jeudi 21 novembre 2024

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Un colloque à Paris pour les étudiants originaires d'Outre-mer

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SITUATION ET AVENIR DES ETUDIANTS ORIGINAIRES DâaaOUTRE-MER


Présentation du colloque


Mot de bienvenue


Simon LOUECKHOTE


Président de lâaaintergroupe parlementaire, Sénateur de Nouvelle-Calédonie


Mesdames Mesdemoiselles et Messieurs je voudrais avant tout vous remercier dâaaêtre venus ici à lâaaAssemblée Nationale. Je voudrais remercier tous les étudiants pour avoir répondu à cet appel, à l'occasion de cette rencontre. Je voudrais également remercier lâaaensemble des intervenants qui ont pris sur leur temps et accepté dâaaêtre présents parmi nous pour partager les quelques réflexions sur les problèmes que nous rencontrons en Outre Mer ; réflexions qui âaa je lâaaespère comme beaucoup dâaaentre nous ici, Parlementaires mais aussi étudiants âaa porteront leurs fruits et régleront beaucoup de nos problèmes. Je voudrais également remercier Monsieur le conseiller du Président de la République qui a tenu à être parmi nous aujourdâaahui. Vous savez combien le Président de la République est sensible aux problèmes de lâaaOutre-Mer. Nous sortons quelques parlementaires et moi-même, dâaaun entretien avec Madame la Ministre de lâaaOutre-Mer, avec laquelle nous avons évoqué un certain nombre de problèmes. Je remercie donc en particulier le conseiller du Président de la République et bien sûr les représentants du ministère de lâaaOutre-Mer qui ont accepté de passer ces quelques instants avec nous. Je vous rappelle, dâaaailleurs que Madame la Ministre sera elle-même parmi nous tout à lâaaheure puisquâaaelle a accepté le principe de la clôture de notre colloque. Lâaainter-groupe que je préside représente lâaaensemble des parlementaires de lâaaOutre-Mer, quâaails soient députés ou sénateurs toutes tendances réunies. Nous avons il y a quelques années de cela, pensé quâaail était important que nous nous retrouvions au sein dâaaune structure de type associative, de sorte quâaaen cas de problème, nous puissions faire entendre une seule voix, celle de lâaaOutre-Mer, auprès de nos collègues parlementaires métropolitains âaa dont la plupart méconnaissent les problèmes qui nous sont propres âaa et auprès du Gouvernement et des plus hautes instances de notre pays. Câaaest ainsi que nous avons imaginé également un dispositif tournant de la présidence qui me permet aujourdâaahui dâaaavoir le plaisir dâaaêtre à lâaaorigine de cette rencontre. A lâaaorigine i pas tout à faitâa¦ Je dois en effet saluer lâaainitiative de Madame Vernaudon, députée de la Polynésie francaise qui a imaginé cette possibilité de rencontre. Bien entendu, nos équipes respectives ont mis « la main à la pâte » pour organiser cette belle rencontre et jâaaespère que de celle-ci naîtront des initiatives qui nous permettront dâaaaméliorer la vie des habitants de lâaaOutre-Mer. Les problèmes que rencontrent les étudiants de lâaaOutre-Mer sont divers mais ils sont à peu près identiques quelle que soit lâaaorigine de lâaaétudiant, quâaail soit originaire de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Mayotte, de La Réunion, de Wallis et Futuna, de la Nouvelle-Calédonie ou bien de la Polynésie francaise. Leurs problèmes sont tous de la même nature :


  • · problèmes du versement dâaaune bourse, les retards éventuels ;
  • · problèmes à lâaaégard de la vie tout simplement ;
  • · problèmes de logement ;
  • · problèmes de prise en charge dâaaun certain nombre de dépenses qui ne sont pas comprises lorsque lâaaon calcule le montant des bourses ;
  • · problèmes liés à la discrimination car malheureusement, cela existe ;
  • · problèmes du retour de nos étudiants dans leur département ou territoire dâaaorigine ;
  • · problèmes dâaainsertion professionnelle, non seulement ici en métropole mais aussi dans leur département ou territoire dâaaorigine lorsquâaails ont fini leurs études.

