vendredi 19 avril 2024

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4, 5 et 6 décembre 2006: 12ème Congrès de l'USTKE, les thèmes qui seront abordés

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1er Thème: L’USTKE ET SON COMBAT SOCIAL
couverture sociale, retraite, habitat, santé…



Le congrès de l’USTKE est une fois encore l’occasion de faire le point sur la situation sociale du pays sur les aspirations des travailleurs et plus généralement de la population et bien évidemment les propositions que nous devons faire a partir des constats que nous dressons. Le premier constat est, au regard de l’histoire, celui du combat des organisations syndicales pour l’obtention des grands acquis sociaux. C’est ainsi que la CAFAT au travers de ses régimes maladie, retraite, allocations familiales entre autres les mutuelles le FSH et plus récemment encore les régimes de retraites complémentaires CRE/IRCAFEX ont été le résultat de mobilisations fortes. Ces acquis sociaux majeurs sont nés d’une prise de conscience a partir d’un vécu sur le terrain.  Les salariés au travers de leurs organisations syndicales ont, dans ces moments-la , bousculé les habitudes corporatistes et interpellé patrons et politiques pour faire avancer les choses. C’est lors de ces soubresauts de l’histoire sociale que les choses ont réellement pris un sens.
Mais l’évolution sociale doit rester une constante pour toute organisation syndicale. Rien n’est jamais acquis jusqu’a la fin des temps. Ce qui a été conquit a parfois été repris tout simplement parce que personne ne s’en préoccupait plus. Il faut donc continuer a se battre, peut-être jusqu’a la fin des temps pour faire évoluer la situation des travailleurs encore et encore, pour l’emploi, les salaires la sécurité, la formation, le logement social, la santé, la protection de l’environnement et bien d’autres choses. Les batailles se succéderont, espérons qu’elles seront gagnées mais il n’y aura jamais une fin pour ce combat qui a commencé il y a bien longtemps qui dure et durera.
SANTÉ ET PROTECTION SOCIALE

C’est ainsi que pour tout ce qui touche a la santé que ce soit en terme d’infrastructures que de prise en charge malgré les progrès constatés au fil des décennies les besoins sont encore très importants. La construction d’un nouvel hôpital, une évidence pour le personnel hospitalier depuis longtemps a été différée par l’ancienne majorité politique au profit d’une reconstruction sur le site actuel du CHT qui lui existe depuis plus d’un siècle. La solution du nouvel hôpital sur Koutio, désormais adoptée par la nouvelle majorité politique, aurait pu être retenue depuis des années et malades et personnels soignants seraient aujourd’hui dans une structure qui ne risque pas de s’effondrer a tout moment. Nous devons nous orienter vers une réelle mise en auvre d’une politique de santé qui de par ses moyens matériels et humains réponde a un objectif clair qui dans ce domaine ne peut être que “soigner efficacement, durablement et humainement”. Pour cela les nouvelles technologies doivent être mises en auvre dès lors que le personnel apte a les utiliser est disponible. Eviter les Evasan (Evacuations sanitaires) doit aussi être un objectif qui, s’il ne diminue pas pour autant les dépenses de santé, aura au moins le mérite de ne pas expatrier les malades qui pourront rester dans un cadre affectif et familial non stressant. En effet, diminuer les dépenses de santé relève de l’illusoire car le vrai défi réside dans la maîtrise de l’évolution des dépenses de santé. La population vit de plus en plus longtemps et chacun aspire a être soigné quand bien même dans le cas de situations désespérées. L’acharnement thérapeutique qui fait débat concerne presque toujours les autres car lorsqu’un proche est dans un état irréversible, on espère toujours et peu importe si l’objectivité ou le pragmatisme ne font pas partie de la démarche. C’est bien pour cela que le fameux  adage “la Santé n’a pas de prix, elle a un coût” reflète bien la problématique. D’où l’importance qu’il y a a informer inlassablement les travailleurs  sur la chance que nous avons d’avoir des acquis sociaux tels que la Cafat et les Mutuelles et sur l’impérative nécessité qu’il y a a les pérenniser. C’est dans ce cadre que les organisations syndicales doivent s’inscrire. Si des efforts sont nécessaires pour garantir la survie du RUAMM il faut avoir le courage de le dire et de faire les réformes a la condition, bien entendu, que tout le monde y participe et en particulier les entreprises. Notre couverture sociale est performante, peut-être pas assez, mais en tout cas elle a le mérite d’exister. Pour compléter le régime de base qu’est le RUAMM, les mutuelles viennent renforcer un dispositif de prise en charge a 100%, ou presque, des frais engagés. Malheureusement si l’affiliation Cafat est aujourd’hui obligatoire, celle a une mutuelle ne l’est toujours pas. Les adhésions aux mutuelles sont encore des démarches individuelles ou d’entreprises par le biais d’accords collectifs signés avec les organisations syndicales. On peut dès lors se poser la question de la généralisation d’une couverture mutuelle obligatoire pour tous.
LOGEMENT SOCIAL
Parmi les questions récurrentes qui sont posées a notre organisation il en est une qui revient régulièrement et qui concerne l’habitat social au travers du FSH. Pourquoi dois-je cotiser alors que je n’ai droit a rien ou encore je cotise au FSH et cela fait des années que j’attends une maison ou un terrain i La première question est a poser dans le même état d’esprit que pour la cotisation RUAMM de la Cafat. Tout comme on doit cotiser par solidarité et on serait tenté de dire par citoyenneté au régime maladie Cafat en espérant ne pas être malade, on doit cotiser au FSH pour permettre a ceux qui ont des petits et moyens revenus d’accéder au logement. L’habitat social est a l’heure d’aujourd’hui un vrai défi qu’il convient de relever. Les besoins annuels en logements neufs sont de 2800, c’est-a -dire qu’il faudrait produire 2800 logements neufs par an alors que la production ne dépasse pas 400 logements par an. Par ailleurs les demandeurs de logements étaient au nombre de 6900 a fin 2005. Le nombre de squats est de 1100 ce qui représente 8 a 10.000 personnes et la surpopulation est estimée a 18% des ménages ce qui signifie que 7300 ménages sur 41.000 vivent dans des logements trop petits. Ces chiffres révèlent a eux seuls toute la dimension du combat a mener pour le logement social. Chiffres auxquels il faut rajouter la spéculation foncière et immobilière qui rend l’accession a la propriété de plus en plus difficile voir impossible pour bon nombre de salariés. Certains promoteurs ont bien compris les intérêts qu’ils pouvaient tirer d’une intensification de la politique en faveur du logement social. Ils anticipent en achetant tous les terrains disponibles et se placent ensuite comme interlocuteurs incontournables des constructeurs et bailleurs sociaux, en posant bien évidemment leurs conditions. Il est donc impératif qu’un texte sur le droit de préemption en faveur des collectivités soit rapidement voté. Il y a aujourd’hui nécessité a renforcer le FSH mais aussi a mettre en place d’autres structures capables de rassembler les énergies et les moyens financiers dans un souci d’efficacité. Il faut aussi des dispositions réglementaires et législatives permettant d’accompagner chaque citoyen dans sa quête de logement décent par le biais de mécanismes de prêts et d’aides a la pierre et a la personne. Des projets sont en cours sur les prêts a taux zéro et sur l’allocation logement. Mais la politique de logement social que nous souhaitons ne doit pas se faire qu’au travers de la construction de logements. Il est indispensable d’épauler ce type d’opération par un accompagnement social et par la réalisation d’infrastructures périphériques telles que terrains et salles de sport, maisons communes salles culturelles écoles etc… Il y a obligation d’instaurer une vraie politique de quartier a dimension humaine. Reste qu’au-dela du débat sur l’habitat social en milieu urbain subsiste la question de la construction sur terres coutumières. En effet, la majorité des organismes prêteurs refusent des crédits a l’habitat dès lors qu’ils n’obtiennent pas de garantie du fait du statut inaliénable de ses terres. La revendication de Fonds Patrimoine Minier, exposé dans le cadre des mobilisations touchant a la construction des projets industriels métallurgiques pourrait apporter une réponse par la constitution d’un fond de garantie et pourquoi pas d’un organisme de crédit a part entière et dédié a la construction sur les terres coutumières.
POUVOIR D’ACHAT
Thème favori des organisations syndicales on aura presque tout entendu sur ce sujet au cours de ces derniers mois. Tout et son contraire, l’accessible et l’impossible, il est effectivement très facile de dénoncer la baisse de pouvoir d’achat. Une chose est sûre c’est qu’un bon nombre de mesures qui seraient susceptibles de faire baisser le coût de la vie ressortent de décisions politiques dans le cadre des institutions que sont les provinces le gouvernement et le Congrès. Encore faut-il dans ces instances une majorité politique qui ait une philosophie sociale, ce qui est un vrai débat dans un pays dit “en voie de décolonisation”, où les enjeux sont plus en termes de pouvoir que de choix de société. La fiscalité au travers des taxes et impôts la protection de la production locale, les marges a l’importation, les marges bénéficiaires les fuites de capitaux, les retombées de l’exploitation du Nickel sont autant de domaines pour lesquels l’USTKE se sent concernée comme tout le monde. Mais la démarche qui consiste a discuter en cercle fermé entre initiés ne débouchera sur rien. L’USTKE doit renforcer son positionnement politique tout en accentuant son combat sur le terrain des entreprises. Les réponses immédiates que nous pouvons trouver s’appellent revalorisation des salaires qu’il s’agisse du SMG ou des salaires conventionnels suppression du SMAG (SMG agricole), défense d’une politique salariale annuelle qui prenne réellement en compte l’évolution du coût de la vie. La participation des salariés aux résultats des entreprises est aussi une composante du pouvoir d’achat et dans ce domaine le champ d’action est vaste. Les accords d’intéressement ne doivent être considérés que comme le début d’une démarche beaucoup plus forte. En effet, ce ne sont pas quelques miettes du résultat des entreprises qui convaincront les salariés qu’ils sont partie prenante dans le développement de leur société. Le salaire est la rémunération d’un travail, la participation repose plus sur une logique de partage du profit sans que cela ne soit un marché de dupe.
LES RETRAITES
Tout d’abord il est important de signaler qu’un accord vient d’être trouvé entre les partenaires sociaux, accord permettant d’aligner les conditions de départs en retraite du régime CAFAT et des régimes CRE/IRCAFEX. En clair, tout salarié du privé qui aura rempli les conditions d’un départ sans abattement de la CAFAT, pourra percevoir immédiatement et aux mêmes conditions sa retraite complémentaire. Cette avancée majeure sera en vigueur le 1er Janvier 2007.
Les retraites dont les niveaux sont sans cesse évoqués sont sujettes périodiquement a des réajustements qui sont toujours source de désaccords voir de conflits. En effet, l’allongement de la durée de vie est un élément majeur qui perturbe de facon durable la pérennité des régimes de retraites. Les régimes CAFAT, CRE/IRCAFEX et CLR pour les fonctionnaires doivent supporter pendant des durées beaucoup plus longues le paiement de retraites a des anciens salariés sachant pour la  CAFAT, par exemple, qu’un salarié se rembourse totalement de ce qu’il a versé lui et son employeur durant toute sa carrière en 8 ans de retraite. Il n’y a donc comme solution au-dela des 8 années que celle qui consiste a payer les années suivantes par le biais de la solidarité entre générations actifs/retraités ce que permet les régimes par répartition et ce qui est d’ailleurs leur raison d’être. Mais ce mécanisme ne peut a long terme être viable sauf a vouloir amputer de manière conséquente les futures retraites versées a ceux qui cotisent aujourd’hui. Nous avons la chance d’être dans un pays a fort taux de développement économique ce qui rend possible la création de nombreux emplois a la condition que les employeurs jouent le jeu de l’emploi et non celui du profit maximum. L’USTKE s’est d’ailleurs impliquée dans cette dynamique créatrice d’emploi dans plusieurs secteurs de l’économie, non sans critique, mais et c’est l’essentiel, avec des résultats concrets. 
L’USTKE s’investit dans toutes les luttes et bien évidemment pour ce qui touche au social nous avons encore beaucoup a faire. Le congrès de notre organisation doit fixer des objectifs. Les responsables des structures devront alors faire en sorte de mettre en auvre sur le terrain les moyens pour les atteindre.



