vendredi 19 avril 2024

S Solidarités internationales

Adios el comandante

Adios Señor Presidente « Populiste » et « dictateur » selon ses détracteurs, il avait en réalité osé faire de la « manne » pétrolière une arme contre la pauvreté au Venezuela et une source de solidarité avec les peuples d’Amérique Latine et d’Afrique. Votre mort est une grande perte non seulement pour le peuple du Venezuela mais pour tous les peuples qui luttent pour la liberté, la justice sociale et la démocratie. Reposez en paix et laissez votre souvenir vivre comme une lueur d’espoir… Le peuple du Venezuela saura préserver les acquis d’une révolution en marche vers un autre monde.   Le Bureau Confédéral de l’USTKE  

Hugo Chavez, au sommet de sa gloire. Photo AFP

Hugo Chavez, la révolution incarnée

Nécrologie - Entre rente pétrolière et politique socialiste d'inspiration bolivarienne, Hugo Chavez, décédé mardi à l'âge de 58 ans, a marqué d'une très forte empreinte le Venezuela, s'affichant aux yeux du monde comme l'un des derniers leaders sud-américains anti-impérialistes. Issu de l'armée, Hugo Chavez est devenu durant ses treize années de pouvoir l'une des figures modernes du socialisme sud-américain, menant une politique en faveur des plus déshérités aux accents autoritaires. Né en 1954, Hugo Rafael Chávez Frías, est fils d'instituteurs. Son père deviendra gouverneur de l'État de Barinas (Sud-Ouest) de 1998 à 2008. Amateur de Baseball, un sport qu'il pratique à haut niveau, Chavez découvre enfant Simon Bolivar, figure emblématique de l'indépendance acquise contre les Espagnols avant de parfaire sa culture politique à travers des ouvrages sur le communisme et le socialisme. Il rejoint l'armée à 17 ans, attiré semble-t-il, là encore, par le baseball et la ligue sportive de l'armée et obtient un diplôme militaire en 1975. Durant ses classes, il se forge une conviction socialiste inspirée de Bolivar mais aussi de Castro, Guevara, Allende ou de l'historien marxiste Federico Brito Figueroa. Il regroupe autour de lui des officiers qui partagent sa vision politique et lance, le 4 février 1992, l'opération Ezequiel Zamora, qui vise à renverser le président Carlos Andrés Pérez. Ce coup d'Etat échoue et vaut à Chavez deux ans de prison.

D'un putsch à l'autre

Le retour de Rafael Caldera au pouvoir en 1994 est synonyme de libération pour Hugo Chavez, âgé alors de 40 ans. Il crée la formation progressiste MVR (Movimiento Quinta Republica) avec laquelle il remporte, quatre ans plus tard, l'élection présidentielle grâce à 56% des voix et une campagne tournée vers les pauvres. L'année suivante, en 1999, il soumet au peuple une nouvelle constitution pour le pays d'inspiration bolivarienne pour laquelle se prononce favorablement 72% des votants. Le sénat est supprimé, le mandat présidentiel passe de 5 à 6 ans et le principe d'un" référendum révocatoire ", permettant au peuple de destituer n'importe quel gouvernant, y compris le président, est instauré. Le nom du pays est changé en République bolivarienne du Venezuela. Après sa réélection en 2000, avec près de 60% des voix, le leader socialiste s'attèle à mettre en place le cœur de sa politique qui se traduit par la nationalisation des terres et de nombreux secteurs, à commencer par l'exploitation des hydrocarbures, le développement de système coopératif... Un programme qui se heurte l'année suivante à l'effondrement brutal des cours du pétrole entraînant une flambée de contestation dans le pays qui frôle la guerre civile. Chavez est arrêté et manque de se faire renverser par l'opposition, soutenue par la police et une partie de l'armée. Ses soutiens reprennent la situation en main et libèrent le président gardé sur l'île de La Orchilla, mettant ainsi fin à quatre jours de vive incertitude politique dans le pays.

