Notre organisation syndicale participe actuellement au 50ème congrès de la CGT (Confédération Générale du Travail) qui a débuté hier au sud de la France au Palais des Congrès à Toulouse. André Forest, 1er vice président de l'USTKE revient sur les relations bilatérales des deux structures syndicales.
L'USTKE entretient des liens réguliers avec la CGT depuis de nombreuses années, en particulier dans le secteur de la " Formation " où des programmes ont été mis en place par le biais du CCEOP (Centre Confédéral d'Éducation Ouvrière et Populaire). Par votre présence, allez-vous renforcer ce lien noué il y a plus de 20 ans ? Quel sera le contenu du programme de 50ème congrès de la CGT ?
André Forest : J'ai été mandaté par le Bureau Confédéral et sa présidente Marie-Pierre Goyetche en charge des Relations Internationales. Tout d'abord, il faut souligner le caractère privilégié de cette relation entre nos deux organisations et toute la solidarité qui s'y est développée en terme d'assistance, de soutien et notamment dans le domaine de la Formation.
Ensuite, en tant que 1er vice-président en charge de la Formation, je vais bien-entendu m'entretenir avec des responsables du secteur " Formation " de la CGT pour voir toutes les possibilités dont pourrait bénéficier l'USTKE pour améliorer ce qui se fait déjà chez nous aujourd'hui au CCEOP.
Au passage, je tiens à saluer le travail et le dévouement du camarade Roland Fulilagi qui depuis quelques années anime avec professionnalisme nos stages de base et Comité d'Entreprise.
Comme je le soulignais plus haut, l'USTKE entretient une relation singulière avec la CGT qui a beaucoup contribué au développement de notre organisation syndicale. La CGT nous envoie régulièrement des représentants à nos différents congrès et nous faisons la même chose en retour, histoire de se respecter et surtout consolider nos relations dans la construction de nos Solidarités internationales réciproques. Le congrès en lui même a débuté hier au Palais des Congrès de Toulouse. Mais dès dimanche, il s'est tenu une grande conférence internationale sur la crise en Europe et ses répercussions sur l'emploi. L'USTKE y était invitée, et donc j'ai assisté.
En tant que 1er vice-président de l'Organisation, quel message allez-vous transmettre aux camarades congressistes de la CGT ?
André Forest : D'abord un message d'amitié et de fraternité qui témoigne de la solidité des relations de coopération établies entre nos deux organisations, il y a de cela plus de 25 ans. Tous les éminents responsables qui ont dirigé la CGT, ont toujours agi de manière à ce que l'USTKE se sente chez elle dans cette grande maison CGT.
Je lirai aussi en tant que représentant de l'USTKE à ce 50 ème congrès de la CGT un message du Bureau Confédéral et du Collège Honoraire. (* lire ci-dessous)
Au dernier congrès de l'USTKE (décembre dernier) à Nouméa, Mariannick Le Bris, conseillère confédérale à Espace Europe/Internationale - CGT est venue assister à ce XIVe congrès. Quels sont les sujets que vous allez aborder avec la représentante de la CGT ?
André Forest : Mariannick Le Bris a pris la succession de Bruno d'Alberto qui a pris sa retraite et que je salue au passage pour le travail accompli avec l'USTKE. Avec elle et Pierre Coutaz de l'Espace international, on doit réfléchir sur « quelle contribution la CGT peut-elle apporter pour préparer et réussir Kanaky 2014 ? ». C'est un vaste sujet qui va nécessiter une réflexion au niveau du Bureau Confédéral, sujet à traiter sous la responsabilité de la présidente, Marie-Pierre Goyetche, en charge des Relations Internationales.
Y-a-t-il des projets ou des partenariats à venir avec la CGT ? Et si oui, quels sont-ils ?
André Forest : Il y a un projet majeur qui va nous engager pour les années à venir, c'est le protocole de coopération entre l'USTKE et la CGT qui va constituer un cadre fixant les modalités des relations entre la CGT et l'USTKE. Il va être validé et signé entre nos deux organisations à l'occasion de ce 50ème congrès de la CGT à Toulouse. C'est, sans nul doute un moment fort dans l'évolution de nos relations. Le document validé sera présenté au Bureau confédéral de l'USTKE.
