samedi 20 avril 2024

A Actualité politique

Mai : le mois du souvenir et des commémorations

 La période des commémorations a été précédée à l'USTKE par la première réunion de son Bureau Elargi qui s'est tenue le samedi 27 avril dernier à la maison des syndicats, bondée pour l'occasion. Les différents bureaux des syndicats qui composent la confédération étaient convoqués pour faire le point sur l'actualité sociale et politique, la situation financière de l'organisation et enfin l'examen par le Bureau Elargi de l'exclusion d'un camarade de la fédération enseignement.

Un ordre du jour très chargé durant lequel a été abordé des questions telles que les accords économiques et sociaux, l’inapplicabilité de la loi sur l'emploi local, le projet de loi sur la citoyenneté bloqué au gouvernement ou encore le projet de chèque-déjeuner expliqué aux militants par la présidente de l'USTKE, Marie Pierre Goyetche, précédée dans cet  exercice par André Forest 1er vice-président à qui était dévolu la tâche d'aborder ce premier point de l'ordre du jour. Des interventions suivies par celle de Jacques Wabete Hoïlané au titre du Parti Travailliste, qui est revenu sur les temps forts de l'actualité politique de ces derniers mois.

Un rapide point sur la situation financière de l'USTKE a été fait par la trésorière adjointe de la confédération, Pascale Triphon qui par la même occasion a fait un état des cotisations, en constante progression. Une tendance confirmée par les chiffres sur la représentativité des syndicats, de la Direction du Travail et de l'Emploi qui par ailleurs entérinent l'USTKE à la 2ème place des syndicats les plus représentatifs du Pays. De plus, ils mettent en évidence la progression de ses effectifs autant dans le privé que dans le public où notre syndicat a obtenu un nouveau poste (100%) en décharges supplémentaires.

Il a ensuite été évoqué les motifs, développés dans un courrier adressé aux responsables de l'organisation par le collège honoraire, de l'exclusion prononcée à l'encontre du camarade Jean-Claude Tutugoro. Ce dernier s'est expliqué avec le soutien des représentants de l'Union communale de Pwârâirîwâ dont il assume la fonction de secrétaire général, et qui avaient fait le déplacement pour l'occasion.

Les échanges parfois passionnés mais toujours sereins ont finalement permis de mettre en évidence, entres autres, certains dysfonctionnements qu'il appartiendra au nouveau bureau de la fédération enseignement de corriger. C'est finalement un bureau élargi studieux qui s'est achevé en milieu d'après midi avec pour mot d'ordre la mobilisation générale pour la fête des travailleurs le mercredi 1er mai, placé sous le signe de l'emploi local, du rééquilibrage et de la citoyenneté. 

C'est une affluence comme à chaque fois exceptionnelle qui a caractérisé la marche du 1er mai, honorée chaque année par l'USTKE depuis sa création pour commémorer le sacrifice pour leurs droits des travailleurs. L'occasion pour le syndicat de démontrer à ses détracteurs qui ne cessent de prédire la disparition prochaine de notre organisation syndicale que la coquille, loin d'être vide, ne cesse de se remplir depuis les remous qu'elle a traversé en 2010. Le convoi de plus de 2000 personnes, dans lequel figurait des responsables politiques indépendantistes, notamment Sylvain Pabouty pour la DUS, Jacques Lalié de l'UCR, Louis Kotra Uregeï pour le Parti Travailliste mais aussi des militants nombreux du FLNKS Sud, a effectué le tour de la ville avant de revenir sur l'espace de la Vallée-du-Tir face au siège de la confédération, aménagé à cet effet.

Le site sur lequel était installé des stands de restauration, surplombé par une scène a accueilli toute l'après midi jusqu'en soirée des groupes locaux de musique, précédés dans leurs prestations de qualité par les traditionnels discours des responsables de l'organisation et des invités.

La mise en œuvre d'une loi sur la citoyenneté, les ajustements nécessaires à l'application de la loi sur l'emploi local mais aussi les IRP, les travaux du conseil du dialogue social ainsi que les accords économiques et sociaux signés également par l'USTKE avec l'objectif politique 2014 et la mobilisation dans l'unité des indépendantistes ont été omniprésents dans les interventions des différents responsables syndicaux et politiques.

