samedi 12 octobre 2024

I International

Exhibition du trophée colonial du 14 juillet 2011

Le 14 juillet, une trentaine de jeunes stagiaires Guadeloupéens du Service Militaire Adapté défilaient sur les Champs Elysées. En 50 ans, cette structure propre aux dernières colonies françaises aura « formé » des milliers de jeunes en échec scolaire. En se vantant par ailleurs d’un taux d’insertion de l’ordre de 85%, dans un pays où le chômage touche 6 jeunes sur 10. Mais alors, pourquoi un tel dispositif n’est-il pas reproduit en « Métropole » s’il présente de tels résultats positifs ? Pourquoi ne pas installer des SMA aux quatre coins de la France  « hexagonale » et ainsi endiguer le chômage des jeunes ? Ce dispositif serait tellement bénéfique que Nicolas SARKOZY - lors des fameux états généraux – avait prévu de doubler les effectifs de ces stagiaires, passant ainsi de 3000 à 6000. Et pendant ce temps, l’AFPA Guadeloupe aura été liquidé. Le fameux centre régional devant la remplacer (CRFP) n’en finissant pas de rater son ouverture.

Plus fort encore, une vingtaine de jeunes enfants, des « timoun » habillés en doudou, kon antan lakoloni, ayant au plus 12 ou 13 ans étaient au beau milieu des soldats. Mais que venaient faire des jeunes enfants dans un défilé militaire, entourés de soldats, forces spéciales, légionnaires et autres  parachutistes spécialisés pour dispenser la mort ?! Cette démonstration n’est pas sans nous rappeler ces groupes de jeunes enfants qui chantent et dansent pour des dictateurs sous d’autres cieux. Il n’y a pas si longtemps, sonjé jan yo fè fanmi annou chanté Maréchal nous voilà !

Au-delà du fait qu’un certain nombre de jeunes puissent être formés au SMA, il convient de s’arrêter sur les véritables raisons de l’existence même de cette structure chez nous et la présence de ces jeunes stagiaires et jeunes enfants Guadeloupéens le 14 juillet à Paris. Il s’agit pou YO :   - D’exhiber la grandeur et l’immensité de l’empire colonial français en affichant à la face du monde tel un trophée, et tout particulièrement aux Français, les résultats obtenus par « cette mission civilisatrice » qu’un pouvoir quasi divin aurait donné à la France afin d’éduquer les sauvages, cultiver les indigènes et en faire des hommes.

- De perpétuer l’idée selon laquelle les jeunes « ultramarins » seraient de niveau et de compétences inférieurs aux jeunes français, d’où la nécessité du SMA (Nous avons les plus forts taux d’échec scolaire) légitimant ainsi le maintien d’un système scolaire inadapté dans notre pays.

- De bien ancrer dans la tête de nos jeunes, granbonnè, qu’ils n’existent et ne doivent leur salut que grâce à la générosité de la mère patrie, otrèman ou pa moun.

- De poursuivre l’opération de séduction (2011, année des outre mers) en direction de la diaspora des colonisés, véritable réserve de voix pour les prochaines présidentielles.

Alors, aucun doute, nous sommes bien dans le droit fil de la loi du 23 février 2005 reconnaissant les bienfaits de la colonisation, de la domination et de l’asservissement des peuples.

Après, il ne leur restera qu’une chose à faire : nous inviter à accomplir « notre fameux devoir de citoyen » en allant « émarger » notre carte, perpétuant ainsi l’illusion d’avoir une quelconque prise sur notre vie, sur notre devenir. E pannansitan, la société Guadeloupéenne poursuit sa lente agonie.

NON, nou péké lésé YO tchouyé péyi la é Pèp Gwadloup !

 

Ansanm ansanm, annou kontinyé déchouké pwofitasyon. Gwadloupéyen doubout ! Gwadloup sé tan nou, a pa ta yo !   LKP-Lapwent-17 jwiyé 2011                                                                                                      



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