Je suis particulièrement heureux de ce que beaucoup de représentants dâaaentreprises aient accepté de partager ces quelques instants avec nous pour nous permettre dâaaenvisager probablement plus concrètement les choses ensemble.


Voilà en quelques mots ce que je voulais dire en préambule de ce colloque et je vais maintenant donner la parole à notre animateur, Gora Patel, journaliste à RFO.


LâaaOutre-mer : un atout pour lâaaavenir de la France dans lâaaEurope et dans le monde


Dominique WOLTON


Directeur de recherche au CNRS


La France est un pays multiculturel, mais elle ne souhaite pas le voir. A tout le moins elle considère cette multiculturalité comme une faiblesse, alors quâaail sâaaagit dâaaune force. Même si vous nâaaen êtes évidemment pas les seuls tenants vous constituez le premier maillon de la multiculturalité francaise. Nâaaayez pas peur dâaaassumer vos différences vos identités elles seront reconnues. La mondialisation présente deux dimensions : lâaaouverture, dâaaune part, les identités dâaaautre part. Vous devez les conserver toutes les deux : ce point est très important pour votre avenir, ceci par rapport à la République francaise, mais également par rapport aux questions de mondialisation. Je souhaite vous donner un exemple, pour vous montrer comment il est difficile de faire admettre cette diversité culturelle en France : en tant quâaaadministrateur de France Télévisions je demande depuis plusieurs années que, à la fin du flash météo, lâaaon montre une carte du monde, afin que lâaaon puisse visualiser les DOM TOM. Cette demande, pour lâaainstant, nâaaa pas été couronnée de succès alors même que ce sont justement de tels actes concrets qui permettront à faire comprendre à nos concitoyens de lâaahexagone que la France ne se limite pas à la métropole. Cette diversité culturelle ne doit pas se construire uniquement sur des rapports verticaux, mais également sur des rapports horizontaux : clairement, les Outre-mer doivent établir des rapports entre eux. Force est de constater que ces rapports sont encore très ténus et câaaest bien votre génération qui contribuera à ce que la diversité culturelle passe par de nouvelles relations entre les Outre-mer. De toute évidence, nous y retrouverons les mêmes racismes les mêmes égoïsmes les mêmes « insupportabilités » de lâaaautre : il faudra les dépasser. La problématique des Outre-mer nous renvoie directement à la question de la francophonie, qui regroupe entre 300 et 400 millions de personnes ; cela dit, elle ne peut exister sans les Outre-mer, et sans lâaaensemble des peuples et des cultures qui parlent le francais. Or votre apport à la langue francaise, mais également à lâaahistoire, à la culture et la politique sâaaenracine directement dans la francophonie : vous devez jouer une place, dans ce cadre, plus importante que ce quâaaelle est aujourd'hui. Hélas en raison du découpage politique et institutionnel à lâaaÅauvre, il vous est difficile de développer une action cohérente dans un tel cadre. Sâaaagissant de la question de la communication, qui sera lâaaun de vos enjeux forts au cours des prochaines années deux points doivent être rappelés : les contenants ne sont pas importants contrairement aux contenus. Dans la mesure où vous êtes porteurs dâaaune double, voire dâaaune triple identité, il va de soi que vous serez des acteurs essentiels de la fabrication des contenus. Je pense évidemment à lâaaaudiovisuel, mais aussi à la presse, la radio, lâaaédition, les spectacles vivants. Tout ce qui a trait à la diversité culturelle est un facteur de communication dans la mondialisation, vos identités sont donc essentielles : en effet, plus la mondialisation sera forte, plus les réflexions politiques à propos des identités seront importantes. Or vous êtes précisément ces identités. Par ailleurs je vous invite à vous engouffrer dans le débat relatif à la société de lâaainformation, en vous focalisant sur les contenus et non sur les contenants. Vous avez la chance dâaaavoir une double identité, un double langage, qui sera de toute évidence une force dans le cadre de la mondialisation de demain. Nâaahésitez pas à faire preuve de lobbying, dans la mesure où lâaaon ne vous entend encore pas suffisamment : vous appartenez à la République francaise, vous êtes lâaaun des éléments fondamentaux de cette diversité culturelle quâaail faudra bien, un jour, reconnaître. Ouvrez le débat de la mondialisation, affirmez-vous haut et fort : câaaest avec des couleurs que lâaaon fabrique des métissages les métissages étant les plus grands enrichissements des civilisations.


