Comme à l’accoutumé, le point des secteurs STKE des entreprises minières du pays a été traité ce vendredi en conseil syndical. Cette réunion est présidée et animée par Léonard Wahmetu, secrétaire fédéral en charge de la Fédération des Mines, de la Métallurgie et des Carrières. Il répond à nos questions.
Point de situation avec Léonard Wahmetu, secrétaire fédéral de la Fédération des Mines, de la Métallurgie & des Carrières (au dernier plan). " Notre souci majeur aujourd’hui, c’est de répondre à l’impératif de l’urgence ; c’est la situation de Vale NC. "
Que faut-il retenir de ce conseil syndical, des dernières mobilisations en faveur de l’Usine du Sud = Usine Pays ?
Léonard Wahmetu : « D’une part, c’est surtout lié à la section STKE de Vale où un certain nombre de nos adhérents, de nos élus ont reçu des courriers adressés par Mr Beurrier. Des sanctions, des mesures les concernant sans les nommer qu’ils pourraient recourir par la suite. D’autre part, lors de la tenue de l’instance ‘’délégué du personnel ‘’ dans laquelle nos élus ont été interpelés, non seulement par les partenaires sociaux mais aussi par la DRH, elle-même ! En les pointant du doigt, en accusant nos élus d’être à l’origine des exactions, bien entendu sans preuve ! C’est ce qu’on constate, c’est en fonction des éléments que l’on dispose. Ils peuvent être sanctionnés pécuniairement par rapport à une prime liée à la performance. On ne voit pas les liens par rapport à l’action que l’on mène. Nous sommes majoritaires au sein de cette instance ‘’ D.P ’’. On souhaiterait un peu plus de respect vis-à-vis de nos élus D.P »
D’autres sections syndicales STKE, notamment leur représentants étaient présents à votre conseil syndical comme NMC, KNS … Que peut-on retenir encore une fois des points qui ont été soulevés par leurs représentants?
L.W. : « Après avoir suivi la situation de Vale NC et le mot d’ordre du bureau confédéral, tous les secteurs d’activités de la branche minière, métallurgie et carrière se sont associés de manières très fortes lors des jours de grève, par le biais des mobilisations du collectif et sur des points de blocage. On a apporté nos soutiens ; notamment à travers la thématique ‘’ Usine du Sud = Usine Pays ‘’. On a eu un retour satisfaisant, donc une mobilisation très forte et soutenue lors de ces derniers jours. »
Après ces échanges, quelles sont vos directives ou plutôt quel est votre calendrier, les activités que vous allez faire l’année prochaine ?
L.W : « Bien sûre, nous aurons des directives, un calendrier. Notre souci majeur aujourd’hui, c’est de répondre à l’impératif de l’urgence ; c’est la situation de Vale NC. Au travers de cela, c’est une mobilisation. En sachant qu’au niveau du collectif, il y a eu des poursuites judiciaires envers des militants, des adhérents qui se sont mobilisés. Il faut aussi souligner que nos adhérents, nos salariés qui sont représentés par nos élus ; ils vont avoir des sanctions ou des mesures disciplinaires. On va d’abord se consacrer à leur propre situation, et l’avenir de Vale NC en tant que tel quel que soit le repreneur ! C’est ce qu’on souhaite, c’est ce qui est défini par le collectif et le FLNKS dans son ensemble. C’est donc notre priorité d’ici la fin de l’année. »
Concernant la situation de la SLN qui est très problématique aussi. On sait que le chargement des bateaux a été refusé notamment sur la côte Est. Qu’en est-il exactement ?
L.W : « C’est le collectif ‘’Usine du Sud = Usine Pays’’ lui-même qui met la pression et ce par rapport à la situation de la SLN vis-à-vis de l’Etat. C’est ce qui nous a été retourné. Donc en ce moment, ce sont tous les sites miniers de la SLN qui sont bloqués, il n’y a pas de chargement sauf que le collectif a ouvert quelques sites de manière à constituer des stocks sur les plateformes et au niveau des bords de mer. Dans le cadre des discussions, de la visioconférence avec le ministre de l’Outre-Mer de ce vendredi matin, et la décision qui a été prise cet après-midi, et au regard de la situation de la SLN qui nous préoccupe bien sûre par rapport à l’outil de travail ; il est nécessaire qu’on sache sur quoi on va tendre par rapport au ravitaillement afin de préserver l’outil de travail. Pour l’instant, le chargement est bloqué sauf l’activité minière qui assure un minima pour remplir les plateformes, les bords de mer afin d’évacuer le minerai vers l’usine de Doniambo. Par contre, sur tout ce qui est export SLN, cette phase est revue jusqu’à nouvel ordre. La priorité, c’est d’abord de ravitailler l’usine de Doniambo. »
Combien faut-il de tonnes de minerai pour ravitailler l’usine de Doniambo ?
L.W : « En principe, hebdomadairement il faut entre 75 000 à 80 000 tonnes de minerais pour constituer des tas. Actuellement, on est à peine 10 à 15 00 tonnes de minerais par rapport au blocage. Ce qu’il faudrait par rapport à la puissance des fours afin de sécuriser les installations, il faut quand même un minima de puissance et ça on l’obtient par le ravitaillement des fours en minerais. A ce que je sache, la puissance des fours est à 35 mégawatts. Donc, la direction souhaiterait un peu plus par rapport au réfractaire. Mais cela dépendra du stock à disposition, et on montera la puissance des fours. Il faudra trouver le juste équilibre pour le ravitaillement en minerai et la puissance des fours. »
Pour en revenir à la situation de Vale NC. Sur l’actionnariat salarial, y'a-t-il une suite de votre part ?
L.W. : « Pour l’actionnariat salarial de Vale NC, la dénonciation de l'USTKE est en cours (cf article paru le 3 déc.2020). En principe, cela arrivera à terme le 5 janvier. A notre sens, de fait elle sera caduque. Maintenant, il faut voir sa valeur juridique. L’autre démarche que l’on souhaiterait y parvenir, à savoir que dans le montage c’est un compromis de vente actuellement. L’actionnariat salarial n’est pas encore pourvu au travers des 40 % dans un conglomérat de fiduciaire dont il reste à définir. En fin de compte, ils (C.E) ont émis un avis sur quelque chose que l’on ne connaît pas ! On aurait aimé en tant que représentant du personnel au sein du C.E avoir un éclairage sauf que les autres partenaires sociaux ont quand même émis un avis. Donc, cela nous a bloqués un peu dans cette démarche. Sur cet actionnariat salarial, on est entrain de voir avec notre juriste de procéder à une rétractation de cette partie de l’actionnariat en question. Sur cette démarche, on a jusqu’à cette fin d’année pour l’entreprendre. »
Vingt-cinq représentants (élus DP, élus CE, DS) STKE des secteurs miniers confondus (SLN, Vale NC, KNS, Gemini, NMC, Cotransmines ...) ont assisté à ce conseil syndical qui a débuté vers 9 h 30 ce vendredi matin, et qui s'est achevé vers 15 heures.