mardi 3 décembre 2024

A Actualité syndicale

La section STKE d’Air Calédonie demande la réintégration d’une jeune pilote Kanak

La section STKE d’Air Calédonie demande la réintégration d’une jeune pilote Kanak


Depuis le début du mois de juin, la section STKE d’Air Calédonie négocie la réintégration d’une jeune pilote Kanak, Chrystelle Cejö. Son employeur a mis fin à son contrat fin mai dernier. Soutenue par la fédération THT ainsi que le Bureau confédéral USTKE, la section STKE d’Air Calédonie a envisagé d’initier des mouvements de perturbation sur les vols vers les îles Loyauté. A la mi-juillet, elle a tenu à communiquer sur les raisons de son préavis de grève déposé le 2 juin, en s’adressant aux usagers de la province des îles, notamment les chefferies, les familles et la clientèle. (Lire le communiqué ci-dessous).

Depuis hier (*) la section syndicale a entamé une grève de 24 heures reconductible, elle souhaite en priorité obtenir des éléments de la fin du contrat de la jeune pilote malgré les rencontres demandées à maintes reprises, bien que des négociations ont été entamées entres les deux parties prenantes ces deux derniers mois.  

Pour comprendre ce conflit interne à la compagnie aérienne locale, nous avons interrogé à la mi-juillet, Edouard Muraccioli, le délégué syndical STKE. 

 

« Ce sont plutôt des fautes sur la gestion contractuelle de la fin de contrat où les RH (ressources humaines) n’étaient pas présentes. »

« Les ressources humaines sont mandatées par la compagnie, et là ce n’était pas le cas ! C’est une faute grave voire lourde. Ce sont des éléments qui nous ont confortés un peu sur cette préméditation. »

 


Edouard Muraccioli a été nommé début juin délégué STKE d’Aircal. Il a également le mandat de délégué du personnel depuis mai 2021. Il est technicien d’opérations à Air Calédonie qui compte 340 salariés. La section STKE compte 80 adhérents répartis sur les trois îles de la province des Iles, à Nouméa (Magenta & Vallée-du-Tir) et à l’Ile-des-Pins. 

 

Combat Ouvrier : Dernièrement, tu as été nommé délégué syndical de la section STKE. Comment s’est déroulé le renouvellement de la section syndicale ainsi que ta nomination, sachant que ton prédécesseur était Jérôme Taxier et avant lui, Jean-Yves Palène ? 

Edouard Muraccioli : « La section  STKE était en sommeil depuis 2009. L’ancien délégué syndical, Jean-Yves Palène nous avait demandé si on voulait renouveler la section. On était une petite équipe d’une dizaine de personnes à se lancer, à relever le défi. A partir de ce moment-là, on a renouvelé la section sous le mandat de Jean-Yves Palène, mandat qu’il assurera jusqu’en 2020, année où Jean-Yves Palène est parti à la retraite. Suite à cela, c’est Jérôme Taxier qui a repris les fonctions de délégué syndical au sein d’Aircal. Il s’en est suivi, les élections professionnelles pour les représentants du personnel en mai 2021. A l’issue de ces élections, la section STKE d’Aircal a regagné sa représentativité avec 4 sièges au collège Ouvriers (D.P : 2 sièges titulaires et 2 sièges suppléants), au CE 2 sièges (1 titulaire + 1 suppléant). »

C.O. : Pas de représentant au niveau des personnels encadrants ? 

E. M. : « Non, on n’a pas de représentant des personnels encadrants. C’était un bon début pour nous. On a essayé de représenter tous les collèges tout en sachant que nous sommes une jeune section syndicale : il fallait refaire le travail sur le terrain, redynamiser la section. De faire adhérer le plus grand nombre. Cétait donc un gros challenge qui a été plutôt fait avec succès car par la suite on gagne par notre représentativité. L’objectif, c’est 2023 pour les prochaines élections : nous devons de toucher le maximum de collèges. Il y a eu entre-temps, la passation entre Jérôme Taxier et moi-même. Cela a été fait récemment, en juin. »

C.O. : Donc, tu es un récent délégué syndical STKE ? 

E.M. : « Je suis délégué du personnel et j’ai été nommé récemment délégué syndical STKE, donc depuis le 2 juin 2022. Je suis adhérent depuis 2017, l’année du renouvellement de la section syndicale STKE. »

C.O. : A l’heure actuelle, combien y’a-t-il d’adhérents au sein de la section syndicale STKE Aircal ? 