2ème Thème : PROJETS MINIERS INDUSTRIELS :
leurs retombées et leurs impacts



La Nouvelle-Calédonie entrera assurément dans ce 3ème millénaire dans le concert des pays les plus industrialisés de la planète. Avec le passage annoncé a 75000 tonnes de l’usine de Doniambo appartenant a la SLN-ERAMET mais aussi les 2 projets industriels que sont celui de INCO dans le Sud avec GORO Nickel 60000 tonnes de Nickel, 5000 tonnes de cobalt, mais aussi  celui du partenariat SMSP-FALCONBRIDGE dans le Nord avec 60000 tonnes de nickel métal, l’impact tant économique, social, culturel voire politique ne sera pas neutre. On pourra s’attendre a des retombées financières conséquentes ! Sur une île de 400 Km de long sur 70 de large, avec une population entre 300 000 et 350 000 habitants environ, chiffres estimés en l’absence de recensement, les Kanak représentant a ce jour environ 45%, les Européens au sens large du terme 40% et les autres communautés environ 15%.
TERRE DE NICKEL

La concentration de nickel et de cobalt sur un territoire de 28000 Km est la résultante d’un long processus naturel né il y a 80 millions d’années environ et qui a donné cette “anomalie” géologique, cette richesse convoitée qu’est aujourd’hui le Pays puisque constitué a plus de 90% de nickel du Nord au Sud.
Deux grands types de minerais sont aujourd’hui exploités industriellement. Tout d’abord, les garniérites a forte teneur en nickel (entre 2 et 3%). De couleur beige ou verte, elles sont localisées au-dessus de la roche mère et sont exploitées a ciel ouvert. Plus rouges les latérites (entre 1 a 1.5% de teneur de nickel) plus pauvres elles renferment généralement du nickel et du cobalt.
Dans le monde, d’autres gisements existent notamment en Indonésie, aux Philippines a Cuba, au Brésil et en Grèce ainsi dans l’ex URSS.