Etudier en métropole


Inscriptions bourses réorientation et mobilité


Bourses dâaaEtat, passeport mobilité


Pierre MERY


Conseiller dâaaétablissements Direction de lâaaenseignement supérieur, zone Pacifique


Il nous a semblé important de replacer le contexte des universités dâaaOutre-mer, et de faire un point à propos de la formation conduite Outre-mer. Chacune des universités dâaaOutre-mer est pluridisciplinaire, elles proposent en outre toutes une première année de formation médicale. Lâaaensemble de ces universités poursuivent un objectif commun : prendre en compte les éléments géographiques et socio-économiques locaux. Les universités le font évidemment en métropole, mais cela est encore plus le cas Outre-mer : les universités prennent en compte le contexte socio-économique, lâaaEtat étant le garant de la valeur nationale des diplômes mais elles doivent proposer des diplômes correspondant à des besoins locaux. Toutes les universités prennent également en compte le contexte géographique, et se positionnent dans un tel cadre ; en ce qui concerne la formation aux langues régionales tout particulièrement, cette dimension est très importante. Dans lâaaOcéan indien notamment, figure toute une série de formations relatives aux langues régionales. Par ailleurs toutes les universités de lâaaOutre-mer travaillent à une meilleure réussite des étudiants : lutter contre le taux dâaaéchec des étudiants Outre-mer doit être un objectif essentiel. Plusieurs différences se profilent néanmoins entre les quatre universités dâaaOutre-mer. Tout dâaaabord, deux dâaaentre elles sont importantes (Antilles-Guyane et Réunion), et dépassent la barre des 11 000 étudiants. Les deux autres (Nouvelle-Calédonie et Polynésie francaise) présentent un nombre dâaaétudiants inférieur à 2 000. La question du calendrier doit être mentionnée : la plupart des universités sauf celle de Nouvelle-Calédonie, suivent le calendrier boréal, lâaauniversité de Nouvelle-Calédonie adoptant le calendrier austral. Les étudiants néo-calédoniens passent donc le baccalauréat en décembre, la rentrée universitaire a lieu en février Cette situation engendre évidemment un décalage de six mois pour les étudiants qui, ensuite, viennent étudier en métropole. Par ailleurs partout sauf en Guyane, il existe des classes préparatoires. En ce qui concerne la question des inscriptions en métropole, source de difficultés par le passé, il faut rappeler que ce problème devrait disparaître avec lâaaarrivée du LMD : la plupart des universités de métropole ont maintenant complètement adopté ce système, comme deux universités dâaaOutre-mer. Ce système LMD implique une plus grande mobilité, ce qui résoudra rapidement les problèmes dâaainscriptions des étudiants dâaaOutre-mer en métropole. En ce qui concerne lâaaoffre de formation de lâaaOutre-mer, les points suivants doivent être rappelés :


  • · Dans les grandes universités (Antilles et Réunion), le champ des licences est large, le secteur des formations professionnelles et des formations générales est important. Le champ des mastères est beaucoup plus ramassé, il correspond souvent au rôle géographique du territoire sur lequel est implantée lâaauniversité.
  • · Dans toutes les universités dâaaOutre-mer, une première année de médecine a été mise en place, avec un numerus clausus particulier. Les formations médicales sont conduites en partenariat avec des universités métropolitaines Bordeaux II tout particulièrement. Dâaaautres opérations de partenariat, avec la Pitié Salpêtrière et Paris VI par exemple, existent avec lâaauniversité de Nouvelle-Calédonie.
  • · Des partenariats existent entre universités dâaaOutre-mer et universités métropolitaines même sâaails demeurent insuffisants.
  • · De plus en plus nous assistons au développement des outils dâaainformation et dâaaorientation dans les universités dom, même si tous les objectifs ne sont pas atteints dans ce domaine.
  • · Dans deux universités (Réunion et Antilles-Guyane), il existe une école doctorale. Dans les deux autres des formations doctorales existent également, mais de manière plus modeste.

