Une formation sur deux jours a eu lieu sur Nengone communément appelé Maré, dans les locaux de l'ALP (Annexe de Lycée Professionnel) qui est situé à la tribu Atha, où une équipe du centre confédéral d'éducation ouvrière et populaire (C.C.E.O.P.) conduite par Fidel Malalua s'est déplacée sur l'île pour dispenser deux modules distincts, mais qui sont liés par l'action revendicative de l'adhérent. Une vingtaine de stagiaires ont suivi ces deux modules :
- Jeudi 17 août 2023, le module intitulé " Être adhérent à l'USTKE ".
- Vendredi 18 août 2023, le module intitulé " Stage de Base " entièrement consacrée à la partie historique de l'Organisation syndicale et à la représentation du personnel dans la fonction publique (Les CAP, le rôle des CAP, l'exercice du droit syndical avec les ASA et les DAS). Le formateur s'est attaché à développer cette partie car la majorité des stagiaires sont issus de la fonction publique (CMS de Tadine, Mairie de Maré, les services de la province des Îles localisés à La Roche). Bien entendu, le droit des salariés du secteur privé a été également évoqué par les intervenants tels que Léonard Wahmetu, ancien salarié de la SLN qui est considéré comme une personne ressource au sein de la Fédération des Mines, et Fidel Malalua qui porte également la casquette de secr étaire fédéral de la Fédération des Industries et des Services. Ils ont donné des exemples sur leur situation respective : mine et industrie.
Deux responsables syndicaux originaires de Drehu (Lifou), Robert Nyipie et Rémy Léanga ont profité du déplacement de l’équipe encadrante du C.C.E.O.P. pour mettre en place et lancer la constitution de l'union communale de Maré. C’est ainsi qu’au moment du déjeuner lors du premier jour de formation, ils ont réuni l’ensemble des stagiaires en les incitants à prendre des responsabilités afin d’occuper un mandat bien précis, que ce soit « représentant communal », voire adjoint à ce dernier. Cette dynamique initiée sur place par Diégo Ngaihoni, membre de la Fédération de l’Enseignement STKE travaille au collège de La Roche. Il a remis au goût du jour l’union communale de Nengone qui était restée en l’état depuis des années, et dont les adhérents STKE orginai res de l’île n’avaient que deux voire trois référents syndicaux selon les années. « Une formation ne s’est pas tenue à Maré depuis 1995 », a insisté Adèle Gope, une ancienne adhérente STKE qui travaille au centre médico-social de Tadine en tant qu’aide-soignante. Vingt-huit ans après, la dynamique et l'entrain se sont développés durant ces deux jours de formations à Nengone. Le bureau actuel et nouvellement constitué le jeudi 17 août, aura la lourde tâche de remonter les problématiques rencontrées sur le terrain par les secteurs STKE identifiés (CMS de Tadine, CMS de La Roche, Aircal, Services de la PIL, Collège de La Roche, Hôtel Nengone Village). Ses membres pourront s’appuyer sur leurs fédérations STKE.
Interrogé avant qu'il ne reprenne l'avion sur Drehu, Robert Nyipie s'est dit satisfait de leur déplacement à Nengone où ils ont pu effectuer à bien leur mission, notamment celle de constituer l'union communale STKE de Nengone.
Quel est le but de votre déplacement à Nengone ?
Robert Nyipie : « Nous sommes venus de Drehu avec Rémy Léanga. C’est une mission qui nous a été demandée par le président de l’Ustke, André Forest. C’est à dire de constituer l’union communale STKE de Nengone et aussi celle d’Iaaï dans le but de finaliser l’union provinciale des Iles. L’idée, c’est que nous soyons au complet avant la tenue du congrès en décembre. Donc, nous avons une date butoir le vendredi 27 octobre. Avant tout, nous remercions Fidel et Ingrid car nous avons intégré leur groupe de formations, et nous avons pu profiter de l’occasion pour tenir une réunion après la première journée de formation. Il est vrai que sans les moyens, nous aurions eu du mal à faire ce travail. Ils nous ont donné les moyens. En début d’année, avec le CCE OP, nous avons programmé des formations à Drehu qui se sont tenues les 6 et 7 avril. Nous avions demandé de relancer, de restructurer les unions communales, nos structures STKE des trois îles : Drehu, Iaaï et Nengone. Nous pensons déjà à Iaaï pour le jeudi 31 août en espérant que les choses vont aboutir (*). Merci au CCEOP de nous avoir donné les moyens de le faire, de nous avoir soutenu. Merci à l’USTKE. Oléti. »
Un geste de bonjour a été fait par la délégation STKE à la chefferie de Atha, soit un jour plutôt avant que les formations ne se tiennent dans les environs de Atha.
Constant Pimé, Bernadette Patche, Adèle Gope Tupou et Jacques Yeiwie, ces stagiaires ont bien voulu répondre à cette question à l'issue des deux jours de formations.
Qu’avez-vous retenu de ces deux jours de formations ?
Constant Pimé, Bernadette Patche, Adèle Gope Tupou et Jacques Yeiwie ont bien voulu répondre à cette question :
Qu’avez-vous retenu de ces deux jours de formations ?
