Après leur conseil syndical tenu le vendredi 16 octobre dernier au Charley, les délégués des secteurs STKE confondus de l’industrie ont entamé une visite de la branche sœur de la Société Le Froid : la STOL (Stockage Transport Optimisation Logistique) située dans le parc d’activités ZIPAD à Païta. Entretien avec Matthieu Caillard, président de cette nouvelle société axée essentiellement sur l’industrialisation de la logistique et du stockage de marchandise. La vingtaine de salariés ont réellement commencé leur activité le 19 octobre dernier.
Présentez-nous la société STOL ? Quel est son domaine d’activité à Païta ?
Matthieu Caillard : « La société dénommée Stockage Transport Optimisation Logistique bénéficie d’une capacité de stockage de 9 600 m² uniquement le bâtiment principal. Le principe est d'offrir aux clients des prestations de stockage à la journée. De pouvoir leur permettre d’absorber des pics d’activité ou de dépotage en tous les cas c’est de leur simplifier la vie, notamment pour ceux qui ont des charges fixes trop importantes. La Société Le Froid est le premier client de la STOL, elle bénéficie d’un peu moins de 45 % de la capacité de stockage. La Société Le Froid conserve toutes ces activités sauf le stockage et la préparation des commandes. Ces activités ont été externalisées dans la société STOL et effectuées sur la plate-forme de Païta. Toutes les livraisons sont maintenues dans la Société Le Froid (SLF). Le roulage entre Montravel et Païta se fait par le biais d’un contrat de sous-traitance avec Locatrans, un transporteur de la place. »
Avez-vous des contraintes au niveau du stockage ?
M.C. : « C’est surtout au niveau du gabarit/poids. Comme Le Froid est notre client de départ et qui a été une logistique spécifique (volumineux, poids faible valeur), nous avons pris le parti d'industrialiser le métier de la logistique, et donc de standardiser pour obtenir les coûts les plus bas. Alors nous avons décidé d'utiliser des palettes EURO de 80 cm x 120 cm avec une hauteur maximum de 1,85 m pouvant supporter un poids de 800 kg. En dehors de ces contraintes, ce sont surtout des types de produits qui correspondent à notre arrêté ICPE. C’est-à-dire pas d’explosif, ce n’est pas non plus un réfrigéré donc on ne peut pas prendre de frais. Donc, on peut stocker des boulons, des meubles, des boîtes de conserves, du papier, des livres, des boissons… des produits de grande consommation pouvant aller aux pièces détachés des véhicules.
Le système de traçabilité est-il de rigueur ?
M.C. : « Aujourd’hui, SLF on a une excellent traçabilité orientée process de fabrication. Et grâce au nouveau système qui est mis en place, on va pouvoir aller plus loin en liant la fabriquation d'un carton avec le point de vente. STOL offrira ces mêmes avantages de "traçabilité" à l'ensemble de sa clientèle.
Y’a-t-il des clients à venir ?
M.C.: « Des propositions ont été faites mais nous avons mis l'accent aujourd'hui sur la fin du commissionning du dock. Nous sommes ouverts à tous types de demandes : stockage temporaire des marchandises, des matières premières ou des produits finis sur place, la gestion de la chaîne d'approvisionnnement locale (roulage du port, dépotage, stockage, livraison). Puis, s’il y a une avarie, la déclarer, le stocker en attendant que l’on ait un ordre d’expédition. Là aussi, sur l’expédition on laisse la flexibilité au client de venir le chercher car s'il a des moyens de transports, cela lui coûte souvent moins cher. Autrement, on pourra organiser une livraison en sous-traitant avec une société.
La STOL est-elle une entité à part de la Société Le Froid ?
M.C. : « On est une société sœur de Le Froid. Elles appartiennent toutes les deux à une même société dénommée Froico. Je préside les deux sociétés. »
Quand est né ce projet d’installation ? Le coût total de ce projet ?
M.C. : « C’est une réflexion qui a débuté en 2008 et elle a mûrit les deux années suivantes. Nous avons vraiment attaqué les études, les démarches de permis de construire et les études d’impact en 2011. Les travaux ont commencé en fin 2013. On a fini les fondations en janvier 2014. Les premiers coups de pioche et les terrassements ont été entamés en septembre 2013 pour finir les fondations en janvier 2014... In fine, le projet se chiffre à 3,5 milliard frs CFP. »
Concernant les emplois. Quelle est la partie du personnel de la SLF qui a été transférée à Païta ? Combien sont-ils pour ce transfert du personnel ?