Peut-être l'une des dernières signatures de Bernard Thibault en tant que Secrétaire général de la CGT avant qu'il ne cède la place à son successeur Thierry Lepaon.
* Message du réprésentant de l'USTKE au 50ème Congrès de la Confédération Générale du Travail
" Chers camarades,
Au nom de l'USTKE et des travailleurs de Kanaky, je voudrai saluer tous les délégués congressistes ainsi que tous les invités présents à ce 50ème Congrès de la CGT, qui sera à n'en pas douter une étape importante dans la longue et prestigieuse histoire de votre centrale syndicale qui aura inspiré les grandes luttes du mouvement ouvrier français et accompagné les grandes avancées du mouvement syndical international durant les cent années qui viennent de s'écouler. C'est un insigne privilège et une grande émotion que de partager ces quelques jours de réflexion et de débats avec vous, et je voudrai remercier la CGT pour son invitation.
La présence d'une délégation de l'USTKE à votre 50ème congrès témoigne de la solidité de coopération et d'amitié que nos deux organisations ont eu la bonne idéé d'établir il y de cela un peu plus de 25 ans. Augustin Dufresnes, Henri Krasucki, François Duteil, Alain Simon, Jacky Bernard, Bernard Thibault, tous ces éminents responsables de la CGT ont, à tour de rôle et chacun à leur manière, usé de leurs poids et de leur influence pour que l'USTKE se sente chez elle dans la grande maison de la CGT, et pour que les moyens financiers, humains et logistiques, notamment en matière de formation et d'encadrement syndical, ne lui soient pas comptés.
Je voudrai, si vous me le permettez, rendre un hommage particulier à la mémoire de celui qui dans nos cœurs était bien plus qu'un camarade de lutte, je veux parler de notre frère Jacky Fourau, trop tôt disparu. Vingt années durant, au travers d'abord de sa mission de formateur mais aussi par sa présence et sa fidélité indéfectibles à la Kanaky en lutte, par sa stature de dirigeant et par ses conseils avisés, Jacky a été un guide, une boussole, un formidable compagnon de route qui nous a rendu des services inestimables. Nous lui devons beaucoup, et il nous manque tellement. Jacky a été un grand et infatiguable soutien de la CGT, auprès du peuple Kanak mais également auprès des travailleurs du Vanuatu et de la Polynésie, digne représentant de ce que la CGT a produit de plus noble en matière de coopération bilatérale et de solidarité internationaliste. Dans la future Kanaky indépendante, camarades je peux assurer qu'il y aura quelques avenues et bâtiments publics qui porteront le nom de Jacky Fourau.
Plus encore que les travailleurs français et leurs homologues européens, nous travailleurs issus des derniers peuples colonisés sous tutelle de la France, nous avons besoin d'une CGT forte, d'une CGT qui pèse, d'une CGT qui soit un recours, un appui, un relais pour nos luttes et nos aspirations. A l'orée d'un siècle qui s'annonce lourd de menaces et de périls pour les travailleurs, nous avons besoin, au cœur de l'Occident impérialiste, d'une grande organisation syndicale qui porte haut les valeurs de combat et de dignité du mouvement ouvrier international.
Que ce 50ème Congrès de la CGT soit à la hauteur de nos attentes et de nos espérances. Je finirai par ces quelques mots du regretté commandante Hugo Chavez : " Ce n'est pas que nous soyons des extrémistes. C'est que le monde se réveille. Il se réveille partout. Et les gens se lèvent ". Un dernier mot pour saluer le camarade Bernard Thibault et le remercier pour le respect et la confiance qu'il nous a toujours témoigné. Si tu veux te reposer, passe donc nous voir Bernard, c'est pas les plages, les langoustes, la bonne bière et les refaiseurs de monde qui manquent en Kanaky.
Vive le 50ème Congrès de la CGT !
Vive la solidarité internationale !
Vive la Kanaky libre ! "
André Forest,
1er vice-président de l'USTKE.