Politique sociale et anti impérialisme

De retour aux commandes, Hugo Chavez muscle sa politique étrangère. Il critique de manière virulente l'impérialisme américain, ce qui n'empêche pas le Venezuela de continuer d'être l'un des premiers fournisseurs de pétrole des Etats-Unis. En 2009, profitant de l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, le président Chavez offre même un livre au nouvel homme fort de Washington. Il s'agit des "Veines ouvertes de l'Amérique latine" du journaliste et écrivain Eduardo Galeano, qui retrace cinq siècles de pillage des ressources de l'Amérique latine par les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis. Parallèlement, le "comandante" se rapproche du cubain Fidel Castro, dont il devient proche, mais également de la Russie et de la Chine. Il rejoint le Mercosur, la zone d'échange et de coopération d'Amérique du Sud en 2006 et poursuit sa politique de nationalisation du secteur privé, notamment l'énergie. Tributaire de la rente pétrolière, l'économie nationale reste fragile malgré une croissance insolente affichée durant la deuxième partie de la dernière décennie. En contrepartie, les Vénézuéliens sont confrontés à une inflation galopante.

Un long calvaire

En 2011, c'est à un tout autre problème qu'est confronté le leader bolivarien. En visite à Cuba en juin, il est opéré d'une tumeur maligne. Malgré ses annonces de guérison, il subit dans les mois suivants trois autres opérations. La dernière a lieu début décembre 2012, deux mois après sa réélection à la présidence, porté par 54% des suffrages. Le début de l'année 2013 sera pour lui un long calvaire. Début février, victime de complications respiratoires, il sera rapatrié de La Havane à Caracas, où il est décédé entouré des siens. Les principales avancées de la politique d'Hugo Chavez concernent le domaine social. Les programmes engagés dans la santé, l'éducation ou encore le logement obtiennent des résultats considérables. Ainsi l’analphabétisme a été éradiqué dans le pays et la pauvreté a chuté de plus de 20% entre 2002 et 2010, rapporte l'ONU. Outre un développement économique moins lié à l'exploitation des hydrocarbures, le président Chavez n'aura pas eu le temps de s'attaquer à l'un des fléaux qui minent le pays : la violence. Le nombre d'homicides au cours de l'année 2011 a oscillé entre 14.000 et 18.000, selon les sources.

Article de Nicolas Vanel (source/www : metrofrance.com/info/mort-de-chavez-au-venezuela/

Le IIIème sommet Afrique Amérique du Sud (ASA) portant sur le thème " stratégie et mécanisme de renforcement de la coopération Sud-Sud " s'est tenu en Guinée Equatoriale les 20 au 23 février dernier. Ce sommet regroupe 66 Etats dont 54 pays d’Afrique et 12 d’Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Bolivie, Colombie, Chili, Équateur, Guyane, Paraguay, Pérou, Suriname, Uruguay et Venezuela). Ne pouvant pas participer à cette rencontre internationale, Hugo Chavez a adressé une lettre aux participants du IIIème sommet Afrique, Amérique Latine et Caraïbes. (Guinée Équatoriale, février 2013). Nous vous livrons l'intégralité de cette lettre.  " Caracas, 22 février 2013. "   " Frères et sœurs, Recevez mon plus fervent salut bolivarien, unitaire et solidaire, avec toute ma joie et de toute mon espérance dans le déroulement de ce IIIème Sommet si attendu des Chefs d’État et de Gouvernement d’Amérique du Sud et d’Afrique. Je regrette vraiment, du plus profond de mon être de ne pouvoir être présent physiquement parmi vous pour vous réitérer, par une sincère accolade, mon irrévocable engagement en faveur de l’unité de nos Peuples. Je suis présent, cependant, dans la personne du Chancelier de la République Bolivarienne du Venezuela, le camarade Elias Jaua Milano, à qui j’ai demandé de vous transmettre la plus vive expression de mon amour pour ces continents qui sont plus que frères, unis par de solides liens historiques et destinés à avancer ensemble vers leur rédemption pleine et absolue. Je le dis du plus profond de ma conscience : l’Amérique du Sud et l’Afrique sont un même peuple. On réussit seulement à comprendre la profondeur de la réalité sociale et politique de notre continent dans les entrailles de l’immense territoire africain où, j’en suis sûr, l’humanité a pris naissance. De lui proviennent les codes et les éléments qui composent le syncrétisme culturel, musical et religieux de notre Amérique, créant une unité non seulement raciale entre nos peuples mais aussi spirituelle.  