LES TERRAINS MINIERS EN NOUVELLE-CALÉDONIE
C’est essentiellement sur la Grande Terre que sont concentrés les gisements de nickel du Territoire, qui possède une des premières réserves mondiales de minerai.
Son exploitation a outrance a laissé des stigmates importantes visibles dans la nature et plus particulièrement dans la Chaîne centrale ainsi que la pollution a la terre rouge sur les lieux de chargement de minéraliers destinés a ramener le minerai brut soit directement a l’usine de Doniambo, soit l’exporter a l’étranger vers le Japon, la Chine, l’Australie, les Etats-Unis etc…
Dans la Province Sud, les terrains miniers s’étendent de Thio, sur la côte sud-est a Yaté, a l’extrême sud mais aussi a Tontouta. On trouve notamment les gisements de Dumbéa et de Ouinné.
Plus au nord, Tiébaghi, Koumac, Koniambo et Népoui Kopeto figurent parmi les hauts-lieux de l’industrie minière.
En 1997, avec près de 30% des ressources mondiales la Nouvelle-Calédonie se situait au second rang des producteurs mondiaux, derrière, l’Indonésie, mais avant l’ex-URSS le Canada, Cuba, les Philippines et l’Australie.
Une ressource économique de taille
 Selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce (CNUCED), le marché mondial du nickel reste très fluctuant. Mais ces dernières années compte tenu du fort développement asiatique en général, de l’industrie chinoise en particulier et des Etats Unis avec une hausse annuelle de la consommation de 5%  environ, le cours du nickel reste élevé, il est actuellement a environ 30 000 dollars la tonne. L’exportation annuelle de 120 000 tonnes  se fait a base de minerais bruts ou de produits métallurgiques finis ou semi finis.
Les secteurs minier et métallurgique représentent, aujourd’hui encore, 80% des exportations calédoniennes et font du nickel la richesse majeure du Territoire. La Nouvelle-Calédonie assure 13% de la production mondiale, ce qui la place en troisième position derrière la fédération de Russie et le Canada.
Les lacunes de l’industrie du nickel calédonien
La Nouvelle-Calédonie fournit essentiellement du nickel non transformé, sur les 120 000 tonnes de nickel produites moins de la moitié est traitée sur place.
La présence d’une unique usine métallurgique, celle de Doniambo, propriété de la SLN-ERAMET, n’est pas suffisante pour promouvoir cette activité. Or, selon les spécialistes le marché mondial reste plus favorable aux entreprises qui extraient et traitent sur place. Les atouts de la Nouvelle-Calédonie sont donc largement sous-valorisés.
Les méthodes de traitement du nickel
Dans  le monde, il existe deux méthodes de traitement du nickel.
La pyrométallurgie qui consiste a faire fondre le minerai extrait dans des fours électriques afin de le séparer des autres métaux. Les coûts de production sont alors largement fonction de la teneur en nickel du minerai : plus le gisement est riche, plus cette technique est rentable. Or, l’exploitation intensive a largement conduit a un appauvrissement général des gisements calédoniens.
L’hydro métallurgie
C’est un procédé qui consiste a mélanger le minerai a de l’eau et a de l’acide sulfurique, avant de le chauffer. Du nickel et du cobalt sont alors par la suite récupérables après plusieurs opérations chimiques. C’est la méthode de la lixiviation.
Les compagnies qui se partagent le marché
Plusieurs sociétés minières se partagent le marché calédonien, on distingue les “petits mineurs” tels que Montagnat, Frouin, MKM etc…, et les leaders comme la Société Le Nickel-SLN et la Société minière du Sud Pacifique (SMSP).
LA SLN-ERAMET
Créée en 1880, la SLN exploite notamment les gisements de Tiébaghi, de Népoui-Kopéto, de Thio et de Kouaoua. Elle possède la seule usine de traitement du pays située a Doniambo, sa production annuelle tourne autour de 60 000 tonnes de nickel, soit environ 50 % de la production du Territoire. Pendant très longtemps cette société est restée la propriété exclusive de la société francaise ERAMET.
Le 1er juillet 2000, les signataires de l’Accord de Nouméa et les présidents des trois provinces ont signé un accord pour l’entrée de la Nouvelle-Calédonie dans le capital d’Eramet (5% aux cours actuels) et de la SLN (30%). La Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI), dont le capital est détenu par les sociétés d’économie mixte des trois provinces porte ces participations. Ses représentants siègent aux conseils d’administration d’ERAMET (deux sièges) et de la SLN (quatre sièges). Les dividendes versés par ERAMET et la SLN sont distribués aux provinces a raison de 50% pour le Nord, 25% pour les îles Loyauté et 25% pour le Sud.
LA SOCIÉTÉ MINIÈRE DU PACIFIQUE SUD, UN ENJEU POLITIQUE
Autre grosse société minière calédonienne dans le secteur, la SMSP assure a elle seule,   20% de la production de Nouvelle-Calédonie.  Cette société a été rachetée au député Lafleur. Elle extrayait et roulait le nickel pour le compte de la SLN mais ne détenait aucun titre minier. L’objectif politique affiché était de donner un outil de production aux Indépendantistes dans le cadre du rééquilibrage entre le Nord et le Sud. L’histoire nous a démontré que tout a été ensuite fait pour que la SMSP disparaisse. Une énième tentative de démontrer que les indépendantistes n’étaient pas compétents et qu’en ne sachant pas gérer une société ils prouvaient qu’ils pourraient encore moins gérer un pays.
La concentration au Sud du pouvoir économique, d’une grande partie des terrains miniers exploités et de la seule usine de transformation, a conduit le Nord, a dominante kanak, a réclamer un rééquilibrage. En cas de partition du Territoire, le Nord serait alors largement dépourvu au profit de sa voisine du Sud. L’idée fut d’acquérir le massif du Koniambo . Les Indépendantistes a travers L’USTKE et l’UC, avait posé “le Préalable Minier”. Ce thème majeur de leurs revendications allait permettre de prolonger les accords politiques et aboutir a la signature des Accords de Nouméa le 16 Mai 1998.
LE MASSIF DU KONIAMBO
Pour les responsables Kanak, l’acquisition de ce massif devait permettre la mise en place d’un véritable projet minier dans la Province Nord, grâce a la création d’une autre usine métallurgique dans le pays. Une usine considérée, par tous comme le futur moteur du développement économique dans le Nord.
D’importantes tractations ont alors été entamées avec la société Le Nickel-SLN, attributaire de la concession minière du massif mais non exploitée. Après plusieurs mois de négociations supervisées par l’Etat, un Accord dit de Bercy aux modalités complexes est finalement conclu le 1er février 1998 : la SMSP récupère le massif du Koniambo et cède, en contrepartie, a la SLN son gisement de Poum, plus petit. L’Etat a dû, en outre, mettre la main a la poche pour verser une compensation financière aux dirigeants de la SLN, compensation remboursable en cas de non réalisation du projet avec un retour du massif  a son ancien concessionnaire.
Cet accord restait par ailleurs soumis a la confirmation de la construction de l’usine au travers de sa faisabilité technique et bancable avec une échéance fixée au 31 Décembre 2005. La SMSP avait dans un premier temps approché la SLN du groupe Eramet pour tenter un partenariat sur la construction de l’usine tant attendue dans le Nord. Ce fût une fin de non-recevoir. La SMSP trouvait alors un autre partenaire , le groupe canadien FALCONBRIDGE depuis racheté par XTRATA.
A l’approche du terme de l’Accord de Bercy, la rumeur dans un premier temps puis des informations beaucoup plus sérieuses laissaient craindre qu’il y ait un report du terme de cet Accord voir la mise en cause de la réalisation des conditions dites suspensives de ce dernier par ERAMET. L’USTKE, mi décembre 2005, déclenchait alors un conflit pour interpeller l’Etat et lui demander de garantir par écrit sa volonté d’accompagner le projet SMSP/FALCONBRIDGE tant en terme de sortie de l’Accord de Bercy pour le 31 décembre 2005, qu’en terme d’engagements sur son financement. L’engagement pris par l’Etat auprès de l’USTKE, fit dire au PDG d’ERAMET qui, comme on le craignait, avait saisi la justice pour tenter de récupérer le massif de Koniambo, que l’Etat avait capitulé devant un syndicat indépendantiste.
DEUX PROJETS INDUSTRIELS DEUX CONCEPTS DU DÉVELOPPEMENT
L’implantation de ces deux projets a travers l’Usine du Nord et celui de Goro Nickel, démontrent bien la différence de conception du développement durable.


