vendredi 19 avril 2024

A Actualité syndicale

TDF Dialogue social ....Absent !

Ce mardi 8 juillet, dès 4 heures du matin les militants de l’USTKE se sont agglutinés sur la colline du Mont-Coffin où se trouve le piquet de leurs camarades de TDF. A 5 heures plusieurs dizaines de camarades sont déj présents et certains s'activent chauffer l’eau du petit déjeuner. Comme chaque fois, la traditionnelle bonne humeur des travailleurs se fait ressentir et les accolades tout comme les plaisanteries réchauffent ces hauteurs, de la ville de Nouméa, balayées, l’aube par un vent très froid. DSC04095[1] Après 7 heures, c’est plus d’une centaine de militants qui lentement arrivent et se partagent le petit déjeuner devant les grilles de la société TDF fermées pour l’occasion, par une masse humaine composée des représentants de tous les secteurs de l’USTKE.

Provocation, entrave la liberté de travail, prise en otage d’une entreprise ?

Telles sont les critiques opposées l’USTKE, habituellement par voie de presse, par bon nombre de bien pensant dans notre Pays, conforté dans leur réflexion désuète par un État Français, dont les représentants locaux sont toujours avides de démonstration de force.

Le conflit de TDF l’instar de beaucoup d’autres menés par l’USTKE, est désespérément plus simple et en tout cas trouve son explication ailleurs que dans ces clichés dirigés.

Pendant ce temps, au Mont-Coffyn le directeur régional de TDF se positionne plus haut sur la colline et n’en finit plus de malmener son GSM, l’intérieur de sa voiture aux vitres entièrement levées et dans l’indifférence totale d’une foule grossissante. Il est 7 h 30 et avec le soleil qui se lève, le rang des femmes USTKE non moins militante grossit vue d’œil.

Pourquoi le blocage de cette entreprise par l’USTKE ce jour l ? Tout simplement pour interpeler la direction locale de TDF sur la nécessité d’ouvrir les discussions dans un conflit où les camarades entament la 4ème semaine de grève, sans qu'aucune rencontre n'ait eu lieu avec le directeur. C’est ce que martèlera le président de l’organisation tous les médias présents, face aux forces de l’ordre arrivés peu avant 9h00.

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Alors même que tous aspirent au dialogue social l’intérieur des entreprises, ce qui se fait par ailleurs très bien dans beaucoup d’entres elles, y compris l où l’USTKE est majoritaire, il existe des foyers de résistance encore trop nombreux, l’image de la société TDF qui n’hésitent pas ridiculiser ces aspirations pourtant légitimes des travailleurs de ce Pays. C’est tout le paradoxe calédonien.

En effet dans le cas de TDF, nous avons 5 techniciens en grève sur 6 que comptent la société pour un effectif total de 12 salariés. Cela n’interpelle pas le moins du monde, Mr Tapping directeur de la filiale locale, arrivée depuis janvier de cette année sur le territoire. Ce dernier passe deux fois par jour, avec sa voiture, devant le piquet de grève où sont présents la moitié de ses salariés dont certains sont proches de la trentaine d’années d’ancienneté dans cette entreprise, sans daigner s’arrêter voire même les regarder. Autant dire que le mépris règne sur la colline du Mont-Coffyn. On n’a point vu paraître, ne serait ce que l’ombre, du dialogue social tant souhaité par tous et l’État en particulier.

L’État français parlons-en, malgré les nombreuses interventions du président Gérard Jodar et de plusieurs camarades de l’USTKE dont les grévistes de TDF, pour rappeler que l’action de ce 8 juillet avait pour principal but d’obtenir des garanties sur l’ouverture des rencontres entre les deux parties, l’ordre est donné dans l’incompréhension totale de dégager les lieux.

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Il est 9 h 25 lorsque éclatent les premières grenades lacrymogènes suivies pas les douloureux flash-ball qui n’en finissent plus d’abîmer le corps des travailleurs de l’USTKE. Bientôt toute la colline du Mont-Coffyn disparaît sous un épais nuage blanc de fumée lacrymogène, témoignant nouveau de la politique sociale en Kanaky du représentant de l’Etat Français, devenu expert en matière de dispersion manu militari des travailleurs calédoniens, hommes ou femmes de l’USTKE en particulier.

Lorsque se dissipe progressivement le brouillard, sur l’une des plus hautes collines de la ville de Nouméa, nous approchons les 10 h 30 et la centaine de joyeux militants présents le matin a laissé place plusieurs dizaines de grenades utilisées qui jonchent le sol dans la rue qui passe devant TDF, filiale calédonienne. La rue est cernée par les camions des gardes mobiles et les fourgons de la police nationale qui bouclent tout le quartier.

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Bilan de l’intervention autant musclée qu’inutile des forces de l’ordre, deux camarades blessées dont une sérieusement la jambe par le lancement d’une grenade et trois arrestations.

A la Vallée-du-Tir, siège de l’USTKE, il est pratiquement 11 heures lorsque le groupe de manifestants se reconstitue progressivement. A nouveau, comme les nombreuses fois précédentes, les témoignages fusent pour dénoncer la brutalité gratuite des forces de l’ordre et du GIPN en particulier. Pourtant, aucune voiture brûlée, aucun directeur agressé et pas d’affrontement, ce matin du 8 juillet au Mont-Coffyn, tout au plus cette loi sur les sites sensibles dont bénéficie encore allègrement TDF et derrière laquelle se réfugie son directeur régional pour trancher le cou au dialogue social dans son entreprise. Cela bien évidemment avec la complicité du Haut Commissariat de la République Française en Kanaky. C’est cela le paradoxe calédonien, crié tout haut, le contraire de ce que l’on fait discrètement sur le terrain. Un comportement du Haut commissaire de la République et du directeur de TDF en Kanaky que pour notre part nous qualifions de colonial et que nous ne cesserons jamais de dénoncer.

Tout comme nous dénoncerons systématiquement les violences policières l’encontre de nos camarades syndiqués, n'en déplaise la patronne du Ministère de l’Intérieur. Les condamnations de nos responsables et du Président de notre organisation en particulier, que nous dénonçons également, tout comme les procédures en cours l’encontre du responsable de la communication de l’USTKE ne sauraient nous empêcher de nous exprimer librement et en tout cas n’atteindront jamais notre détermination nous soulever contre l’arbitraire patronal dans certaines entreprises calédoniennes y compris celles, filiales de multinationales.

Il est 13 heures au Mont-Coffyn : la traditionnelle bâche bleue des camarades et le drapeau de l’USTKE flottent de nouveau devant la société TDF, sur un piquet de grève remonté entièrement, en moins de 3 heures, après avoir été détruit. La détermination c’est aussi cela.

Mr Tapping apprendra que ce conflit ne se résoudra que par un protocole d’accord et que l’envoi des forces de l’ordre ne fera que repousser l’échéance !

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