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Les militants de gauche sont venus en masse hier soir la Bourse du travail Paris pour soutenir les syndicalistes calédoniens de lâUSTKE. Hier matin 23 dâentre eux ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Nouméa des peines de prison allant de 6 mois 1 ans avec, pour certains, de la prison ferme. Quant au président, Gérard Jodar, il a écopé de douze mois de prison dont six mois ferme. Ces condamnations font suite douze heures dâaffrontements qui avaient opposé Nouméa le 17 janvier dernier, les forces de lâordre aux adhérents de lâUSTKE, dans le cadre dâun long conflit la société de transport urbain, Carsud, filiale de Véolia. Manifestations lors desquelles Gérard Jodar nâétait pas présent.
Entre la diffusion sur grand écran de petits films amateurs sur les affrontements du 17 janvier et la mobilisation des militants contre la répression, se sont succédés la tribune des syndicalistes et des politiques, assurant leur plein soutien. Jacky Foureau de la CGT a, dans un premier temps, exposé lâhistoire du syndicalisme radical sur le Caillou et expliqué ensuite quelle était sa ligne. Le syndicaliste a également évoqué la situation actuelle : « Avec lâélection de Nicolas Sarkozy, la droite coloniale a été très décomplexée et la répression sâabat. Et elle nâest pas nouvelle (...) La violence a toujours été du côté du pouvoir colonial et du patronat local ».
Plus tard Raphaël Mapou du Rheebu Nuu a longuement rappelé les enjeux économiques, sociaux et syndicaux du pays : « Combat autochtone et combat syndical, il sâagit dâabord de former les nouvelles générations car les partis politiques traditionnels nâont pas eu ce souci de former et de lâimpliquer sur un combat, une pratique militante de tous les jours. » Il a aussi expliqué au public lâimportance du nickel sur le territoire et comment le précieux minerai se trouvait au centre dâintérêts divergents.
Dans un discours bref et concis, Olivier Besancenot le porte parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a déclaré : « Les camarades de Kanaky ont besoin de cette solidarité quâon avait pu faire entendre il y a pas mal dâannées (...) Dès quâon touche aux intérêts de la mondialisation, ce quâont fait les camarades de lâUSTKE, et bien ça réprime et ça réprime dur (...) Tout le symbole de la journée dâhier où la classe politique lâunisson, avec monsieur Sarkozy en tête, sâest rassemblée pour célébrer la mémoire dâAimé Césaire. Et le même jour on a cette peine inacceptable, révoltante, avec des peines de prison ferme. LâEtat colonial sévit et sévit dur. »
Ce fut ensuite au tour dâAlain Mosconi, secrétaire national pour la section « Marins » du Syndicat des travailleurs corses (STC), de prendre la parole pour expliquer : « La diversité, la diversité culturelle, la diversité ethnique, câest autant de richesses qui appartiennent lâUniversel, qui appartiennent lâHumanité. » Comparant la situation de la Kanaky et celle de la Corse, il a évoqué les liens unissant les deux îles.
« Câest eux et nous, au-del de nos pigmentations respectives, dans un même combat. Hier, ils peuvent en témoigner, aujourdâhui, de par ma présence, et demain, tant que nos peuples nâauront pas reconquis le droit vivre libres sur leur terre, définir eux-mêmes un schéma économique et social en tenant compte de leur culture, de leur environnement, de leur démographie et bien nous serons contraints de nous inscrire dans un schéma de résistance pour que nos enfants nâaient pas le faire notre place ! ».
Après des applaudissements nourris, ce fut José Bové de monter la tribune. Ce dernier, qui avait soutenu le syndicat lors de la campagne présidentielle de 2007, a déploré la « justice deux vitesses » en Nouvelle-Calédonie puis a dénoncé le non respect des accords Oudinot par la droite locale. « LâUSTKE sont les seuls fidèles la parole qui a été donnée. Il y a eu un accord, une négociation, lâEtat français ne le respecte pas mais la droite colonialiste Nouméa le respecte encore moins ! (...) La solidarité en Kanaky sâorganise au del des différentes branches et partir de l , les gens sont forts parce quâils peuvent aller jusquâau bout. Câest ça le message de lâUSTKE ! ».
Corinne Perron, représentante du syndicat en France, a conclut la rencontre en remerciant les intervenants pour cette mobilisation et en appelant de nouvelles actions le 7 mai face lâentrée de lâAssemblée générale des actionnaires de VEOLIA la Grande Arche de la Défense pour "exiger des négociations et lâarrêt des poursuites contre les syndicalistes".
Timothy Mirthil
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