E.M. : « Nous sommes 80 adhérents STKE à Aircal répartis sur Nouméa, aux îles (Lifou, Maré, Ouvéa) ainsi que sur l’île-des-Pins. Notre objectif est de faire plus, c'est-à-dire d’avoir un maximum d’adhérents. Il faut le faire avec un discours et un travail sur le terrain en expliquant le rôle du syndicat, les droits des salariés etc… »

C.O. : Allez-vous vraiment à la rencontre de vos adhérents pour écouter leurs problématiques ?  

E.M. : « L’année dernière justement, avant les élections professionnelles, notre objectif était : c’était de toucher un maximum de personnes aux îles. C’était aussi l’occasion pour nous de présenter la jeune section syndicale. On a donc fait un déplacement à Ouvéa l’an dernier. Ça a été un réel succès car ça faisait longtemps que l’Ustke ne s’était pas déplacée aux îles. On a rencontré les camarades sur place, on a échangé. On a mis en avant les objectifs à atteindre de la jeune section dont les valeurs que l’on défend au sein de l’entreprise. Ça a été un moment très riche d’échanges et de paroles. On voulait ensuite enchaîner sur Lifou, Maré, Iles-des-Pins. Mais malheureusement, il y a eu le Covid-19. Du coup, ça nous a coupés un peu dans notre élan. Ça ne s’est pas fait à cause des confinements. Ces déplacements dans les trois îles sont des objectifs à mettre en œuvre. Les camarades là-bas le savent. On communique beaucoup par téléphone, par mail. On tient informer les camarades aux îles au maximum par le biais des P.V, la situation actuelle de l’entreprise. »

C.O. : Il y a un dossier épineux qui préoccupe la section STKE d’Aircal ; il concerne la situation de Chrystelle Cejö, une jeune pilote kanak dont le contrat n’a pas été renouvelé. Quelle est la situation de cette camarade à la mi-juillet tout en sachant que la section STKE a rédigé un communiqué pour alerter les populations des îles ?

E.M. : « Concernant la camarade, Chrystelle Cejö, elle est rentrée en 2020 en CDI.  Puis, il y a un arrêt de son CDI à la suite du Covid-19. Ensuite, elle a été reprise en CDD en 2021 avec beaucoup de microcoupures. Le 31 mai 2022, elle aurait dû être présentée, contrôlée pour être pilote professionnelle d’Aircal pour intégrer les équipes de cette année. Du coup, ça ne s’est pas fait parce qu’il y a une cellule de formation qui n’a pas fait son travail, qui ne lui a pas donné les chances comme les autres. Beaucoup de contrats, de microcoupures…une formation un peu à la carte où elle n’a pas eu le cadre bienveillant pour pouvoir suivre cette formation dans les meilleures conditions possibles. Elle a eu un arrêt de contrat brutal le 31 mai de cette année. Suite à cela, la section STKE Air Calédonie a déposé un préavis de grève le 2 juin. Depuis, ce préavis de grève, on a enchaîné les réunions avec la direction pour trouver un accord tout en sachant qu’en parallèle, on a fait un gros travail sur le terrain pour aller avec Ronald Urène et Edouard Wayaridri qui sont des pilotes professionnels. Ronald Urène est à la retraite à présent mais il dispose de toute l’expertise en fait, il était instructeur et directeur des opérations des vols. Il était aussi chargé des formations. Il connaît les rouages de la cellule de formation des personnels navigants, avec Edouard Wayaridri qui est actuellement un pilote confirmé dans la compagnie. On a toute la partie technique qui a été appuyée par nos deux camarades. Ils nous ont montrés qu’il y avait beaucoup d’inégalités dans la manière de traiter notre candidate. Il y a des jours où elle ne faisait pas de vols. En tout, pendant deux ans à Aircal, elle n’aura volé que deux mois et demi. »

C.O. : Ce n’est pas suffisant ces heures de vols ?  