1 - L’Usine du Nord avec la SMSP, société locale, pour le rééquilibrage
Issu d’un deal entre la SMSP et FALCONBRIDGE, le projet a depuis ses débuts marqué sa volonté de s’inscrire durablement dans l’univers des habitants du Nord.
 En 1998, le protocole de BERCY est signé. Le texte prévoit que le Nord, en retard de développement par rapport au Sud, voit se créer une usine métallurgique a partir du minerai du Koniambo, considéré comme l’un des gisements garniéritiques les plus riches du monde.
De part sa composition dans le Capital avec une prépondérance de la collectivité a travers la SMSP  (filiale de la SOFINOR qui est le bras financier de la Province Nord] avec 51%, FALCONBRIDGE ne gardant que 49%, la SMSP marquera la volonté de s’inscrire durablement dans son milieu par différentes démarches notamment les études d’impact sur le plan environnemental, social, culturel.
a - L’étude d’impact environnemental a nécessité de faire le point zéro des différents espaces qui seront touchés par le projet, tant sur terre que sur mer, de constituer une “banque de données” des espèces endémiques végétales dans l’objectif de les réimplanter dans le milieu naturel. De même des études ont été menées sur le milieu marin, la faune, la flore qui constituent la zone côtière du VKP.
b - L’impact sur le plan social a la aussi été un élément prépondérant dans ce projet 1300 emplois temporaires en direct pour la construction de l’usine bien plus avec les entreprises sous traitantes pour, au final, 870 emplois dans la phase de l’exploitation de l’usine est un des défis de ce projet. Pour ce faire il a fallu recenser les ressources disponibles les potentialités locales prévoir et donner la formation tout en favorisant une politique de rééquilibrage ethnique notable. La concertation avec la Collectivité reste très marquée notamment par la définition géographique de son implantation a travers la zone VKP, laquelle représente  les Communes de Voh-Koné-Pouembout. La forte densité humaine, commerciale, industrielle que ce projet  générera dans le Nord sera sans commune mesure avec ce qui s’est fait jusqu’a présent.
c - Quant a l’impact culturel, il va se traduire par une introduction de nouveaux modes de consommation, de vie. Cela devra être maîtrisé car la proximité du projet par rapport aux lieux de vie, les tribus notamment fera perdre cet environnement serein propice aux échanges coutumiers basés entre autres sur le rythme des cultures vivrières etc...
2 - L’Usine du Sud de Goro Nickel, un projet politique
En avril 2001, le géant canadien INCO, présent sur le Territoire depuis 1902 a travers sa filiale Goro Nickel, annoncait le projet d’une usine hydro-métallurgique dans le sud, a Goro, dont la construction a d’ores et déja commencé pour ce qui concerne les infrastructures périphériques.
Lors de la réunion du comité des signataires de l’accord de Nouméa de janvier 2002, les signataires avaient exprimé le souhait de voir les intérêts calédoniens représentés au sein du capital de Goro Nickel. A la suite de la décision de INCO en octobre 2004 de lancer la construction de l’usine de Goro Nickel, et l’obtention, le 30 décembre 2004, de l’agrément fiscal pour un montant de 511 millions de dollars les trois provinces ont décidé de se réunir au sein d’une société de participation afin de prendre part, a hauteur de 10%, a l’actionnariat de Goro Nickel. Cette part correspond a celle détenue par le BRGM, dont la sortie du capital avait été annoncée en 2001, le BRGM ayant exprimé le souhait de se désengager du projet une fois celui-ci entré en phase de réalisation.
Cette société, dénommée Société de Participation Minière du Sud Calédonien (SPMSC) est détenue a 50% par la province Sud et a 25% par chacune des provinces du Nord et des îles. A noter qu’INCO vient de faire l’objet d’une OPA  de la multinationale brésilienne CVRD.
 Selon les estimations des spécialistes de l’époque, cette usine devrait permettre l’extraction de 54 000 tonnes de nickel et de 5 400 tonnes de cobalt par an. Elle devrait aussi permettre la création de 800 emplois directs et 4 000 indirects bénéficiant aux populations du territoire. Le montage de cette Société a fait l’objet de critiques en son temps car elle prenait le contrepied du projet du Nord qui lui, était inscrit déja dans le marbre des Accords politiques de Matignon/Oudinot en tant que projet structurant de rééquilibrage économique du Pays. Ce projet reste aussi mal accepté par la majorité des coutumiers et des populations Kanak du Sud qui craignent a juste titre, une dégradation de leur environnement terrestre, marin.
En effet, les études d’impact environnemental dans le milieu tant végétal qu’animal n’ont pas été menées selon une approche acceptable. La démarche qui consiste a créer une situation de fait, en polluant pour ensuite voir comment y remédier est condamnable, scandaleuse et n’a jamais pu être mise en oeuvre dans les grandes nations industrielles occidentales. C’est une pratique bassement coloniale, que de vouloir proposer a des Pays sous industrialisés de laisser faire des usines polluantes dont le process de gestion des rejets dans l’atmosphère ou dans le milieu marin n’aura pas été suffisamment développé pour respecter au minima les normes internationales en vigueur.
Depuis le mois de septembre 2002, la construction du site a connu de nombreuses interruptions a la suite des mouvements sociaux et des protestations écologistes. L’USTKE pour sa part ayant a de nombreuses reprises participé aux manifestations pour dénoncer les dangers environnementaux  liés a cette usine.
2005-2006, PÉRIODE DE TOUS LES CHANGEMENTS
A partir de l’année 2005, le paysage économique du Territoire a connu d’importants bouleversements liés a l’industrie du nickel. En 2006, FALCONBRIDGE, sixième producteur mondial de nickel avec 60 000 tonnes produites chaque année, a fait l’objet d’une OPA inamicale de XTRATA. Ce nouveau géant est en passe de devenir le seul maître du nickel dans le Nord; or, ce bouleversement majeur n’est pas seulement de nature économique, mais aussi politique.
La colonisation économique prend de l’ampleur. Après SLN/Eramet société Francaise, nous voila avec CVRD, des Brésiliens a Goro dans le Sud. Pour ce qui concerne le rachat de FALCONBRIDGE par XTRATA, même si les risques ne sont pas nuls il faut malgrés tout rappeler que le projet du Nord est porté a 51% par la SMSP qui garde donc la main sur l’Usine. Mieux encore la SMSP a signé un partenariat avec le groupe Coréen POSCO pour faire une usine de 30.000 tonnes en Corée du Sud, usine dans laquelle elle détiendra la aussi 51 P/Cent. Cette usine sera alimentée par des garniérites dites pauvres qui a ce jour sont exportées vers le Japon ou l’Australie. Le Koniambo ne sera pas concerné du tout par cette opération. La SMSP va donc prendre une nouvelle dimension internationale grâce a ce projet. Les retombées pour le pays seront a terme autrement plus importantes que celles générées par la SLN aujourd’hui. Mais ce type de projet fait encore débat entre ceux qui veulent développer le pays et ceux qui veulent, coûte que coûte en garder le contrôle. Comme pour l’Usine du Nord, il y a le discours et il y a les actes. Pour l’USTKE les actes sont ceux de la SMSP. La protéger, c’est défendre l’emploi, le rééquilibrage, l’acquis d’une lutte politique.
Les avis restent donc partagés. Car le nickel est plus que jamais le centre des enjeux économiques politiques et humains de la Nouvelle-Calédonie. Il faut tout faire pour inscrire cette industrie dans une logique de développement durable. Le patrimoine minier est propriété du pays Kanak. Il faut le protéger et faire en sorte que son exploitation participe au développement du pays et réponde a l’intérêt général.
La terre, un des fondements de l’identité Kanak
Pendant longtemps l’absence de réglementation sur la protection de l’environnement a livré le Territoire a l’appétit des industries minières. L’exploitation intensive du sous-sol a considérablement affecté le paysage et bouleversé les écosystèmes locaux, notamment les coraux, les rivières etc… Le concept de développement durable doit être une préoccupation majeure de la part de tous ces responsables économiques sociaux, administratifs et politiques dans le cadre de l’implantation de tout nouveau projet.
Un lien privilégié a la Terre. Pour les Kanak, “chaque individu, chaque clan se définit par un rapport spécifique avec une vallée, une colline, la mer, une embouchure de rivière. Les noms que la Tradition donnait a chaque élément du paysage, les tabous marquant certains d’entre eux, les chemins coutumiers structuraient l’espace et les échanges”. “La terre ne nous appartient pas nous appartenons a la terre”. La toponymie actuelle montre bien ce lien viscéral a la terre.
PROPOSITIONS
L’USTKE demande l’application d’un Code Minier ,cahier des charges précis pour les futurs mineurs et les actuels exploitants mais aussi un Code de l’Environnement a l’identique de ce qui existe déja ailleurs.
De même un Fonds Patrimoine doit être mis en place pour les générations futures. L’exemple des Indiens Inuits et Crees au Canada qui percoivent un dédommagement de l’Etat pour le préjudice et l’impact causés a leurs modes de vie, lié a leur environnement. Le Traité qui régit cet accord, dans son esprit parle de l’intérêt partagé et de la volonté de l’Etat de préserver le mode de vie culturelle des populations autochtones.



