vendredi 19 avril 2024

A Actualité syndicale

Quelques avis après le stage de base décentralisé à Voh

Cinq stagiaires venant du Nord du pays ont bien voulu répondre à nos questions en donnant leurs impressions sur la première journée de stage décentralisé les 16 et 17 octobre au Collège de Tiéta dans la commune de Voh.

 

Léopold Hnacipan, professeur de français au Collège de Tiéta depuis 1996. Avant cette date, il était derrière le pupitre en enseignant également la langue de Molière aux élèves de Nédivin à Houaïlou. 

Depuis quand êtes-vous adhérent à l’Ustke ?

Léopold Hnacipan : « Je me rends compte du temps parce que j’ai l’impression de toujours appartenir à la mouvance indépendantiste, et l’Ustke bien après. Mais j’avais déjà une idée quand j’étais au lycée Do Kamo. On était déjà acquis à la cause et à l’Ustke entre autres. Quand l’Ustke a présenté son « këmek *», c’était durant notre génération dont Jean-Michel était avec nous. C’était légèrement après l’époque du vieux Saïko Luepack. Il y avait le vieux Wimia Qenenöj. Ils étaient venus pour nous cueillir à point. On avait discuté. On n’avait pas la même portée qu’aujourd’hui alors que maintenant c’est plus engageant. On a mûri quand même. C’est 20 ans, 30 ans en arrière. Mais disant, on avait déjà cette idée … Je le dis car je regarde la génération de maintenant, elle n’est pas comme nous. Ils ne sont pas du tout politisés. Je suis assez déçu de voir cette génération comme ça… ».

* « bonjour » en français

Quelle est votre impression après le 1er module ?

L.H. : « Je suis très content, très satisfait. Je suis arrivé ici avec des questions. Je voulais les poser et là je me suis contenté d’écouter les questions des autres stagiaires. Comme je le disais aux formateurs, j’attends plus de l’historique de l’Ustke. Mais je parlais aussi du FLNKS, du RPCR, et de tous ces mouvements politiques. Ça m’intéresse parce que nous sommes très éloignés de ce qui se passe. On dit que l’Ustke c’est cela mais on ne la connaît pas. Ce sont dans des instances comme cela qu’on la connaît mieux et on pose des questions. Voilà, je suis très satisfait. Je suis un simple adhérent et ça me conforte dans ma fonction. Concernant le rôle du DS, c’est clair pour moi. C’est clair les différentes strates, les factions. Voilà quand on arrive, on ne voit la responsabilité des uns et des autres. Les questions des adhérents et avec les explications des formateurs, et c’était à point nommer. Je trouve cela formidable. Je suis à ma première formation. Et je suis prêt à me donner à fond sur les autres formations assurées par l’Ustke. »

 

 

 

Josélito Nega-Kavictya, délégué syndical Ustke depuis 2012 & délégué du personnel à Pirel Nord depuis 2010. Il participe régulièrement aux conseils syndicaux de la Fédération BTP/USTKE qui se tiennent tous les mois à Nouméa, le camarade Josélito a profité de ce stage décentralisé pour discuter avec les membres du B.C.

Comment avez-vous perçu la 1ère matinée de formation ?

Josélito Nega-Kavictya : « Déjà, je m’excuse parce que je suis arrivé en retard. C’est vrai, nous qui sommes des délégués syndicaux nous avons besoin de nous  former, d’approfondir nos connaissances. De savoir parler quand nous sommes en face de nos patrons. C’est très important pour nous. Cette formation, c’est une première pour moi. En plus, il y a quelques membres du Bureau Confédéral qui se sont déplacés. C’est l’occasion pour nous qui sommes dans le Nord de les voir et de discuter avec eux. »

 

 

 

Christophe Tchoeaoua, électromécanicien à la laverie de Tiébaghi sur le site minier de la SLN. Elu DP suppléant depuis la mi-juillet 2014. Le camarade Christophe connaissait plutôt notre Organisation au travers de ses combats qu’elle a connus mais il souhaite davantage approfondir ses connaissances par rapport au mandat qu’il occupe depuis peu.