De la même manière, les empires du passé, coupables de l’enfermement et de l’assassinat de millions de filles et de fils de l’Afrique mère dans le but d’alimenter un système d’exploitation esclavagiste dans leurs colonies semèrent dans Notre Amérique le sang africain guerrier et combatif qui brûlait du feu que produit le désir de liberté. Cette semence a germé et notre terre a enfanté des hommes aussi grands que Toussaint Louverture, Alexandre Pétion, José Léonardo Chirino, Pedro Camejo parmi beaucoup d’autres, avec pour résultat, il y a plus de 200 ans, le début d’un processus indépendantiste, unioniste, anti-impérialiste et reconstructeur en Amérique Latine et caribéenne.

Ensuite, au XXe siècle, vinrent les luttes de l’Afrique pour la liberté, ses indépendances, contre ses nouvelles menaces néocoloniales, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral pour n’en citer que quelques-uns. Ceux qui, dans le passé nous ont conquis, aveuglés par leur soif de pouvoir, ne comprirent pas que le colonialisme barbare qu’ils nous imposaient deviendrait l’élément fondateur de nos premières indépendances. Ainsi, l’Amérique Latine et les Caraïbes partagent avec l’Afrique un passé d’oppression et d’esclavage. Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes fils de nos libérateurs et de leurs hauts faits, nous pouvons dire, nous devons dire avec force et conviction, que nous unit aussi un présent de lutte indispensables pour la liberté et l’indépendance définitive de nos nations.

Je ne me lasserai pas de le redire, nous sommes un même peuple, nous avons l’obligation de nous rencontrer au-delà des discours formels dans une même volonté d’unité et ainsi unis, donner vie à l’équation qui devra s’appliquer dans la construction des conditions qui nous permettront de faire sortir nos peuples du labyrinthe dans lequel le colonialisme les a jetés et, par la suite, le capitalisme néolibéral du XXème siècle.

Pour cela, je veux évoquer la mémoire de deux grands combattants pour la coopération sud-sud comme l’ont été les deux ex présidents du Brésil et de la Tanzanie, Luis Ignacio « Lula » da Silva et Julius Nyerere dont les apports et les efforts ont permis, en leur temps, la mise en place de magnifique forum pour une coopération solidaire et complémentaire comme l’est l’ASA.

Cependant, les temps que nous vivons nous obligent à consacrer nos plus profondes et urgentes réflexions à l’effort nécessaire pour transformer l’ASA en un véritable instrument générateur de souveraineté et de développement social, économique, politique et environnemental.

C’est sur nos continents que l’on trouve les ressources naturelles, politiques et historiques suffisantes, nécessaires, pour sauver la planète du chaos où elle a été conduite. Faisons que le sacrifice indépendantiste de nos ancêtres qui nous offre le jour d’aujourd’hui serve à unifier nos capacités pour transformer nos nations en un authentique pôle de pouvoir qui, pour le dire avec le père Libérateur Simon Bolivar, soit plus grand par sa liberté et sa gloire que par son extension et ses richesses.

Les paroles de cet immense général uruguayen José Gervasio Artigas résonnent toujours dans mon âme et dans ma conscience : « Nous ne pouvons rien attendre si ce n’est de nous-mêmes ». Cette pensée si profonde renferme une grande vérité que nous devons assumer, j’en suis absolument convaincu. Notre coopération sud-sud doit être un lien de travail authentique et permanent qui doit tourner toutes ses stratégies et ses plans de développement soutenable vers le sud, vers nos peuples.

Quoiqu’en aucune manière nous ne nions nos relations souveraines avec les puissances occidentales, nous devons nous rappeler que ce ne sont pas elles qui sont la source de la solution totale et définitive pour l’ensemble des problèmes de nos pays. Loin de l’être, quelques-unes d’entre elles appliquent une politique néocoloniale qui menace la stabilité que nous avons commencé à renforcer sur nos continents.

Frères et sœurs, je voudrais rappeler pour ce IIIème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ASA, l’esprit de fraternité, d’unionisme et de volonté qui a dirigé le déroulement de ce IIème merveilleux Sommet dans l’île de Margarita, au Venezuela, qui nous permit d’adopter unanimement les engagements de la Déclaration de Nueva Esparta. Je souhaite avec beaucoup de foi et d’espérance que nous puissions récupérer à Malabo l’impulsion et l’effort de ce moment extraordinaire pour notre processus d’unité, le Sommet de 2009, qui a montré autant par sa fréquentation massive que par la quantité et le contenu des accords atteints.

