Calédonie : réactions de Mélenchon (PS) et de Besancenot (LCR)
PARIS 8 juin 2006 (AFP)
Réactions de Jean-Luc Mélenchon (PS) et Olivier Besancenot (LCR) à la situation en Nouvelle-Calédonie où les forces de l'ordre sont intervenues jeudi pour libérer les accès du port de Nouméa, contrôlés par des membres du syndicat majoritaire, l'USTKE.
Selon la police, deux policiers ont été blessés et 17 manifestants ont été placés en garde à vue. L'USTKE protestait contre l'arrivée en Nouvelle-Calédonie de la Mediteranean Shipping Company (MSC), numéro deux mondial du transport maritime.
Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS et ancien ministre, a demandé la "libération immédiate" des syndicalistes arrêtés en Nouvelle Calédonie, mettant "solennellement en garde le gouvernement contre les violences" que "l'escalade" en cours est "susceptible d'entraîner".
Il souligne que "la situation sociale à Nouméa connaît une brutale dégradation", et qu'elle "vient de s'aggraver par une violente intervention policière contre les grévistes et manifestants sur le port de Nouméa et par l'arrestation d'un grand nombre de responsables syndicaux de l'USTKE".
M. Mélenchon "met solennellement en garde le gouvernement contre les violences que cette escalade est susceptible d'entraîner" et "demande la libération immédiate des syndicalistes arrêtés".
"Non à la répression en Kanaky", lance Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire.
Pour lui, en cas d'installation de la multinationale MSC, "le dumping pratiqué sur les tarifs aurait pour effet de casser l'équilibre économique du port et entraînerait la disparition des petites compagnies locales en particulier celles contrôlées par les Kanaks".
Par ailleurs il "dénonce la violence de l'intervention de l'Etat" et "la véritable chasse au syndicaliste en ville", et "exige la libération immédiate (...) de tous les syndicalistes arrêtés".
COMMUNIQUE DU LARZAC
Soutien à l'USTKE et à ses 17 militants arrêtés
Les Paysans et habitants du Larzac dénoncent les agissements de l'Etat francais le 8 juin au port de Nouméa (Nouvelle Calédonie) contre les syndicalistes de l'USTKE.
L'Armée est intervenue brutalement contre les syndicalistes qui organisaient un piquet de grève pour s'opposer aux multinationales du transport maritime qui mettent en péril l'emploi et les entreprises locales de transport et d'acconage.
De nombreux militants ont été blessés par des balles à tir tendu de "flash ball" et 17 syndicalistes ont été interpellés dans les rues de Nouméa dont le Président de l'USTKE, Gérard Jodar et le Vice-Président Alain Boewa.
Par de tels agissements l'Etat francais a une fois de plus démontré son caractère colonial coupant court aux négociations qui s'ouvraient entre l'USTKE et le Gouvernement néo-calédonien. Cette stratégie systématique de guerre conduite contre les kanaks risque d'entraîner le Territoire dans une situation de crise comme il n'en a pas connu depuis les événements de 1984-1988.
Les Paysans et habitants du Larzac apportent leur soutien total et entier à l'USTKE et demandent la libération des syndicalistes emprisonnés ainsi que l'arrêt des poursuites judiciaires.
Au côté du peuple kanak depuis 25 ans le Larzac s'associera à toutes les mobilisations de soutien.
Pour le Larzac,
José Bové.
COMMUNIQUE DU PCF
Le PCF condamne la criminalisation de lâaaaction syndicale en Nouvelle-Calédonie
Les forces de lâaaordre sont intervenues aujourdâaahui en Nouvelle-Calédonie, à grand renfort de grenades lacrymogènes contre des manifestants de lâaaUSTKE (union Syndicale des travailleurs Kanaks et des exploités indépendantistes) qui bloquaient lâaaaccès du port de Nouméa depuis le 19 mai.
Ce rassemblement sâaaopposait à lâaaarrivée de la multinationale du transport maritime, MSC ( Méditéranean Shipping compagny), qui va bouleverser les équilibres économiques et sociaux de la Nouvelle Calédonie.
Des militants de lâaaUSTKE ont été arrêtés et sont emprisonnés le Parti communiste francais apporte son soutien à ces syndicalistes demande leur libération immédiate et condamne la criminalisation de lâaaaction syndicale.
Parti communiste francais
Paris le 8 juin 2006.
UNVANIEZH DEMOKRATEL BREIZH
UNION DÃaMOCRATIQUE BRETONNE
Lundi 12 juin 2006
Communiqué
LâaaUnion Démocratique Bretonne sâaaélève contre la brutalitté de la répression contre les dirigeants et militants de lâaaUnion Syndicale des Travailleurs Kanaks et Exploités (USTKE) tenant depuis plus de vingt jours un piquet de grève sur le port de Nouméa pour défendre les salariés du port.
