- Il aura fallu 42 jours de grève pour régler le conflit de Transcar. C’est hier (*) en fin d’après-midi que les parties concernées ont apposé leurs signatures au bas du protocole de fin de conflit. Une satisfaction pour les dix grévistes, tous en contrat à durée indéterminé qui reprendront le travail dès ce lundi 23 avril. Après une médiation auprès de la direction du travail qui a échoué dès la 2ème semaine de conflit, et les semaines suivantes nos représentants se sont attachés à le résoudre avec la médiation du Medef.
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- Mi-juin 2017, les adhérents STKE de Transcar s'étaient mobilisés durant près de deux semaines devant le siège de l'entreprise à Numbo. (Photo ci-contre : archives C.O USTKE)
La section STKE de Transcar au complet avec certains membres du bureau du THT (Transport-Hôtellerie-Tourisme) cet après-midi devant la centrale syndicale à la Vallée-du-Tir.
- Explications avec Denis Dounezek, secrétaire fédéral en charge du transport routier. « Ce protocole de fin de conflit comporte 12 articles. Le plus gros des points sur lequel on a buté avec la direction de Transcar, c’est l’article 1 (**) qui concerne l’amplitude journalière de travail. On avait du mal à s’entendre sur l’interprétation de l’accord interprofessionnel du travail et notamment sur la convention collective du transport routier », indique-t-il. A savoir qu’au début du conflit, la direction voulait aller jusqu’à 16 heures d’amplitude horaire journalier pour chaque conducteur de bus. Nos représentants syndicaux se sont rendus compte que « la gérante de cette société de transport scolaire ne maîtrisait pas l’application de l’amplitude journalière de travail », ajoute-t-il. Ce qui a conduit la fédération THT à mener à terme ce conflit tant que le sujet ne serait pas réglé, bien que les autres points avaient déjà fait l’objet d’une concertation entre les parties, à savoir « la gestion des congés annuels, les élections professionnelles, l’accord d’intéressement, l’obtention d’un local pour les IRP... ». « L’accord interprofessionnel prévoit 12 heures d’amplitude par jour et, il le renvoie par ailleurs à la convention collective des transports routiers sur des amplitudes pouvant aller jusqu’à 16 heures mais à 14 heures d’amplitude horaire sur 2 semaines de travail », précise-t-il. C’est sur ce point que la gérante est revenue sur sa décision initiale, notamment celle de ne pas écouter les doléances des camarades grévistes. « C’est dommage d’avoir perdu tout ce temps, alors que l’on est revenu sur ce qu’on demandait au départ », regrette-t-il. « On est conscient que le travail n’est pas pour autant fini de notre côté car il faudra surveiller le respect de ce protocole. En l’occurrence l’article 1. Au moindre écart de sa part, on va sortir de ce protocole de fin de conflit », assure Denis Dounezek. « Le temps effectif passé au travail », concerne l’article 2 sur lequel ils se sont penchés. Il concerne les plannings journaliers de travail (feuilles de route). Ils seront remis aux salariés sur lesquels les différents temps (amplitude, temps de pause, attente, roulage) seront indiqués. La gérante précise que ces feuilles de route seront conservées par les salariés. Sur ce point, le syndicat entamera une procédure judiciaire au tribunal afin de demander une réparation des préjudices en rapport aux temps de travail non payés car « rien auparavant n’était défini sur l’organisation du temps de travail. Ni les employés, ni la gérante ne peuvent dire à quelle heure ils ont commencé le service, et à quelle heure ils ont fini leur journée ! Il y avait des heures supplémentaires engendrées et par conséquence des repos compensateurs générés », assure-t-il car pour certains salariés cette « façon de travailler dure plus de 20 ans ! ».
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- (*) : Jeudi 19 avril 2018
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- (**) : Article 1 : Les parties s’entendent sur la compréhension des dispositions du chapitre II « Durée du travail », de la convention collective transports routiers et en particulier de l’article 17 relatif à l’amplitude journalière moyenne maximum de 14 heures appréciée sur 2 semaines conformément aux dispositions conventionnelles, et dans le respect des dispositifs légaux sur les heures supplémentaires et les heures de nuit.
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