samedi 27 avril 2024

A Actualité syndicale

Mélanie Atapo, la deuxième femme à prendre les rênes de l’USTKE

Après trois jours de congrès très intenses en débat et à l’issue des votes des motions provenant des fédérations STKE et des modifications statutaires de l’Organisation, Mélanie Atapo succède à André Forest à la présidence de l’USTKE. Une mandature de trois ans l'attend avec une équipe de jeunes cadres militants actifs qui l'accompagnera dans sa nouvelle fonction. « Une mandature qui se fera dans la continuité », assure-t-elle.  


Agée de 59 ans, Mélanie Atapo a occupé le poste de 1ère vice-présidente de l’USTKE dès décembre 2015.  Elle a fait ses premiers pas au sein de l’Organisation syndicale en 1989. Cette année-là, elle travaillait, dans une boîte d’impression sur textiles dénommée Tee Tex and Sun. « Nos conditions de travail m’ont amené à me syndiquer à l’USTKE qui était le syndicat le mieux approprié pour défendre nos droits » se rappelle-t-elle. Fin des années 80 et au début des années 90, elle était adhérente à la fédération de l’industrie. « J’ai assisté pour la première fois à un congrès de l’USTKE, en 1989 à la maison des syndicats à la Vallée-du-Tir », se souvient Mélanie. C’est à partir de cette année-là que le président fondateur de l’USTKE, Louis Kotra Uregei a pris la jeune Mélanie Atapo sous son aile. Elle avait 24 ans. « C’est comme ça que j’ai été projetée dans la responsabilité, en étant nommée trésorière de la fédération de l’industrie », se rappelle la syndicaliste.

En 1994, Mélanie Atapo a rejoint le bureau confédéral. « J’occupais le poste de trésorière ajointe confédérale aux côtés de Richard Kaï, jusqu’en 2010 », ajoute-t-elle. C’est l’année où il y eu la scission au sein l’USTKE avec Gérard Jodar, l’ancien président de l’Organisation. Il a succédé à Louis Kotra Uregei au Xème  congrès en décembre 2000. 

En 1998, elle se reconvertie au niveau professionnel et elle trouve un emploi en tant qu’éducatrice au collège de Magenta. Elle rejoint donc la fédération de l’enseignement. Mélanie Atapo devient secrétaire générale de cette fédération en 2018. Six ans plus tôt, en 2012, la jeune militante, va encore gravir les échelons au sein du syndicat. Louis Kotra Uregei lui témoigne sa confiance et lui demande d’occuper le poste de 2ème vice-présidente.  « C’était sous la mandature de Marie Pierre Goyetche, alors présidente du syndicat », déclare Mélanie Atapo. 

Celle-ci est pressentie depuis quelques années, pour prendre les rênes de l’Organisation syndicale, donc présidente de l’USTKE. Elle ne s’attendait pas à occuper ce poste un jour, même si elle a été approchée en 2018, par le Collège Honoraire, pour qu’elle se prépare à prendre de grandes responsabilités au sein de la confédération. « Je dois dire aussi que plusieurs camarades ont occupé le poste de vice-président, sans accéder au poste de président et je n’avais pas pris cette considération au sérieux », lance la quinquagénaire façonnée par la culture océanienne. Son père originaire de Tahiti, des îles Australes, de l’île de Rurutu plus précisément, et sa mère originaire de Xârâcùù, de la tribu de Kuinet, commune de Canala. « Mes sentiments sont partagés. Le président fondateur n’est plus là », regrette Mélanie. C’est la consécration d’un parcours militant de 34 années, de fidélité et de loyauté. Mélanie est la deuxième femme à la tête de l’USTKE après la mandature de Marie-Pierre Goyetche entre avril 2010 et décembre 2015. Cette sensibilité féminine, dans le syndicat est bien présente au sein du nouveau bureau confédéral puisque quatre jeunes militantes sont reconnues par le collège honoraire et le bureau confédéral sortant, de par leur expériences militantes, syndicales au sein de leurs fédérations ; à savoir Hélène Mauga qui est issue de la Fédération des Mines, Odile Ouedoy de la Fédération des Commerces, Priscillia Piepe issue de la Fonction Publique, Daniella Wawanabu depuis peu adhérente de la Fédération des Mines et précédemment issue des secteurs de l’Industrie. Le nouveau bureau exécutif confédéral peut compter en tout sur six femmes, y compris la nouvelle présidente et la trésorière confédérale, Marie-Chanel Mataila. 

« C’est une mandature qui va se faire dans la continuité », appuie-t-elle. Les perspectives de travail ont été définies à ce XVIIème congrès et elles seront le cahier de charge de la mandature. Les motions, notamment sur celles votées l’enseignement professionnel, sur le rééquilibrage et sur la politique, seront la feuille de route du syndicat de ces trois prochaines années. « Je compte sur la nouvelle équipe pour mener ce travail, qui nous attend,  avec sérieux », insiste la présidente fraîchement désignée. « On a aussi constaté que nos structures fédérales ont besoin d’être redynamisées », remarque Mélanie Atapo. La cellule de formation sera sollicitée, pour voir comment intégrer d’autres modules dans le but de conscientiser les gens sur l’engagement militant.

 

Le bureau confédéral exécutif

Mélanie Atapo : présidente 

Thierry Leberre : 1er vice-président 

Fidel Malalua : 2ème vice-président

Rock Haocas : 3ème vice-président 

Gilles Nahiet : 4ème vice-président 

Marie-Chanel Mataila : trésorière confédérale chargée des finances


De gauche à droite - Alexis Ucajo, Daniella Wawanabu, Priscillia Piepe, Diégo Ngaihoni, Odile Ouedoy, Hélène Mauga, Walter Ounou au moment de l'annonce de leur désignation au sein du bureau confédéral, jeudi en fin d'après-midi, à l'issue de trois jours de congrès (du 12 au 14 décembre 2023) sur le site de Ko We Kara. 