LES UTILISATIONS DU NICKEL
Le nickel possède de nombreuses propriétés qui font de lui, un composant très apprécié. Comme le fer et le cobalt, il est très résistant aux agents chimiques. Peu oxydable, il conserve longtemps son éclat d’origine, ce qui permet son utilisation pour galvaniser des pièces en fer, en cuivre ou en laiton.
ALLIAGES SPÉCIAUX

Utilisé pur, le nickel entre dans l’élaboration de nombreux alliages spéciaux.
Contenant du nickel, du chrome, du molybdène ou encore du cobalt, les superalliages par exemple présentent des performances remarquables en matière de résistance mécanique a haute température et de résistance a la corrosion.
C’est ainsi que le nickel trouve des applications dans l’industrie aéronautique pour les turbines de réacteurs les moteurs de fusée... et dans la production d’énergie pour les générateurs de vapeur ou les turbines des centrales électriques.
Allié a du cuivre cette fois le nickel est régulièrement utilisé pour la fabrication de pièces particulièrement exposées a des agents corrosifs comme l’eau de mer, tandis qu’allié au fer il trouve des applications en électronique pour les circuits intégrés ou comme revêtement intérieur des cuves de transport de gaz.
Allié au chrome ou au titane le nickel apporte aussi ses propriétés a de nombreux autres alliages spéciaux, tandis qu’avec le zinc et le cuivre il donne le maillechort utilisé pour les montures de lunettes l’orfèvrerie ou la serrurerie.
Enfin, le nickel pur est également utilisé en galvanoplastie pour le nickelage de surface de pièces métalliques qui sont ainsi protégées de la corrosion et gardent un aspect brillant. L’industrie automobile, celle des cycles ou des luminaires par exemple en font un gros usage.
L’ACIER INOX
Les ferronickels sont utilisés directement par la sidérurgie pour la fabrication d’aciers inoxydables au nickel.
Selon leur destination, ces aciers inox contiennent de 8 a 10% de nickel et peuvent pour certains usages industriels contenir également de 17 a 18% de chrome et de 2 a 3% de molybdène. Le solde étant du fer.
Par laminage a chaud ou a froid, cet acier inox peut être proposé a l’industrie sous forme de produits plats tôles ou feuillards ou de produits longs barres tubes profilés fils...
On retrouve ensuite ces produits dans l’électroménager sous forme de tambours de machines a laver ou d’évier, transformés en ustensiles de cuisine, dans la chimie, la pétrochimie, l’industrie alimentaire, les transports et même en décoration, comme sur les facades des immeubles modernes.
En règle générale il est fait appel a l’acier inox pour tout type d’objet exposé a des agents agressifs et que l’on souhaite voir résister a la corrosion tout en restant facile d’entretien pour en préserver l’hygiène.
DU COBALT AUSSI
Les minerais de nickel calédoniens contiennent également, mais a bien plus faible teneur, du cobalt.
La SLN en récupère une petite partie sous forme de chlorure, lors des opérations de raffinage de la matte produite a Doniambo, a l’usine Eramet de Sandouville.
Ce chlorure de cobalt est utilisé dans la fabrication des pneumatiques de colles pour le verre, de pigments pour les peintures de siccatifs ou encore dans l’industrie chimique.
L’usine de Goro Nickel doit, pour sa part, produire du cobalt a beaucoup plus grande échelle. Sous la forme de carbonate de cobalt ce sont en effet  5000 tonnes annuelles qui devraient être extraites des latérites du sud. Soit environ 20% de l’offre mondiale actuelle.
Se présentant sous la forme d’une poudre, ce carbonate de cobalt trouvera son utilisation dans les pigments pour peintures mais surtout dans la fabrication de piles et de batteries pour la photo, la vidéo ou les téléphones portables.
LES PRODUITS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL
Réputé pour sa résistance a la corrosion, ses qualités mécaniques et esthétiques le nickel est utilisé a plus ou moins forte proportion dans une quantité d’alliages avec d’autres métaux auxquels il apporte l’ensemble de ses qualités.
Actuellement, les minerais de nickel calédoniens sont traités par voie pyro métallurgique par la SLN qui produit du nickel métal sous deux formes : le ferronickel, qui représente 80% de sa production, et la matte.
Le projet Koniambo par voie pyrométallurgique également, ne devrait, pour sa part, produire que des ferronickels tandis que l’usine de Goro Nickel par voie hydro métallurgique devrait produire des oxydes de nickel.
LE FERRONICKEL
Le ferronickel produit a Doniambo se présente en grenaille contenant 27% de nickel, le reste étant essentiellement du fer.  Il est commercialisé sous cette forme directement auprès des sidérurgistes qui l’utilisent pour élaborer des aciers inoxydables a destination des industries chimiques agroalimentaires de biens d’équipements ou de décoration.
LA MATTE
La matte, qui contient 75% de nickel, n’est pas utilisée telle quelle. Les lingots de matte produits a Nouméa sont expédiés a l’usine Eramet de Sandouville, en France. Cette matte y est raffinée jusqu’a l’obtention d’un nickel de haute pureté sous forme de petites plaquettes carrées les cathodes qui contiennent au minimum 99,97% de nickel.
C’est ce nickel quasiment pur qui est alors utilisé pour la fabrication d’alliages spéciaux a très haute résistance ou pour le nickelage par galvanoplastie.


