jeudi 21 novembre 2024

E Espace de parole

Moment de partage à N'Dé

La journée de la femme s'est déroulée à la tribu de N'Dé hier. Après la tribu de Saint-Louis en 2011, les femmes se sont rendues en bord de mer à Nennedée. Entre temps de réflexion et de partage, « la décolonisation » était au cœur des débats.

A l'initiative de la commission chargée des femmes de l'USTKE et de la condition féminine du Parti Travailliste, ces deux structures chapeautées par Henriette Streeter ont invité des femmes de l'église évangélique et les femmes issues des tribus de Païta. Venues nombreuses à cette rencontre, une occasion pour elles d'échanger, de chanter ensemble, de faire quelques pas de danse, de partager un repas...

Réflexions L'après-midi a été consacré aux reflexions sur le thème de «  La décolonisation et décoloniser  l'esprit » . Le premier sujet a été traité par Sylvain Pabouty, élu à la province Sud et au Congrès (FLNKS). « La décolonisation, on entend par là l'indépendance et la souveraineté », a-t-il lancé au public essentiellement féminin avant d'évoquer plus longuement l'impact des élus indépendantistes du Sud depuis 2009. Le deuxième thème « décoloniser l'esprit », évoqué par Jean-Claude Tutugoro, secrétaire général de la Fédération Enseignement /STKE, est revenu sur le processus par lequel un pays devient indépendant, en insistant notamment sur les problématiques liées à une civilisation en opposition à une société disposant d'une culture. « Une civilisation se perdure si ses règles sont fixées dans le temps contrairement à une culture qui peut se perdre avec le temps », a énoncé Jean-Claude Tutugoro qui par certaines réflexions dogmatiques il a donné une autre approche du thème cité plus haut. Ces deux  sujets de réflexions n'ont pas particulièrement abordé le rôle de la femme dans la société calédonienne. A l'exemple de Bertine, frustrée et déçue par les interventions. Elle s'attendait davantage à des ateliers évoquant la condition féminine.

Partage Après ces deux interventions, certaines ont livré leurs témoignages. Laura, avec tendresse et humour, a rappelé la réalité de la condition féminine. « Une maman doit être fière de ce qu'elle est », a-t-elle souligné. Une mamam originaire de Tahiti, a interpellé les gens d'Ouvéa sur la richesse de leur île. « Vous n'avez pas de nickel mais vous marchez sur l'or blanc » en parlant des nombreux coquillages qui jonchent les plages qui pourraient leur procurer un peu d'argent. Une mère native de Poindimié mais qui vit à La Tamoa, a souligné  l'importance de parler sa langue maternelle et de revenir à la cuisine locale. « J'ai remarqué que nos enfants aiment aller au Mac Do..mais ils n'aiment plus manger des maniocs, des taros », s'est-elle inquiétée. « Des mots, des témoignages, des paroles ont été échangés...est-ce là le sens du partage », a soufflé une maman dans l'assistance.

Symbole Avant la tombée de la nuit, une coutume d'au-revoir a été remise à la délégation. Lié au symbole de la femme, deux jeunes pousses de cocotier ont été plantées par des mains soigneuses... Rendez-vous l'année prochaine à la même date, dans un autre lieu chargé d'émotion.

 



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