samedi 23 novembre 2024

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Déclaration de candidature de José Bové à la présidence de la République

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La France nâaaa jamais été aussi inégalitaire.


Un grand patron gagne 300 fois ou plus quâaaun smicard. Les plus riches désertent leur devoir fiscal quand 100.000 personnes dorment dans la rue. Les stocks-options récompensent les licenciements boursiers.


Il est temps de mettre fin à un système qui entraîne la grande majorité des salariés vers la précarité et lâaainsécurité sociale. Il est temps de décréter lâaainsurrection électorale contre le libéralisme économique.


Plusieurs dizaines de milliers de personnes mâaaont proposé dâaaêtre candidat à lâaaélection présidentielle. Jâaaai décidé dâaaaccepter que mon nom incarne, sur le bulletin de vote, la volonté commune de battre la droite et lâaaextrême droite et de redonner lâaaespoir dâaaune alternative à gauche. Jâaaai décidé dâaaaccepter pour que continue le combat pour le rassemblement de toutes les forces de la gauche de la transformation sociale, solidaire, écologiste, antiraciste et féministe. Nous ne nous résignons pas à la division actuelle de ces forces. Nous voulons être le trait dâaaunion entre toutes celles et tous ceux qui veulent que la vie change vraiment.


Je ne suis pas le candidat dâaaun parti. Je ne suis pas un professionnel de la politique. Ma candidature est celle dâaaun rassemblement de forces et de citoyens issus du mouvement social, du monde syndical, de courants politiques et des associations de lâaaimmigration qui aspirent à lâaaunité de cette gauche-là . Cette candidature est une candidature collective portée par de nombreuses voix.


Jâaaappelle aujourdâaahui les élus communistes écologistes alternatifs socialistes anti-libéraux à nous permettre, grâce à leurs parrainages de participer à la campagne officielle.


Nous voulons être les porte-voix des sans-voix, de ces millions de citoyennes et de citoyens qui souffrent de la précarisation sociale et des discriminations. Nous voulons leur dire que lâaaabstention ou le vote Le Pen conduisent tout droit à lâaaélection de Nicolas Sarkozy.


Monsieur Sarkozy est un homme dangereux pour notre pays. Sous couvert de promesses multiples son projet est dâaaaller encore plus loin dans la voie dâaaune logique économique qui favorise les plus forts et pénalise les plus faibles. Il est le candidat du MEDEF, du contrat précaire généralisé, du démantèlement progressif du code du travail et des services public, de la suppression de fait de lâaaimpôt sur les fortunes de lâaainsulte contre les jeunes des quartiers du mépris contre les agents des services publics. Câaaest lâaahomme de la dissolution de lâaaEtat social et de sa transformation en Etat policier et carcéral. Cet ami de Blair et de Bush nous prépare une République communautariste et atlantiste.


Nous voulons aussi défendre un projet et des solutions pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent que la vie change vraiment. Nous voulons dire quâaaune alternative est possible à celles et ceux qui ne croient plus à la gauche traditionnelle, qui se sont insurgés en votant massivement « non » au projet de traité constitutionnel européen, en se révoltant dans les quartiers populaires en rejetant le CPE.


Madame Royal incarne une gauche qui a renoncé. Face au social-libéralisme qui a conduit toute la gauche au désastre électoral en 2002, face au projet dâaaun parti socialiste autiste, qui manifeste un refus de rompre avec la logique économique libérale, nous voulons opposer une gauche de transformation sociale et, démocratique, une gauche antiraciste, féministe et écologique. Une vraie gauche.


Notre projet est le fruit dâaaune expérience et dâaaune réflexion menées par les militants et les acteurs du changement social. Il résulte dâaaun travail collectif sans équivalent qui a rassemblé toutes les composantes de la gauche antilibérale et qui a fait lâaaobjet de textes adoptés les 10 septembre et 15 octobre de lâaaan passé. Il nâaaest pas le résultat dâaaune approche technocratique qui vise à concilier les dures lois du profit avec un peu dâaaordre juste. Nous voulons que les citoyennes et les citoyens soient démocratiquement appelés à conduire et à contrôler la transformation sociale. Notre programme est un outil à la disposition des électeurs et des électrices pour quâaails se réapproprient lâaaexercice du pouvoir.