A la suite du 1er module de la première matinée, quelle est votre impression ?

Christophe Tchoeaoua : « Cela permet de comprendre les démarches que l’on doit avoir quand on a à faire à  l’employeur. C’est ma première formation de base, je me sens un peu perdu. En plus, je viens d’être élu D.P suppléant. S’ils nous avaient envoyés en formation de base avant que l’on soit élu, on aurait pu parler des choses que l’on connait. »

Vous avez quand même une première approche de l’Ustke ? Connaissiez-vous le syndicat avant que vous soyez élu ?

C.T. : « Oui, j’ai une première approche du syndicat. Je connais le syndicat à travers les nouvelles, les combats qu’il a mené. Après quand j’ai commencé à travailler à la SLN, je me suis adhéré au syndicat. Et là, ils ont parlé des statuts de l’Ustke à travers les attributions du DS. On en sait un peu de son histoire, comment il a été crée etc.»

 

 

 

 

Raymond Walathidjite endosse généralement le rôle d’éducateur et de gestionnaire depuis quelques années au Collège de Tiéta. Mais durant les trois jours de présence dans l’établissement, aussi bien les stagiaires que les formateurs lui ont préféré le  rôle de « monsieur logistique ». Il avait abordé une association de la tribu pour assurer le repas du midi et du soir mais celle-ci a décliné l’offre, compte-tenu des travaux coutumiers dans la région de Voh. Et finalement, ce sont ses proches qui se sont attelés aux fourneaux.

 

Quel est votre ressenti à la fin du 1er module ?

Raymond Walathidjite : « On a appris beaucoup de choses. Certains d’entres nous sont jeunes dans le syndicalisme. Ce stage tombe à point nommé car on avait besoin de s’informer.  D’avoir des informations au niveau du syndicat, les relations entre l’employé et l’employeur. Par rapport aux différents conflits que le syndicat a connus, l’Ustke a su tenir tête face à certains patrons. C’est notre syndicat en plus il est indépendantiste qui est là pour aider les travailleurs kanak. »

Le fait d’être gestionnaire et à la fois éducateur, ce n’est pas incompatible c’est-à-dire être à la fois employé et faire parti du personnel encadrant ?

R.W. : « En fait, je fais les deux ! C’est difficile ! Voilà, il faut trouver des gens pour occuper ces postes à responsabilité et il y en a très peu ! Etre dans l’encadrement et être employé, c’est difficile. Le fait qu’ils ont abordé ce sujet là durant la première matinée, cela m’a apporté un petit plus et quelques éclaircissements dans des situations auxquelles je serai confronté ! Pour pouvoir bien distinguer les choses en tant qu’encadrant et employé. D’autant plus que je suis très proche de la direction et ce sont des personnes avec qui on a travaillé ensemble. »

Y’a-t-il des positions de conflits ?

R.W : « Non, non. Nous essayons de régler les choses à l’amiable. De façon que cela ne devienne pas conflictuel ».

 

 

 

 

 

Anna Takaniko est cadre de santé au service des ressources humaines à la DASSPS en province Nord depuis 2009. Au niveau de sa section syndicale, elle est 2ème secrétaire générale adjointe. La camarade Anna raconte ses débuts au sein de l’Ustke avec ses camarades originaires du Nord, et comment son expérience dans le milieu de la santé pourrait être un petit plus pour redynamiser les structures existantes de l’Ustke en province Nord.

 

Quelle a été votre approche avec le syndicat ?

