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Vale NC a une visibilité pour les 25 prochaines années
Ingrid
5 Oct 2016
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Le CICS a émis deux avis favorables concernant le DAEM et le « projet Lucy », et la province Sud a notifié son aval et son accord par la signature d’un arrêté vendredi dernier*.
Vale NC attendait l’autorisation de la province Sud concernant la demande d’autorisation d’exploitation minière (DAEM) du site du plateau de Goro et le « Projet Lucy », à propos du stockage de résidus secs de la future usine. Ces deux points, hautement importants pour les salariés de Vale NC venus en nombre à la réunion, étaient à l’ordre du jour de la séance du Comité d’Information, de Consultation et de Surveillance (CICS) sur les impacts environnementaux. Cette réunion a été reportée à deux reprises et, finalement elle eu lieu le 26 septembre dans la salle de délibération de l’assemblée de la province Sud. Après plus de trois heures de débats, en dépit des réserves recommandées par Ensemble pour la planète (EPLP) représentant plusieurs associations environnementales. Rhèbùù Nùù a demandé la surveillance de la rivière Wadjana avec des différents moyens de mesures de débit et des moyens de substitution en cas de manque d’eau.
(Daryush Khosheneviss, directeur général de Vale NC photo ci-contre)
Deux avis favorables pour ces deux projets présentés à l’ensemble des associations environnementales, à l’intersyndicale et à la direction de Vale NC, aux élus. Une période d’un mois avait été soumise aux différents représentants afin d’étudier et notifier cet arrêté. Mais, c’est finalement vendredi dernier* que le président de la province Sud a signé cet arrêté donnant l’autorisation d’exploiter le plateau de la mine de Goro sur 25 ans mais cet accord est révisable tous les cinq ans. Donc, un point d’étape sera fait tous les cinq ans entre tous les partenaires engagés. « Un maximum de garanties prises par la province Sud pour l’exploitation minière et l’exploitation industrielle », dixit Philippe Michel, président de la province Sud, afin de « se prémunir de tout impact sur l’environnement et de tout accident ».
Réactions de Pascal Pujapujane, délégué syndical STKE à Vale NC et membre de l’intersyndicale de Vale NC qui a lu le courrier notifiant l’importance de ce 4ème CICS et surtout l’attente des employés de Vale NC concernant les deux sujets à l’ordre du jour.
« L’important, c’est de pouvoir accorder ce permis d’exploitation. Le DAEM repose sur le projet Lucy. Au départ, il s’appelait KO 4 et il avait un impact sur un environnement de 400 ha pour un financement chiffré à 1,200 à 1,300 milliards CFP. Mr Daryush, le directeur général de Vale NC est arrivé en 2014. Les ingénieurs ont fait les premières études. Le DG a dit que c’était trop cher. Ils ont emmené ce projet à la province Sud et d’emblée, ils ont refusé car c’était trop cher et l’impact sur l’environnement est très couteux et ce par rapport à la superficie (400 ha). Quand le nouveau directeur est arrivé, il a pris le dossier en main. Il a dit aux ingénieurs de revoir à la baisse le coût du projet. De réduire de 30 % la capacité des installations. Et il en est sorti le projet dénommé ‘’ Lucy ‘’. C’est une usine avec un traitement des eaux avec un filtre à presse. Le but, c’est de récupérer toute la flotte, le surnageant qui est dans la berme actuelle (bassin). Au départ, il était prévu que ce bassin ne récupère que du gypse (du sec). Depuis que l’usine a commencé à tourner avec les deux autoclaves, au niveau de la norme environnementale, l’effluent marin préconisait 1 mg. Cette mesure a été actée par Vale NC et la province Sud. A l’origine quand les experts ont rendu leur rapport : ils préconisaient 20 mg représentant la norme mondiale. C’est ce qui se faisait d’ailleurs un peu partout mais l’ancien DG de Vale NC, Mr Agniélli avait rendu un rapport disant qu’on pourrait faire mieux. »
« On peut faire mieux. On peut descendre à 0 mg », a indiqué Pascal Pujapujane.
