- L'USTKE ne participera pas à la conférence économique et sociale organisée à Paris le mercredi 9 octobre par le gouvernement local présidé par Thierry Santa. Une séquence économique et sociale organisée à la veille du Comité des Signataires.
- En conséquence, le Bureau confédéral de l'USTKE a adressé ce jour un courrier au président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en répondant défavorablement à cette invitation.
- Ci-dessous l'intégralité du courrier.
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- Monsieur le Président,
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- Votre courrier daté du 28 septembre 2019 invitant notre organisation syndicale, l’USTKE, à participer à une conférence économique et sociale à Paris le 9 octobre prochain, a retenu toute notre attention.
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- A cet égard, le Bureau confédéral de l’USTKE dans sa séance du jeudi 3 octobre 2019, a examiné la proposition et a pris la décision de ne pas se rendre à cette conférence pour les raisons suivantes :
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- 1. les thématiques tournant autour du périmètre économique et social proposées à la discussion à Paris, relèvent de compétences transférées à la Nouvelle Calédonie et de ce fait, on ne saisit pas très bien l’intérêt de tenir une telle conférence à l’extérieur,
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- 2. l’USTKE ne tient pas à être instrumentalisée dans une telle démarche et invite le Gouvernement du Pays à prendre ses responsabilités en organisant localement une Conférence sociale et économique portant sur les sujets majeurs tels que :
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- - L’accès des Kanak diplômés aux responsabilités dans le secteur privé et dans le secteur public, c’est la problématique du Rééquilibrage qu’il faut revisiter en profondeur.
- - Une politique de revalorisation des bas salaires et la lutte contre la vie chère deviennent des priorités à traiter dans les meilleurs délais, compte tenu de la paupérisation d’une partie importante de la population qui s’installe dans la pauvreté.
- - Un véritable Plan Marshall pour la Jeunesse de notre Pays en complète déshérence et abandonnée à elle-même faute de politiques publiques en adéquation avec la gravité de la situation.
- - Il faut interroger l’Etat sur sa réelle volonté de former des cadres locaux pour l’exercice des compétences régaliennes dans les domaines de la Justice, de la Police nationale et de la Gendarmerie, de la Monnaie et de la diplomatie. Le constat est le suivant : les choses se font mais à petite dose homéopathique afin que l’Etat ait toujours la main sur ces secteurs essentiels dans la gestion de la souveraineté d’un Pays.
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- Le format de réunion existe aujourd’hui à travers la Conférence sociale annuelle entre le Gouvernement de la NC et les partenaires sociaux sur la base d’un Agenda social partagé.
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- L’USTKE propose d’élargir cette configuration aux partis politiques du Pays et au représentant de l’Etat en Nouvelle-Calédonie, c’est à dire le Haut-commissaire ou son représentant.
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- Cette proposition aura le mérite de démontrer que les acteurs politiques et sociaux peuvent discuter sur place pour trouver les solutions basées sur la justice sociale et la solidarité qui conviennent à la construction d’un Pays en voie d'émancipation.
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- Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président du Gouvernement, l’expression de notre haute considération.
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- Pour le Bureau confédéral de l’USTKE
- Le Président
- André FOREST
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Ci-dessous, le courrier de l'invitation du président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Thierry Santa, qui s'est adressé au président de l'USTKE, André Forest, pour participer à cette conférence économique et sociale qui se tiendra dans deux jours à Paris.