Anna Takaniko : « J’étais proche du syndicat avec Joseph Méréatu et puis maintenant je le suis avec Nicole Konghouleux. Moi qui suis en province Nord, j’ai toujours suivi le syndicat mais sans vraiment rentrer dedans. Donc, je le suivais un peu à distance. Et, c’est en 2012 que je me suis engagée avec le groupe parce que je trouvais qu’il y avait des valeurs de solidarité, la prise en compte de l’humain. Voilà  c’était d’abord ça. J’avais envie de redynamiser avec eux car ils étaient un peu dans cette réflexion de relancer la dynamique dans le Nord. C’était vrai, à un moment donné c’était fort dans le Nord. Il n’y avait pas besoin de s’engager car il y avait un poids, toute une organisation ! Et donc, je suivais un peu à distance le syndicat. Et tout doucement, ça a diminué. On ne voyait plus cette dynamique. Alors que je voyais bien dans les dispensaires, il y avait des infirmiers qui étaient syndiqués mais sans qu’ils s’engagent vraiment pour aller dans les réunions. On suivait à distance. Le fait de rencontrer Lady Pouyé et Thierry Pouya, et de reparler un peu de ça : l’envie de tout redynamiser  dans le Nord. Et comme j’étais montée à la direction en 2008. Et nous, on a  commencé à se rencontrer en 2012. Je leur ai dit que je voulais bien y participer à leurs réunions à Koné pour qu’on réfléchisse ensemble dans nos différents secteurs. Au cours de nos réunions, on a parlé de ce qui existe et quelles étaient nos propositions pour améliorer l’existant : les conditions de travail au dispensaire, la formation sur les métiers de la santé. Et comme ça rejoint la citoyenneté et l’emploi local. Donc, comme j’avais travaillé avec des groupes d’infirmiers sur les délibérations au niveau de la santé et je leur faisais le retour quand on se réunissait entre nous. Lady et Thierry ont plus travaillé sur la convention collective. On a partagé nos réflexions. »

Quelle est votre première impression après la 1ère journée de formation par rapport à ce que vous avez entendu ? Des questionnements vous ont interpellés ?

A.T.: « Je n’ai pas trop voulu intervenir. Je me dis qu’il faut laisser la place aux jeunes. Ils sont là aussi pour être dans la dynamique. Il faut qu’il y ait de la relève et en même temps, ils parlaient beaucoup de leurs expériences. Je pense que c’est important, c’est riche cette formation. En même temps, je trouve que c’est bien et qu’elle soit décentralisée dans le Nord. On était en attente de formation comme l’a dit Lady. Je suis descendue quelque fois à des réunions à la Vallée-du-Tir. Et l’impression que j’ai, c’est qu’on va dans ce sens là. Le fait de décentraliser ces réunions là, ça va aussi dans le sens de la dynamique. Et par rapport à ce qu’on a pu recevoir du Bureau Confédéral : je trouve que c’est très argumenté, c’est appuyé sur le code du travail. On parle des expériences, des fondamentaux. C’est riche en apprentissage. Ce n’est pas parce que je suis cadre que je sais tout. Je découvre des choses au niveau de tout ce que j’ai reçu comme information. On voit que c’est préparer la formation. J’ai presque envie de dire qu’il y a du courage au niveau du Bureau Confédéral parce que il y a eu des choses qui ont existé. Et ça c’est perdu un petit peu en cours de route car il y a eu des difficultés, des problématiques. Ils gardent quand même cette énergie  pour continuer, de prendre la relève au niveau de l’Ustke. Je trouve que le contenu et les personnes riches à la fois et toujours dans l’humilité, le respect. Ils le disent et ils le pratiquent. »

 

 

 Ensemble scolaire de Tiéta

16 professeurs, 7 éducateurs, 1 femme de service, 1 agent d’entretien, 2 aides cuisinières. 6 classes de 6ème, 2 classes de 5ème, 3 classes de 4ème, 3 classes de 3ème. 215 élèves au total pour une capacité effective de 150 élèves. Enseignement du primaire : 4 enseignants, 1 éducatrice spécialisée. 80 enfants scolarisés au primaire. Capacité d’accueil à l’internat : 30 lits pour le dortoir des garçons, 30 lits chez les filles. Près de 300 personnes recensées sur le site scolaire du Collège de Tiéta (FELP – Fédération de l’Enseignement Libre Protestant) dans la commune de Voh. Grand chantier de l’équipe de direction : « construire de nouveaux bâtiments et améliorer les conditions de travail du personnel et des élèves », a indiqué Léopold Hnacipan, vice-président du conseil d’administration de la FELP.

 



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