit-elle avec le sourire, « trois mois après l’ouverture de l’hôtel, on était à fond dans le travail avec le groupe Starwood ». Dès 2017, le groupe Marriott reprend cette chaîne hôtelière mais les conditions de recrutement ne change depuis plus de 20 ans, selon Jacqueline. «  Il y a beaucoup de cv qui ont été déposés ici par des jeunes stagiaires kanak ou océaniens mais ce sont les autres qui viennent d’ailleurs qui occupent les postes importants. »
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  • Georges Jaine, âgé de 51 ans. Il a trois enfants. Cela fait 23 ans qu'il travaille au Méridien. Georges n’est pas à sa première sortie de la société pour protester par rapport à l’emploi local et au rééquilibrage. En moins de deux ans depuis que le Groupe Marriott a pris les reines de cet établissement, Georges a toujours fait partie des protestataires. Mais, il conçoit que le conflit s’allonge dans la durée,  il est prêt à épauler son délégué syndical STKE, Donatien Wangane qui a promis à sa troupe d’aller jusqu’au bout car le combat est digne.
  • L’avis de Georges, après avoir passé un mois sur le piquet : «  On est obligé de faire ça même si nos vieux ont travaillé pour nos acquis. C’est un combat légitime que nous menons. Ça sera pour nos enfants plus tard. Ce n’est pas normal que le directeur refuse les postes pour nos deux jeunes d’ici qui réclament ces postes de chef  ». Depuis qu’il travaille dans cet hôtel, Georges continue  avec ses remarques : «  j’ai toujours vu des expatriés occupés des postes clés. Ils débarquent puis ils repartent.  Et nous en tant que locaux, on ne vas pas plus loin que les chefs », autrement dit, les locaux n’occupent que des postes de subalternes. « J’espère que nos enfants ne vont pas subir comme nous et qu’ils auront un meilleur parcours ! »
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  • Roselyne Eatene, âgée de 40 ans. Elle a deux enfants. Disposant d’un bac SES (Sciences Economiques et Sociales , « ça ne m’intéressait pas de poursuivre dans cette voie, du coup je suis rentrée en contrat d’apprentissage avec la province Sud. C’est le fait d’être sur le terrain qui m’intéressait plus. Donc, j’ai repris toutes mes formations en hôtellerie CAP, BEP  en contrat d’apprentissage. J’obtiens un Bac Pro obtenu aussi », énumère Roselyne les étapes de sa scolarité. Ces diplômes sont passés haut la main, avec une alternance en salle de cours et en entreprise. Une année supplémentaire s’en suit pour une formation en d’assistante de direction mais cette période est écourtée car Roselyne est appelée à Paris. Car le lycée Escoffier a posé sa candidature pour suivre un BTS en hôtellerie-restauration option B. Elle obtient donc cette place et elle décide d’y poursuivre jusqu’à l’obtention quelques années plus tard de son master. En 2008, elle intègre une école de commerce à Paris, spécifique à l’hôtellerie et ce durant 3 ans. En 2010, elle est de retour au pays, avec l’obtention de son master. S’en suit des mois de stages et de formations au siège de la Sodile, « en faisant un état des lieux du secteur hôtelier à la province des Iles ». Roselyne continue son parcours comme maître d’hôtel durant 2 ans chez les Kunié dans un hôtel de l’île. Après un petit break, à nouveau on lui propose un poste à la Sofinor au département « restauration » avec des objectifs de l’entreprise à atteindre. Cette expérience acquise dans le Nord durant 2 ans, la redirige vers le Sud où elle postule dans les grands hôtels de la place dont le Méridien.
  • Le choix de l’hôtel Le Méridien. «  Il y a un an et demi, j’ai choisi l’hôtel Le Méridien car c’est un hôtel d’envergure internationale, c’est surtout par rapport à mon niveau. C’est-à-dire qu’on peut voir comment les marchés évoluent  à l’international et voir aussi les procédures en interne sur l’opérationnel. J’ai été face à des soucis de recrutement, et donc j’ai contacté l’Ustke. Je ne comprenais pas ce problème de recrutement alors que mon CV était bien fourni. » Une offre en  interne et en externe paraît dans les agences pour emploi ou à la rubrique des annonces dans les journaux. L’établissement hôtelier proposait une offre de poste d’assistant maître d’hôtel. « Je postule donc à ce poste. Le directeur me propose à la place un poste de chef de rang, c’est l’équivalent d’un serveur afin qu’il intègre une autre personne en interne. J’ai donc accepté, j’avais donc déjà les deux pieds au Méridien. C’est ce qu’il fallait faire ! » dit-elle déçue de ce qui lui avait été proposé. « Entre temps, l’assistante maître d’hôtel est licenciée pour faute grave. » Une occasion se présente à nouveau à notre adhérente de saisir sa chance. « On me dit que je n’ai pas le poste. La raison : c’est par rapport aux procédures du groupe Marriott c’est-à-dire que je dois passer par le poste d’assistante maître d’hôtel. » Ce poste n’est pas déposé en interne, ni en externe. Roselyne se démène auprès de sa direction pour obtenir ce poste, finalement ils font le nécessaire pour que tout soit fait administrativement. « Je signe ma promotion d’assistante maître d’hôtel le 1er mai de cette année »,  mais au bout de trois mois Roselyne constate que la personne qu’elle assiste n’est pas à sa place ! «  Soit il n’avait pas les compétences ou soit il apprenait le métier », souligne-t-elle d’un ton amer, et pourtant elle n’en veut pas à son collègue mais c’est tout le réseau en parallèle qui écarte de facto la reconnaissance des  compétences locales malgré les dispositifs sur l’emploi local.
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  • Paul Wangane, âgé de 26 ans, sans enfant. Paul détient un BTS en Hôtellerie-Restauration obtenu à Cannes (2013-2014). Ayant un Bac + 2, il postule au Méridien en octobre 2016. «  Un poste de chef de partie, il aurait pu l’occuper », lui dit-on. Mais, il est un simple commis de cuisine avec des contrats à durée déterminé (CDD) renouvelé pendant un an, dans cet établissement hôtelier, « c’est la première marche, on commence au plus bas. On épluche les légumes, on aide le chef de cuisine. » Il a un parcours plutôt normal, soulève Paul qui est originaire de Lifou. Sur cette île, il obtient son BEP cuisine au Lycée Polyvalent des Iles (2009-2010), puis il continue en Bac Pro au Lycée Escoffier à Nouméa avec la mention complémentaire en pâtisserie (2011-2012). L’année suivante, il s’envole à Cannes où il décroche son BTS (cité plus-haut). Avant qu’il n’aille en grève avec ses camarades, Paul a signé son contrat en tant que chef de partie. Autrement dit Paul gère une équipe en cuisine depuis le 28 octobre. « J’ai pensé aux personnes qui ont fait des années dans cette société. Elle n’ont pas eu de reconnaissance ou soit elles n’ont pas été gradées par leurs responsables ». Une bonne nouvelle en soit malgré ses deux ans de CDD qui ont été à chaque fois renouvelés.
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