Rencontre avec quatre retraités issus de la Fédération des Industries, le samedi 7 octobre 2023 au parc Fayard à Dumbéa.
La Fédération des Industries et des Services USTKE a pris l'initiative d'inviter les retraités qui sont issus de leurs secteurs d'activités. Ce n'est pas la première fois qu'elle entreprend ce genre d'initiative pour ses anciens. Cette fois-ci, le bureau fédéral a recensé une vingtaine de retraités, et seuls quatre ont répondu à l'invitation. Objectifs : réunir les retraités autour d'un bon repas convivial en se rappelant les bons souvenirs, et inciter les jeunes syndiqués à prendre des responsabilités.
Soané Folituu, René Waikédré, Tévési Lavatoga (au premier plan de gauche à droite) et Serra Hnani (debout au milieu).
Les camarades de l'industrie ont remercié les camarades retraités qui ont fait le déplacement jusqu'à Dumbéa. Une occasion de saluer leur dévouement lors des mobilisations syndicales de l'Ustke. " Nous perpeturons ce rendez-vous l'année prochaine. Un rendez-vous de reconnaissance et de respect envers nos anciens. J'espére pouvoir encore mieux organiser cela avec d'autres de nos anciens que je n'ai pas pu contacter. En tous les cas, merci à nos anciens, nos retraités de l'industrie ", remarque Fidel Malalua, secrétaire général de la Fédération des Industries et des Services USTKE.
René Waikédré, âgé de 67 ans, ancien employé de la Société Le Froid durant 38 ans. Il a été employé comme opérateur, puis laborantin. Il a occupé le mandat de CHSCT et celui de délégué syndical STKE dans cette société de production industrielle de boissons, située à Montravel.
Il a pris sa retraite le 1er mai 2018. De 1991 à 2016, il a été à la tête de la Fédération des Industries et des Services USTKE, et durant une mandature il a aussi siégé au bureau confédéral. René, avec sa simplicité dans ses déclarations mais ses silences en disent long sur son parcours de militant très actif, est revenu sur le fait : " j'ai fait trois mois de prisons par rapport au conflit de Carsud ". On n'en saura pas plus. Rappelons-nous que le conflit de Carsud et celui d'Aircal ont conduit une vingtaine de nos militants en prison (fin 2009-début 2010) dont le président de l'Ustke à cette période, Gérard Jodar.
Serra Hnani, âgée de 66 ans. Elle a pris sa retraite à 59 ans, ancienne employée de Nestlé en tant que merchandising, commerciale. Bien avant son activité professionnelle à Nestlé, elle a commencé chez Chedlait en 1975, une usine à yaourt. « A l’époque, il y avait que Yoplait comme usine. On a commencé à faire les yaourts à la main car c’était une petite usine familiale. Cela a duré deux ans. On mettait des capsules, on fermait à la main. », se souvient Serra à ses débuts dans la profession. « Le patron avait besoin de s’agrandir. Il a construit une autre usine au Porte-De-Fer en 1980 à côté de la rue de La Garonne ». Durant les années 80, l’activité manufacturière s’automatise. « On fabriquait du fromage local, une collaboration avec le producteur de Sarraméa, monsieur Moglia. On faisait du fromage qui était découpé afin de les vendre frais. Egalement, on importait du fromage qu'on découpait. On les mettait sous-vide », se rappelle-t-elle. Au niveau syndical, de 1985 à 1989, elle a été secrétaire générale de la Fédération des Industries USTKE. Durant ces quatre ans (1985-1989), elle a siégé au bureau confédéral en ayant la responsabilité de 3ème vice-présidente. C'est à cette période qu'elle a lancé la commission des femmes. De 1991 à 2000, Serra occupait un poste à l’usine de Nestlé. Les années suivantes, elle sera transférée au trading, le service importation. Serra pourrait parler longtemps de son expérience dans le milieu de la fabrication du fromage, du lait, du chocolat où ces différents produits étaient fabriqués localement sous la licence de Nestlé. Elle retient de ses 39 ans d’expérience dans ce milieu, le fait qu’il fallait « tenir, garder son emploi car on avait besoin de ça pour vivre », soutient-elle avec un large sourire.
Tévési Lavatoga, âgé de 63 ans, ouvrier boulanger durant 15 ans de la Boulangerie Saint-Christophe. Il a pris sa retraite en 2016 à 56 ans et demi. Selon Tévesi, il est parti jeune à la retraite à la suite d’un accident de travail, « deux opérations à l'épaule droite », indique Tévési. Des années avant son activité principale à la boulangerie de Saint-Christophe, il a travaillé durant 15 ans à Parisiana du côté de la Vallée-du-Tir, une enseigne connue des Calédoniens pour ses bons pains et sandwiches. Puis à Plum dans une autre boulangerie dans laquelle il a bossé deux ans. Il poursuivra dans le même secteur d’activité, dans une boulangerie installée à Belle-Vie. Il finira sa carrière dans le milieu de la production et de la cuisson du pain à la Boulangerie Saint-Christophe, située dans la zone industrielle à Ducos. Cette aventure professionnelle durera plus de 30 ans, et ce toujours dans le même secteur d'activité.
Soané Folituu, âgé de 71 ans, a pris sa retraite en 2010 à l'âge de 58 ans. Il a travaillé pendant 22 ans au sein l'entreprise SIEM situé à Plum, soit de 1988 à 2010 en tant que manutentionnaire. Bien avant 1988, il a occupé différents emplois dans le secteur du BTP : maçon, peintre... Après quelques années après son embauche à la SIEM, il adhère au syndicat, d’ailleurs dans ses débuts, « c’était le seul syndicat dans l’entreprise », se souvient-il. Ce qui l'a marqué à l'USTKE, « ce sont les conflits engagés où toutes les fédérations se donnaient la main, et où on se retrouvait tous », se rappelle-t-il. « Je suis content de dire que je suis à l'USTKE car je cotise, même en étant à la retraite ! » Un conseil à formuler aux jeunes actifs : « Faites bien votre travail dans l’entreprise. S’il y a des problèmes, des soucis. Ne pas avoir peur de discuter, d’en parler avec le patron », conseille Soané.