Eric PIOZIN


Sous-Directeur de la vie étudiante, Direction de lâaaenseignement supérieur


Je souhaite pour ma part rappeler quelques chiffres qui seront très utiles pour notre débat. 40 000 étudiants étudient dans les universités dâaaOutre-mer, dont 7 000 nouveaux entrants chaque année : nous constatons donc une évolution positive du nombre dâaaétudiants arrivant dans les universités ultramarines sachant que ce sont les universités de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie connaissent la plus forte progression de leurs effectifs. En ce qui concerne les étudiants dâaaOutre-mer venant étudier en métropole, les informations suivantes doivent être apportées.


  • · Sur les 8 300 bacheliers ultramarins sâaaétant inscrits à lâaauniversité, 5 900 sont inscrits dans les universités locales et 2 400 sont inscrits dans les universités métropolitaines soit 30 % des nouveaux bacheliers. Des écarts importants sont constatés : 20 % des néo-bacheliers de la Réunion viennent en métropole, contre 53 % des néo-bacheliers de Guyane.
  • · Sâaaagissant des étudiants issus des TOM, la moitié des étudiants viennent en métropole ; la Nouvelle Calédonie « apporte » les principaux effectifs dans ce cadre, à hauteur de 50 %.

Plusieurs données issues dâaaune enquête conduite par lâaaObservatoire de la vie étudiante, peuvent être présentées.


  • · Par sexe et par âge, la moyenne observée est similaire à celle des étudiants de métropole : 56 % des étudiants sont des filles 50 % des étudiants dâaaOutre-mer ont 21 ans ou moins.
  • · 40 % des étudiants originaires dâaaOutre-mer venant étudier en métropole ont obtenu un bac scientifique.
  • · 41 % de ces étudiants dâaaOutre-mer sont boursiers contre une moyenne nationale de 30 %.
  • · Proportionnellement, les étudiants dâaaOutre-mer sont moins nombreux à suivre un troisième cycle.
  • · Les étudiants dâaaOutre-mer sont moins nombreux, dans les IUT, que la moyenne nationale.
  • · La moitié dâaaentre eux étudient soit en Ile-de-France, soit dans les cinq académies du Sud de la France (Toulouse, Aix-Marseille, Nice, Bordeaux et Montpellier). Les 14 autres régions se partagent donc lâaaautre moitié.
  • · En ce qui concerne le logement, 43 % des étudiants résident chez leurs parents contre 25 % pour les étudiants dâaaOutre-mer. 13 % des étudiants sont logés en résidence collective, contre 30 % des étudiants originaires dâaaOutre-mer.
  • · En ce qui concerne lâaaaide apportée par les parents les étudiants francais recoivent en moyenne 196 euros mensuels. Pour les étudiants dâaaOutre-mer, cette aide sâaaélève à 280 euros.
  • · Les étudiants d'Outre-mer fréquentent davantage les restaurants universitaires que la moyenne.