Les nouveaux membres du bureau confédéral : 

Kelly Avila, issu des secteurs du btp

Prissillia Piepe, issu des secteurs de la fonction publique

Diégo Ngaihoni, issu des secteurs de l’enseignement

Odile Ouedoy, issue des secteurs des commerces & divers

Daniella Wawanabu, issue du secteur des mines, des carrières et de la métallurgie

Hélène Mauga, issue du secteur des mines, des carrières et de la métallurgie

Walter Ounou, issu du secteur des banques

Alexis Ucajo, issu des secteurs de l’industrie

A noter que les attributions des secrétaires confédérales seront connues dans les prochains jours. 

 

La volonté de maîtrise les coûts 



Pendant plus d’une heure durant la matinée du mercredi 13 décembre, Marie Chanel Mataila, secrétaire confédérale en charge des finances s’est prêtée à cet exercice délicat qu’est la présentation du bilan financier devant une salle comble à Ko We Kara. 

Que faut-il retenir ?

La  volonté de maîtrise des coûts : les dépenses liées aux charges fixes et de l’administratifs, aux frais de fonctionnement comme le matériel, la formation, le local, l’eau l’électricité, la solidarité et les charges salariales. A ce niveau, grâce à la contribution patronale appelée APICFPS du nom de l’Association Paritaire Interprofessionnelle de Concours en Financement de Permanents Syndicaux des organisations salariales et patronales qui la gère, le syndicat supporte une partie de la rémunération de la masse salariale. 

Deux sources de financement non négligeables. Selon le président, André Forest, elle s’élève à 6 millions par trimestre soit 24 millions par an. Une source de financement à laquelle s’ajoute la subvention émanant du gouvernement au titre de la représentativité à l’échelle  du pays, 6 millions CFP octroyés cette année.  

En termes de représentativité syndicale au niveau pays, c’est l’UT-CFE-CGC qui est le premier syndicat suivi de l’USOENC et l’USTKE talonne à la 3ème place. Au niveau de la représentativité syndicale interprofessionnelle, l’USTKE arrive au second rang après l’USOENC, une place de surcroît non négligeable dans les secteurs du privé.  

Autre recette : le montant des cotisations plus de 39 millions cette année dont 80 %, c’est-à-dire plus de 27 millions vont dans la caisse du syndicat et plus de 7 millions aux fédérations.  

Une diminution des cotisations et des cotisants. Au 31 octobre 2023, le montant total des cotisations s’élève à plus de 39 millions de francs, une baisse sensible par rapport aux années précédentes induisant une gestion rigoureuse des dépenses. 

A titre de comparaison, en 2019 le montant total des cotisations s’élevait à plus de 48 millions de francs ; en 2021, ce montant a dépassé la barre des 50 millions de francs puis il va redescendre à 48 millions de francs en 2022, et un an plus tard donc en 2023, le montant total des cotisations va connaître une chute de 9 millions de francs. 

Le nombre d’adhérents cotisants a aussi sensiblement diminué, soit 9 millions en moins en cotisations en l’espace d’une mandature de 5 ans.  Les adhérents cotisants recensés de 2019 à 2022 / En 2019 : 2625 – En 2020 : 2700 – En 2021 : 2649 – En 2022 : 2576.  

Dans ses propos, la responsable syndicale évoque la situation dans certaines fédérations où les camarades dont des élus siégeant dans des instances représentatives ont fait le choix de ne pas s’acquitter de la cotisation ou cotisent en deçà de 1% de leur salaire. Cette année 53% des adhérents toute fédération confondue ne cotisent pas. Un chiffre à retenir 2333 c’est le nombre de cotisants recensé à la centrale syndicale située à la Vallée-du-Tir.   

Une commission financière boudée par les trésoriers de fédérations

Cette instance se tient une fois tous les deux mois, soit 2 jours avant le bureau élargi c’est ce que prévoient les statuts de confédération, article 112. (Article 112 : Cette commission est composée des Trésoriers de chaque Fédération et de chaque Union Provinciale, elle se réunit régulièrement autour du Secrétaire Confédéral chargé des Finances tous les deux mois avant chaque Bureau Élargi). 

Et en fonction des années depuis 2019, on note  la présence à ces commissions de 2 trésoriers réguliers, jusqu’à 6 représentants sur les 11 fédérations que comptent l’USTKE. Les deux bons élèves : les trésoriers de la Fédération des Industries et de la Fédération des Personnels de l’Information, de la Presse et de l’Audiovisuel (FPIPA). Malgré tout, les commissions financières se tiennent régulièrement en l’absence en moyenne de la moitié des trésoriers. Dans cette commission, les données chiffrées sont fournies par la trésorière confédérale : les bilans financier et moral. La politique financière, un exercice pas facile à maintenir car les habitudes restent inchangées depuis des années, cependant Marie-Chanel Mataila défend âprement sa ligne de conduite, « pourquoi faut-il respecter les 1 % et effectuer les mises à jour, en fonction des négociations de salaires annuelles ? Pourquoi doit-on cotiser ? Relancer les réunions des trésoriers dans les sections syndicales et de leurs fédérations. Faire un toilettage des listings des sections syndicales et des fédérations. Rappeler que le financement notamment la subvention est aléatoire », préconise-t-elle dans ses propos afin de relancer une émulation chez les trésoriers des fédérations. Encore faut-il que ce travail soit effectué à chaque étage.  

 



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