mardi 16 avril 2024

A Actualité syndicale

L'USTKE se positionne en faveur de la stratégie minière

La position ou plutôt le silence volontaire de l’exécutif de notre Organisation sur le conflit des rouleurs qui a occupé l’actualité du pays ces trois dernières semaines, la fermeture du Surf  Hôtel et ses conséquences sur la soixantaine d'emplois, le XVe congrès de l’Ustke qui se profile à la fin de l’année sont quelques uns des sujets abordés hier matin (*) en conférence de presse. Le conflit des rouleurs Un silence quelque part volontaire reconnaît d’emblée le chef de file actuel de notre Organisation, « l’Ustke n’a pas voulu jeter de l’huile sur le feu. On a préféré laissé les acteurs directement concernés par ce dossier de chercher eux même les voies du dialogue… On salue l’aboutissement de ce conflit à travers ce protocole ». Un accord a été trouvé par le biais de la médiation de Daniel Goa, président de l’UC. Il a été signé le vendredi 28 août dernier. « A la lecture de ce document beaucoup de sujets restent à négocier, c’est un document qui va servir de base à de futures discussions dans un cadre beaucoup plus apaisé et moins conflictuel », selon André Forest, 1er vice-président de l’Ustke. Ce conflit aura mis en évidence la problématique des rouleurs. « Egalement mis en avant le syndicat des exportateurs de minerais, le SEM à travers les principaux acteurs : Montagnat, Ballande, Maï ». Le gouvernement était là pour faire valoir sa position, notamment celle qui se cale sur le schéma de la mise en valeur des ressources minières de 2009. Ce qui intéresse l’Ustke, « c’est la situation des rouleurs, de la mine en général », a-t-il dit. « La stratégie minière, certains l’appellent la doctrine nickel ». Des combats ayant mis l’Ustke en première ligne. « Le préalable minier comme le combat pour l’accès à la ressource et le combat pour décrocher l’accord de Bercy sur l’échange des massifs… Nous avons passé des nuits, des journées. Nous avons occupé des subdivisions, nous avons dormi une semaine sur le trottoir du Haut-commissariat pour que le ministre de l’Industrie de l’époque, Dominique Strauss-Kahn signe cet accord et valide l’échange des massifs, Koniambo et Tiébagui. », a-t-il rappelé. L’accord de Bercy a permis la mise en place de l’usine du Nord en termes de rééquilibrage, de valorisation de la ressource minière. La  position défendue par l’Ustke : le minerai en le traitant sur place dans des usines locales ou l’usine off-shore plus récemment, c’est le cas de Posco en Corée du Sud. Des rouleurs en situation de précarité « Les rouleurs sont des travailleurs indépendants, salariés, des personnes qui ont contracté des patentes avec le SEM en particulier. Ils sont dans des situations de précarité. Ce ne sont pas des mineurs. Il ne faut pas les confondre avec Montagnat, Ballande etc… Ils sont liés par rapport à des contrats de roulage, des contrats de travail ». En situation de salariés disposant de petites conditions, l’Ustke suggère la continuité de la profession, le volume des roulages, le volume des exportations traités par les rouleurs permettant l'exercice de leur profession. Il existe des situations contrastées en fonction des sites miniers créant  des déséquilibres. Ouvrir une ligne d'exportation vers la Chine reste un débat à ouvrir dans le cadre du schéma de mise en valeur de la richesse minière.  Mise en place d’une balance sur chaque site minier « Pour que cela soit transparent aussi bien pour les rouleurs, les mineurs et la population du pays. Il faudra à un moment ou à un autre, mettre en place des balances sur chaque site minier comme ça se fait à Ouaco pour justement voir le tonnage du minerai que les camions descendent et ce qui est stocké en bord de mer. Ainsi, on aura une transparence de ce qui sort par chargement par semaine, par mois et par année. A partir de là, on aura une analyse complète des exportations », une proposition défendue par Franck Areski Adour, membre du Bureau Confédéral et représentant de la Fédération des Mines, Métallurgie & Carrière de l’Ustke au Nord.  Ce qui peut expliquer la différence de tonnage ou de la tonne kilométrique : c'est le fait que « des rouleurs ont peut-être chargé deux minéraliers gratuitement » mais avec la mise en place de la bascule ou de la balance sur tous les sites miniers du pays, l’équilibre peut se retrouver entre les petits mineurs et les rouleurs contractants. « On aura un éclaircissement sur tout le tonnage sorti du pays », a martelé notre représentant syndical.

Réduire les coûts des exportateurs en cas de crise du cours nickel « Le cours du nickel est au plus bas de son niveau historique (**). C’est une question de fond qui a été posée par les exportateurs de minerai de manière à réduire les coûts. Indirectement, les rouleurs sont impactés. Réduire les charges des exportateurs de minerai, à quel moment faudrait-il les réduire ? », se demande Léonard Wahmetu, délégué STKE/SLN et membre de la Fédération des Mines de notre organisation. « Les plus gros demandeurs de prestations à ce niveau là sont la SLN et les mineurs comme Montagnat et Ballande », remarque notre représentant syndical en indiquant que les cours du marché du nickel varient d’une année à une autre. « Les deux autres opérateurs comme KNS ou VALE traitent cela en interne ». Quelles sont les démarches fiscales à faire en matière d’investissement ? Par rapport au tarif kilométrique : quelle est la marge que l’on peut accorder aux mineurs de manière à tenir le coup durant les périodes de crise ?