E.M. : « Deux mois et demi, ce n’est pas suffisant ! Chrystelle est une pilote inexpérimentée mais elle entre dans un cadre de formations où normalement on a des instructeurs qui sont là pour faire travailler la personne, surtout sur l’aérodrome de  Magenta où le terrain est très difficile. Là, où il faut être très vigilant et avoir une formation très poussée, puis un soutien permanent de la cellule de formations, de la cellule des instructeurs. C’est ce qui lui a manqué et c’est ce qui a été démontré à plusieurs reprises par Ronald Urène. En termes de formations, elle n’a pas eu toutes les chances comme les autres pilotes. En principe, un pilote est engagé entre 20 et 25 jours. Pendant deux ans, Christelle Cejö a eu des grosses coupures en 2021… Ensuite, elle a eu des programmes de vols, de 3 jours par-ci, de 15 jours par-là ou zéro jour dans le mois par moment. Normalement, quand on connaît la particularité d’Aircal, il faut vraiment s’entraîner. On parle de maniabilité, il faut faire voler la personne pour qu’elle s’approprie les bases, la gestuelle, l’environnement etc… C’est quelque chose de très technique. Il faut avoir une formation en bonne et due forme, chose qu’elle n’a pas eue. Par rapport à ça, on a déposé le préavis de grève. En parallèle, comme je disais, on a aussi saisi l’inspection du travail qui a confirmé la gestion de son arrêt de contrat où il y a beaucoup de fautes. »

 « En fait, c’est un encadrant et un instructeur qui ont décidé au nom de la compagnie de mettre fin à son contrat alors que les RH n’étaient pas présentes pour tout ce qui relève de la gestion contractuelle. »

C.O. : Des fautes de la part de qui ? 

E.M. : « Ce sont plutôt des fautes sur la gestion contractuelle de la fin de contrat où les RH (ressources humaines) n’étaient pas présentes. Elles n’ont reçu aucune notification. Ce sont deux encadrants dont un instructeur qui l’ont réceptionné juste avant de faire ses deux vols pour son contrôle ligne. Ils l’ont fait monter dans un bureau, ils lui ont fait signer un papier comme quoi tout s’arrêtait là ! Elle n’avait pas l’expérience, les heures suffisantes. En fait, elle ne maîtrisait pas des items qu’on lui demandait. Du coup, ça a mis fin à son contrat ce jour-là. En fait, c’est un encadrant et un instructeur qui ont décidé au nom de la compagnie de mettre fin à son contrat alors que les RH n’étaient pas présentes pour tout ce qui relève de la gestion contractuelle. Les ressources humaines sont mandatées par la compagnie, et là ce n’était pas le cas ! C’est une faute grave voire lourde. Ce sont des éléments qui nous ont confortés un peu sur cette préméditation. Il y a une succession d’évènements par rapport à cette formation où Chrystelle avait un traitement de faveur. Son nom circulait déjà avant même qu’elle intègre Aircal. C’est un conflit de personnes qui est à l’origine. Sur le préavis de grève, on parle de fait discriminatoire, une discrimination qu’elle a subi avant qu’elle ne soit intégrer au sein de la compagnie et pendant toute sa période de formation. Elle a vraiment vécu une période de formation très compliquée. Elle devait valider sa formation sur une période assez courte, en plus de cela elle devait gérer toute la partie anxiogène autour d’elle. » 

C.O. : Vous avez déposé un préavis de grève le 2 juin. Avez-vous entamé des discussions avec la direction d’Aircal ?

E.M. : « On a fait quatre à cinq réunions avec la direction. On est arrivé avec l’esprit de dialoguer, de communiquer, de trouver des solutions qui va dans les deux sens. Tout en leur disant au début qu’il y avait une faute au niveau de l’employeur par rapport à la fin de son contrat. On leur a fait plusieurs propositions. La direction a proposé la leurs. Ce sont des propositions incohérentes et irréalisables. On voit encore que c’est cette même cellule de formation qui a travaillé sur ces propositions ! »

C.O. : Quelles sont ces propositions ?  

