jeudi 21 novembre 2024

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Conférence de presse à Paris

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COMMUNIQUE DE L'USTKE


Le 30 janvier 2008


Depuis trois mois un conflit social oppose l'USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités) à la direction de la société CARSUD (société de transports groupe Véolia) à Nouméa. Le conflit a démarré car le patron de CARSUD refuse toute discussion et toute négociation avec l'USTKE qui demande la réintégration d'un salarié, licencié pour « faute grave », accusé à tord de vol. Ce salarié était aussi le délégué STKE au sein de l'entreprise... Nous avons affaire à un patron borné, arrogant et provocateur, responsable du blocage et de la dégradation de la situation. Le piquet de grève, installé sur un terrain de la Province Sud, aux abords de l'entreprise, ne gênait en rien l'accès à celle-ci. La liberté de chacun de circuler et de travailler était respectée. Mais depuis le début, ce conflit est politique et le patron de CARSUD est un mercenaire au service de la Province Sud pour « casser du syndicaliste ». Il éructe, il gesticule, il ment... et pendant ce temps là il ne discute pas avec nous. Les dirigeants de la Province Sud ont envoyé un bulldozer pour dégager et détruire notre piquet de grève, sous prétexte que nous étions sur leur terrain. Nous avions demandé l'autorisation aux autorités coutumières dont dépend la terre. Nous avions fait le geste. Mais ces messieurs de la Province ne l'entendent pas de cette oreille là , ils n'ont qu'une approche administrative de la terre... Et comme si cela ne suffisait pas le Haut-Commissaire a envoyé les forces de l'ordre, ce jeudi 17 janvier 2008. Pendant plus de dix heures les affrontements furent d'une rare violence entre les policiers et les manifestants venus soutenir les grévistes. 50 camarades ont été arrêtés. A la fin de la journée, on comptait 20 blessés dont 5 graves à cause des tirs tendus de flashball et des centaines de grenades lacrymogènes. Parmi nos camarades arrêtés bon nombre ont été aussi passés à tabac au commissariat. Mardi 22 janvier, le tribunal correctionnel de Nouméa, siégeant en comparution immédiate, a prononcé le report du procès au 22 février, mais il a maintenu dix syndicalistes en prison jusqu'à au moins cette date. Depuis chaque jour, les hommes du GIPN (armés et cagoulés) viennent arrêtés des camarades à leurs domiciles avec la brutalité et la violence qu'ils affectionnent pour ce genre d'opération comme s'il s'agissait de mettre la main sur de dangereux terroristes ou de furieux forcenés... Ils en ont relâchés certains mais à ce jour, 15 syndicalistes sont en prison. Lundi 21 janvier, Veolia a envoyé, de Paris un émissaire pour ouvrir les négociations avec le syndicat, ce qui indique le peu de crédit à accorder à la direction locale de l'entreprise. Les négociations sont interrompues par les arrestations incessantes de nos camarades il n'y a pas de discussion possible. De plus cet émissaire a affirmé d'emblée son attachement à la France et son ralliement aux méthodes des autorités locales qui ont décidé clairement de casser l'USTKE.


L'USTKE réitère sa volonté de voir toutes les poursuites judiciaires abandonnées à l'encontre de ses militants et en appelle à la solidarité de tous pour que leur libération intervienne dans les meilleurs délais.


L'USTKE rappelle que toutes les intimidations les menaces et les arrestations ne sauront la faire fléchir dans le combat juste qu'elle mène à CARSUD et réaffirme que la seule issue à ce conflit passe par la signature d'un protocole d'accord.


La revendication de l'USTKE est désormais la création d'une régie autonome de transport dirigée et financée directement par la collectivité provinciale. L'USTKE demande l'instauration d'un service public au service du plus grand nombre, à des conditions tarifaires à la portée de tous et dans le cadre d'un réseau réorganisé géographiquement avec des moyens matériels et humains conséquents.


Nous appelons toutes les organisations politiques et syndicales toutes les associations et les individus solidaires à agir dans les entreprises du groupe Véolia et aussi auprès des élus et du ministère de l'Intérieur, du ministère des DOM-TOM, du Premier Ministre et du Président de la République pour que cessent ces méthodes répressives d'une justice coloniale francaise en Kanaky visant à criminaliser un mouvement social.


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