L’OXYDE DE NICKEL
L’oxyde de nickel tel qu’il doit être produit par la voie de l’hydrométallurgie a l’usine de Goro Nickel contiendra de 70
a 80% de nickel. Ce produit brut sera ensuite confié a des usines
de transformation hors du territoire pour y être affiné et préparé sous différentes formes et produits adaptés aux besoins spécifiques des sidérurgistes.



3ème Thème : PROTECTION DE L’EMPLOI LOCAL, FORMATION ET RÉÉQUILIBRAGE


La signature de l’Accord de Nouméa du 5 mai 1998 place la Nouvelle-Calédonie dans un processus inédit d’émancipation et marque un transfert progressif des compétences de l’Etat francais vers le Territoire calédonien. La révision de la constitution francaise de 1958 par la loi constitutionnelle du 20 juillet 1998 a conféré a l’Accord de Nouméa une valeur constitutionnelle qui stipule que les principes consignés dans cet accord, et notamment l’emploi local, font partie du bloc de la constitutionnalité. L’Accord de Nouméa consigne explicitement dans son préambule la notion de protection de l’emploi local en ces termes : “afin de tenir compte de l’étroitesse du marché du travail, des dispositions seront définies pour favoriser l’accès a l’emploi local des personnes durablement établies en Nouvelle-Calédonie”. En conséquence, la Nouvelle-Calédonie “mettra en place, en liaison avec l’Etat, des mesures destinées a offrir des garanties particulières pour le droit a l’emploi de ces habitants (…). Pour les salariés du secteur privé et pour la fonction publique territoriale, une réglementation locale sera définie pour privilégier l’accès a l’emploi des gens du pays”.


La protection de l’emploi local est une dérogation constitutionnelle précisée par la loi organique du 19 mars 1999 article 24.
L’article 24  “dans le but de soutenir ou de promouvoir l’emploi local, la Nouvelle-Calédonie prend, au bénéfice des citoyens de la Nouvelle-Calédonie et des personnes qui justifient d’une durée suffisante de résidence, des mesures visant a favoriser l’exercice d’un emploi salarié, sous réserves qu’elles ne portent pas atteinte aux avantages individuels et collectifs dont bénéficient a la date de leur publication les autres salariés.
De telles mesures sont appliquées  a la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie et a la fonction publique communale. La durée et les modalités de ces mesures sont définies par les lois du pays”.


“La protection de l’emploi local
est une dérogation constitutionnelle
précisée par la loi organique
du 19 mars 1999 article 24”


Le Conseil Constitutionnel, dans sa décision du 15 mars 1999, a décidé que cet article 24 n’était pas contraire a la Constitution sous la réserve suivante : “il appartient aux lois du pays de fixer pour chaque type d’activité professionnelle et chaque secteur d’activité, la durée suffisante de résidence en se fondant sur des critères objectifs et rationnels en relation directe avec la promotion de l’emploi local, sans imposer de restrictions autres que celles strictement nécessaires a la mise en auvre de l’accord de Nouméa”.
Ce choix, qui part du postulat selon lequel les Calédoniens sont victimes d’une inégalité de fait sur le marché du travail par rapport aux étrangers mais surtout aux nationaux en provenance parfois temporaire de France, implique que tout employeur devra recruter prioritairement un ressortissant calédonien (né sur le territoire ou a tout le moins y résidant depuis au minimum 10 ans) et recourir au recrutement d’un non calédonien uniquement si les compétences requises ne sont pas disponibles parmi les Calédoniens.
Depuis plusieurs années l’USTKE revendique la priorité a l embauche des gens du pays. Au Comité Directeur du 19 et 20 Mars 1993 les travaux débutaient sur cette revendication forte. Ce thème avait déja amené l’ensemble des participants a réfléchir plus largement sur l emploi et les conséquences de l’immigration sur le marché local de l’emploi. Ce qui a l’époque avait valu beaucoup de critiques envers notre organisation.
En 1991 et en 1995, l’ USTKE organisait déja des journées de mobilisation pour la protection de l’emploi local et pour dénoncer l’immigration. L’USTKE a, bien avant les accords politiques avancé cette revendication qui n’aura finalement été prise en compte, sur le papier pour l’instant, qu’après les évènements.
Effectivement, huit ans après la signature de l’Accord de Nouméa, force est de constater qu’aucune disposition visant a protéger l’emploi local n’a vu le jour.


DANS LE SECTEUR PRIVÉ les nombreux conflits du travail menés par l’USTKE visent a dénoncer l’embauche de personnes récemment arrivées dans le pays et a la recherche d’un emploi.
Beaucoup de chefs d’entreprises passent outre la notion d’emploi local sous prétexte de  liberté d’embaucher au risque d’avoir a gérer ensuite un conflit du travail.
Pour justifier l’embauche de personnels expatriés les arguments souvent avancés sont :
– Le manque de formation.
Pourtant le pays est doté pour la formation initiale de pas moins de 15 lycées professionnels et de plus de 17 organismes de formation continue. Tous les secteurs sont représentés : agricole, minier, métiers de la mer, bâtiment etc... Dans les postes d’encadrement le manque de formation, le manque de confiance, les préjugés qui se dégagent favorisent l’importation de nouveaux cadres ;
- Le manque d’expérience professionnelle.
- Le manque de qualification.
L’employeur profile un poste et les exigences demandées sont telles qu’elles ne correspondent pas  au vivier local ce qui justifie le recrutement de main d’auvre extérieure.
- Les agences intérimaires.
Derniers outils de l’arsenal anti emploi local. Elles mettent a disposition des entreprises des salariés temporaires sans tenir compte des origines. Les entreprises qui, elles ont bien compris le mécanisme et l’intérêt, font appel de plus en plus a ces agences ce qui leur permet de s’exonérer de toute responsabilité pour les cas qui sont de plus en plus nombreux où le salarié ne remplit aucune des conditions répondant a la notion d’emploi local.  
C’est souvent une référence de diplôme qui est avancée par l’employeur “a diplôme égal priorité a l’emploi local”. Nous nous disons “a compétences nécessaires et suffisantes pour occuper le poste, priorité a l’emploi local”.
POUR LE SECTEUR PRIVÉ, le Conseil d’Etat considère que la notion d’emploi local de l’Accord de Nouméa revient a dire qu’il appartient aux partenaires sociaux de proposer au gouvernement pour chaque secteur économique la liste des activités professionnelles et des emplois susceptibles de bénéficier de mesures de protection de l’emploi local. Des études sectorielles sont en cours par le biais de l’APE et de la Direction de la Formation Professionnelle Continue pour identifier les besoins en terme d’emplois de différents secteurs (industrie agroalimentaire par exemple) et les formations disponibles sur le territoire.
DE MÊME POUR LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE, il est évoqué la promotion de l’emploi local et non la protection de l’emploi local.
Actuellement un texte a été discuté,  élaboré et prêt a l’emploi mais il est toujours sous le coude du gouvernement local qui, faute de consensus en son sein, attend et risque fort d’attendre encore des mois ou des années pour le faire voter.
POUR LE SECTEUR PUBLIC, deux projets de loi du pays relatifs a l’emploi local dans la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie ont vu le jour (l’un R.P.C.R. basé sur la prise en compte du diplôme acquis en Nouvelle-Calédonie et l’autre Avenir Ensemble sur la durée de la résidence). Le dernier en date opère une distinction entre le traitement des catégories B, C, et D et la catégorie A.
Ce texte stipulait qu’il fallait entre autres être citoyen ou avoir un temps de résidence (10 ans).
Ce texte a été soumis au Conseil d’Etat le 17 novembre 2005 qui a rendu un avis (le gouvernement calédonien avait l’obligation de le saisir sur ce projet de loi du pays), ce Conseil d’Etat a donc observé que “les dispositions de l’article 1er, qui exclue de l’accès aux catégories B, C et D des corps ou cadres d’emploi des fonctions publiques de Nouvelle-Calédonie, les personnes qui ne sont ni citoyennes ni résidentes depuis plus de dix ans en Nouvelle-Calédonie, imposent des restrictions autres que celles strictement nécessaires a la mise en auvre de l’accord relatives a la protection de l’emploi local et sont donc contraires aux orientations de cet accord.