E.M. : « Alors au début pour qu’elle rentre dans les effectifs d’Aircal, il fallait que Chrystelle fasse 150 heures de vols à l’aéroclub. Certaines personnes estiment qu’elle n’a pas assez d’heures de vols,  qu’elle aille voler sur les petits coucous pour s’entraîner un peu. Ronald Urène et Edouard Wayaridri ont confirmé que cela ne va rien lui apporter du tout. Cela n’a rien à voir de voler sur un petit coucou et sur un ATR 72, ce sont deux choses complètement différentes ! ça va coûter énormément pour Chrystelle. Il faut savoir que le coût d’une heure à l’aéroclub équivaut entre 20 et 30 000 frs CFP. En gros, on lui demandait de payer entre 3 et 4 millions pour aller faire 150 heures. En plus, cela ne va rien lui apporter au niveau pédagogique ! C’est faisable de la laisser poursuivre sa formation, de l’intégrer dans les effectifs. »

C.O. La direction ne veut pas la réintégrer tout de suite

E.M. : « La direction ne veut pas la réintégrer. Les dirigeants veulent qu’elle fasse ses 150 heures de vols. Puis dernièrement, ils ont baissé à 100 heures de vols dans un petit coucou de l’aéroclub. La direction a fait un geste comme ils le disent. De 150 heures, ils sont passés à 100 heures mais ils veulent l’intégrer avec un CDD comme ingénieur bureau d’études. Et ça, c’est une autre histoire ! C’est un autre boulot ! Tu dois faire des calculs de performances, c’est un gros travail ! Selon, nos deux experts-métiers, cela ne va lui rien apporter au niveau pédagogique ! En plus de ça, ils veulent la mettre au bureau d’études. Au début, on se disait elle va faire comment ! Au bureau d’études, ce sont des horaires administratifs ! A quel moment, va-t-elle voler ! Tout en sachant que l’aéroclub est une association. Tu ne viens pas comme ça pour effectuer tes heures de vols ! Il faut avoir de la disponibilité, tenir compte des coûts, des assurances. Sachant que Chrystelle a des prêts en cours, sa qualification ATR  qu’elle a payée de sa poche. » 

C.O. : Au bout des quatre à cinq réunions qu’avez-vous obtenus ? 

E.M. : « La direction a proposé un projet de protocole pour qu’elle fasse ses 100 heures de vols ; qu’elle reprenne tout le processus de formation ! Non, ce n’est pas possible car Chrystelle a déjà des acquis qu’elle a validé quand elle était à Aircal. Donc, on souhaite qu’elle poursuive sa formation ; l’accompagner serait gagnant dans le sens où une partie de sa formation a été validée. Elle pourrait la reprendre actuellement, qu’elle continue son cursus. Il y a une formation qu’elle doit revalider en novembre sur un simulateur à Brisbane. Et après, elle revient et elle fait son contrôle ligne. C’est ce qu’on a demandé après plusieurs réunions. Quand on voit la position, la posture de la direction concernant les 100 heures de vols à faire à l’aéroclub, c’est irréalisable ! Ce qui lui manque, c’est une équipe d’instructeurs qui soit là pour la former et non  pour la casser !

On devait avoir une réunion vendredi dernier (**) avec la direction d’Aircal, notamment avec le P-DG mais elle n’a pas eu lieu. Au travers de ce communiqué (lire ci-dessous), on veut informer les gens sur ce qui se passe réellement. On s’excuse déjà pour les éventuels blocages des vols car le dossier de Chrystelle représente toutes les valeurs que l’Organisation syndicale défend : l’emploi local et le rééquilibrage. On veut montrer aussi qu'Aircal, c’est un outil pays. » 

 

(*) : jeudi 4 août 2022

(**) : vendredi 15 juillet 2022

 


Chrystelle Cejö nous brosse son parcours, son cursus en tant que pilote professionnel, cependant elle dresse un triste constat du fossé existant des jeunes diplômés Kanak ou Calédoniens qui aspirent à des postes à responsabilités, et le parcours du combattant de ces jeunes qualifiés, compétents à s'insérer dans le milieu professionnel. " Je ne rentre pas dans les détails mais les faits font le triste constat de beaucoup de facteurs discriminants et je ne suis certainement pas la seule à le vivre dans tous secteurs d'activités confondus. Je me retrouve à me poser beaucoup de questions, sur le fossé qu'il y a entre les discours dans lequel on est bercé depuis notre enfance et la réalité du terrain. Combien de jeunes boursiers, ou formés sur fonds personnels ou disposant de prêt, autodidactes vivent l'expérience de se voir se retrouver sur un poste par défaut parce que certaines entreprises ne jouent pas le jeu ? Que fait-on des Accords, de 400 cadres, de l'emploi local, du rééquilibrage, des budgets alloués aux secteurs de la formation en termes de retour sur investissement ? Nous sommes en quête de solutions qui permettraient à tous les protagonistes de trouver un terrain d'entente. "

 

Son parcours professionnel : 

