dimanche 22 décembre 2024

A Actualité syndicale

Les grévistes sont déterminés sur les trois centres miniers de la SLN

  • La grève menée par l’USTKE et la CSTNC depuis le 3 janvier se poursuit sur les sites miniers SLN de Thio, de Népoui et de Tiébaghi. L’intersyndicale  continue de protester contre l’application du taux horaire des 147 heures sur les sites miniers. Hier matin (*), une délégation de grévistes venant de Tiébaghi et de Népoui est allée à la rencontre des protestataires de Thio. Une visite attendue puisque ce sont les grévistes de Thio qui sont déplacés à Népoui mardi.
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  • Près d’une centaine de grévistes étaient réunis en assemblée générale au village des syndicats. Les objectifs affichés de cette rencontre : le maintien de la grève, le soutien et la solidarité pour ce mouvement de protestation dont l’intersyndicale reste fermement opposer à la mise en place du régime des 147 heures, soit un volume horaire de 10 heures 50 d’activité continue par poste et par jour. Pourtant, une réunion s’est tenue en début de semaine entre la direction et les syndicats mais celle-ci n’a conduit à aucune avancée, tout comme celle qui s’est tenue ce vendredi matin (**) à Doniambo, malgré les propositions de l’intersyndicale de sortir de ce conflit. «  Soit la mise en place des 120 heures ou soit la suspension des 147 heures et un retour aux 105 heures », ces deux propositions se tournent vers le consensus selon l’intersyndicale. Et, cette position permettrait de  ravitailler les fours le plus rapidement possible. Ces propositions ont été refusées par la direction de la SLN, et par la même occasion elle n’a pas accepté une médiation.


Hier (*), au bord de mer de Botaméré près du village de Thio, à quai le minéralier a réceptionné le minerai de nickel en provenance des sites miniers. L’intersyndicale affirme qu’il y a aucune entrave à la circulation et les non-grévistes peuvent se rendre sur les lieux de travail. « C'est le deuxième chargement du mois depuis le début du conflit » , signale-t-on du côté des grévistes. 


La délégation venue des mines de Népoui et de Tiébaghi

  • Une forte délégation des grévistes des sites miniers de Népoui et de Tiébaghi s'est rendue jeudi matin au village des syndicats à Thio. A cet endroit, le piquet de grève de l'intersyndicale s'est fixé depuis près d'un mois. Un geste coutumier a été fait aux gens de l'endroit, l'occasion aussi de souhaiter la " bonne année " bien qu'elle ne démarre pas sous de bons augures mais le porte-parole a insisté sur le fait de ne pas lâcher le combat. 
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  • Elvis et Rémy sont déterminés à ne rien lâcher. Témoignages. 

 

  • Elvis Lucas (à gauche), délégué syndical CSTNC fait parti des leaders de l'intersyndicale à Thio. A ses côtés, Rémy Leroi fait parti de la centaine de grévistes de Thio qui ne veulent pas entendre parler de l'application des 147 heures. 
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  • La détermination est-elle toujours présente ?
  • Elvis Lucas : « A ce stade, on démontre à la Calédonie que nous sommes déterminés. Il y a plusieurs générations, soit 4 à 5 générations de la SLN. On a écouté les médias où certains partis politiques disent que nous sommes instrumentalisés par des partis politiques. Tout ça est faux ! On est des salariés et on est contre le projet des 147 heures. A Thio, ça ne nous va pas ! Quand on entend les partis politiques qui disent : il ne faut pas entraver, il faut laisser les gens aller au travail. On veut démonter que le bateau part avec le chargement du minerai. On ne bloque pas bien au contraire, on sauve le four ! On est conscient que le four ne doit pas fermer ! Si le four doit fermer, il ne faut pas qu’ils nous accusent ! »
  • Après un mois de grève, qu’en est-il de l’effectif des grévistes concernant la mobilisation des adhérents de vos syndicats ?
  • E.L. : « Depuis le 3 janvier, on est en grève. A partir du 7 janvier, ce sont les sites miniers de Népoui et de Tiébaghi qui ont rejoint le mouvement. Ici, à Thio, il y a les adhérents de l’USTKE, de la CSTNC et une dizaine d’adhérents des syndicats signataires de l’accord sur les 147 heures. On a fait une pétition, on a recueillie 113 signataires sur à peu près 160 salariés. Les médias parlent des 75 % des signataires. La représentativité syndicale à Doniambo et non à Thio ! D’après eux, ce sont les 75 % qui doivent tourner sur mine et ce n’est pas le cas ! Pourquoi ? Car les 25 % ce sont les chauffeurs de camion, de pelle. »
  • Y’a-t-il des propositions de votre part, des rencontres avec la direction afin débloquer cette situation ?
  • E.L. : «  On a dénoncé l’accord au niveau juridique. Le référé du tribunal est tombé il y a une semaine. Juridiquement, l’accord est valable car il y a 5 syndicats qui l’ont signé sur 7. Donc, il est valable. Mais pour la tenue de la grève, on n’a pas tort ! L’USTKE et la CSTNC, sur les mines de Thio, elles représentent 75 % des salariés d’où la présence en masse des grévistes ici. Si vous allez sur les trois centres miniers, il y a 75 % de la masse salariale qui est en grève. Sauver la SLN, c’est bien. Mais ce sont les chauffeurs de pelle, de camion que l’on doit sauver aussi ! C’est de leur santé, leur sécurité, leurs conditions de travail dont on parle ! »
  • Concrètement quelles sont vos propositions ?
  • E.L. : « On avait proposé à la direction de se mettre autour de la table avant que le référé ne tombe. Car on avait travaillé sur une feuille de route avec l’intersyndicale. La direction n’a pas voulu nous rencontrer. Lundi, il y a eu une réunion. L’intersyndicale a donc fait deux propositions de sortie de crise. Premièrement, c’est l’application des 120 heures. Deuxièmement, en urgence pour sauver le four, c’est la suspension des 147 heures afin de revenir sur le régime des 105 heures. Mais la direction n’a pas accepté ! »
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  • Rémy Leroi (à droite) est déterminé à faire la grève afin de ne pas céder sur les 147 heures. 
  • A six ans de la retraite, Rémy Leroi, âgé de 54 ans est chauffeur de pelle depuis 29 ans sur mine. Le salarié de la SLN sur le plateau de Thio ne veut pas entendre parler de l’allongement de la durée de ses horaires. Adhérent de l’Ustke, il compte notamment sur la force de l’intersyndicale pour défendre ses intérêts, en priorité sa santé car il estime que les chauffeurs de tous les engins subissent suffisamment avec leur condition de travail. « Pourquoi dit-on non à Thio aux 147 heures car on a une moyenne d’âge assez élevée, soit plus de 45 ans ! On ne peut plus continuer ainsi, on n’a plus l’âge pour faire les 147 heures », insiste-t-il. « Commencer son travail à 15 h  30 et le finir à 2 heures du matin, c’est plus possible !  Et tu rentres chez toi, il est 4 heures du matin, le temps de descendre du plateau et la route jusqu’à chez toi ! » La SLN continue de parler des 147 heures mais « quand on fait 36 heures 75 par semaine, avec 4 jours de travail en comptant les 10 h 50 d’affilés cela fait 42 heures par semaine », soulève-t-il. L’allongement des horaires de travail n’est pas tenable pour les salariés sur mine. Ces changements d’horaires peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé et la sécurité des mineurs.
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  • (*) : Jeudi 31 janvier 2019
  • (**) : Vendredi 1er février 2019
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