jeudi 2 mai 2024

A Actualité syndicale

Une journée de grève à l'OPT pour dire non au plan stratégique de la direction générale

Grève de l’intersyndicale de l’OPT ce mercredi 29 juin 2022 


Pratiquement toutes les agences de l’OPT sont fermées aujourd’hui et certaines entités fonctionnent en mode dégradé, des perturbations sont attendues auprès de la clientèle depuis ce matin. Une journée de grève observée par quasiment tous les agents de l’OPT. Les syndicats représentatifs de l’OPT, à savoir la Fédération des Fonctionnaires, le SOENC Fonction Publique, la Fédération de la Fonction Publique USTKE dont la section STKE de l’OPT en fait partie, ils se mobilisent ce mercredi devant l’immeuble de la direction générale de l’OPT. Ils dénoncent le plan stratégique de la direction générale dont le plan d’action peine à se mettre en place, la privatisation des services Télécoms et le fait de déléguer les services publics suivant le modèle polynésien. La mobilisation générale risque de se renforcer le 27 juillet si d'ici un mois les discussions n’aboutissent pas avec le conseil d’administration, et notamment avec le nouveau directeur. 


Lionel Woreth, secrétaire général adjoint du SFA-OPT de la Fédération des Fonctionnaires, secrétaire du Comité d'Entreprise de l’OPT répond à nos questions. 

Quelles sont les raisons de la grève de l’intersyndicale de l’OPT ? 

Lionel Woreth : «  Aujourd’hui, on est dans une situation délicate de l’OPT depuis des mois où nous avons des gros soucis informatiques qui engendrent  des problèmes au quotidien, un mal être et un mécontentement des usagers. Il se rajoute à ça, l’OPT avec son plan stratégique qui n’a ni queue, ni tête. Il dépense des centaines de millions là-dedans quand au quotidien les outils de travail ne sont pas adéquats. On arrive à des situations ubuesques où les agents se font agresser. Il y a des burn out, du mal être. On a une direction générale qui est arcboutée sur son plan stratégique. Et comme aujourd’hui, il y a un conseil d’administration de l’OPT cet après-midi. On alerte aussi le conseil d’administration parce que la direction générale de l’OPT a du mal à admettre ses errements et ses erreurs du passé, et nous voulons montrer qu’il faut mettre en stand by au plan stratégique, et redonner à l’OPT de bons outils de travail. La dernière raison, ne pas oublier que c’est un outil pays. Il ne faut pas démonter l’OPT, on a un service public pour la population sur l’ensemble du territoire. On y tient comme la prunelle de nos yeux. »

Est-ce que vos doléances, vos revendications ont été remontées dans les instances représentatives du personnel ? 

Lionel Woreth : « Le CHSCT a fait une alerte, le C.E. a fait une alerte, les différentes commissions ont fait une alerte. Et nous les syndicats, ça fait des mois, des mois que l’on se bat pour leur faire des alertes. On avait déjà repoussé le mouvement. Sauf que les discussions avec la direction générale, elles restent figer, bloquer sur son plan stratégique. Pourtant, on demande des choses simples, on va bientôt avoir un nouveau directeur général. On veut que celui-ci, quand il arrive, il reprenne les discussions et en attendant on mette en stand by le plan stratégique. Et qu’on trouve des solutions pour que les outils de travail fonctionnent. Le mouvement est suivi massivement ce mercredi. La recette principale est fermée et il y a des entités qui marchent en mode dégradé, donc le mouvement est largement suivi. »


Kendjy Togna, membre de la section STKE/OPT, élu au CE, membre du C.E, président de la commission stratégique et économique au sein du C.A, il répond également à nos questions. 

L’outil pays dans toute cette stratégie développée par l’OPT, que devient-il ? 

Kendjy Togna : « On est dans une lutte, cela fait presque un an. On siège dans les commissions du C.E notamment dans la commission stratégique et économique. Donc, l’OPT est sur son plan stratégique. On en attendait beaucoup, on était dans le suivi. Dans le diagnostic de ce plan stratégique, il vantait les mérites de ce plan dont le modèle économique constitué par l’OPT.  Ils étaient focalisés là-dessus par contre dans le plan d’action, ça n’allait pas dans le sens de l’outil pays, dans le sens de partager le gâteau c'est-à-dire de partager aux acteurs du numérique, aux acteurs du privé. Aujourd’hui, on est à un moment crucial car il y a des changements de paradigmes dans le numérique, et l’OPT a une vraie place à prendre. C’est pour ça, qu’il faut rester vigilant face aux cabinets extérieurs qui proposeront des stratégies. Ces dernières n'iront pas forcément dans l’intérêt général du pays. Mais elles vont plutôt suivre l’intérêt de certains particuliers. »

La grève est-elle suivie par toutes les agences du pays comme l'indique votre collègue de la Fédération des Fonctionnaires ? 

Kendjy Togna : « On a prévenu les agents qu’on était en négociation et ça n’allait pas avec le directeur général. On a rencontré le nouveau directeur général avec qui on a pu avoir une discussion. Il a l’air plus ouvert à la discussion. On a été confronté à un blocage avec l’ancien directeur. On a demandé cette mobilisation pour mettre un coup de pression. Face à l’enjeu, les agents ont bien réagi. On est à 80 % de grévistes avec des agences qui sont fermées dans le Nord, sur la côte Est, sur la côte Ouest, à Nouméa, aux îles dont 5 agences sur 6 sont fermées. C’est aussi fermé à Koné, à Boulari et avec des services réduit au Mont-Dore. On est assez satisfait de la mobilisation. Pour la suite à donner : aujourd’hui, c’est juste une journée, on a des points de revendications. Si le Conseil d’administration ne prend pas en compte nos points de revendications, on ira de nouveau déposer un préavis de grève au 27 juillet, et là ça va être illimité ! Ça nous laisse un mois pour parler avec le nouveau directeur pour faire avancer les revendications. »

 


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