La Palestine est un Ãatat. Vive lâaaÃatat de Palestine !
lundi 15 novembre 2004, par Taieb Moalla, Nahla Chahal, Gérard JODAR
Dédié à Abou Ammar
Ãa Alger, le 15 novembre 1988, et dans le cadre du Conseil National Palestinien, lâaaOLP proclamait la création de lâaaEtat palestinien et reconnaissait les résolutions 181, 242 et 338 des Nations Unies. Aujourdâaahui, et même si cet Etat nâaaexiste pas sur le terrain (pas encore du moins), il est bel et bien vivant dans le coeur de millions dâaaêtres humains épris de liberté et de justice à travers le monde.
Ãa lâaaoccassion de la première Intifada, au cours de laquelle les Forces dâaaoccupation israéliennes exécutaient lâaaordre de "casser les os des enfants (palestiniens)", Cheick Imam Issa chantait ceci à Tunis en 1991 (lâaaauteur du poème sâaaappelle Farghali Ali) :
ÙÙaسطÙaÙa دÙaÙaØ©
ÙÙaسطÙaÙa دÙaÙaØ© بÙaاÙaا اÙaÙaÙØ§Ø Ø¨Ø¯Ùa اÙaØ´ÙaÙaد بÙaار اÙaسÙaØ§Ø ØªØ¹Ùaد اÙaÙaبات Ø¥ÙaÙa ØaEرضÙa تعÙaد اÙaغرÙaب Ø¥ÙaÙa دارÙa ترد اÙaتارÙaØ® Ø¥ÙaÙa ØaEÙaÙaÙa Ùعرض اÙaعرÙaبة Ùaا ÙaستباØ
(...)
ÙÙaسطÙaÙa Ùaا ÙaÙa ÙaرØÙa تÙaÙaÙa سÙaاÙa Ùa ØaEÙaØ´Ùaدة ÙaÙaصباØ
(...)
Une mauvaise traduction donnerait à peu près ceci :
La Palestine est un Ãatat Construit à travers la résistance, Du sang du martyr, du feu des armes Elle ramène les plantes à leur terre Lâaaétranger à son domicile Elle rend lâaaHistoire à son peuple, Lâaahonneur des arabes nâaaest pas à négocier
(...)
Voici la Palestine qui se relève Paix et chanson pour le matin
(...)
Aujourdâaahui, les Palestiniens qui ont accepté un compromis historique et reconnu le fait colonial israélien, sont confrontés à un terrorisme dâaaEtat qui prétend que : " du côté palestinien, il nâaay a pas de partenaire pour la paix".
Et si câaaétait exactement lâaainverse i
Taïeb Moalla Coalition Québec/Palestine 15-11-2004
ABOU AMMAR NâaaEST PLUS ! VIVE LA LUTTE DU PEUPLE PALESTINIEN
Les hommes historiques sont le fruit dâaaun long processus du croisement de tant de circonstances que leur présence à un moment donné reste une énigme entière. Yasser Arafat est de ceux-là . Le leader palestinien a conduit la lutte de son peuple dans des conditions inédites incomparables à tous les points de vue aux autres expériences de libération nationale. En premier lieu, la question palestinienne sâaaest trouvée liée à la âaaquestion juiveâa, ancestrale, mondiale et maintes fois tragique, où se mêlent à la politique, lâaaHistoire, la Religion et beaucoup de mythes. Elle est également intimement liée aux visées coloniales de lâaaEurope de la fin du 19ème siècle, à lâaaeffondrement de lâaaEmpire Ottoman et aux querelles ou entendements concernant le partage de la domination sur cette partie du monde. Câaaest dire sa complexité et sa spécificité. Dans ce contexte, le peuple palestinien a été confronté à deux grands exodes en 1948 et en 1967, et sâaaest retrouvé non seulement chassé de sa terre, dispersé aux quatre coins du monde dans des camps de réfugiés et dans des conditions misérables sous le joug de régimes arabes répressifs et instrumentalisant la cause palestinienne à des fins perverties mais aussi devant un refus obstiné de reconnaître lâaainjustice historique suprême qui lui a été faite. LâaaOLP, sous la direction de Abou Ammar, a dû confronter toutes ces donnes les gérer et les digérer pour en tirer des conditions permettant dâaaune part lâaaétablissement dâaaun cadre pour un mouvement de libération nationale et dâaaautre part le renversement de lâaahistoire : malgré la misère des réfugiés leur éparpillement, le déni matériel et intellectuel de la possibilité dâaaune Palestine, naissait avec lâaaOLP combattante, âaaseul et unique représentant du peuple palestinienâa une société palestinienne unie et lâaaentité politique qui lui correspondait. Câaaest un long cheminement, tissé de résistance et de confrontations de persévérances comme dâaaobstacles et dâaaéchecs mais aussi de changements sur la carte de la politique mondiale, qui a conduit à la recherche de compromis permettant dâaaentrevoir une issue politique négociée. Les accords dâaaOslo sont nés dans ce sillon. Il nâaay a que lâaaapproche simpliste qui se permet de juger le âaatexteâa et de lui trouver des lacunes et des torts - évidents - sans en percevoir le sens et la dynamique. Les accords dâaaOslo ont ramené la question palestinienne en Palestine ! Des personnes physiques (par dizaines de milliers), les leaders de cette lutte, et surtout son déroulement et la concrétisation mondiale, officielle, reconnue par tous ( y compris par Israël ) de lâaaexistence dâaaune entité palestinienne. Câaaest, depuis 1948, le premier âaaretourâa. Il est humain et politique.
