Le XIII ème Congrès de l'Union Syndicale des travailleurs Kanak et des Exploités s'est achevé l'issue de trois jours de travaux, dans la tribu de Mou - Aoupatoriba, dans la commune de Pwaraïriwa, en province Nord.
Haut lieu symbolique de la lutte du peuple kanak qui a imprégné ce grand rassemblement du souvenir de tous les martyrs tombés pour la libération de Kanaky.
Un Congrès qui s'est déroulé huis clos conformément la volonté du Bureau Confédéral et du Collège Honoraire, pour que la parole circule librement, l'abri des observateurs dont certains avaient déj prédit la fin de l'Ustke, l'occasion de son rendez-vous triennal.
Les délégués venus nombreux ont fait le point de la situation sociale et politique dans le Pays mais ont également passé la loupe, la marche de l'organisation depuis le dernier Congrès de Kowé Kara, en 2006. Le fonctionnement des structures de l'organisation a suscité un vif intérêt de la part des militants présents appelés s'exprimer sur la vague de répression qui a secoué, ces derniers mois l'Ustke et qui a débouché sur l'arrestation de ses responsables dont le Président de l'Ustke, Gérard Jodar.
Les débats n'ont pas manqué et se sont déroulés dans un climat tendu que les précédentes Assemblées Générales Extraordinaires (AGE) convoquées les 23 janvier et 06 février dernier l'initiative du collège honoraire, avait révélé.
Au centre des questionnements, lors de ces AGE, l'appréciation controversée par le Collège Honoraire de la gestion par le Bureau Confédéral et la fédération concernée des conflits Carsud et Aircal et surtout de leurs conséquences. Un sentiment qui s'était rapidement transformé en désaveu dont l'élément déclencheur fut le comportement de Gérard Jodar, lors de sa libération, le 14 janvier dernier, qui n'avait pas jugé utile de se rendre au siège de l'organisation où l'ont attendu, durant deux jours, en vain, les militants et la délégation des députés européen menée par José Bové. Une attitude jugée injurieuse l'égard de tous ceux qui s'étaient solidarisés son combat pendant toute la durée de l'incarcération des camarades, sept mois pour l'ex-président de l'Ustke.
Un comportement faisant suite d'autres tout aussi regrettables de la part de l'entourage de Gérard Jodar qui ont fortement contribué détériorer ses relations avec la structure dont il assumait pourtant la présidence.
Fort de ces constats sur lesquels nous nous réservons le droit de revenir plus en détail, si l'actualité l'exige et du climat qui régnait alors, le collège honoraire par la voix du président fondateur demandait Gérard Jodar de ne plus se présenter lors du prochain Congrès de l'Ustke, reporté faut il le rappeler du fait de l'emprisonnement des camarades.
Lors du Bureau Elargi du samedi 03 avril dernier, les délégués présents conformément aux statuts, ont adopté une large majorité la composition du nouveau bureau confédéral proposé par le collège honoraire en concertation avec les responsables du bureau confédéral encore en exercice. Dans cette nouvelle composition qui fut soumise au Congrès pour validation, Gérard Jodar ne figurait plus la présidence de l'organisation.
C'est dans ce contexte que s'est déroulé les 08, 09 et 10 avril dernier dans la tribu de Mou -Aoupatoriba dans la commune de Pwaraïriwa, en Province Nord le XIII ème congrès de l'Ustke. Après deux jours de travaux en atelier, le 3ème jour a été réservé au vote des modifications statutaires, des motions et enfin pour la première fois de son histoire l'adoption main levée du nouveau bureau confédéral : 186 voix pour et 86 voix contre.
La base de l'Ustke venait de prendre position en faveur d'un nouveau Bureau Confédéral dans lequel ne figurait plus Gérard Jodar. Une page de l'histoire de notre organisation syndicale venait d'être tournée avec un fait inédit dans les annales de notre organisation syndicale qui fêtera l’année prochaine son trentième anniversaire. L’arrivée d’une femme la présidence en la personne de Marie Pierre Goyetche (1ère au 1er rang, la droite de la photo ci-dessous) plébiscitée par le XIII ème congrès de l’Ustke.
Pour sa part, la sortie de l'Ustke de Gérard Jodar relève de sa stricte responsabilité tout comme celle de créer une nouvelle organisation syndicale dont le tapage médiatique a débuté au lendemain même du Congrès qui l'avait destitué.
Que dire de plus au risque de tomber dans de l'anecdotique part de remercier le camarade militant qu'il fut ces 30 dernières années dont dix la tête de notre organisation syndicale et saluer le travail fait en commun.
Nous prenons acte de son choix et pour ce qui nous concerne, le travail doit redoubler avec ceux qui continuent de nous faire confiance.
Le Bureau Ãlargi de l'organisation qui s'est tenu le 24 avril dernier, dans la continuité du Congrès, s'est prononcé pour un retour dans les travaux du dialogue social. Une position qui fait suite la fin du conflit Carsud dont les conséquences avaient été l'origine de la suspension de la participation de notre organisation syndicale, dans cette instance. Cette reprise est toutefois assujettie certaines conditions rappelées par les délégués au BE qui ont souhaité qu'une parole sans complaisance de l'Ustke soit entendue dans le cadre de ces travaux. Autre condition qui sera suivie de près par les responsables de l'organisation sera l'attitude de l'état vis vis de notre confédération pour les conflits venir. Le Bureau Elargi a rappelé la nécessité pour l'Ustke de ne plus pratiquer la politique de la chaise vide, sans pour autant se laisser domestiquer par un syndicalisme de salon comme certains ont tort de le croire ou de le faire croire. Le Bureau Elargi appelle enfin tous les militants se retrouver l'occasion de ce samedi 1er mai pour la traditionnelle marche dans les rues de la ville. Un rassemblement qui sera placé sous le signe de la convivialité après des mois de tension interne afin de célébrer fraternellement la fête des travailleurs comme a toujours su le faire en toute circonstance l'USTKE.
Rendez vous est donc pris 8 heures devant la centrale syndicale pour le départ de la marche vers le centre ville. Le reste de la journée sera récréative avec notamment un tournoi de pétanque, deux marchés de produits vivriers, des îles et celui du Nord en solidarité avec les camarades de Ponérihouen ambulance toujours en conflit. Au programme également un plateau musical avec une animation assurée par des groupes locaux.
Tous les militants Ustke et les amis de l'organisation sont invités participer nombreux et en famille cette journée festive.
Le Bureau Confédéral.