La stratégie nickel doit rester au pays « La stratégie nickel doit rester au pays, au pouvoir public telle qu’elle a été définie en 2009 », affirme l’Ustke.  « La ressource nickel  appartient au pays, elle n’a pas à être sectorisée », comme l'ont suggéré certains politiques locaux.   Le bras de fer de la SLN par rapport à la stratégie nickel « C’est aussi l’occasion pour la SLN d’engager un bras de fer avec les institutions du pays par rapport à l’option 51% et 49 %. De plus, elle n’est pas du tout dans cette option », a soulevé André Forest. Profitant de la situation actuelle pour faire du lobbying afin qu’ils soient majoritaires, les dirigeants de la SLN agitent le chiffon rouge des 100 milliards CFP concernant le financement de la centrale à charbon. Le problème d’export du minerai plutôt réglé dans cet accord « On n’a pas vu dans ce protocole quelque chose qui impacte le coût du roulage tel que le TKU (Trajet kilométrique unitaire) puisque que c’est comme ça que l’on paye le trajet du rouleur donc de l’extraction jusqu’au bord de mer. Il aurait fallu que l’on ajoute le prix au tarif kilométrique pour répondre aux besoins du rouleur », regrette Léonard Wahmetu constatant ce manque. Egalement, il souligne le manque des échéanciers, «  si le rouleur a emprunté pour acheter, il peut voir avec les banques  pour palier aux échéanciers afin de répondre au besoin ponctuel.  L'exemple du carburant chez les agriculteurs où ils bénéficient de tarif préférentiel », regrette-t-il encore. Séminaire sur la mine Dans le cadre des problématiques liées à la mine et à son environnement, un séminaire aura lieu les 16 et 17 octobre prochains. Objectif : Discuter, débattre autour d’une table ronde avec les principaux acteurs de la mine (SMSP, VALE, KNS, SLN, SEM, DIMENC). La fermeture du Surf Hôtel 17 juillet dernier : décision de la fermeture du Surf Hôtel. Depuis 30 ans, cet ensemble hôtelier représentait le fleuron des hôtels des deux baies de Nouméa. « Depuis plus de 10 ans, la gestion de cet établissement a été catastrophique et pour des raisons de sécurité, le conseil d’administration de la Sofinor et de Nord Avenir a décidé sa fermeture complète faisant suite à la décision d’un bureau d’expertise qui a annoncé le vieillissement des fondations de l’hôtel et en conséquence la sécurité du personnel », souligne Jean-Yves Palène, secrétaire général adjoint de la Fédération THT. « Le personnel au nombre de 65 s’est vu contraint d’arrêter leur activité. Des reclassements et des formations seront mis en place. Cette fermeture a suscité beaucoup de tristesse car plus de la majorité du personnel est en fin de carrière », ajoute-t-il en précisant qu’une intersyndicale (Ustke, Usoenc, Force Ouvrière) a négocié les indemnisations des personnels licenciés. XVème congrès à Lifou Il est prévu les 3, 4 et 5 décembre 2015 au grand faré de la province des Iles sur l’île de Drehu. Ce congrès sera placé sous le signe de la « décentralisation ». En avril 2010, le XIIIème congrès s’est tenu à Ponérihouen à la tribu de Mou (province Nord). En décembre 2012, le XIVème congrès a eu lieu à Nouméa à la Maison des Syndicats à la Vallée-du-Tir (province Sud) et  pour cette fin d’année les congressistes se déplaceront à Lifou. Plusieurs thématiques fortes seront engagées, notamment sur l’avenir institutionnel du pays (Quel statut juridique pour le pays de demain ? Une évolution du pays vers l’indépendance…), également des discussions sur le rééquilibrage, l’emploi local, la formation professionnelle, l’apprentissage et la formation continue, la jeunesse, la place des kanak dans les entreprises. Autres sujets abordés : quel type de développement économique pour le futur ? La représentativité syndicale et le droit syndical. Un séminaire conclusif aura lieu en novembre afin de mieux appréhender ces sujets traités en amont dans d'autres séminaires.  La Fête de l’Humanité à Paris Ce grand rassemblement se déroulera à La Courneuve dans la région parisienne les 11, 12 et 13 septembre 2015. « Depuis quelques années, l’Ustke a toujours été présente à cet évènement. C’est l’occasion pour nous de participer à des débats. Yasmina Kherfi est responsable des relations internationales à Paris, c’est elle qui organise les rencontres et les débats sur place. C’est trois journées de rencontre avec les peuples du monde. Nous serons installés dans le « Village du Monde » avec la Réunion, le Vietnam, la Palestine, le Vénézuéla etc… Deux thèmes vont être débattus là-bas : l’avenir institutionnel et la situation sociale du pays. Des camarades en métropole préparent la communication de cet évènement. Nous avons une délégation de 4 personnes qui y seront. Egalement, nous rendrons visite à la nouvelle direction de la CGT, notamment avec son secrétaire général Philippe Martinez. Profiter de ce séjour pour consolider l’accord de partenariat qui nous lie avec la CGT en matière de formation, de coopération avec les fédérations. Cet accord de partenariat a été signé au congrès de la CGT à Toulouse en 2013. J’aurai l’occasion de le revisiter pour mettre d’autres choses qui nous paraissent importantes », a précisé André Forest.  

(*) Mardi 1er septembre 2015

(**) : 9 835 $ la tonne de nickel au 28 août 2015 et peu de variation au 1er septembre 9840 $ la tonne de nickel au 1er septembre 2015. (Source : http://www.zonebourse.com/LME-NICKEL-CASH-16165/)

 



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