Constant Pimé : « Je suis de La Roche. Je travaille à Aircal en tant que manutentionnaire polyvalent. Ce que je retiens de ces deux jours de formation, c’est le parcours de l’Ustke, de sa création jusqu’à maintenant. A mon avis, ils veulent la relève pour continuer la lutte. Il y a un gros travail à faire et à venir. La jeunesse est là, on voit aussi l’évolution du pays. Nous voulons aussi nous lever pour construire la nation de demain. »
Bernadette Patche : « Je travaille au dispensaire de Tadine en tant que ASH c’est-à-dire agent de santé hospitalier. J’ai commencé à travailler au Centre Médico-Social de Tadine en tant que jeune stagiaire au développement en 1995. En 1999, je suis rentrée en tant que patentée puis après en 2021, ils m’ont pris en CDD jusqu’à présent en 2023. De me rendre à cette formation en tant qu’agent de santé, ça m’a ouvert l’esprit. Je suis contente de ces deux jours de formation et d’avoir assisté à cette formation. Ce qui a retenu mon attention, c’est la partie sur la grève, sur les conflits et tout ce qui concerne le salarié. »
Adèle Gope Tupou : « J’ai commencé à travailler au dispensaire de Tadine en 1991. Aujourd’hui, je suis aide-soignante. J’avais un collègue infirmier, un ancien adhérent de l’Ustke. Il nous a fait rentrer dans le syndicat et dans un gros conflit en 1996. On était en grève cette année-là. Il y a eu une mésentente entre nous, c’est-à-dire entre lui et nous, ses collègues. Le conflit, c’était au niveau de la restructuration de la province des Iles, la présidence de Hnaisseline. Pleins d’autres choses sont venues se rajouter à ce conflit comme l’aide médicale. Pour revenir à ces deux jours de formations : « J’étais très contente de ces deux jours, ça m’a beaucoup apporté. J’ai appris à mieux à connaître l’organisation syndicale comme le rôle des fédérations.»
Adèle se confie au détour de l’entretien car elle souhaite rapidement monter la section syndicale STKE au CMS de Tadine. Selon Adèle, le recrutement du personnel non-diplômé serait problématique pour les patients de l’île. En 2001, elle décide de partir en formation. En 2012 elle revient sur l’île avec le diplôme d’aide-soignante, un sacre pour elle qui a commencé dans le milieu médical en tant que bénévole en 1988. « Il y a des choses que je ne trouve pas juste par rapport au recrutement du personnel. Pendant la période du Covid-19, il y a du personnel recruté faisant fonction d’aide-soignante. A La Roche, il y a sept personnes qui occupent le poste de faisant fonction. Elles ne sont pas diplômées et elles continue de travailler. A Tadine, il y avait quatre personnes faisant fonction d’aide-soignante, maintenant il ne reste plus que trois. La quatrième personne a abandonné son poste. Ces personnes se sont présentées à des concours mais elles ne l’ont pas eue. Il y a vraiment un gros problème de compétence. Nous sommes trois aides-soignants diplômés à Tadine alors que les autres personnes font fonction d’aide-soignante. Je me demande quand est-ce qu'elles vont être arrêtées ! Je me demande si c’est légale ce recrutement car elles travaillent depuis deux ans ! Quand j’ai commencé à dénoncer ce qui se passait, on m’a fait des rapports. La politique de la direction, c’est de faire partir les anciennes. Du coup, la formation syndicale m’a beaucoup aidé. On va monter notre section syndicale STKE au CMS de Tadine. Et aux jeunes diplômés de prendre la suite d’ici 4 à 5 ans quand je partirai à la retra ite. »
Jacques Yeiwie : « Je travaille au service technique de la mairie de Maré. Je m’occupe de l’eau et plus précisément, je suis fontainier. C’est-à-dire que tous les trimestres, on relève les compteurs d’eau avec mon collègue. On répare les fuites au niveau du compteur d’eau et non pas sur les réseaux. Sur ce qui m’a apporté durant ces deux jours de formation : Avant j’étais délégué syndical mais je n’ai pas eu de formation sur ce mandat. Je n’ai pas été formé. Après la grève de trois mois en 1996, je me suis adhéré à l’Ustke à partir de cette année-là. Quand il y a eu les élections pour les commissions administratives paritaires, et comme je suis Ustke, on m’a mis sur les listes. C’est comme &cced il;a qu’on est allé en discussion avec le maire. On a été formé comme sur le tas sans connaître nos droits. Ça a été enrichissant cette formation sur ces deux jours, surtout la connaissance sur nos droits et nos obligations. »
Renouvellement de l’Union Communale STKE de Nengone
Représentant communal : Samuel GOPE (Mairie)
Représentant communal adjoint : Jules TAHMUMU (Mairie)
Représentante communale adjointe : Sarah TAHMUMU (Caisse des écoles)
Secrétaire : Emile HNADRIANE (Aviation civile)
Secrétaire adjointe : Marie-Reine PIME (C.M.S de TADINE)
Trésorier : Victor LAURENT (Aircal)
Trésorière adjointe : Merry CARIWA (C.M.S de TADINE)
Membres : Constant PIME (Aircal), Diégo NGAIHONI (Collège de LA ROCHE), Adèle GOPE (C.M.S de TADINE), Victor HNAIA (Province), Bernadette PATCHE (C.M.S de TADINE), Rose KUGOGNE (Caisse des écoles), Jacques YEIWIE (Mairie), Pélagie CAROINE (Caisse des écoles), Claude KUGOGNE (Collège de LA ROCHE), Kapuselu HARPER (Pompier), Mailei PIME (C.M.S de LA ROCHE)
(*) : Une réunion doit se tenir le jeudi 31 août 2023où les adhérents STKE d’Iaaï doivent se retrouver pour former l’union communale STKE d’Iaaï.