M.C. : « C’est la partie du stockage et de la préparation des commandes qui ont été transférés à Païta, hormis quelques personnes. Globalement, il y a une vingtaine de personnes concernées par ce transfert. Quelques uns ont préféré rester dans la production et dans le merchandising à Montravel. D'autres étaient intéressés d’aller à Païta parce que les conditions de travail sont bien meilleures. Ils ne travaillent pas le week-end et ni la nuit. »
Changent-ils d’activité par rapport à ce qu’ils faisaient avant ?
M.C : « Globalement, ils ne changent pas d’activité principale mais les outils sont différents. Il n’y a pratiquement plus d’élévateurs. On est passé sur les transpalettes électriques. Ils sont équipés d’un PDA (outil équipé d’un lecteur et permettant le flashage des codes barres) au lieu d’un bon de commande en papier. »
Quand ont-ils commencé leur travail à Païta ?
M.C. : « Le déménagement a commencé à la mi-août. Contractuellement, le transfert du personnel a été réalisé le 19 octobre dernier. »
Concernant les primes acquises avec la SLF, notamment le 13ème mois, l’intéressement, les primes au dock (la préparation des cartons etc.…), la prime pour les tenues de travail etc.. Est-ce que toutes ces primes seront maintenues ?
M.C. : « Sur les primes, ils bénéficient de tout ce qu’ils avaient à la Société Le Froid sauf pour l’intéressement puisque ce sont des métiers différents. Donc, on a convenu dans un premier temps de faire la moyenne de l’intéressement de Le Froid en attendant que la STOL puisse arriver à un niveau lui permettant de distribuer l’intéressement. Les débuts d’une activité de ce type est déficitaire pendant un ou deux ans. Globalement, les salariés de la STOL ne perdront rien ! »
Par rapport à l’engagement et l’investissement financier que vous avez mis sur pied, vous y croyez en l’avenir institutionnel du pays ?
M.C. : « On y croit de toute façon bien que l'on préférerait avoir plus de certitude ! Aujourd’hui, la STOL répond à un problème de long terme de la Société Le Froid. Mais nous avons fait une société à part pour ne pas totalement faire supporter les risques à la SLF. A la SLF, on a des protections de marché pour fabriquer du coca-cola, de la bière... On est sur le devant de la scène par rapport à la santé de la société calédonienne. Nous avons logiquement préféré stratégiquement diversifier pour amortir ce gros investissement ... On est obligé d’avancer de toute façon… »
La visite en cinq étapes
1/ Zone de préparation du garage
Fosse d’entretien pour les vidanges.
Zone temporaire de préparation.
2/ Les quais de chargement et de déchargement
Vue de l’extérieur des quais de chargement.
Vue de l'intérieur d'un des quais de chargement. L’opérateur pénètre à l’intérieur du conteneur-remorqueur pour enlever et déposer les palettes.
L’opérateur et son transpalette électrique. La visibilité et l'ergonomie sont de rigueur.
3/ Zone de stockage automatisé transstockeur
Le placement d'une palette sur une des baies d’entrée du système de convoyage.
La même opération est effectuée : la palette est chargée en boissons hygiéniques, elle est mise une des baies d’entrée du système de convoyage.
En chef de file de la visite, Matthieu Caillard donne des explications aux délégués, notamment sur la prise en charge de la marchandise par les " shuttles".
Les palettes sont déplacées par les "shuttles" qui les mènent vers leurs zones de rangement.
4/ Zone de préparation (piching)
Des palettes sont en attente d’être prélevées.
Vue d’ensemble du robot de " préparation à la couche ".
La tête du robot prélève "la couche" afin d’avancer le travail du préparateur, lequel n’a qu’à compléter la préparation.
5/ Vue de la zone arrière de stockage
En rouge, le système de lutte incendie (sprinklers).
13440 places de palettes, 8 niveaux de racks allant jusqu’à 21 mètres de hauteur.