lundi 8 septembre 2025

A Actualité syndicale

Le séminaire à la mi-novembre, l'Accord-Cadre, le régime retraite Cafat déficitaire évoqués au Comité directeur

 Le Comité directeur s'est tenu le vendredi 5 septembre 2025 au Charley, à la Vallée-du-Tir, Nouméa. 



Avant d'entamer le Comité directeur ce vendredi matin, un hommage a été rendu à Auguste Wéjième, un militant engagé dans les travaux de l'Organisation syndicale et ceux du Parti Travailliste. « Il a fait partie des petites mains de l’ombre de l’Ustke durant des années comme beaucoup de nos camarades qui déjà aussi décédés, pour avoir œuvré dans les coulisses de l’organisation de nos évènements se déroulent au mieux », précise Mélanie Atapo, présidente de l’Ustke en saluant sa discrétion, son engagement et son humilité. 

Au programme de cette réunion statutaire trois points sont inscrits à l'ordre du jour, essentiellement des informations provenant de l'exécutif du Bureau confédéral : 

Le séminaire prévu les 19-20 novembre 2025 avec les modalités de son déroulement et de son organisation qui se présentent comme une phase intermédiaire au congrès de décembre de 2026. Objectifs : Redynamiser les structures fédérales en panne ou en manque de perspectives. Comment reconstruit-on la stratégie syndicale ? « Après la disparition de Kotra et de Hnalaïne, il faut nous asseoir ensemble pour faire un bilan externe et interne de notre Organisation syndicale. Il faut revisiter notre stratégie syndicale et nos méthodes de travail », annonce la présidente de l'Ustke. Le programme définitif sera envoyé aux responsables fédéraux dès le 15 septembre. A partir de cette date-là, ils pourront se préparer à ce séminaire prévu deux mois plus tard. « C'est important la présence de chacun », insiste la présidente  sur cet aspect car «  il faut décliner un plan d’action » à partir du bilan des motions adoptées au XVIIème congrès en décembre 2023. 

L'Accord-Cadre signé le 12 mai 2025 à la suite de la conférence sociale et fiscale de fin avril 2025. Un point d'étape sera fait aux partenaires sociaux ce lundi 8 septembre par le cabinet de Christopher Gygès. Cinq objectifs annoncés initialement : l’équilibre des comptes publics et sociaux à l’horizon de cinq ans, le renforcement du pouvoir d’achat de calédoniens par la hausse des revenus et la lutte contre la cherté de la vie, l’amélioration de la compétitivité des entreprises et de l’attractivité du pays, le retour rapide et l’accès durable à l’emploi, la réforme et la révision de la fiscalité calédonienne. Ces cinq objectifs s’appuient sur trois axes de travail notamment sur les revenus et la compétitivité des entreprises, sur la structure et le niveau des prix, et sur l’emploi et l’insertion. « Le retour à l’emploi, la formation, la reconversion, la liste des produits de premières nécessités qui passe de 60 à 120, le renforcement du pouvoir d’achat des calédoniens … Beaucoup de choses sont à l’étude et l’allocation au maintien à l’emploi prend le relais au dispositif du chômage lié aux exactions de mai 2024 qui a pris fin en juin 2025 », indique Mélanie Atapo. « En projection, la création de 3 000 emplois en contrepartie une mesure phare pour les entreprises, l’exonération des charges fiscales jusqu’au 31 décembre 2025 », ajoute-t-elle. Des recommandations ont été faites auprès de  nos responsables syndicaux, notamment d’être vigilants sur les mesures prises concernant les bas salaires et ceux qui ne perçoivent aucune rémunération depuis fin février ou fin juin 2025. « Je demande de la vigilance de l’Ustke sur l’Accord-Cadre », soulève Marie-Pierre Goyetche, membre du collège honoraire. « La Banque Alimentaire percevra 190 millions de francs et l’association Action Solidaire qui œuvre dans les quartiers populaires ne bénéficient de rien ! », relève-t-elle.  « Des milliers de personnes seraient sans revenus, beaucoup passent à travers les mailles du filet de la Cafat, des pôles de l’emploi », insiste-t-on. L’Ustke est montée au créneau concernant la mesure sur la durée de résidence du conjoint du salarié, finalement celle-ci a été rejetée par le Conseil d’Etat. 

Concernant « les mesures prises pour réduire les coûts dans la fonction publique telles que le gel des avancements préconisé par l’Ustke, c’est encore au stade de projet », indique-t-on. 

La retraite dans le secteur du privé. Au CPRC, autrement dit au sein de la commission paritaire de la retraite Cafat, les partenaires sociaux avaient décidé de repousser l’âge légal de la retraite à 62 ans au 1er janvier 2026. Actée fin 2018 par un accord interprofessionnel, cette réforme a été confirmée au sein de la commission paritaire de la Cafat en avril 2021 malgré l’opposition très forte à cette période de l’Ustke et de Force Ouvrière. Sauf qu’avec le contexte actuel de crise, il n’y a que 1,5 actifs pour 1 retraité. La crise sociale de mai 2024 a renforcé les inégalités sociales qui sont de plus en plus flagrantes. Faut-il augmenter les cotisations ? Faut-il augmenter l’âge de départ en retraite ? Ou faut-il adopter ces deux mesures en même temps, mais toujours est-il qu’en mai 2026 il faudra trouver presque 11 milliards CFP pour combler ce régime déficitaire. En 2025, les encaissements s’élèvent à 33,5 milliards CFP et les dépenses avoisinent les 44,2 milliards CFP donc il manque 10,6 milliards CFP pour renflouer ce régime de retraite. Les prévisions pour 2026 : encaissements [33,5 milliards CFP] et dépenses [45,5 milliards CFP]. Comparativement en 2024, les dépenses s’élevaient à 43 milliards CFP. Donc, la commission de la retraite Cafat aura la lourde tâche de rechercher des sources de financements de ce régime déficitaire car tous les fonds de réserve ont été épuisés. Des pistes ont été évoquées mais il reste encore à les élaborer au plus vite d'ici fin 2025. 

La présentation de l’actualité politique a conclu cette réunion avec les différentes phases du projet de l’Accord de Bougival présenté comme un accord définitif sur lequel l’Ustke l’a rejeté complètement le 24 juillet en assemblée générale. Cet accord repose sur trois volets : le politique, l’économie et le calendrier institutionnel. 


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