Le procès en appel des 22 syndicalistes de lâUSTKE condamnés des peines de prison ferme suite aux affrontements du 17 janvier dernier Nouméa a été fixé au 15 juillet.
Maître Laurent Aguilla, du barreau de Nouméa, a participé une conférence de presse du Collectif Solidarité Kanaky le 16 juin Paris. Il accuse l'Etat, la police et le parquet de faire pression sur les juges. Il dénonce les violations des principes dâune justice équitable dans cette colonie française. Ces principes reconnus tant par la Cour européenne des droits de lâHomme que par la résolution des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, sont bafoués en Kanaky.
La justice coloniale veut sâaffranchir du droit français comme international.
Le 17 janvier dernier, lâUSTKE avait appelé 24 heures de solidarité avec les grévistes de lâentreprise de transport CARSUD, une filiale de VEOLIA. Les représentants de lâEtat ont envoyé les gendarmes contre le piquet de solidarité 2 heures du matin, la provocation semble préméditée et les violences souhaitées par les responsables de lâEtat pour criminaliser le mouvement social et particulièrement lâUSTKE, le syndicat indépendantiste qui refuse la colonisation « douce ».
19 syndicalistes ont été placés en détention provisoire plus de cinq semaines avant que le tribunal de Nouméa annule la procédure et ordonne leur libération le 22 février. Mal leur en a pris. Moins de deux semaines plus tard, lors de lâaudience solennelle de rentrée du parquet la Procureure générale regrette la décision rendue par le tribunal faisant clairement comprendre que la fin justifie parfois les moyens. Le Syndicat de la Magistrature Paris et les avocats du barreau de Nouméa se sont indignés, la pression sur les juges qui avaient remis en liberté les syndicalistes a porté ses fruits, le 25 mars des condamnations de prison ferme ont été prononcées, dont six mois contre le président du syndicat comme organisateur de la manifestation.
Maître Aguilla va donc plaider lâannulation de toutes les procédures contre les syndicalistes tant que les conditions dâune justice sereine et équitable ne seront pas réunies dans ce territoire colonisé.
VEOLIA coupable
A lâorigine du conflit CARSUD : le licenciement dâun délégué syndical de lâUSTKE pour un motif bidon comme sait en inventer VEOLIA dans toutes ses filiales. Depuis huit mois un piquet de solidarité est la porte du dépôt pour soutenir les chauffeurs grévistes. VEOLIA, contrairement son discours officiel sur le respect des standards sociaux nâapplique pas les lois françaises embauchant des salariés en CDD pour remplacer les salariés en grève. Il est vrai que cette loi ne sâapplique pas dans cette colonie...