17 mai 2013 - Une petite dizaine de délégués ont assisté à la première réunion syndicale après le renouvellement du bureau de l’enseignement en mars dernier. Occasion pour ces délégués de relater leur situation dans les différents établissements de l’intérieur et du Grand Nouméa.
Les discussions entre les membres du bureau et les délégués ont surtout porté sur l’évolution de carrière des personnels d’éducation et les agents, des postes aussi importants que les personnels de directions qu’il ne faut pas négliger selon les responsables. Certaines voix ont accentué la vigilance sur les postes à pourvoir, " il faut arrêter les nominations de complaisance ", a-t-on suggéré aux adhérents. " Le rôle des délégués syndicaux est primordial dans les établissements scolaires et il faut savoir être réactif quand les choses ne vont pas bien ", a recommandé Victor Wéjième à ses camarades et qui demande, par ailleurs à ses délégués de faire remonter les informations si nécessaires aux membres du bureau. " Il faudrait mettre l’enfant au centre du dispositif ", a rappelé une déléguée syndicale car « le chef d’établissement et les professeurs ont tendance à l’oublier quand il s’agit de préparer les emplois du temps, l’élève reste souvent en marge des préoccupations de l’adulte" et régulièrement, a-t-elle soulevé " dans certains collège ou lycée, les élèves sont livrés à eux-mêmes en fin de semaine, soit ils sont à l’étude avec les surveillants ou ils errent en dehors de l’enceinte de l’établissement ". Cette remarque devra positionner le syndicat sur les résolutions à prendre durant la prochaine rentrée scolaire.
Victor Wéjième, secrétaire général Fédération Enseignement depuis la rentrée scolaire de cette année.
Ses débuts dans l'enseignement débute en1986, d'abord dans le cycle primaire ensuite puis Victor Wéjième change de statut pour occuper un poste au collège. De 1998 à 2000, il suit une formation de professeur d'EPS, et l'année suivante, il devient professeur d'EPS. Quatre ans plus tard, un conflit se présente à la FELP (Fédération de l'Enseignement Libre & Protestante). On le nomme directeur du collège de Mou à Ponérihouen, " à partir de là j'ai pris une mi-temps en tant que professeur et une mi-temps à la direction ", dit-il. Les années 90 sont aussi ses premières années de militantisme au sein de notre organisation syndicale, il le doit aussi à son camarade Franck Apock.
1/ Votre fonction au sein du syndicat ?
Victor Wéjième : J'ai milité depuis 1991 et au fil du temps avec les élections, j'ai été élu délégué du personnel, C.E ... Et puis avec l'évolution des instances, le syndicat m'a nommé délégué syndical et responsable aussi de la section FELP. Dans le privé, il y a un responsable pour la DECC, un pour l'ASEE et une personne pour la FELP. Depuis le dernier congrès de l'USTKE, j'ai été nommé membre du B-C, chargé de la côte Est, c'est à dire la zone de Canala-Hienghène et je suis sous la responsabilité de Mr Franck Apock (4ème vice-président chargé du nord). Dans ce domaine, c'est retravailler ce qui a été abandonné notamment avec la séparation des camarades qui ont suivi Gérard Jodar. Donc, il fallait tout remettre à niveau avec les unions communales. Ces structures existent mais elles ne sont pas coordonnées entre elles.
2/ Vous avez été nommé secrétaire général de la Fédération Enseignement USTKE dernièrement, le 16 mars 2013, à Bourail. Un conflit s'est posé au sein de cette fédération. Quelle est la situation de la Fédération aujourd'hui ?
V.W. : Je peux rassurer tout le monde, l'organisation est redevenue telle qu'elle est. On a traversé des péripéties ces deux dernières années comme toute organisation peut en connaître. On est sorti telle qu'on est, la tête haute et digne d'une organisation de l'enseignement.
3/ Pourquoi avoir modifier la structuration de la fédération puisqu'il y avait un responsable pour l'enseignement public et un responsable pour l'enseignement privé et même des responsables par activité (exemple : un référent clé pour l'enseignement primaire, un référent pour l'enseignement public dans la secondaire… ) ? Comment allez-vous y retrouver à présent ?
V.W. : En fait cette nouvelle structure revient sur celle qui existait avant le congrès de Mou. Ce que nous avons proposé à l'assemblée générale repose sur l'ancien schéma. La proposition de deux structures distinctes au sein d'une même entité avait été émise au congrès de Mou à Ponérihouen. C'est vrai que chaque structure est bonne.
Puis quand on met le pied dedans puis et quand des hommes veulent prendre à leur manière la conduite des choses. On voit ce que cela a donné au niveau du fonctionnement : chacun travaillait à sa manière pour son propre compte c'est-à-dire la direction du privé était à part et le public était de son côté. Après, il y a eu des petites guéguerres de personnes à l'intérieur et ça n'a pas arrangé les choses et sans respecter la hiérarchie qui était le secrétaire général. Donc chaque responsable que ce soit du public ou du privé faisait à sa manière !