  • Premièrement, nous voulons lâaaélaboration dâaaun plan dâaaurgence sociale. La réduction massive du chômage et de la précarité est une priorité, ce qui suppose de développer des activités utiles créatrices dâaaemplois dâaaimposer une stricte réglementation des licenciements et dâaainstaurer un système de sécurisation professionnelle tout au long de la vie. La revalorisation des minima sociaux et des bas salaires doit être accompagnée dâaaune fiscalité fortement progressive pour les hauts revenus afin de limiter les inégalités indécentes de revenus. Câaaest lâaaexigence de nouvelles relations dans le travail et de nouveaux droits sociaux que nous voulons porter. Câaaest la nécessité de lutter contre la spéculation financière et de contrer la puissance de lâaaactionnariat.
  • Deuxièmement, nous voulons instaurer un nouveau modèle de développement. Câaaest à la redéfinition du type de croissance, de production, dâaaéchange et de consommation quâaail faut sâaaatteler. Il faut sâaaattaquer à la toute puissance des firmes transnationales et des marchés financiers car leur soif de profit et leur mépris de lâaahumanité mettent la planète en péril. La question du nucléaire comme celle des OGM doivent être soumises à un débat citoyen quâaail faut conduire et trancher démocratiquement, en toute transparence.
  • Troisièmement, nous voulons que les millions de personnes qui vivent dans les cités de banlieues dans les quartiers populaires - quelles que soient leurs origines et leurs croyances - ne soient plus considérés comme des sous-citoyens dans ce pays qui est le leur. Ils ont droit à la justice, à lâaaégalité et à la dignité. Il nâaaest pas acceptable que lâaaaccès aux droits fondamentaux, à la santé, à lâaaéducation, à lâaaemploi, au logement leur soit restreint, et que la seule réponse aux problèmes quâaails rencontrent soit celle de la répression policière et sécuritaire qui aboutit souvent, en toute impunité, à des violences voire des morts.
  • Quatrièmement, nous réaffirmons que tout être humain, parce que câaaest un être humain, doit être reconnu dans son humanité. Nous refusons quâaaon continue de priver un être humain de sa dignité en le privant de papiers.
  • Cinquièmement, la transformation démocratique et sociale exige dâaaen finir avec le régime de la Ve République. Câaaest la démocratie toute entière qui doit être vivifiée. Nous voulons une nouvelle République laïque, ouverte sur la société telle quâaaelle est, ouverte sur le monde, une démocratie politique, sociale et citoyenne qui élargisse le socle des droits fondamentaux, à commencer par les droits sociaux.
  • Sixièmement, dès 2007, dans la cohérence avec le « non » du 29 mai 2005, nous entendons que la France propose la refondation de la construction européenne sur des bases démocratiques et sociales. Nous demandons la fin des traités existants et nous proposerons un nouveau texte fondateur. Nous nâaaaccepterons pas que la nouvelle politique qui aurait été choisie par notre peuple soit interdite par les décisions européennes. La présidence francaise de lâaaUnion, au second semestre 2008, est lâaaoccasion de porter plus largement lâaaexigence dâaaun tel changement.
  • Septièmement, nous nous engageons à pratiquer lâaaéquité pour les départements et territoires dâaaoutre-mer et leur laisser le choix de lâaaautodétermination.
  • Huitièmement, nous voulons avec tous les peuples qui souffrent, combattre et faire reculer les politiques de libéralisation qui favorisent la guerre économique, lâaaexacerbation des concurrences les privatisations et les déréglementations. Nous contribuerons avec les pays du Sud à mettre fin à la capacité de nuisance des institutions (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce) qui renforcent les inégalités et provoquent des souffrances à lâaaorigine de guerres. Nous défendrons le droit à la souveraineté alimentaire et le libre accès pour tous aux biens communs de lâaahumanité dont lâaaeau.
  • Enfin, parce que les femmes assument de multiples responsabilités au travail, à la maison, vis-à -vis des enfants et des proches dépendants parce quâaaelles sont majoritaires parmi les chômeurs les précaires et les bas salaires nous voulons quâaaelles soient les premières bénéficiaires de lâaaamélioration de nombreux services publics de la priorité accordée à un service public de la petite enfance et des mesures contre le chômage et la précarité. Lâaaobjectif de lâaaégalité entre les femmes et les hommes doit être poursuivi dans toutes nos décisions Il est grand temps dâaaen faire une réalité.

Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition de mettre fin au dogme économique libéral.


Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition dâaaassumer une véritable transformation sociale.


Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition que nous nous rassemblions dans lâaaunité, pour faire avancer la gauche alternative, écologiste, antiraciste, féministe et solidaire.


José Bové , St Denis le 1er février 2007


http://www.unisavecbove.org/spip.phpiarticle1


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