jeudi 21 novembre 2024

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Nickel calédonien : l'Etat francais durcit le ton

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Le président de la SMSP se montre très pessimiste sur les chances d'un accord permettant de débloquer le projet Koniambo en Nouvelle-Calédonie.



Le projet d'usine de nickel qui doit voir le jour dans la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie est-il en train de se transformer en mirage i A quelque quarante jours de la date limite du 31 décembre fixée pour le lancement effectif de ce projet, l'Etat vient de durcir le ton dans les négociations entamées pour monter le dossier. Au point que les principaux intéressés disent qu'ils n'y croient plus.
Venu à Paris pour négocier le volet des aides financières André Dang, le président de la SMSP (Société Minière du Sud Pacifique), fait part de sa « grande déception » et juge «inacceptables» les nouvelles conditions imposées par l'Etat. « L'évolution actuelle des négociations risque de retarder pour longtemps le démarrage des opérations », affirme- t-on aussi chez Falconbridge. Dans un courrier adressé lundi aux deux chevilles ouvrières du projet, la SMSP et le canadien Falconbridge, les ministres Thierry Breton et Francois Baroin leur demandent en effet des engagements très stricts en échange de la garantie financière de l'Etat, au-delà de la défiscalisation applicable en outre-mer (loi Girardin).


Le projet alternatif d'Eramet


Au lieu des 450 millions de dollars (385 millions d'euros) demandés la garantie ne jouerait en effet qu'à hauteur de 368 millions. La différence serait gelée, selon André Dang, « pour le remboursement des intérêts intercalaires que la SMSP devra payer pendant la construction de l'usine ». Par ailleurs l'Etat exigerait de la SMSP le versement d'un apport en capital de 72 millions de dollars en trois ans au maximum, alors que la société demandait un étalement sur six voire dix ans.
Selon André Dang, ce durcissement des pouvoirs publics rendrait très problématique le montage financier du projet, dont le coût est estimé à 2,2 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros), hors fonds de roulement. Censée développer l'activité économique du Nord (à majorité indépendantiste), la construction de cette usine de traitement du nickel fait pourtant partie des accords de Bercy signés en 1998.
Majoritaire avec 51 % du capital, la SMSP s'est associée au canadien Falconbridge, qui doit être l'opérateur industriel avec 49 % des parts. André Dang rappelle que ce dernier a consacré plus de 200 millions de dollars à des travaux d'évaluation du gisement de Koniambo, l'un des plus beaux de Nouvelle-Calédonie avec 4 millions de tonnes de minerai.
Faute d'un accord, la propriété du gisement - placé sous séquestre auprès d'un trustee à Jersey - devrait être restituée au francais Eramet. Depuis un an, le PDG de ce dernier, Jacques Bacardats se dit prêt à monter un projet alternatif à celui de Falconbridge. « Nous n'avons pas confiance », répond André Dang.



V. L.


Nickel calédonien : l'Etat francais durcit le ton Le président de la SMSP se montre très pessimiste sur les chances d'un accord permettant de débloquer le projet Koniambo en Nouvelle-Calédonie.


http://www.lesechos.fr/journal20051123/lec2_industrie/4346679.htm


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