 
“… force est de constater q’aucune
disposition visant a protéger
l’emploi local n’a vu le jour”


Aujourd’hui encore, trop de jeunes sortent du système scolaire sans qualification et sont confrontés a plusieurs difficultés pour une éventuelle  formation :
- la lourdeur des démarches administratives ;
- l’éclatement des structures ;
- le manque de centralisation des informations.
Tous ces éléments contribuent au découragement et au renoncement des jeunes qui pour la plupart sont démunis de moyens financiers et matériels.
De plus en plus de jeunes partent pour suivre des formations en France mais souvent ils n’occupent pas les postes au retour dans le pays pour diverses raisons : postes déja pourvus soit par un personnel en CDI soit par des expatriés qui ont demandé la résidence.  On leur demande aussi a leur retour de faire leurs preuves ou un complément de formation.
Autre revendication forte de l’USTKE, le rééquilibrage en faveur des jeunes kanak. Leur marginalisation  pendant plus d’un siècle aurait dû contraindre les autorités a mettre en place des mesures de discrimination positive au travers de la démarche de protection de l’emploi local. Globalement, sur l’ensemble des emplois la proportion de Kanak diminue. Que ce soit pour la Fonction Publique que pour le secteur privé aucune statistique fiable n’est faite mais de par sa présence sur le terrain des entreprises les délégués de l’USTKE font le constat d’une stagnation ce qui par rapport a l’évolution des emplois signifie en fait une régression.  En pourcentage, les travailleurs kanak sont moins nombreux aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a quelques années.
La revendication d’emploi local ne peut avoir de sens que si on l’associe a celle de rééquilibrage mais personne, mis a part l’USTKE, ne revendique ce rééquilibrage.
Le rééquilibrage ethnique en faveur des Kanak doit aussi être supporté par le rééquilibrage économique au niveau des Provinces. C’est pour cela que l’USTKE se bat pour l’Usine du Nord, priorité des priorités pour le Pays.
L’opération « 400 cadres », appelée maintenant “Cadres Avenir” : dispositif politique mis en place depuis les Accords Matignon-Oudinot a été initiée a partir  du constat  d’un manque flagrant  de cadres kanak.
Sur la promotion 2005 de cette opération, il y a eu 51 stagiaires dont 71 % de kanak et 29 % pour les autres ethnies. Ce n’est pas encore suffisant si l’on veut tendre au rééquilibrage et a l’accession des kanak aux responsabilités dans tous les secteurs d’activités.
Les deux grands projets miniers si ils voient le jour, vont créer des emplois. 
Dans ce cadre, le service de l’emploi et de la formation de la Province Sud (S.E.F.) recense les demandeurs d’emploi pour le projet Goro Nickel. Plus de 1153 personnes (juillet 2006) ont manifesté leur intérêt pour le projet. Au total, 2463 personnes travaillent aujourd’hui pour le site dont 463 étrangers et 2000 Calédoniens. Mais il ne faut pas se leurrer : 2000  Calédoniens ce qui veut dire 2000 Francais car aucune statistique ne démontre s’il s’agit bien de personnel locaux ou d’expatriés. De plus ces emplois sont, pour la plupart, des emplois précaires ce qui revient a dire qu’a la fin du chantier les locaux retourneront au chômage.


 
“La revendication d’emploi local
ne peut avoir de sens
que si on l’associe a celle de rééquilibrage”


Ce que  l’on peut retenir c’est que le principe de protection de l’emploi local ne sera effectif que dès lors qu’il sera légal donc garanti par une loi du pays. Le rééquilibrage ne pourra se faire qu’a partir de cette première étape.



4ème Thème :  L’USTKE ET L’ALTERNATIVE POLITIQUE


Depuis sa création, l’USTKE s’est engagée sans condition dans la lutte pour l’émancipation du peuple Kanak et l’accession a l’indépendance du territoire. C’est une des raisons qui fonde son existence et la rend différente des autres. En 1984, les responsables de l’USTKE rédigeaient une lettre, adressée au Front Indépendantiste, demandant instamment de mettre en auvre une structure capable de rassembler de manière unitaire toutes les composantes indépendantistes afin de faire bloc a la politique coloniale de l’Etat francais sur le devenir du peuple kanak. Ce courrier allait, quelques mois plus tard, donner naissance au FLNKS regroupement de toutes les forces vives indépendantistes et progressistes du pays.
L’USTKE, seul syndicat engagé résolument pour l’indépendance (point fort du préambule de son statut)  a, de par son engagement politique permanent, contribué dans un premier temps a la restructuration pour une meilleure efficience du mouvement indépendantiste, de sa stratégie politique, notamment au travers de l’élaboration d’une charte qui avait vocation a conduire le pays a l’indépendance.
Durant les années qui précèdent les Accords de Matignon, l’USTKE est sur tous les fronts de lutte, sur le terrain d’abord, en prenant part activement aux occupations de terre, sujet de revendication crucial. Viennent les évènements qui engagent la lutte politique du FLNKS sur le terrain de la lutte armée puisqu’aucune de ses revendications n’est admise par la France. Le FLNKS rejette le Statut Lemoine, véritable négation du peuple kanak qui n’a de cesse de réclamer l’autodétermination telle que prévue par l’ONU.  Les évènements produisent les effets que l’on connaît et le FLNKS s’engage dans un processus de négociations avec la France pour mettre fin a ce qui s’apparente plus a une guerre civile qu’a ce que beaucoup ont préféré appeler des évènements. La poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur scelle la fin des affrontements entre anti-indépendantistes et indépendantistes.
Mais ce geste ne suffit pas et des engagements plus forts sont demandés par le FLNKS a l’Etat francais. La signature des Accords Matignon intervient le 26 juin 1988. L’USTKE, par son Président, Louis Kotra UREGEI, signera la 2ème phase de ces Accords ceux dits d’Oudinot en Août 1988, secondes négociations pour obtenir ce que l’on appellera les mesures d’accompagnement. L’USTKE quitte le FLNKS en juillet 1989, écarté volontairement par le bureau politique du FLNKS qui décrète que le syndicat doit rester un syndicat, niant de fait le rôle politique évident de l’USTKE. Cette vision politique réductrice est fortement contestée par l’organisation.