Bourses dâaaEtat et passeport mobilité


Francoise BIR


Sous-Directrice de la vie étudiante, CNOUS


Le CNOUS est un établissement public et administratif national ; les CROUS en région, gèrent nos prestations apportées aux étudiants en matière dâaaaccompagnement de la vie étudiante. La création des CROUS est originale, puisquâaails émanent dâaaune initiative étudiante ; ce dispositif, très particulier, nâaaexiste quâaaen Allemagne et en France. Le budget du CNOUS sâaaélève à 900millions d'euros sert 54 millions de repas gère 150 000 places en résidence universitaire. La mission du réseau des Å'uvres universitaires est éminemment sociale ; présent en métropole, il lâaaest également dans les universités dâaaOutre-mer. Signalons que nous gérons les bourses dâaaenseignement supérieur des étudiants dépendant du Ministère de lâaaéducation nationale. En parallèle, grâce au FSU et à notre réseau dâaaassistantes sociales nous nous adressons à lâaaensemble des étudiants de lâaaenseignement supérieur, même sâaails dépendent dâaaautres structures que lâaaEducation nationale. Clairement, tous les étudiants peuvent évidemment être accueillis dans nos structures. En ce qui concerne les bourses dâaaenseignement supérieur, il faut rappeler que nous traitons 1,2 million de demandes tous les ans ceci très en amont de la rentrée. Les demandes se font au travers dâaaun dossier social étudiants servant pour la demande de bourses dâaaune part, et pour la demande dâaaun logement en résidence universitaire, dâaaautre part. Précisons dès à présent quâaaun million dâaaétudiants en France, ne vivent pas dans leur famille et, au vu de ses chiffres vous remarquez que lâaaon ne peut pas loger tous les étudiants. Nous procédons donc à des choix, en fonction de critères sociaux âaa les étudiants boursiers sont évidemment prioritaires. 10 000 des 520 000 boursiers sont issus dâaaOutre-mer. Le réseau des CROUS offre un accompagnement de lâaaétudiant dans plusieurs autres champs de sa vie quotidienne : il sâaaagit par exemple dâaaun accompagnement pour la recherche dâaaun logement privé, ou dâaaun job dâaaété. Les CROUS ainsi, essaient dâaaêtre dans une situation de grande proximité avec les étudiants dâaaoù quâaails viennent. Sâaails viennent de loin, ce qui est votre cas nous leur portons une attention encore plus grande, et nous faisons tout pour trouver rapidement une réponse à leur question.


Le passeport mobilité


Hubert DERACHE


Conseiller technique du Ministre de lâaaOutre-mer


Ce passeport a été mis en place il y a trois ans en 2002. Pour les étudiants il est géré en relation directe par le CNOUS qui en assure la gestion pour les deux tiers des étudiants dépendant du CNOUS. Sans revenir sur les règles et les conditions dâaaaccès à ce passeport, précisées dans le décret du 18 février 2004, il faut signaler quâaails bénéficient aux étudiants âgés de 18 à 26 ans ne pouvant accéder sur place dâaaune filière dâaaenseignement supérieur, ou qui se trouvent dans des filières saturées. Au 31 décembre 2004, nous avions délivré 9 037 passeports mobilité, dont deux tiers gérés par le CNOUS. Le montant total sâaaélève à 10 millions d'euros environ. Je rappelle que ce passeport gère également la question de la formation professionnelle : au total, ce sont 15 000 passeports mobilité qui avaient été délivrés au 31 décembre 2004, dont 6 000 pour des actions de formation professionnelle. En termes de bilan, plusieurs éléments doivent être remarqués.


  • · Le doublement des effectifs entre décembre 2003 et décembre 2004.
  • · La montée en charge de ce passeport mobilité nâaaa pas nui aux effectifs des universités dâaaOutre-mer, qui ont continué à augmenter, à hauteur de 2,6 % entre 2003 et 2004. Formation in situ et passeport mobilité constituent donc deux dispositifs complémentaires.
  • · La collectivité la plus mobile, en masse, est bien sûr la Réunion. Dâaaun point de vue relatif, Saint-Pierre-et-Miquelon arrive en tête. Exception faite de Saint-Pierre-et-Miquelon, ce sont les trois collectivités du Pacifique qui présentent la plus grande mobilité.
  • · Les étudiants guyanais semblent peu bénéficier du passeport mobilité : des réflexions doivent être engagées à ce titre.

Protection sociale et logement


La protection sociale


Edouard BIDOU


Cette question est essentielle, dans la mesure où, si les étudiants ne sont pas « en règle » à ce titre, câaaest bien leur couverture maladie qui est en jeu. Plusieurs points doivent être vérifiés.


  • · Vos droits dont vous pouvez vérifier leur réalité grâce à votre carte Vitale. Ils sont généralement ouverts du 1er octobre au 30 septembre de lâaaannée suivante. Ils peuvent, dans certains cas être prolongés.
  • · En ce qui concerne votre assurance complémentaire maladie, elle est également nécessaire, dans la mesure où la Sécurité sociale ne couvre pas les remboursements de frais médicaux dans leur totalité. Vous devez donc recourir à une mutuelle et, dans ce cadre, vous devez vérifier que cette mutuelle vous offrira un remboursement allant au-delà du remboursement de base.
  • · Vous pouvez recourir, dans certains cas à une couverture maladie universelle (CMU).

