Hier encore une manifestation pacifique, s’est vue violemment réprimée par des forces de l’ordre spécialement envoyées ici pour empêcher toute liberté d’expression. Un élu, membre du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et des élus municipaux, ces titres représentants du peuple, des responsables syndicaux, des responsables d’associations ont été réprimés sans ménagement par les forces de l’ordre, malgré une absence totale de provocation, l’occasion de la visite de la Secrétaire d’Etat.
Les Kanaks sont-ils des citoyens de seconde zone ? Leurs représentants élus n’ont-ils pas les mêmes droits et les mêmes prérogatives que leurs homologues métropolitains ?
Mêmes nos amis guadeloupéens lors de la grève générale qui a paralysé leur pays pendant plusieurs semaines n’ont pas fait l’objet d’une telle répression ! Madame Penchart entend-elle appliquer en Kanaky, des méthodes qu’elle se garderait bien d’appliquer chez elle ?
Faut il repeindre les murs en rose chaque fois qu’un représentant de la République se déplace, comme cela se faisait au temps de Catherine de Russie, avant qu’elle ne passe pour lui donner l’illusion que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Quelles seraient les réactions au niveau de la presse française, si l’un de ses journalistes se faisait violemment molester par les forces de l’ordre et chargé par les gardes mobiles comme l’a été hier un reporter kanak alors qu’il ne faisait que son travail.
Que cherche l’Etat au travers de ces méthodes barbares ? Veut-il par cette radicalisation extrême, provoquer des troubles qui lui permettrait de remettre en cause, l’évolution du statut de notre pays vers l’indépendance, ce qui est supporté par l’extrême droite de notre pays ?
La Kanaky a payé le lourd tribut du sang pour permettre nos futures générations de vivre dans un pays libre et où les droits de tous sont reconnus part égale, et dans la dignité retrouvée.
Faudra-t-il refuser de nous asseoir la table de nos bourreaux et de nos tortionnaires, tant que l’Etat ne reviendra pas une logique d’égalité de traitement et de respect des engagements pris ?
La France : Pays des droits de l’homme et du citoyen ?
Nouméa, le 30 juillet 2009
Le Collectif pour la défense des droits et libertés et pour la libération des syndicalistes emprisonnés