Ces condamnations sont prononcées dans le contexte de la crise économique mondiale. Lesgrèves dans les colonies font l’objet d’une répression de plus en plus féroce. Aux Antilles, la Réunion, en Nouvelle-Calédonie, les luttes syndicales et contre l’oppression coloniale rencontrent répression et violence. En métropole aussi les attaques se multiplient contre les travailleurs, les immigrés et les jeunes, surtout ceux issus de l’immigration, ainsi que contre les nationalistes basques et corses. Ce qu’il faut, c’est une riposte du mouvement ouvrier, organisé indépendamment des forces bourgeoises, sans aucune illusion qu’un gouvernement capitaliste « de gauche » serait mieux disposé vis- -vis de leurs luttes. La répression coloniale est caractéristique des gouvernements de front populaire tout autant que de la droite – du gouvernement Guy Mollet pendant la guerre d’Algérie celui de Mitterrand qui en 1985 a fait assassiner le dirigeant indépendantiste kanak Eloi Machoro. Sans oublier la répression antisyndicale, et notamment l’emprisonnement de dirigeants de l’UGTG en Guadeloupe, sous le gouvernement Jospin-Buffet. Cette répression fut le précurseur des attaques actuelles contre l’UGTG en Guadeloupe, contre l’USTKE et d’autres syndicalistes.
Les peines contre Jodar et ses camarades montrent que la bourgeoisie cherche sévir contre la classe ouvrière et contre quiconque ose critiquer la « République française, une et indivisible ».L’USTKE et Jodar en particulier sont depuis longtemps poursuivis et réprimés par l’Etat français. Déj il y a un an, le CDDS protestait contre la condamnation de Jodar un an de prison pour « provocation directe attroupement armé » et la condamnation de 22 autres militants (voir la déclaration du 25 avril 2008, « Liberté pour Gérard Jodar et les militants de l’USTKE ! »). Le message que veut faire passer l’Etat bourgeois avec cette persécution, c’est qu’il écrasera par la force toute tentative des travailleurs, en Nouvelle-Calédonie ou en France, de se défendre contre les licenciements et contre la remise en cause de leurs acquis par l’Etat et les patrons. Mais le mouvement ouvrier, et en particulier les syndicats en métropole, a la puissance sociale qu’il faut pour riposter en touchant la bourgeoisie où ça fait mal – le portefeuille, car c’est lui qui produit les profits qu’accaparent les capitalistes. Il doit mobiliser cette puissance pour prendre la défense des militants de l’USTKE. Une attaque contre un est une attaque contre tous, c’est toute la classe ouvrière qui est visée.
Nous sommes en faveur de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie et nous exigeons le retrait immédiat de toutes les troupes françaises de Nouvelle-Calédonie et du Pacifique. Le but de ces attaques, c’est que l’impérialisme français maintienne le contrôle du nickel de Nouvelle-Calédonie. L’émancipation du peuple kanak, et une entente harmonieuse entre Kanaks, Calédoniens et Océaniens ne pourront être gagnées qu’en liant les luttes des prolétariats de la région, néo-zélandais, australien et japonais. Cette perspective d’instaurer le socialisme dans tout le Pacifique, c’est celle du programme internationaliste, trotskyste.
Liberté pour les militants de l’USTKE condamnés !