" En tant que boursière de la Province des îles, j'intègre la formation pilote professionnel de 2013 à 2015 à Airways Formation, je reviens en 2016 et postule auprès des trois compagnies en candidature spontanée. N'ayant pas de poste à pourvoir ni de visibilité sur les embauches à venir, je me retourne vers la DFPC pour le financement d'une qualification ATR 72-500. La bourse étant accordée je me qualifie sur type en 2017. Je renvoie des CV à nouveau et toujours pas de poste. Air Calédonie étant en changement de flotte je me vois dans l'obligation de me mettre à jour également au niveau de ma qualification pour m'aligner sur la flotte actuelle. Toujours avec la DFPC j'obtiens une bourse du territoire pour me renouveler et me qualifier sur ATR 72-600 en avril 2019.

Je passe la sélection Air Calédonie à Auckland sur simulateur en mai 2019. Retenue pour l'intégration en compagnie avec deux séances de simulateurs supplémentaires requises en formation interne.

J'intègre Air Calédonie en février 2020 en CDI. En mars 2020, la Covid-19 entre en jeu, la rupture de mon contrat se fait en date du 22 avril. Je trouve un CDD dans un autre secteur d'activité le temps de la réouverture du ciel calédonien. 

Le 8 mars 2021, je réussi à repartir en métropole malgré le confinement pour mettre à jour ma licence de vol, après avoir bénéficié d'une aide de l'ADIE et d'un emprunt personnel. Je réintègre finalement la compagnie en mai 2021, mais cette fois-ci en CDD d'un an.

La phase de formation se découpe en trois phases : une phase purement théorique, une partie sur simulateur et la phase d'adaptation en ligne (AEL) formation en vol avec passagers.

Je finalise ma théorie et m'envole pour Brisbane pour la partie simulateur, la session se passe difficilement avec un manque d'impartialité avéré de mon support commandant de bord, actuellement mon chef pilote et responsable désigné des opérations vol.

Ma formation s'arrête et je me retrouve avec une interruption de mon CDD au bout de deux mois. Suite à des discussions entre mes représentants syndicaux, avec des éléments pertinents concernant le contenu de formation et le manque d'impartialité de mon support commandant de bord, je suis finalement réintégrée en juillet 2021 avec une succession de contrats découpant les phases de formation.

Je commence avec un contrat d'un mois (juillet à août) puis un contrat de 6 mois (août à février). 

On se retrouve en confinement le 6 septembre 2021, après deux semaines et demi en vol, nous voilà cloués au sol pendant 4 mois jusqu'en fin décembre où je reprends timidement les vols.

Je reprends le 23 décembre 2021, avec une programmation adaptée, suite également au blocage post-Covid des aérodromes des îles Loyauté. Je signe un avenant au contrat pour 2 mois supplémentaires, de février à avril.

Huit jours de vol en janvier, 9 jours de vol en février, 11 jours de vol en mars, on me fait finalement voler au maximum en avril avec 21 jours de vol (moyenne au mois d'une programmation de vol d'un pilote). L'étau se resserre avec un nouveau contrat d'un mois en mai où je redescends à 11 jours de vol.

Le 31 mai 2021, je ne me suis finalement pas présentée à mon contrôle, je descends de l'avion avec mes affaires et un courrier m'attendait avec ma direction opérationnelle signant la fin de mon périple à Air Calédonie. Neuf mois de contrat de formation en vol, dont 4 mois de confinement. Une programmation non optimale, pendant 5 mois.

C'est la première fois qu'Aircal établi un standard de formation en vol pour un pilote : 6 mois. Cette moyenne n'inclut pas le contexte Covid et sous-entend que certains pilotes ont fait plus de 6 mois. Ces standards n'ont en aucun cas été définis par un texte, notamment au niveau du manuel d'exploitation dédié à la formation à Air Calédonie. En découpant la formation vol, je ne suis finalement qu'à 4 à 5 mois grand max le tout interrompu suite au contexte."

 


Dès jeudi matin, la section STKE d'Air Calédonie a lancé son mouvement : " une grève de 24 heures reconductible ". Ce vendredi 5 août la section syndicale est toujours mobilisée à l'entrée de l'aérogare de Magenta. Les grévistes prendront une décision quand à la suite à donner à ce mouvement qui engendre des pertubations, notamment des retards sur les vols annoncés. 



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