Pour exploiter au plus vite cette manne, la nature est allègrement
dégradée, bien loin des discours environnementalistes entendus en
France. L’usine d’Eramet, la SLN à Nouméa, rejette depuis des décennies
ses fumées toxiques dans l’atmosphère. Des engagements sont
régulièrement pris pour que cela cesse, mais les promesses faites
n’engagent que ceux qui y croient.
De même, l’usine du groupe brésilien Vale, récemment mise en service Ã
Goro rejette dans le lagon ses déchets chimiques à des concentrations
qui ne seraient pas tolérées en Europe. Sa mise en route à marche forcée
a même, dès le début, donné lieu à un « accident » : 5 000 litres au
moins d’acide sulfurique se sont répandus sur la côte, détruisant la
faune et la flore.
En signant le protocole de Kyoto, la France a exclu cette colonie de son
champ d’application pour pouvoir l’exploiter au maximum en polluant Ã
tour de bras. Elle veut tirer le maximum de profit à court terme sans se
soucier de l’état dans lequel elle laissera ce territoire une fois
l’indépendance acquise. D’ores et déjà , le taux d’émission de CO2 par
habitant est près du double de son niveau en métropole. Et, loin de
s’engager à le réduire, les industriels prévoient de le doubler dans les
dix ans.
Un syndicat qui a créé un parti politique, le Parti travailliste, pour
lier la lutte sociale au combat politique, qui pose le problème de
l’avenir du territoire et lutte contre le capitalisme sauvage, ne peut
que gêner. Aucune répression n’est trop forte pour l’abattre, la justice
coloniale est donc priée de se mettre au service des intérêts
économiques de la France.
En Polynésie, la France a pollué pour longtemps les atolls avec ses
essais nucléaires. Aujourd’hui, les troupes francaises sont rapatriées
sur la Calédonie puisqu’il n’y a plus rien à tirer des massifs
coralliens dégradés par les essais et le réchauffement climatique.
Les Kanaks ne veulent pas l’indépendance sur une terre polluée et
dénaturée. Les richesses encore présentes doivent être exploitées pour
que dans cent ans les populations puissent encore y vivre. C’est le
combat de l’USTKE et du Parti travailliste, le NPA le soutient.
Bernard Alleton
1. En métropole l’émission de tonnes équivalent carbone est de 7 par
habitant, il est de 13,7 en Calédonie, la prévision pour 2025 est à 36,8.