vendredi 26 avril 2024

A Actualité syndicale

CHT du Médipôle de Koutio : Une journée symbolique pour dire non à toute forme de violence

  • La section STKE du Médipôle de Koutio met en garde une fois de plus la direction sur les organisations défaillantes des services. Elle dénonce les insuffisances qui provoquent des crispations entre les agents des différents de corps de métier, allant jusqu’à développer des violences. Des violences qualifiées d’« institutionnelle, psychologique, verbale et physique ». La section STKE se mobilise uniquement aujourd’hui devant l’établissement en voulant en faire une mobilisation symbolique afin d’informer les personnels non-grévistes, les patients, les usagers du Médipôle sur les difficultés rencontrés par les agents hospitaliers, les aides-soignants, les infirmiers. Des explications avec Marcelin Trohmae, secrétaire général de la section STKE du CHT du Médipôle de Koutio et Nathalie Simon, élue suppléante au CTP dans cet établissement hospitalier situé à Dumbéa. 
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  • Marcelin Trohmae, secrétaire général de la section STKE du CHT du Médipôle de Koutio
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  • « Cette journée s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la violence. On remarque que depuis le déménagement de Gaston Bourret à Nouméa au Médipôle de Koutio (commune de Dumbéa) qu’il y a une violence institutionnelle*. Elle a émergé depuis le déménagement, on se rend compte que c’est le petit personnel qui est victime de toute cette violence. Les gens n’ont pas tous les outils pour pourvoir répondre aux exigences. On a déménagé avec des moyens constants. C’est vrai que le Médipôle est plus grand, il y a plus de patients. Et on se rend compte que les femmes de ménage, les brancardiers, les agents de palier et les personnels infirmiers, aides-soignants se retrouvent en difficulté. Ce sont ces personnels qui nous donnent notre représentativité, ce sont ces mêmes personnes qui sont au bout des soins et elles sont victimes de cette violence institutionnelle », indique Marcelin Trohmae, secrétaire général de la section STKE/CHT Médipôle de Koutio. L’Ustke s’indigne contre cette violence et les membres de la section STKE feront tout pour qu’il y ait un peu plus de respect dans cet établissement. » Y’a-t-il eu une préparation du personnel avant ou pendant le déménagement. « L’Ustke et les autres partenaires sociaux ont déploré l’absence ou l’insuffisance de l’institution pour l’accompagnement des agents avant et durant le déménagement. Bien que certains métiers ont subit des transformations, ils n’ont pas eu l’accompagnement nécessaire pour se préparer à ces changements. Ne serait-ce que pour le métier d’aide-soignant, de brancardier, d’agent de palier et bien on se rend compte qu’il y a des difficultés. Pour tout ce qui est de la préparation, on n’était pas dans des conditions idéales pour se préparer à un tel projet », ajoute-t-il. Un préavis de grève illimitée a été lancé le 28 mars, et par conséquent la direction a rencontré jeudi dernier et hier la section STKE concernant ses revendications. La plupart des points du cahier de revendications ont été abordés. « A la deuxième réunion, on a modifié quelques paragraphes par rapport au premier protocole d’accord, ne serait-ce que par rapport au local des coursiers, le renfort des ASH, des brancardiers. Sur la commission de l’emploi local au sein du CHT, on a apporté des modifications. Quelle direction allait être précurseur voire porteur du comité de suivi par rapport au RPS (risques psycho-sociaux) au sein de l’hôpital. Et donc la DRH va être porteur de ce projet et le CHSCT aussi », complète-t-il. Des réajustements vont être apportés sur les effectifs au mois de juin.
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  • Nathalie Simon, élue suppléante au CTP (Comité Technique Paritaire) de l'établissement hospitalier de Koutio.
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  • « Au niveau des services de soins : les organisations génèrent des conflits, du stress dans les services. Et ce stress va se traduire par des comportements agressifs entre soignants, que ce soient entre les infirmières et les aides-soignants ou avec les brancardiers, ou avec les médecins parce qu’effectivement ils sont dans des effectifs trop justes. Les organisations sont mal adaptées aux effectifs, ça génère du stress et les gens ont des comportements agressifs les uns envers les autres », souligne Nathalie Simon, élue suppléante au CTP (Comité Technique Paritaire).. Une journée symbolique pour exprimer le mal-être que l’on peut ressentir au travail. « C’est vrai que l’on a très bel environnement, un beau cadre. Des bâtiments propres, jolis. C’est agréable de travailler dedans mais le problème vient des organisations, des violences institutionnelles ». Travailler en flux tendu, le personnel veut davantage être écouté. « Non seulement, il y a de l’insatisfaction des travailleurs de ne pas pouvoir terminer sa journée, ne pas pouvoir faire tous les actes qui sont prévus pour le patient par manque de temps, de moyens. Effectivement, c’est insatisfaisant pour le personnel. Pour le patient, ça génère une mauvaise qualité dans la prise en charge, avec des retards dans les examens. Par exemple, il y a des services qui sont obligés de faire des toilettes dans l’après-midi, et c’est impensable ! De laver un patient dans l’après-midi, pour un soignant, ce n’est pas concevable ! Ce sont des soins que l’on fait le matin ! », explique-t-elle. Le Médipôle est un établissement où l’on donne du soin mais des problèmes s’accumulent, « ne serait-ce qu’à l’accueil aux urgences. Il y a beaucoup de soucis et les gens se plaignent énormément. Nous même, dans nos familles, on a des retours des gens qui m’ont dit mais - comment j’ai été accueilli aux urgences, ce n’est pas possible ! - . C’est difficile à vivre », admet Nathalie Simon, « de voir l’endroit où l’on travaille, les gens puissent avoir de tels comportements envers des patients. Normalement, on doit générer de la quiétude, de l’apaisement, du réconfort. Et en fin de compte, on est en difficulté de donner ça en fait ! », ajoute-t-elle.
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  • Dès 7 heures ce matin, une bonne trentaine d'adhérents de la section STKE ont rejoint le mouvement. En milieu de journée, il s'est tenu une assemblée générale où les personnes ont pu s'informer sur l'évolution de la mobilisation. 
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  • *Violence institutionnelle : " En fait, ce n’est pas prendre en compte les difficultés et le mal-être du personnel au travail. La hiérarchie sanctionne des comportements inadéquats sans prendre en compte le côté humain. Des organisations des services qui ne sont pas adaptées aux effectifs. Ne pas écouter le personnel en détresse. La taille de l’établissement, plus elle sera grande, plus elle sera anonyme, plus les risques sont majeurs.", selon Nathalie Simon.
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