Elle estime inadmissible lâaaintervention, le 8 juin dernier, de commandos militaires contre des syndicalistes ne mettant aucunement en cause la sécurité des personnes et des biens et nâaaentravant pas la liberté de circulation ou de travail. Elle est particulièrement indignée par le tir à bout portant de balles en caoutchouc contre le président de lâaaUSTKE.
Elle sâaaélève contre lâaaarrestation et la mise en garde à vue de dix-sept militants syndicaux, depuis relâchés suite à une importante mobilisation populaire. Elle demande lâaaarrêt de toutes poursuites à leur encontre. Elle appelle les autorités francaises à la retenue pour éviter des affrontements et lâaaaggravation de la situation lors de la grève générale lancée contre lâaaarrivée éventuelle de navires de nouveaux armements à Nouméa.
LâaaU.D.B. exprime toute sa solidarité à lâaaUSTKE qui défend les efforts des sociétés locales et les droits de leurs salariés menacés par lâaainstallation, sans concertation, sur le port de Nouméa de deux nouvelles compagnies et non des moindres (Maersk et MSC), au mépris de la « conférence » fixant les prix du fret et avec un grave danger de dumping social. Elle estime que lâaaon ne peut régler un conflit social par une répression particulièrement brutale indigne dâaaune démocratie et demande lâaaouverture immédiate de réelles négociations prenant en compte les droits des salariés du port de Nouméa.
Pour lâaaUnion Démocratique Bretonne et par délégation,
Yves Jardin (Tél. / Fax 02.98.92.30.63)
Lettre au Ministre de l'Outre Mer et au Haut Commissaire
UNION DÃaMOCRATIQUE BRETONNE
Monsieur Francois Baroin,
Ministre de lâaaOutre-Mer
Monsieur Michel Mathieu
Haut Commissaire de la France
en Nouvelle Calédonie
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Haut Commissaire,
Nous nous permettons de vous exprimer aujourdâaahui notre indignation devant la brutalité de lâaaintervention militaire, le jeudi 8 juin, contre les dirigeants et militants de lâaaUSTKE, tenant depuis vingt jours un piquet de grève sur le port de Nouméa pour défendre lâaaemploi des centaines de salariés du port.
Nous estimons tout à fait injustifié ce recours à la force alors que des discussions reprenaient avec le gouvernement local. Nous estimons tout à fait disproportionné le recours à des commandos militaires avec lâaautilisation de tels moyens contre des syndicalistes ne mettant aucunement en danger la sécurité des personnes ou des biens alors quâaail nâaay avait aucune entrave à la liberté de circulation ou de travail. Nous nous élevons contre la violence utilisée contre des militants syndicalistes et notamment contre lâaautilisation à bout portant de balles en caoutchouc contre Gérard Jodar, président de lâaaUSTKE. Cela nâaaest pas sans nous rappeler le fait récent dâaaun tir à bout portant de balles en caoutchouc par les militaires israéliens contre deux volontaires internationaux participant à une action non-violente. Dans les deux cas ce sont là des méthodes dâaaune armée coloniale dâaaoccupation, indignes dâaaun Etat démocratique.
Nous avons appris que les dix-sept militants de lâaaUSTKE, arrêtés le 8 juin, ont été libérés et quâaails sont lâaaobjet de poursuites. Nous protestons contre leur arrestation et leur mise en garde à vue et nous vous demandons instamment, dans un souci de justice et aussi dâaaapaisement, de mettre fin à toute procédure judiciaire à leur égard. Alors que lâaaUSTKE organise une grève générale pour protester contre lâaaarrivée éventuelle de navires de nouveaux armements dans le port de Nouméa, nous attendons de votre part une attitude de mesure pour éviter tout affrontement et toute aggravation de la situation.
Nous nous élevons contre les méthodes utilisées par le groupe Malmezac pour sâaainstaller sur le port de Nouméa, en introduisant sans concertation deux nouvelles compagnies (Maersk et M.S.C.), en foulant aux pieds la « conférence » antérieure fixant équitablement les prix du fret et en cassant à terme les prix du fret en vigueur. Il est inadmissible que les grosses multinationales du transport maritime détruisent lâaaactivité de petites sociétés calédoniennes qui sâaaefforcent de participer au développement de la Nouvelle-Calédonie. Il est tout aussi inadmissible que le gouvernement francais cautionne une telle remise en cause et intervienne avec une telle brutalité contre ceux qui refusent de voir ainsi annihilés les efforts des sociétés locales et sacrifiés les droits de leurs salariés. Câaaest pourquoi nous vous demandons instamment dâaauser de votre autorité pour que sâaaouvrent dans les délais les plus brefs des négociations avant toute modification de la situation actuelle du fret et de lâaaacconage en Nouvelle Calédonie et pour que le rôle des sociétés locales et les droits de leurs salariés soient pleinement pris en compte.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, Monsieur le Haut Commissaire lâaaexpression de notre haute considération, lâaaexpression de notre considération distinguée.
Pour lâaaUnion Démocratique Bretonne, Yves Jardin
(12 Rue Charles de Foucauld, 29100 Douarnenez
Tél. / Fax (0)2.98.92.30.63)