C'est sous un soleil radieux et dans une ambiance conviviale que les militants et amis de l'Ustke ont défilé nombreux dans les rues de Nouméa, pour marquer le 1er mai, fête des travailleurs.
Une tradition célébrée en toute circonstance par notre organisation syndicale, depuis sa création en 1981, qui revêt un caractère particulier cette année, moins d'un mois après le congrès au cours duquel les délégués présents ont mis un terme des tensions internes apparues ces derniers mois.
Un test réussi pour le nouveau Bureau Confédéral emmené par la première présidente de l'histoire de la confédération, Marie Pierre Goyetche, pour qui l'affluence l'occasion de cette marche du 1er mai est un message vivant adressé tous ceux qui douteraient de la capacité de l'Ustke mobiliser encore ses troupes sur le terrain.
Le cortège haut en couleur et en musique est parti de la vallée du tir après le geste d'humilité, symbole du respect, adressé aux représentants du Pays Djubéa Kapone, par le bureau confédéral au nom de l’Ustke.
Le parcours n'a pas été modifié par rapport aux années précédentes avec un passage le long des quais pour ensuite revenir au siège du syndicat en traversant le centre de la ville.
Le cortège composé de plus d'un millier de personnes était accompagné de 4 grosses sonos installées sur des camions avec des animateurs pour marteler les thèmes de circonstance.
En premier lieu celui de la mémoire des aînés et de tous ceux qui ont contribué parfois par le sacrifice l'obtention des droits dont les travailleurs bénéficient aujourd'hui.
Autre thème qui n'a pas manqué d'être soulevé par les différents orateurs durant le trajet a été celui sur l'emploi local et le projet de loi contre lequel l'Ustke est opposé parce qu'il répond surtout aux préoccupations des nouveaux arrivants, non citoyens, plutôt que de contribuer la protection de l'emploi local. Un sujet où notre position n'a pas varié et sur lequel nous souhaitons que le projet de loi du Pays correspondant soit rattaché la citoyenneté.
Autre thème abordé, celui des transferts de compétence et notamment du secondaire, avec celui de la formation professionnelle où plusieurs intervenants ont dénoncé la politique parcellaire du gouvernement. On note aujourd'hui 200 organismes de formation, avec 1500 personnes œuvrant autour de cette compétence pour un budget total de 3 milliards de nos francs pacifique avec la clef toujours le même constat selon lequel nos jeunes ne sont toujours pas formés ou insuffisamment.
Les jeunes, ont été omniprésents dans le discours des différents responsables qui ont dans un 1er temps salué leur forte mobilisation l'occasion de cette marche. Une présence remarquée par les nouveaux responsables du Bureau Confédéral et qui révèle l'attente des jeunes dont la situation est préoccupante. Une jeunesse qui lors des évènements du mois d'août de l'année passée a pris part au combat de notre organisation syndicale et a subi le même sort avec une répression particulièrement démesurée de la part des appareils d'État.
Une situation évoquée dans le discours de la présidente, la fin du défilé, qui a insisté sur la préoccupation permanente que constitue la jeunesse du Pays pour l'Ustke mais aussi le Parti Travailliste. Elle a insisté sur le fossé qui se creuse de plus en plus entre les riches et les plus démunis en précisant que la jeunesse mais également les retraités étaient ceux qui sont les plus arbitrairement pénalisés et que cette injustice doit continuer d'animer les actions et réflexions en cours et venir de notre organisation syndicale. Une allocution de la présidente prononcée devant le siège du syndicat ou a été installé un podium pour les groupes musicaux invités se produire dans l'après midi. Marie Pierre Goyetche a complété son intervention en revenant sur les tensions qui ont animé notre organisation syndicale et le résultat du Congrès qui s'est autodéterminé sur le sujet. Elle a indiqué que sa mandature est celle de la concertation et de la confiance mais aussi celle du respect des fondamentaux de notre organisation syndicale dont la culture kanak est le poteau central.
Un discours qui a fait suite celui du 2 ème vice président de l'organisation, André Forest, membre fondateur qui a débuté son allocution en partageant sa fierté d'être l'Ustke et sa confiance dans notre organisation syndicale malgré les turbulences de ces derniers mois. Lors de sa prise de parole il a pris témoin l'assistance, au travers d'exemples concrets, sur la situation catastrophique du peuple kanak après 20 ans d'accords politiques. Il est revenu également sur la nécessité de faire le bilan des politiques publiques dont la vocation est d'agir en faveur du rééquilibrage au profit du peuple kanak. André Forest ironisa sur le transfert de compétence du secondaire dont la gestion sera assurée localement par une administration où les kanak font cruellement défaut. Le 2ème vice-président de poursuivre en dénonçant la marginalisation de plus en plus criante du peuple kanak dans son propre Pays et sur l'importance pour l'Ustke de tout mettre en œuvre pour inverser cette tendance et donner des perspectives viables sa jeunesse.
Parmi les intervenants invités s'exprimer, Christian Tein, représentant de l'Union Calédonienne dans le collectif pour la libération par des syndicalistes, a réaffirmé le soutien l'Ustke dans les épreuves qu'elle traverse. Le militant de l'UC a rappelé le rôle historique joué par l'Ustke dans l'histoire de la lutte du Peuple Kanak et la solidité que cette organisation syndicale a su démontrer déj par le passé dans des moments difficiles.
Autre intervention remarquée, celle de Hnalaine Urégeï qui, en introduction, a voulu rendre hommage aux militants de longue date qui sont partis et a également rappelé la foule présente que nos camarades d'hier n'étaient pas nos ennemis d'aujourd'hui en saluant leur engagement dans l'Ustke durant ces dernières années. Hnalaine Urégei a poursuivi en faisant le point sur l'opération solidarité organisée conjointement par l'Ustke, Mégamiouz et le Parti Travailliste. Un container de riz, un autre de vêtements et un 3ième rempli de 22 tonnes de ciments et de matériaux de construction seront acheminés dans les prochaines semaines vers Futuna en solidarité avec les victimes du cyclone Tomas. Une solidarité naturelle au profit des peuples dans le besoin, mais aussi l'occasion de rappeler les liens fraternels qui existent entre les peuples du Pacifique et particulièrement entre le peuple kanak et les sujets des royaumes d'Alo et de Sigave.
D'autres responsables de l'Ustke ont pris la parole avant de céder la scène aux artistes venus nombreux animer la dernière partie d'une journée conviviale et fraternelle.
La colonisation, c’est le viol l’état pur dans toute sa barbarie, mais c’est surtout un crime contre l’humanité qu’on ne veut pas assumer. Leur “destin commun” c’est toute l’imposture d’un violeur resté impuni qui veut absoudre son crime en proposant sa victime le mariage en réparation.
Cette célébration du 1er mai a débuté un mois chargé en commémoration pour le peuple kanak. Aussi le Bureau confédéral invite tous ses militants célébrer dignement l ou ils se trouvent les dates du 04, 05 et 08 mai et adresse toute sa solidarité aux familles des martyrs de la lutte pour Kanaky.