Lorsque vous avez vérifié la réalité et la qualité de votre couverture maladie, vous devez prêter une certaine attention à deux questions : la première est relative aux tarifs dans la mesure où ils sont très fluctuants. Pensez, en conséquence, à vérifier ces tarifs lorsque vous vous rendez chez un médecin. Vérifiez également, autant que possible, que les professionnels de santé auxquels vous recourez apparaissent au Secteur I Vous devez en outre vous assurer si vous devez avancer les frais médicaux. Vous devez donc vérifier que la mutuelle que vous prendrez couvre la part du tiers-payant. Si vous devez néanmoins avancer de lâaaargent, pensez à envoyer vos justificatifs de remboursement à votre centre de Sécurité sociale. Il convient de signaler que, à partir du 1er juillet prochain, vous serez obligés de choisir un médecin traitant, mesure entrant dans le cadre de la réforme de lâaaassurance maladie. Si vous ne recourez pas au médecin traitant, le remboursement de la sécurité sociale, et de votre mutuelle, sera moindre. Enfin, signalons que cette réforme a instauré un crédit dâaaimpôt, auquel vous êtes susceptible dâaaavoir droit. Il vous appartient de vous renseigner à ce titre.


Le logement


Loïc CHARBONNIER


Conseiller technique de la Ministre dâaaOutre-mer


La problématique du logement des étudiants dâaaOutre-mer en métropole doit être resituée : 21 000 étudiants ultramarins recherchent, chaque année, un logement. 50 % dâaaentre eux sont boursiers 4 400 bénéficient dâaaun logement géré par le CROUS soit un jeune sur cinq. Cette moyenne nationale recouvre des disparités fortes dâaaune académie à lâaaautre : la moitié dâaaentre elles répondent correctement à la demande (Aix-Marseille, Besancon, Marseille), dâaaautres éprouvent de fortes difficultés : je pense à Paris Créteil et Bordeaux tout particulièrement. Aujourd'hui, ce sont essentiellement les étudiants boursiers qui bénéficient des logements étudiants ceci en fonction dâaaun indice social prenant en compte un critère de distance. Les étudiants venant pour la première fois en métropole bénéficient souvent dâaaune priorité par rapport aux étudiants présents depuis plus longtemps. Il faut souligner que les CROUS portent une attention particulière aux étudiants dâaaOutre-mer. La Ministre de lâaaOutre-mer avait commandité une étude à ce titre, afin de faire un bilan et de déterminer des actions à conduire. Au final, une convention a été signée avec lâaaANT, ceci pour réserver, chaque année, 800 chambres pour des jeux en formation professionnelle ou à des étudiants. Le premier bilan de cette convention est positif, si ce nâaaest à Bordeaux et à Toulouse. Je suis persuadé que la situation va sâaaaméliorer en 2005 dans ces deux académies. Nous constatons par ailleurs une sensibilisation des acteurs locaux à la problématique des jeunes dâaaOutre-mer, suite aux démarches que nous avons engagées. Câaaest bien au travers dâaaune sensibilisation des acteurs locaux que nous serons en mesure de trouver des solutions. En ce qui concerne les personnes en mobilité, et à la recherche dâaaun emploi, il faut noter quâaails recherchent souvent un logement pour leur famille et non pour eux seuls. Nous avons engagé des réflexions avec le CNAM pour réserver davantage de logements de ce type, notamment en région parisienne et dans lâaaEst de la France. Le Loca-Pass est un dispositif mis en place par le 1 % Logement, et très intéressant pour les étudiants : il permet, à certaines personnes dâaaobtenir une avance pour financer le dépôt de garantie, et dâaaapporter au bailleur une garantie de paiement du loyer et des charges. Lâaaavance ainsi faite doit être remboursée au travers de mensualités réduites. Si cette aide sâaaadresse aux salariés les étudiants dans certains cas (être boursiers ou avoir bénéficié dâaaun CDD de trois mois avant lâaaentrée dans le logement) peuvent en bénéficier. Ce dispositif pourrait être étendu à dâaaautres étudiants boursiers et, pour cela, nous voulons engager des discussions avec les collectivités. Nous voulons donc mobiliser les organismes gérant le 1 % Logement sur un dispositif élargi en la matière.