En effet, les divergences de conception sur la démarche et les objectifs politiques a mettre en auvre font que l’USTKE n’est plus en phase avec les principes arrêtés lors de la constitution de la Charte. La présence de l’USTKE au sein du FLNKS devient incompatible avec la stratégie mise en place par le Front.
Le FLNKS quant a lui s’engage dans un processus institutionnel et consensuel avec les partis loyalistes et par le biais d’un découpage politique en faveur des indépendantistes la Provincialisation est imaginée. Les responsables du FLNKS accèdent presque logiquement aux commandes de deux Provinces.
Les  accords prévoient un référendum sur l’indépendance pour l’automne 1998.
A mesure que l’échéance s’approche, les observateurs s’inquiètent d’un référendum tranchant la question par oui ou par non.
En raison de la composition du corps électoral, ce référendum  n’aurait pu que repousser cette indépendance pour laquelle les kanak luttent depuis plus d’un siècle au prix de centaines de morts.  Une crise aussi grave que celle de 84-88 risquait de s’ensuivre. Les accords de 1988 devenant caducs le FLNKS signe le 22 avril 1998, les Accords de Nouméa.
C’est au cours de cet exercice institutionnel que les choses vont se dégrader, plus vite encore que pendant la première période des Accords ; la gestion des provinces indépendantistes s’apparente  trop  a celle de  la Province Sud. Alors on gère, bon gré mal gré, cet outil destiné a l’origine au rééquilibrage et considéré comme levier pour faire accéder le pays a l’indépendance.



“La présence de l’USTKE au sein du FLNKS
devient incompatible avec la stratégie mise en place par le Front”


Certes un véritable outil d’émancipation économique est mis en oeuvre, telle la création de la SMSP, l’un des acquis politiques majeur des indépendantistes au début des années 90. Les nouvelles institutions arrêtent également le programme 400 cadres devenu depuis Cadre Avenir, visant a former en majorité des kanak. Ce sont la les principaux dispositifs élaborés en faveur du rééquilibrage.  La suite est moins glorieuse. 
Beaucoup de militants ne se reconnaissent plus dans cette nouvelle donne politique.
Les défaillances politiques des partis représentants le FLNKS durant cette dernière décennie, allaient nourrir une réflexion permanente au sein de l’organisation et les craintes d’éclatement du pôle indépendantiste allaient vite devenir la réalité du quotidien.
De constats en constats d’élections en élections les échecs successifs que ce soit sur les dossiers importants (beaucoup d’élus sont absents des institutions et des grands organismes territoriaux) que sur le projet de société confirment les craintes et créent les désillusions.
L’implosion est bel et bien amorcée. C’est la chronique d’une mort annoncée.  Les luttes fratricides pour la quête du pouvoir aveuglent les partis les hommes.  Les positions partisanes contradictoires prises au détriment du peuple et de ses aspirations privent les indépendantistes d’une véritable unité. L’unité, mot qui revient souvent dans les Congrès FLNKS mais qui se traduit par la division sur le terrain.



“Les défaillances politiques des partis représentants le FLNKS durant cette dernière décennie allaient nourrir une réflexion permanente au sein de l’organisation et les craintes d’éclatement du pôle indépendantiste allaient vite devenir la réalité du quotidien”


Les militants se cherchent, des jeunes politiquement déracinés et qui en l’absence de visibilité et d’un manque de confiance envers les partis traditionnels et leurs élus s’éparpillent, se désintéressent totalement des questions politiques de leur avenir.
Heureusement, pendant ce temps la division a droite bat son plein. Un Jacques Lafleur qui perd une partie de ses fidèles qui se regroupent ailleurs et se structurent autrement.
On se dit que le FLNKS va profiter de cette situation pour reconstruire aussi une unité et aborder les élections  Provinciales en force, unis et rassemblés.
Il n’en est rien. La nouvelle droite conduite par Gomez, Leroux et Martin s’approprie le Congrès et la Province Sud. Il n’y a d’ailleurs plus un seul élu FLNKS dans cette Province.
Pire. A Thio, jadis bastion indépendantiste, l’Avenir Ensemble remporte la Mairie, avec des voix indépendantistes. On croit rêver ou plutôt cauchemarder.
Face a cette décomposition, que reste t-il de la feuille de route établie 20 ans plus tôt. Plus rien. La substance politique du FLNKS est inexistante. Le décalage entre militants et membres dirigeants des partis est devenu quasi impossible a rattrapper. Le combat semble inégal, comme perdu d’avance ; les partis indépendantistes ont jeté les armes bien avant la bataille.
Pourtant le combat n’est pas terminé. Il y a des milliers de militants indépendantistes et des indécis qui ne veulent pas se résigner a capituler, a se laisser emporter par la vague de fond d’une nouvelle droite, beaucoup plus subtile que la précédente. Ils manifestent du Nord aux Iles une volonté farouche de reprendre possession de ce qui leur a été confisqué par la voie dite “démocratique”, la voie consensuelle.
Ces constats ces réalités que l’on a évoqué au travers de nombreuses éditions durant des années dans notre journal “Combat Ouvrier” et qui continuent a alimenter nos débats d’idées nous amènent a réfléchir sur ce qui pourrait a nouveau relancer une prise de conscience politique et favoriser l’émergence d’une nouvelle alternative politique, a construire, en tirant les lecons des nombreuses erreurs politiques commises par le passé.
 Comment redynamiser la classe indépendantiste puisque les questions politiques majeures ont été reportées a 2018, date a laquelle un nouveau référendum est prévu, s’il n’est pas encore une fois repoussé aux calendes grecs. Ce qui risque fortement d’être le cas au regard des forces indépendantistes existantes et en l’absence de choix politiques clairs.
Existe-t-il une solution intermédiaire si tant est qu’il y en ait une i
Des responsables et militants de l’USTKE ont, par le passé, participé au sein de listes électorales a divers scrutins. Quelques uns ont été élus mais force est de constater que la démarche n’a pas été assez forte, mal comprise ou noyée dans la masse de ceux qui n’ont pas forcément les mêmes finalités que les nôtres.
De fait, l’USTKE doit s’attacher, où qu’elle soit représentée, a faire valoir et défendre les intérêts des travailleurs de leurs familles. En clair, l’USTKE doit se battre pour ses propres propositions. Ces propositions ne doivent pas consister a l’élaboration d’un programme électoral mais a celle d’un projet de société qu’il faut défendre sur tous les terrains.
Si une nouvelle alternative politique est envisagée, a qui sera-t-elle destinée i
Le positionnement de cet éventuel renouveau politique devra porter des idées fortes non négociables. Doit-on reformuler une “nouvelle charte i”
Comment redonner confiance aux jeunes aux militants qui croient toujours au combat pour une société plus juste dans un pays indépendant i
Est-ce a l’USTKE de traduire politiquement les attentes de nombreux travailleurs et citoyens i
Telles sont les nombreuses questions qui seront au débat lors du 12èmei Congrès.
Elles vont permettre d'identifier les pistes possibles et surtout réalistes afin de relancer une véritable opposition a la politique de droite et anti-indépendantiste menée par la majorité qui gouverne notre pays.


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