Oslo est un moment unique et exceptionnel dans le parcours dâaaIsraël, classe politique et société confondues que la première Intifada héroïque a mis sous le choc. Le parcours dâaaIsraël relève dâaaun colonialisme particulier, construit sur le déni de la Palestine et sur lâaaexpansion et la domination. Lâaaarrivée dâaaAriel Sharon au pouvoir annonce la liquidation de ce moment exceptionnel. Plébiscité et largement et durablement soutenu, ce dernier considère Oslo comme une âaaerreur historiqueâa et dit venir âaaterminer 1948âa. Il le fait à une cadence rapide et avec une détermination meurtrière, détruisant tout ce qui symbolise la Palestine. Sa haine contre Yasser Arafat découle de cette source. Il a eu les mains libres pour accomplir sa besogne, concordant avec la domination de la version la plus guerrière, la plus agressive du néolibéralisme triomphant, celle de lâaaadministration Bush et de sa guerre permanente et totale, la ressemblance entre les arguments et les méthodes employés en Palestine et en Iraq occupé est éloquente à ce égard.
Yasser Arafat a conquis sa carrure dâaahomme historique à travers tout cela. En se battant farouchement pour mettre du côté du âaapeuple palestinienâa ( ainsi naissant des cendres de lâaaimage du âaapauvre réfugiéâa) le droit international et lâaaévidence dâaaune cause juste. Il fallait à la fois énormément de courage, de lucidité, de solidité et dâaaentêtement, de finesse et de souplesse... câaaest ca le génie de Abou Ammar ! Le génie de construire, avec la révolution, un Ãatat. Cet Ãatat était concrétisé, bien avant Oslo, avant la âaaterreâa, par lâaaOLP, et ce sur la scène politique internationale comme quotidiennement, dans les mille détails de la vie des palestiniens. Cette construction était une urgence vitale dans le contexte spécifique de la question palestinienne. Il y a eu certainement des manquements des erreurs une permissivité qui a laissé sâaainstaller de la corruption, des querelles dâaaintérêts des solutions à la va-vite y compris parfois répressives... Il ne sâaaagit pas de les nier, encore moins de les justifier ou de minimiser leurs conséquences. Mais il serait aveuglant de les laisser camoufler le parcours qui a duré et qui dure encore, depuis ce premier jour de 1965 et lâaaannonce publique du Fatah (en gestation depuis bien des années), jusquâaaà lâaaémotion immense quâaaa soulevée la disparition de Yasser Arafat.
Câaaest une époque qui sâaaen va...
Le peuple palestinien, ainsi privé de son leader, continuera la lutte en intégrant cette nouvelle donne qui vient sâaaajouter à lâaaextrême difficulté des conditions auxquelles il est confronté.
- il est totalement légitime dâaaaccuser le gouvernement israélien de lâaaassassinat de Yasser Arafat. Avec ou sans empoisonnement, les conditions de séquestration durant trois ans du leader palestinien à Mouqataâaaa suffiraient pour causer la mort. Câaaétait une issue préméditée et dâaaailleurs publiquement annoncée par les dirigeant israéliens. Les Internationaux qui ont passé un mois aux côtés de Yasser Arafat, en avril 2002, lors de lâaaoffensive de la réoccupation militaire de la Cisjordanie, peuvent lâaaattester, ainsi que tous ceux et celles qui ont continuer à lui rendre visite, les délégations officielles les missions civiles...
- lâaahommage qui est rendu à Yasser Arafat ne relève nullement de lâaaidôlatrie ou du culte de personnes mais de la signification de ce quâaail représente dans un contexte précis de déni et dâaaémiettement. Il concrétise un symbole, un repère, et aussi une confiance Ãa combien de fois mise à lâaaépreuve.