La journée du 1er mai s'est achevée dans une ambiance festive, orchestrée par l'association Mégamiouz et son savoir-faire qui n'est plus à démontrer. A noter un record d'affluence sur le terre-plein de la Vallée-du-Tir qui n'a pas désempli de toute la journée jusqu'à tard en soirée, sans incident. Si le 1er mai a marqué le début des commémorations du mois, les dates des 4 et 5 mai restent graver quand à elles dans l'esprit du peuple kanak. Avec la 25 ème année du souvenir de la mort des 19 Iaaï, de Jean Marie Tjibaou, de Yeiwéne Yeiwéne et de Djubelly Wéa, mais aussi des gendarmes et militaires, c'est aujourd'hui toute la Calédonie qui se souvient de ces tragiques évènements.   Cette année la cérémonie forte en émotion a été placée sous le signe de la réconciliation et regroupa les proches des indépendantistes, le comité du 22 avril ainsi que les autorités coutumières, militaires et politiques. Parmi elles, le député de la 2ème circonscription qui s'est illustré dans un discours qui révèle à nouveau le caractère opportuniste et intéressé du personnage.      Vingt-cinq ans après, il est important de rappeler cependant que les Accords qui suivirent ces douloureux évènements n'ont pas réussi à atténuer le dilemme qui aujourd'hui encore divise profondément les calédoniens. Les dernières législatives en sont l'illustration parfaite avec notamment la dérive à l'extrême droite et profondément anti-kanak, de Calédonie Ensemble dont les candidats sont sortis vainqueurs en promettant entre autres, la disparition ni plus ni moins du drapeau Kanak. Un discours que la Présidente du Front National Français n'a pas manqué, lors de son récent passage sur le territoire, à revendiquer la paternité.

Cette radicalisation du camp Gomèz fut relayée du côté de la branche Yanniste du RUMP à qui l'on doit la mise en spectacle de la destruction sauvage des cases kanak par des bulldozers sur la place de " la fête de la citoyenneté " d'ailleurs inexistante à ce jour. Une dérive des partis loyalistes qui pose la question de la réponse qui sera celle donnée par la sphère indépendantiste. En effet certaine de ses composantes s'évertue à jouer les prolongations, n'hésitant pas à entraver, au travers de communications médiatiques intempestives de leur porte parole, les efforts initiés par d'autres parfois au prix de leur vie, à l'image du regretté Charly Pidjot, pour renforcer au quotidien l'unité au sein de la mouvance.   Souhaitant que 25 ans après, ce mois de mai 2013 fort en commémorations tout comme le souvenir de tous nos morts pour Kanaky depuis Ouvanou participent à faire en sorte que tous se retrouvent sur l'essentiel et que les sacrifices de nos martyrs ne soient pas vain ... Kanaky 2014 !

Nous ne pouvions terminer ce petit tour d'horizon sans relater la victoire historique du Tavini et de son leader charismatique, le camarade et grand frère Oscar Temaru à qui on doit la réinscription du Ma’ohi Nui (Polynésie dite française) sur la liste des pays à décoloniser. Une résolution adoptée le 17 mai dernier avec le soutien des Pays du Pacifique, à l'occasion d’une session de l’Assemblée Générale de l’ONU.

L'USTKE applaudit, pour sa part, cette réinscription qui constitue un moment historique dans la lutte pour l'affirmation du droit de la Polynésie à l'autodétermination.

L'USTKE adresse ses salutations fraternelles aux camarades du Tavini ainsi qu'au président Oscar Temaru et renouvelle son engagement indéfectible aux côtés du peuple Ma'ohi pour l'accession du Fenua à la pleine souveraineté.   Cette nouvelle étape place donc aujourd'hui la Polynésie dite Française au même titre que Kanaky depuis le 2 décembre 1986 sur la liste des Pays à décoloniser des Nations Unies.  



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