Est-ce possible ?
Pascal Pujapujane :
« C’est faisable. A l’heure actuelle, on tourne à 0,4 mg mais il a passé la barre tellement trop basse que nous récupérons de 2 à 3 mg, on ne balance plus l’eau qui sort du process. On le ramène dans la berme mais celle-ci au départ, elle a été élaborée pour ne recevoir que du sec. Et on se retrouve avec une menace qui pèse ! On se retrouve en même temps avec du solide (sec) plus du liquide. La capacité de la berme est menacée, elle ne peut pas retenir tout ça ! La menace, elle pèse si on ne trouve pas un remède ou une solution immédiate, ce qu'avait dit Mr Daryush. D’où, ce fameux projet Lucy.
Par rapport au DAEM, Vale NC demande à la province Sud le taux de rejet (8 mg) sachant très bien que 8mg (seuil maximal), si on atteint 8 mg dans la semaine. On est obligé le réguler l’effluent à la berme. Le projet Lucy étudie en temps la récupération du surplus d’eau (surnageant) donc on peut séparer l’eau et les sédiments. Le traitement de la flotte sera réutilisée en circuit interne, et le fameux solide qui va rester sera stocker dans un endroit sécurisé et surveillé. La province Sud et la Dimenc seront à cheval sur la surveillance du procédé. Le test pilote a été fait et il a été approuvé. Des opérateurs ont été prêtés pour mettre en place un laboratoire (usine pilote). Les tests ont été favorables. Ce qu’on souhaite, c’est que l’usine en grandeur réelle soit mise en place. »
Quand le chantier va-t-il démarrer ?
Pascal Pujapujane :
« On n’a pas de date du lancement du chantier. Par contre, on sait que le directeur et son adjoint sont partis au Brésil pour rendre compte à la maison mère de ce qui s’est passé au CICS le 26 septembre dernier à l’assemblée de la province Sud. De là, ils vont fixer les dates et toutes les commodités qui vont en découler. »
Comment percevez-vous la décision du CICS à l’issue de cette réunion, le fait que la province va émettre un arrêté d’ici un mois ?
Pascal Pujapujane :
« En interne, notre section STKE de Vale NC a fait de nombreuses réunions d’informations concernant le « projet Lucy ». Cela a fait couler beaucoup d’encre à l’usine et sur le site. On s’est attelé à faire une campagne d’information auprès de nos adhérents car ce projet représente un enjeu majeur. Parce que sans le projet Lucy, on sera obligé d’arrêter de travailler dans les deux prochaines années. Y’a trop d’eau déversée de la berme donc le barrage ne sera pas en capacité de résister et il peut être menaçant à court et moyen terme pour l’environnement. Donc, le projet Lucy a été élaboré avec toutes les recommandations et toutes les restrictions environnementales et sécuritaires. Quelque part, c’est rassurant parce qu’on s’aperçoit que l’eau est réutilisée et on se rend compte du solide qui est extrait de ce process. On suppose que Vale NC étudie un débouché commercial de ce produit c’est -à-dire la réutilisation du solide en forme de briques. La vérification de la dangerosité du produit en lui-même, on ne le connaît pas. C’est un fait tout nouveau. Les études seront rendues par rapport à cela. Ça représentera un avantage pour Vale si il y a un débouché commercial à ce niveau.»
Etes-vous satisfaits de ces deux feux verts accordés par le CICS ?
Pascal Pujapujane :
« La section STKE de Vale NC est satisfait car le permis a été accordé sur les deux points qui ont été élaborés. On est assez confiant. On a rappelé par rapport au courrier adressé et lu devant les membres du CICS. On a des personnels assidus aux travaux, des techniciens qui connaissent leur travail. Nous sommes H 24 sur le site. On est tenu au courant s’il y a des soucis ou des anomalies, des changements qui peuvent s’opérer sans notre concertation, notamment des décisions importantes. Par rapport à nos syndicats respectifs, on est tout de suite avisé. On suit de très près ce dossier. »
Et l’avis des associations environnementales ?
