mercredi 24 avril 2024

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CONFLIT DU PORT

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Les raisons qui ont conduit l'USTKE a s'engager dans cette action sont une nouvelle fois légitimes car l'ensemble des aconiers du port risquent de payer d'un lourd tribut, la venue des deux plus grosses compagnies maritimes mondiales que sont dans l'ordre Maersk et MSC.


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Explications
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Le Groupe Malmezac, l'aconier  venant de Polynésie dite Francaise  s'installe, il y a deux ans  associé aux groupes Lafleur et Caillard , sur le port en rachetant la Sato, l'un des cinq aconiers du port autonome de Nouméa qui se partagent la manutention de débarquement des containers des navires touchant Nouméa.


Insatiable, cet homme tente a présent de bouleverser les équilibres économiques déja fragiles des aconiers calédoniens en introduisant sans concertation deux nouvelles compagnies maritimes et non des moindres et ainsi provoquer d'emblée un dumping sur les tarifs pratiqués par les compagnies qui desservent le Territoire, au départ de l'Australie et la NZ depuis de nombreuses années a savoir, Pacific Direct Line et Sofrana  et ceux du groupe SWIRE.


De plus Maersk et MSC, proposeront des rotations hebdomadaires soit quatre fois plus que  ces compagnies dont certaines ont, par des accords spécifiques mis en commun leurs moyens pour le transport du fret entre l'Australie, la Nouvelle Zélande et la Nouvelle Calédonie et ce afin de préserver un volume équitable de manutention.


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L'objectif recherché de Malmezac est on ne peut plus clair :  Par des pratiques tarifaires et organisationnelles permises par le gigantisme de MAERSK et MSC, récupérer progressivement les parts de marché couvertes par ces compagnies pouvant conduire a court terme a la disparition pure et simple de  la SOFRANA et de PDL et par voie de conséquence des aconiers Sofrana  et Manutrans et a moyen terme,  de la SAT  acconier de CGM . La Sato étant l'aconier exclusif de Maersk et MSC, elle deviendrait quasiment l'unique sinon le plus important aconier du Port de Nouméa contrôlant aux alentours de 70% de parts de marché et Maersk et MSC, les compagnies maritimes a desservir de manière quasi exclusives soit directement soit par des alliances majoritaires le pays.


La CGM qui desserre l'Europe vers la Nouvelle-Calédonie se verrait elle aussi attaquée sur ses marchés que sont les transports des mattes et des ferro-nickels de la SLN. En effet, la MSC a dors et déja engagé des tractations commerciales avec la SLN, en vue d'obtenir ce marché juteux. La démarche est identique au départ de l'Europe avec des tarifs au rabais que seule la CGM  aujourd'hui peut contenir sur le plan concurrentiel.
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Si telle était la nouvelle distribution des rôles sur les quais de Nouméa, c'est des centaines de salariés qui  sont menacés de  chômage car ne disposant plus de navires a traiter  Manutrans la Sofrana et la SAT fermeraient définitivement leurs portes.


Les mises en place de SAT et Manutrans ont été opérés dans des conditions difficiles où les dirigeants ont du faire preuve d'audace pour se maintenir dans le rang très fermé des aconiers. Aujourd'hui ces  entreprises gérées  par  des  kanaks se sont faites une renommée indiscutable auprès des professionnels portuaires et maritimes. Elles ont créé en trois ans des dizaines d'emplois et investi des centaines de millions dans l'achat de matériels d'acconnage performant.
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Aujourd'hui, l'attitude arrogante de Malmezac qui espère tout régenter sur le port de Nouméa, est inacceptable a plus d'un titre.
En premier lieu, ce 'nouveau venu'  dont la société d'aconnage SATO manutentionne la compagnie CONTSHIP membre de " autour du monde avec CGM et MARFRET ne respecte pas les engagements faits a l'époque au travers d'un 'trade agreement' entre ces compagnies appelé 'Conférence' et qui fixe de manière équitable les prix du fret.

Malgré ce lien avec la "Conférence",et sans état d'âme, MALMEZAC qui prétend cyniquement aujourd'hui ne toucher a rien qui appartienne aux autres va organiser la déviation du fret d'Europe qui venait par ", avec le soutien des deux premières compagnies mondiales dont les énormes navires vont décharger les frets d'Europe en Australie et Nouvelle-Zélande qui seront rechargés (cette opération s'appelle "Transbordement" dans le jargon maritime) sur des navires plus petits pour permettre leur entrée au Port de Nouméa.


Ces transports régionaux dits "feeders" dans le même jargon, seront les fers de lance de la stratégie régionale de ces monstres mondiaux et qui conduira inéluctablement, a la disparition a très court terme des armements régionaux.


En second lieu, en conséquence directe de cette logique de la mondialisation, c'est la déstabilisation économique et sociale du port de Nouméa avec la disparition a leur tour des sociétés de manutention portuaire liées aux armements cités plus haut avec la perte de dizaines d'emplois l'objectif visé étant le monopole.


D'aucuns pourraient se mettre a ricaner a la lecture de ce scénario catastrophe.


Et pourtant, la plupart des journaux télévisés nationaux font état régulièrement de ces fermetures de sociétés qui, touchées par la mondialisation, mettent au chômage des milliers de salariés.


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Les OPA sur FALCONBRIDGE d'une part et INCO d'autre part démontrent que le monopoly mondial concerne déja la Nouvelle-Calédonie. Pourquoi la Nouvelle-Calédonie ne serait-elle pas concernée et qui pourrait nous prémunir de ces drames annoncés si nous n'anticipions pas en essayant par avance de nous protéger i


Et puis un des aspect que nous ne pouvons pas écarter est celui qui donne priorité au développement des entreprises locales exactement comme pour la protection de l'emploi local, qui s'est traduit au travers d'une volonté politique forte : le rééquilibrage.


A l'aube du grand essor économique tant attendu de la Calédonie, les grosses multinationales du transport maritime rappliquent pour dévorer les petites sociétés calédoniennes qui elles oeuvrent chaque jour pour l'épanouissement du pays et des hommes qui le compose.


Est-ce cela que nous voulonsi  Devons-nous laisser entrer des compagnies qui ne s'impliqueront jamais dans le développement du territoire mais seront présentes uniquement pour rafler les marchés existants et a venir Port 4i


Combien d'entreprises calédoniennes sont présentes sur le port de Papeetei Aucune, car a l'inverse, ce schéma que l'on voit ici ne pourrait se produire la -bas simple réflexe de protection locale. Logique.


Nouméa n'est pas Singapour et les volumes de fret a traiter sont si faibles qu'il n'y a tout simplement pas de place pour d'autres transporteurs. C'est comme si, demain on mettait 6 ou 7 lignes de bus pour desservir Bourail. Les plus gros écraseraient les petits et au final on se retrouverait avec une ou deux lignes.


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Ce conflit s'inscrit dans la logique des choses de l'histoire de ce pays qui doit se construire avec les gens du pays qui se sont donné du mal pour mettre en place des sociétés a 100% calédoniennes.



La mondialisation nous touche de plein fouet, essayons d'en diminuer les effets en nous mobilisant face a ces 'Attila' des temps modernes.


Pierre CHAUVAT
Membre du Bureau Confédéral
Secrétaire de la Fédération Transports USTKE.


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