CONJONCTURE DE CRISE - 2ème TRIMESTRE 2025
Une économie calédonienne toujours fragilisée au premier semestre 2025, malgré quelques signaux positifs
Après une contraction du PIB estimée entre 10 % et 15 % en 2024, l’économie calédonienne demeure affaiblie au premier semestre 2025.
Le secteur du nickel, durement touché l’an dernier, montre toutefois des signes de redressement en mai : la reprise de l’extraction minière soutient à la fois la production métallurgique et les exportations de minerai. À l’inverse, le tourisme peine à retrouver son dynamisme d’avant les émeutes. De janvier à mai 2025, la fréquentation touristique accuse une baisse notable, avec 21 000 touristes et 6 000 croisiéristes de moins par rapport à la même période en 2024.
Sur le front de l’emploi salarié, l’hémorragie est stoppée en mars 2025, avec 660 postes créés depuis décembre. Toutefois, ces créations nettes d’emploi restent modestes au regard des 10 300 emplois perdus depuis mars 2024. En juin, seules 4 000 personnes bénéficient encore du dispositif de chômage total, contre 6 000 en mars. Parmi elles, 600 restent indemnisées au titre du chômage total lié aux exactions et 3 400 au chômage total de droit commun, un niveau nettement supérieur aux niveaux mensuels d’avant émeutes. Le dispositif du chômage total lié aux exactions, mis en place en mai 2024 pour une durée maximale de neuf mois, arrive désormais à échéance pour ses premiers bénéficiaires.
Le dispositif de chômage partiel mis en place en réponse aux exactions a également pris fin au 30 juin 2025. Au plus fort de la crise, il a permis de soutenir jusqu’à 15 000 salariés. En juin, dernier mois d’application du dispositif, 360 entreprises pouvaient encore y avoir recours, pour un maximum de 4 000 salariés potentiellement concernés. Pour relayer ce mécanisme, depuis le 1er juillet 2025, la Nouvelle-Calédonie a mis en place un dispositif exceptionnel de soutien à l’emploi. Il est structuré autour de deux mesures principales pour encourager l’embauche et éviter les licenciements : une allocation exceptionnelle de maintien dans l’emploi et une réduction dégressive des cotisations patronales.
Les perspectives de retour à l’emploi restent incertaines. Si le nombre d’employeurs progresse légèrement entre décembre 2024 et mars 2025, il demeure inférieur de 1 300 unités à son niveau d’avant-crise. Par ailleurs, bien que les créations d’entreprises surpassent les radiations au RIDET en avril et mai, les défaillances d’entreprises sont en hausse.
Cette situation pèse lourdement sur les revenus des personnes en fin de droits ou qui ne remplissaient pas les conditions pour être indemnisées, des indépendants — notamment dans l’artisanat, particulièrement touché — ainsi que des employés de maison, dont le nombre de contrats a fortement diminué. Dans ce contexte, la consommation des ménages est mise à mal, d’autant que les prix à la consommation restent élevés en juin (+0,8 % depuis janvier), tirés par l’alimentation (+2,9 %), un poste de dépense essentiel et difficilement compressible pour les foyers les plus modestes.
Avertissement : Ce point de conjoncture, établi mensuellement de septembre 2024 à février 2025, est désormais publié chaque trimestre. Les résultats présentés sont susceptibles d’être révisés à chaque nouvelle publication pour tenir compte des déclarations tardives ou d’éventuelles actualisations de la part des fournisseurs de données.