Pascal Pujapujane :
« Nous comprenons l’acharnement de Mme Cornaille d’EPLP. C’est tout à fait normal. Quand à Rhebùù Nùù, il a été souple mais on tient compte de la recommandation d’André Vama. Le rôle des syndicats c’est de dénoncer mais on signale au passage qu’on le fait. Il y a moins de dérapages ou d’incidents au niveau de la production, c’est qu’il y a eu des progrès par rapport à ces dernières années. C’est en partie grâce à l’implication des salariés. On produit, on réduit les coûts. Mais en même temps, on fait attention à la sécurité. »
Des réductions des coûts de production ?
Pascal Pujapujane :
« A l’heure actuelle, le résultat est concluant. L’année n’est pas terminée. Notre directeur est satisfait pour les résultats qui ont été accomplis. On est dans la fourchette des réductions des coûts de production. On est en mesure de dire sans vexer les camarades qu’au niveau de trois opérateurs du pays, on est un bon concurrent. »
Coûts de production.
« Entre 12 000 à 13 000 $ la tonne des coûts de production. Nous sommes en bonne position par rapport à la SLN et KNS. Ce que nous voulons, c’est qu’il n’y ait pas d’incident majeur. », a soulevé Pascal Pujapujane.
Quelques chiffres
.
3000 employés dont 1479 directs (90 % de calédoniens) et 600 entreprises locales en sous-traitance. Investissement : 4,5 milliards USD dont 2,2 milliards USD vers les sous-traitants locaux. Investissement alloué à l’environnement : environ 900 millions USD, soit 21 % de l’investissement global Vale N-C. Plus 60 milliards CFP de retombées économiques pour la N-C chaque année.
Procédé hydrométallurgique.
Vale Nouvelle-Calédonie utilise un procédé hydrométallurgique destiné à traiter les limonites et les saprolites à basse teneur. Ce procédé permet l’extraction des métaux du minerai au moyen de réactifs chimiques, dans un milieu à haute température et sous haute-pression, puis leur séparation pour produire de l’oxyde de nickel et du carbonate de cobalt.
Projet Lucy.
C'est un projet novateur lancé en 2015 et va permettre d’allonger la durée de vie de l’actuel parc à résidus de la Kwe jusqu’en 2044 tout en assurant le respect de l’environnement et une sécurité maximale. La capacité du parc à résidus humides actuel (KO2) sera atteinte en 2021. En 2014, une proposition initiale avait été étudiée pour remplacer le bassin de la Kwé (KO2) par un nouveau parc sur le même principe nommé KO4. Or ce projet comportait de nombreux handicaps : la nécessité de construire un barrage d’une superficie de 400 hectares, une opération risquée avec une dérogation sociale difficile à obtenir, un coût et des délais de réalisation important. Le projet Lucy prévoit le remplacement du stockage de résidus humides par le stockage de résidus secs en utilisant le parc de résidus existant (KO2). Une nouvelle unité d’asséchement devrait rentrer en production dès fin 2016 afin de sécher les résidus liquides et de permettre leur stockage à sec. La technologie a été mise au point grâce à une usine pilote qui a été opérée sur 9 mois en 2016 afin d ‘améliorer la connaissance du comportement des résidus.
Les bénéfices du projet sont très importants. D’un point de vue environnemental, le fait de prolonger la durée de vie de l’actuel bassin à résidus élimine le besoin d’impacter une nouvelle zone qui était évaluée à 400 ha pour le projet KO4. Aussi en matière de sécurité, le passage à une technologie de verse élimine une grande partie des risques de sécurité liées aux barrages et marque la fin du stockage de boues. Cette technologie est une première dans l’industrie du nickel et sera développée en Nouvelle-Calédonie.
(*) : vendredi 30 septembre 2016
Sources : www.vale.nc (Les activités en Nouvelle-Calédonie).
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