dimanche 22 décembre 2024

A Actualité syndicale

Des représentants des syndicats internationaux invités au XVIIè congrès

A chaque congrès de l'USTKE, des représentants des syndicats internationaux et régionaux sont invités à participer. Leur présence est motivée par une lutte commune évidente des travailleurs qui luttent contre les inégalités et les injustices. Ces syndicats réclament la reconnaissance pleine et entière du peuple Kanak dans son pays, et ils ont réaffirmé ce jeudi matin lors de leurs discours.  

CGT- Confédération générale du travail : Sylvain Goldstein, secrétaire confédéral CGT Asie-Océanie, et questions économiques internationales. 


Depuis plus de 30 ans, des liens fraternels existent entre la Confédération générale du travail (CGT) et l’Ustke. C’est donc tout naturellement que le syndicat est invité à chaque congrès par notre organisation syndicale. Son représentant, Sylvain Goldstein, secrétaire confédéral CGT Asie-Océanie, est dans le pays depuis le 26 novembre. Il a formé des militants de l’USTKE : trois jours passés avec une dizaine de responsables syndicaux du pôle Etat de la Fédération de la Fonction Publique et deux jours avec l’encadrement confédéral de l’Ustke. « L’objectif est de leur donner des outils pour qu’ils soient plus efficaces sur le terrain », indique le représentant de la CGT.  

Sylvain Goldstein, a souhaité, ensuite, se rendre à Canala afin de se recueillir sur la tombe du militant indépendantiste, Eloi Machoro. « Je voulais rendre hommage à Eloi Machoro », déclare le syndicaliste. « C’est quelqu’un qui a su avec efficacité mobiliser son peuple et il a mis en avant les besoins et les droits du peuple kanak », ajoute Sylvain Goldstein. Il va même jusqu’à regretter le comportement de l’Etat français, dans la mort d’Eloi Machoro. « J’ai toujours un peu honte de  la façon dont la France l’a assassiné », lance Sylvain Goldstein. Le représentant de la Confédération Générale des Travailleurs était ému de l’accueil de la famille d’Eloi Machoro à Nakéty. 

Au troisième jour du congrès, Sylvain Goldstein réaffirme l’engagement et le soutien de la CGT à l’Ustke, son syndicat frère. A ce titre, André Forest a signé le nouveau protocole de coopération entre l'USTKE et la CGT, en la présence de son représentant.

UTG - Xavier Yannick, secrétaire général de l’Union des travailleurs Guyanais (UTG). 

A 43 ans, Yannick Xavier est le nouveau visage de l’UTG, l’Union des Travailleurs Guyanais. Il est le secrétaire général de ce syndicat depuis 2000. Invité à ce XVIIème congrès, le guyanais s’est rendu également sur Nakéty à Canala. « J’ai pu me recueillir sur la tombe d’Eloi Machoro. C’est un homme envers qui on doit avoir énormément de respect pour son œuvre, pour son engagement militant », lance le jeune responsable syndical. « Pour le jeune militant que je suis, c’est une figure et un exemple à suivre », s’explique-t-il. 

L’histoire de la Calédonie et la lutte du peuple Kanak motivent la participation de l’UTG et son jeune responsable. « Moi, je me considère comme le petit frère du peuple kanak et quelque soit la distance, nous lutterons ensemble, nous tirerons dans le même sens, l’un pour l’autre », assure Xavier Yannick.

Pour le syndicaliste guyanais, « il est important de renouer avec l’histoire de nos peuples qui sont dans la même situation, où nous sommes colonisés et malmenés par l’Etat français ». Sa présence au congrès, est l’occasion de réaffirmer ses positions et son soutien indéfectible à l’USTKE.


SUD Solidaires - Nara Cladera, de l’Union Syndicale Solidaires. Elle est membre de la commission internationale et co-secrétaire de la Fédération Sud Education. 

L’Union syndicale solidaires fait partie des invités internationaux au XVIIème congrès de l’USTKE.  Pour Sud Solidaires, il est essentiel de répondre à l’invitation du syndicat. « C’est de la solidarité de classe et de notre lutte pour le droit à l’autodétermination des peuples et contre le colonialisme de l’Etat français qui est un des éléments de base, pour l’union syndicale solidaires », lance Nara Cladera, de l’Union syndicale solidaires. 

Selon, la représentante de Sud Solidaires, il est impossible de se construire un syndicalisme de lutte et de transformation sociale sans combattre l’oppression. « Le colonialisme est la forme d’oppression du système capitaliste le plus grave, le plus sanguinaire, et nous sommes dans une terre riche, la Kanaky », insiste Nara Cladera. Elle va même plus loin, « la question de l’extractivisme sur lequel le système capitaliste se base et se nourrit est une absurdité et la planète terre a besoin d’un autre système de l’exploitation des richesses, et surtout, une redistribution des richesses », déclare avec force la syndicaliste. Nara Cladera conclut son propos en indiquant que « les richesses d’ici, elles sont à gérer par le peuple kanak, et pour le peuple kanak ».


CNT (Confédération Nationale du Travail) - Julie Chapon, représente du secrétariat international de la CNT. 

C’est la première fois qu’elle se déplace en Kanaky. L’histoire douloureuse de ce pays, elle la découvre au sein de la CNT, la Confédération nationale du travail. En arrivant sur le territoire, la syndicaliste s’est aussi rendue à Canala pour se recueillir sur la tombe d’Eloi Machoro. « Ça a été un moment très émouvant et symboliquement pour moi. Car c’est la première fois que je viens en Kanaky et ça a été la première chose que j’ai faite, en arrivant », déclare la représentante de la CNT.  Pour Julie Chapon, Eloi Machoro a été une référence. « Eloi Machoro, nous accompagne dans la lutte aussi en France, dans la mobilisation, et c’était un moment fort de rencontrer la famille et de s’être recueilli sur sa tombe », assure-t-elle. 

La participation de la CNT au congrès de l’USTKE est une évidence. La confédération a développé des liens avec l’Ustke depuis très longtemps, « on a toujours été présent dans la solidarité à la lutte du peuple kanak, même depuis les années 80. A l’annonce de la disparition d’Eloi Machoro, nous avons manifesté en France en intégrant le collectif solidarité Kanaky », rappelle la syndicaliste.  

« Être présent, c’est en solidarité à la lutte de l’USTKE contre les inégalités sociales mais aussi pour l’autodétermination du peuple kanak et pour sa liberté », affirme Julie Chapon de la CNT. 


O Oe To Oe Rima - Atonia Teriinohorai, secrétaire général du syndicat tahitien.

Le syndicaliste tahitien est un habitué des congrès de l’USTKE. « Nous sommes solidaires de l’USTKE et nous avons beaucoup appris de ce syndicat », assure t-il. Il revient encore cette année pour le XVIIème congrès de l’organisation syndicale.  Venir à ce congrès, lui rappelle les anciens. « Je suis quand même attristé de ne plus voir les anciens, les mentors », regrette Atonia Teriinohorai. Celui-ci reconnait que les jeunes doivent prendre le relais. « Les jeunes sont nombreux mais n’ont pas la même motivation que les anciens et le syndicat fait partie du combat des anciens », déclare le syndicaliste tahitien. « J’essaie de rassembler les jeunes, pour assurer la relève, jusqu’à aujourd’hui on n’a pas encore trouvé de personnes », déclare celui qui est à la tête de son syndicat depuis 2011. D’ailleurs, il traduit O Oe To Oe Rima par « ton avenir est entre tes mains ».    


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