Depuis le Venezuela, renouvelons aujourd’hui notre plus ferme engagement dans le renforcement du Secrétariat Permanent de la Table Présidentielle Stratégique de l’ASA avec ses principales tâches et fonctions pour accélérer le rythme dans la consolidation de nos institutions et obtenir ainsi une plus grande efficacité dans notre travail conjoint. Je regrette avec beaucoup de douleur et de peine que tout notre travail commencé formellement depuis 2006 ait été interrompu par les forces impérialistes qui prétendent encore dominer le monde. Ce n’est pas un hasard, je le dis et je l’assume pleinement, que depuis le Sommet de Margarita, le continent africain ait été victime des multiples interventions et des multiples attaques de la part des puissances occidentales. Les nombreux bombardements et invasions impériaux empêchant toute possibilité de solution politique et pacifique aux conflits internes qui ont commencé dans diverses nations d’Afrique, ils ont eu comme objectif principaux de freiner le processus de consolidation de l’unité des peuples africains et, en conséquence, de miner les progrès de l’union de ces états avec les peuples latino-américains et caribéens. La stratégie néocoloniale a été, depuis le début du XIXème, de diviser les nations les plus vulnérables du monde pour les soumettre à des rapports de dépendance esclavagiste. C’est pour cela que le Venezuela s’est opposé, radicalement et depuis le début, à l’intervention militaire étrangère en Libye et c’est pour le même motif que le Venezuela réitère aujourd’hui son rejet le plus absolu de toute activité d’ingérence de l’OTAN.

Face à la menace extrarégionale pour empêcher l’avance et l’approfondissement de notre coopération sud-sud, je le dis avec Bolivar dans sa Lettre de Jamaïque de 1815 : " Union, union, union, cela doit être notre plus importante consigne ". Notre Gouvernement renouvelle, en ce IIIème sommet de l’ASA dans cette république sœur de Guinée Equatoriale, son absolue disposition à avancer dans le travail nécessaire pour consolider notre coopération dans les secteurs que j’ai personnellement proposées à notre dernier sommet, dans la belle île de Margarita. Energie, Education, Agriculture, Finances et Communication continuent d’être nos priorités et pour celles-ci, nous réitérons notre engagement pour avancer dans des initiatives concrètes comme Petrosur, l’Université des Peuples du Sud ou la Banque du Sud, pour ne citer que quelques exemples. Dans le secteur de la communication, nous proposons, depuis le Venezuela, que cet effort que nous avons réussi à mettre en place ensemble dans différents pays de l’Amérique du Sud, TeleSur, s’articule avec l’Afrique afin qu’il puisse accomplir depuis ces latitudes sa principale fonction : relier les peuples du monde entre eux et leur apporter la vérité et la réalité de nos pays.

Enfin, je veux renouveler à tous mon désir que les résultats projetés lors de ce IIIème Sommet ASA nous permette de transformer ce forum en un outil utile pour conquérir notre définitive indépendance en nous plaçant à la hauteur de l’exigence de l’époque et comme le dirait le Libérateur, le plus de bonheur possible pour nos peuples. Je suis un convaincu, simple et obstiné, nous réussirons à mener à bien cette cause que nos libérateurs et martyres nous ont transmise depuis des siècles. Nos millions de femmes et d’hommes présentés en sacrifice pour leur pleine et absolue liberté. Avec le père infini, notre Libérateur Simon Bolivar, je dis une fois de plus : " Nous devons attendre beaucoup du temps, son ventre immense contient plus d’espérance que de faits passés et les prodiges futurs doivent être supérieurs aux anciens ".

Marchons donc vers notre union et notre indépendance définitive. En paraphrasant Bolivar, je dis maintenant : " Formons une patrie, un continent, un seul peuple, à tout prix et tout le reste sera supportable. " Vive l’union sud-américaine et africaine ! " " Vive l’ASA ! Jusqu’à la victoire toujours ! Nous vivrons et nous vaincrons ! " (source/www.paixetdeveloppement.net/ Extrait de la lettre d’Hugo Chavez, IIIème sommet Afrique Amérique du sud)  



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