jeudi 28 mars 2024

B B.C

Discours de M.P Goyetche lors du 1er mai 2012 au siège du syndicat (VDT)

Avec humilité et respect, je prends la parole devant vous. Tout d'abord merci.

Merci aux autorités coutumières

Aux responsables institutionnels,  Aux élus,aux différentes personnalités,  Au Collège Honoraire, Aux adhérents, aux militants Aux sympathisants du Nord, des Iles,  du Sud, aux jeunes et à tous ceux qui ont répondu à l'invitation du syndicat pour partager cette grande fête des travailleurs.

Notre organisation syndicale depuis sa création en 1981 n'a jamais failli à son devoir de mémoire et l'USTKE a toujours débuté cette période par son traditionnnel déflié dans les rues de Nouméa à l'occasion de cette grand journée internationale des travailleurs.

Si le 1er mai 2011 avait une résonnance particulière avec l'appel à la mobilisation du Collectif pour un drapeau du pays Kanak. Ce 1er mai 2012 pour nous c'est aussi un symbole de perséverance de détermination, d'engagement sincère du syndicat auprès des travailleurs de notre pays 30 ans après. Ce 1er mai aura aussi un parfum éléctoral dans l'air avec en ligne de mire le 2ème tour de l'élection présidentielle française le 6 mai prochain.

Dans sa relation de solidarité avec le mouvement ouvrier  français et devant la montée des injustices, des inégalités sociales et de la progression du chômage qui frappent les travailleurs, l’USTKE , organisation syndicale progressiste engagée pour l’émancipation et l’accès de notre pays à sa pleine souveraineté, en appelle à la responsabilité des travailleurs de Kanaky, à faire le choix du bulletin de vote qui doit sortir l’actuel locataire de l’Elysée, Nicolas Sarkozy.

En Kanaky, le 1er mai c’est toujours l’occasion de réaffirmer les revendications fondamentales autour desquelles l’USTKE articule son combat au quotidien pour l’intérêt général et celui des travailleurs. Et pour nous, la redistribution  le partage de la richesse produite dans le pays  au travers  d une politique des revenus est aujourd’hui une priorité essentielle  et vitale pour le bien etre des salaries. L’USTKE  et  les partenaires sociaux et le gouvernement du pays  sont résolument engagés pour trouver les bonnes réponses qui doivent générer de la justice sociale POUR UNE  meilleure COHESION SOCIALE. Le monde economique ne peut se developper sans harmonie sociale.

L’augmentation du SMG (salaire minimum garanti) de 15 % sur 3 ans -2010/2012- a constitué un premier pas qui a permis de porter de 120.000 frs à 150.000 frs brut le salaire de base. Mais c’est insuffisant au regard des besoins vitaux des familles pour qui, le logement, le transport et  certains produits alimentaires sont devenus des soucis quotidiens et permanents faute de revenus décents. C’est dans ces familles qu’on y trouve une grande partie du quart de notre population vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Est-ce normal pour un pays dont le produit intérieur brut (PIB) par habitant est  de  3.110.000 CFP, se situant dans le groupe des nations aux revenus les plus élevés ? Dans notre région du pacifique, elle devance même la Nouvelle Zélande .. C’est dire comment les richesses et les gros revenus générés en Kanaky sont concentrés et détenus par une minorité au détriment d’une majorité. La vie chère fait partie d’un des thèmes majeurs de nos revendications. Le gouvernement a pris la mesure de la problématique économique et sociale. Il s’attache aujourd’hui avec les partenaires sociaux, dans la commission spéciale au congrès pour l’élaboration des accords économiques et sociaux. Un des thèmes abordés dans cette commission, c’est le transport qui est en lien direct avec le travail et qui impacte forcément sur les revenus des familles. Il y a aussi les factures énergétiques en eau  et en électricité qui constituent des postes des charges tres lourdes pour les menages. Le logement, la protection sociale, les assurances,  les comportements des banques et leurs frais excessifs. Le panier de la ménagère par le contrôle des marges. La venue de l'Autorité de la concurrence fera son rapport et proposera  des recommandations au gouvernement afin de permettre d'insufler une politique qui visera à faire baisser certains coûts. Aborder la vie chère - sans évoquer l’emploi, la formation et le rééquilibrage - était pour nous des  problématiques  réelles qu’il fallait impérativement prendre en compte. Sur l'emploi local, la mise en œuvre des dispositions de la loi du pays relative à la protection et à la promotion de l’emploi local nous amène obligatoirement à la maitrise, à la connaissance de tous les paramètres de cette loi. Cette loi est aujourd hui pour nous une grande victoire car elle est l'aboutissement d'une vielle revendication. Elle est encore perfectible et elle devra évoluer pour protéger et promouvoir d'avantage les populations locales Dans une évolution prévisible du marché du travail en fonction des besoins conjoncturels à court moyen ou long terme, il est impératif de disposer des éléments de "Gestion Prévisionnel des Emplois et des Compétences" (GEPC). Il faut exiger cette GEPC dans vos entreprises, c est comme cela que l'on pourra anticiper sur la formation, la VAE, la montée en compétences des travailleurs.

La mise place d'une loi de pays  sur le " Fond Assurance Formation"  aura un objectif majeur. C'est celui du réequilibrage, il servira à la promotion des salariés dans les entreprises, à la mise en œuvre des dispositions du nouveau contrat de travail et également à rendre à travers les formations dans nos entreprises plus compétitives. Aujourd hui il faut prendre en compte les publics les plus éloignés de l'emploi et le dispositif qui a été réfléchi en concertation avec les partenaires sociaux devra apporter des reponses à travers l'insertion sociale par le travail. Nous voulons à ce titre un veritable plan pour l'emploi pour les générations futures. Le réequilibrage : le constat fait au niveau du bilan de l’ADN met en exergue l’insuffisance des cadres kanak tant dans les secteurs publics que privé et qu’il est aujourd’hui plus qu’urgent de donner les solutions et les réponses adaptées. Et pour cela, une réelle volonté politique tant de l’Etat que des institutions locales doit être clairement affichée et soutenue.

PROTEGER L’EMPLOI LOCAL MIEUX CONTROLER LES FLUX MIGRATOIRES FAVORISER  LE  REEQUILIBRAGE C'EST GARANTIR L’AVENIR DE NOS ENFANTS !!!! VIVE LA KANAKY VIVE L'USTKE VIVE LES TRAVAILLEURS

Discours intégral prononcé par M.P Goyetche, présidente de l'USTKE, à la tribune après la traditionnelle marche du 1er mai dans les rues de Nouméa.

Discours du 1er mai 2012 à Nouméa.



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