- Et câaaest pour ces mêmes raisons quâaail est stupide de sâaaadonner au jeu de âaaqui sera son successeurâa. Les hommes historiques ne naissent pas par décret. Désormais une direction collégiale sâaaimpose, dont le soucis majeur sera de préserver les acquis du parcours et de continuer à mener la longue lutte qui attend encore le peuple palestinien. -Pour sâaainstaller et pour se prévaloir de lâaaindispensable légitimité aux yeux des palestiniens et du monde entier, cette direction se dirige vers lâaaorganisation dâaaélections générales. La situation créée par lâaaagression israélienne permanente et sans mesure en Palestine fait que ces élections ne pourront se dérouler que prises en charge internationalement, une prise en charge qui devrait être totale et sâaaexprimer sur tous les niveaux, du politique au pratique. Câaaest un combat quâaail sâaaagit dâaaajouter à nos agendas sur la Palestine, au même titre que celui de lâaaexigence dâaaune force de protection internationale pour le peuple palestinien, menacé dans son existence-même et pas uniquement via la destruction systématique de ses institutions politiques et civiles au même titre que les campagnes pour le démantèlement du âaamurâa, pour des sanctions à lâaaencontre dâaaIsraël tant que sa politique bafoue le droit international... Il peut même être chronologiquement plus urgent.
Les membres des 97 ème, 98 ème et 99 ème missions civiles pour la protection du peuple palestinien, actuellement présents en Palestine pour la cueillette des olives ont participé le vendredi 12 novembre aux obsèques du leader palestinien à Ramallah. Ils et elles ont vécu ce moment inégalable, où le peuple palestinien, assassiné, affamé, emprisonné, retenu sur les checks-points et derrière le mur ... est sorti accueillir son leader. Ils et elles ont vu ce que voulait dire la phrase favorite de Yasser Arafat : âaaChaab el jabbarineâa, un peuple de géants un grand peuple. ... Nâaaempêche que notre tristesse est immense !
le 13 novembre 2004
Nahla Chahal coordinatrice de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP)
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LâaaUSTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités)
Nouméa, le 12 Novembre 2004. LâaaUSTKE, au nom de tous les travailleurs progressistes de Kanaky et à lâaaunisson de tous les peuples qui luttent pour leur liberté dans cette partie du monde, salue la mémoire du camarade Yasser Arafat, figure emblématique de la cause palestinienne.
Câaaest avec une profonde tristesse que nous avons appris la mort du vieux feddayin qui aura incarné durant près dâaaun demi-siècle lâaaespoir dâaaune Palestine libre et donné une crédibilité internationale au projet dâaaun Etat palestinien indépendant, longtemps considéré comme un terroriste par la communauté internationale avant dâaaêtre reconnu comme un incontournable artisan de la paix au Proche-Orient, reconnaissance internationale consacrée par lâaaobtention du prix Nobel de la paix en 1994 aux côtés dâaaYitzhak Rabin et Shimon Peres.
Au plus fort des bombardements de lâaaaviation israélienne sur Beyrouth en 1982, interviewé par une équipe de la télévision suédoise dans son bunker où il était retranché et alors quâaaon entendait en direct le fracas assourdissant des bombes qui tombaient tout autour, Yasser Arafat, coiffé de son légendaire keffieh et avec pour seule protection ce sourire si radieux quâaaon lui connaissait, déclarait "ressentir en ce moment comme un parfum de paradis". Quoiquâaaon puisse penser de certains de ses choix politiques et des oppositions quâaail aura pu susciter au sein même de la résistance palestinienne, nous garderons de Yasser Arafat le souvenir dâaaun dirigeant courageux qui aura toujours su donner une image digne de son peuple et de la Palestine, y compris sous la pire adversité. Avec Abou Amar, câaaest un peu du souffle de lâaaIntifada, un peu de lâaaâme de cette Palestine héroïque qui sâaaen va.
Aux travailleurs et syndicalistes palestiniens au peuple palestinien qui pleure aujourdâaahui son leader historique qui lâaaaura guidé durant ces décennies dâaaépreuves et de souffrances sur les chemins de lâaaexil comme sous lâaaéteignoir de la colonisation israélienne, nous voulons exprimer notre solidarité et notre amitié. Aujourdâaahui comme hier, et plus encore demain, nous serons aux côtés de la Palestine en lutte.
PALESTINE VAINCRA !
Pour le Bureau Confédéral de lâaaUSTKE, le Président, Gérard JODAR.