jeudi 28 mars 2024

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CAUGERN : La marche organisée dans les rues de Nouméa le 22 avril 2006 a remporté un vif succès

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Retour sur cette 1ère grande journée de mobilisation.
 
Depuis l’intervention des forces de gendarmerie sur la Madeleine, le CAUGERN s’est inscrit dans une série d’actions visant a faire entendre sa voix pour dénoncer l’attitude de Goro Nickel, des pouvoirs publics et de la Province Sud quant au traitement du dossier de l’usine de Goro et réclamer de véritables négociations sur les revendications demandées.
Réunis en assemblée générale,  le mercredi 18 avril au siège de l’USTKE, les membres du CAUGERN ont pris la décision d’organiser une marche dans les rues de Nouméa, le samedi 22 avril, en affirmant leur détermination a vouloir trouver une issue au conflit qui perdure en maintenant la mobilisation et la pression sur le terrain.
En moins de 48 heures les représentants du CAUGERN ont entrepris une tournée marathon de sensibilisation et d’information auprès des chefferies des aires coutumières et des populations de l’intérieur pour que chacun dispose de tous les éléments utiles a la compréhension des revendications posées.




Plusieurs milliers de manifestants se sont donc regroupés sur le parking du Bingo et a 9h00, après les coutumes d’usage, le cortège s’est déplacé dans les rues du centre ville pour s’arrêter devant le Haussariat. Depart2




Un meeting avec des prises de parole des représentants de Rhéébu Nùù, de Corail Vivant, du Comité de Défense du Sud, d’Action Biosphère, de Point Zéro/Base Line, des Verts de Nouvelle Calédonie, des chefferies et du CAUGERN, s’est tenu devant les grilles du représentant de l’Etat.

Les interventions de chacun ont fait tout d’abord état d’un même constat : la brutalité avec laquelle l’Etat est intervenu sur le camp de la Madeleine et l’arrestation musclée d’une quinzaine de militants de Rhéébu Nùù dont en partie des femmes présentés au parquet le jeudi 20 avril et devant être jugés le 2 mai prochain.

Une collecte a été effectuée pendant le meeting et a permis de recueillir un peu plus de 300.000 francs qui serviront a la défense de nos camarades.


Les questions d’environnement, sujet principal de la mobilisation, ont bien sûr été évoquées par les spécialistes en charge du dossier de l’usine.  Ils ont clairement souligné et identifié les dangers réels et les risques de pollution grave si l’usine devait se construire dans les conditions actuelles sans tenir compte des recommandations des experts indépendants et des populations vivant aux alentour du site.




Des solutions techniques de recyclage des déchets existent afin d’éviter le pire au niveau des rejets de métaux lourds dans la Havannah ainsi que des gaz toxiques dans l’atmosphère.  Mais toutes ses modifications supposent que l’arrêté ICPE, délivré par la Province Sud, doit être annulé et que de nouvelles études soient menées afin de s’entourer de toutes les garanties nécessaires en matière de protection de l’environnement, avant la construction de l’Usine. 
 Dès lors se pose inévitablement la question de coûts pour Goro Nickel et a terme, un possible différé de la mise en auvre effective de l’Usine. Inacceptable pour les industriels canadiens soutenus par la Province Sud.



Le fonds patrimoine, autre point de revendication, a fait l’objet d’explications détaillées sur sa mise auvre et son fonctionnement. Les responsables du CAUGERN n’ont pas manqué de dénoncer la désinformation et les mensonges orchestrés par la Province Sud qui se sont traduits par l’achat de plusieurs dizaines de pages dans les Nouvelles Calédoniennes afin de justifier le bien fondé du projet.
A cet égard, le CAUGERN condamne l’attitude du quotidien, qui a censuré le communiqué destiné a rétablir certaines vérités sur les questions environnementales et agira en conséquence pour que l’information soit publiée en forme de droit de réponse.



Après une heure de prise de parole, les manifestants ont repris la marche en direction du Bingo.
Avant la dislocation de la manifestation, une information a été donnée par l’USTKE dont le Président ainsi que les deux vice-présidents sont a Paris pour le Congrès de la CGT. A cette occasion, des rencontres sont prévues avec la CGT pour informer les responsables de la situation sur Goro.  Ils ont pris également de nombreux contacts politiques au niveau métropolitain pour sensibiliser et informer l’opinion francaise et internationale sur les agissements irresponsables de Goro Nickel et de l’Etat.  Des rendez-vous ont d’ores et déja été pris en ce début de semaine avec Olivier Besancenot de la Ligue Communiste Révolutionnaire, ainsi que le sénateur du Parti Socialiste, Jean-Luc Mélanchon.

 Un communiqué de soutien de la part du porte parole de Via Campesina, José BOVE a été rendu public au cours du meeting et a eu pour effet de provoquer une véritable ovation de la part des militants. José BOVE, a depuis le début des évènements de Goro, manifesté son plus grand intérêt et sa vive préoccupation en dénoncant l’irresponsabilité d’INCO, soutenu par Lafleur, la Province Sud et l’Etat, vis-a -vis de l’avenir écologique et social de Kanaky et la brutalité des forces de répression de l’Etat francais. Il s’est engagé a relayer l’information sur le plan international.
Le meeting a pris fin après le discours du sénateur coutumier, Georges Mandaoué, qui au nom du CAUGERN,  a appelé l’Etat, la Province Sud et Goro Nickel a s’engager dans une démarche de reconnaissance du peuple kanak dans ses droits les plus élémentaires et éviter de reproduire les erreurs d’un passé pas si lointain.
Il a dénoncé le rôle des institutions coloniales au service d’intérêts privés qui n’ont qu’une seule motivation : celle de se remplir les poches sur le dos des kanak.
Il a souligné, l’importance des tournées d’information et elles devront se multiplier dans les jours prochains pour encore et d’avantage sensibiliser les chefferies les populations la jeunesse, sur les menaces écologiques qui pèsent dans le Sud et qui détruiront un écosystème et une biodiversité unique au monde.
La mobilisation et les actions devraient se généraliser si la première table ronde n’a pas lieu rapidement et il a été demandé a chacun de rester vigilant et a l’écoute des prochains mots d’ordre du CAUGERN.
La clotûre du meeting s’est terminée par une coutume prononcée par des représentants de l’aire  Drubea Kapone.


Pierre Chauvat
Membre du Bureau Confédéral


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