Comme je le disais avant, c'était une péripétie. On a su la traverser. En tous les cas, il a fallu l'AG de Bourail, le 16 mars dernier pour remettre les choses correctement à leur place. Le débat était là à cette assemblée générale. Tout en maîtrisant l'ordre du jour, on est parti du bilan jusqu'au renouvellement du bureau.
Le bilan de l'ancien secrétaire général : il était là, il a fait un bilan correct. Il a également fait son bilan au XIVème congrès de l'USTKE à Nouméa. Il a soulevé des problèmes. Et ce sont ces problèmes qu'on a pu en discuter pendant l'A.G de Bourail. C'est pour cela que nous sommes revenus sur le système d'avant c'est à dire que nous avons un seul secrétaire général et trois secrétaires généraux adjoints qui l'accompagnent. Je pense que ça partira comme telle (cf organigramme fédération enseignement). Le 27 mars dernier, on a donné les orientations à venir de cette année et surtout, on va cadrer les choses.
4/ Quels seront les dossiers urgents qui seront à traiter après deux mois de la rentrée scolaire ?
V.W. : Il y a des dossiers qui avaient été traités à la fin de l'année dernière et il y a ceux qui sont soulevés dans l'immédiat. C'est à dire que certains n'ont pas été réglés. Et il faudra tous les régler avec le vice-rectorat et les directions concernées.
Il y a un dossier à traiter en urgence comme à La Foa et dans les collèges, les lycées du Grand Nouméa. C'est à ce moment là que l'on voit que des dossiers n'ont pas été suivis et d'autres qui n'ont pas été menés à terme.
Le plan de carrière des personnels affiliés à l'USTKE. Je reprends ce qui a été adopté au dernier congrès, il faudra mettre l'accent sur le rééquilibrage. Pourquoi continue-t-on à embaucher des expatriés à l'intérieur des établissements ?
Le vice-rectorat continue et favorise le maintien des expatriés par le contournement de la loi sur l'emploi local. Notre combat va se reposer sur ce sujet et d'autres que nous estimons prioritaires. Et par rapport aux transferts de compétences, il faudra que l'on soit extrêmement vigilant.
5/ Vos collègues de l'an dernier et des années précédentes ont travaillé sur ce sujet. Y'aura-t-il de votre part le même suivi ?
V.W : En tous les cas, on suit de près les transferts de compétences. Nous avons été dans les réunions préparatoires de ces transferts surtout en ce qui concerne dans l'enseignement privé. Il y a une chose que je voudrais souligner, il faudra un projet éducatif dans ce domaine que nous suivrons au niveau de notre fédération et on associera ce travail avec le Parti Travailliste. Ce projet devra tenir sur les 10 à 15 ans à venir.
Pour ma part, je pense que ces transferts de compétences au niveau de l'enseignement sont utiles mais un gros hic se pose. Pourquoi garde-t-on toujours la pédagogie, les programmes scolaires, les diplômes, tout cela au nom de la « commission de l'Enseignement » et regardez le classement de l'enseignement de la France au niveau mondial ? A-t-on vraiment transférer ces compétences à l'enseignement calédonien ?
6/ Il y a un calendrier scolaire qui a été mis en route à la rentrée de cette année (7 semaines de cours et 2 semaines de vacances scolaire pour le 1er trimestre et des périodes similaires pour les deux autres trimestres). Est-ce que ce rythme scolaire est-il adapté aux jeunes du pays ?
V.W. : Le vice-rectorat, le ministère en charge de l'enseignement et nos partenaires sociaux ont amené cette réponse au rythme scolaire des enfants du pays mais je pense qu'on est encore au stade de l'expérimentation. Par contre, nous avons apporté notre contribution à ce programme c'est à dire qu'on a adopté un calendrier qui tenait compte de la réalité socio-culturelle et économique de notre pays. Pourquoi avoir mis cela en place ? En tous les cas, à notre niveau nous allons nous battre pour que ce calendrier soit adapté au contexte socio-culturel du pays.
7/ Quel est le message que vous souhaitez laisser à votre nouvelle équipe qui sera en charge de ce secteur ?
V.W. : Nous avons eu une réunion le 27 mars dernier. Je leur ai dit qu'on ne va pas trop parler mais qu'on va surtout bosser avec une méthode et un cadre qu'on définira ensemble. Il ne faudra pas avoir peur de relever les défis qui concernent l'enseignement et la formation des jeunes. On est bien chez nous, on suit les règles et les règles doivent aussi nous suivre !