Gora PATEL:


Il est vrai que cette question de la caution des étudiants dont les parents vivent Outre-mer constitue un réel problème. Pour ma part, dans la mesure où je vis à Paris jâaaai dû cautionner lâaaannée dernière six étudiants et je ne suis pas davantage solvable que leurs parents !


Francoise BIR:


Je tiens pour ma part à préciser que, en accompagnement du logement en résidence universitaire ou en résidence étudiante, des dispositifs sont mis en place pour trouver des pistes de logement autres pour les étudiants. Nous avons mis en place des services en ligne, regroupant un certain nombre dâaaoffres de logement, notamment dans les villes où la pression immobilière est particulièrement forte pour les étudiants. Au-delà de ce dispositif de Loca-Pass certaines collectivités territoriales en métropole, essaient de mettre en place des dispositifs similaires pour garantir les cautionnements : je pense tout particulièrement à la Ville de Paris qui compte mettre en place un Loca-Paris.


Logement, action du CMAI de la Ville de Paris pour les étudiants ultramarins


Gilles FORTINEAU


Directeur du Centre municipal dâaaaccueil et dâaainformation des Domiens et Tomiens (CMAI)


Je souhaite vous présenter le service intitulé Centre municipal dâaaaccueil et dâaainformation des Domiens et Tomiens (CMAI). Il sâaaagit dâaaun service de la Ville de Paris il est ouvert à tous les Parisiens originaires dâaaOutre-mer, et aux personnes arrivant dâaaOutre-mer. Evidemment, ce service nâaaest pas strictement ouvert aux étudiants. Il comprend plusieurs secteurs.


  • · Un secteur emploi formation, vous aidant dans votre recherche dâaaemplois de formations de stages.
  • · Un secteur logement, vous offrant un accompagnement dans votre recherche de logement.
  • · Un secteur social, au travers duquel vous pouvez consulter une assistante sociale.
  • · Un secteur culturel.

Nous avons en outre mis en place une permanence juridique, une permanence psychologique, et une permanence dâaaaide à lâaaentreprise. Clairement, le CMAI regroupe, en un même lieu, nombre de services particulièrement utiles aux ultramarins sâaainstallant à Paris. Sâaaagissant des étudiants plus précisément, leurs demandes ont été jusquâaaà présent peu nombreuses. Elles ont essentiellement concerné la problématique du logement. Dans ce cadre, nous pouvons leur donner accès à des logements sociaux, et nous avons répertorié toutes les structures de logement étudiant existant à Paris. Nous avons par ailleurs mis en place des partenariats avec certaines structures les Estudines notamment. En ce qui concerne lâaaemploi et la formation, nous aidons les étudiants dans leur recherche de stages ou de premier emploi.


Innovations dans lâaaaccompagnement des étudiants : lâaaexemple de la Réunion et de la Nouvelle-Calédonie


Résidences-services pour les étudiants


Jacques BOLLET


Gérant dâaaEurostudiomes


Je gère Eurostudiomes qui appartient à la CDC. Nous avons vocation à gérer et exploiter des résidences-services pour des étudiants et des cadres en mobilité. Nous exploitons 40 résidences soit 6 000 chambres. Il est évident que ce parc est très modeste, dans la mesure où 1,3 million dâaaétudiants ont besoin dâaaun logement aujourd'hui. Ce besoin de logement est satisfait au travers de différents modes et, pour notre part, nous intervenons dans le secteur privé : nous gérons des résidences appartenant à des propriétaires qui mettent des logements sur le marché locatif privé à destination des étudiants. Depuis 2001, nous avons mis en place de premiers partenariats avec la Maison de Nouvelle-Calédonie, ceci pour accueillir des étudiants de cette île. Ce partenariat présente un intérêt évident : au travers dâaaune convention cadre, il était possible de mettre des logements à disposition à des conditions tarifaires convenues de prime abord, au prix du marché. Ce même marché, aujourd'hui, est dans une situation de pénurie ; rappelons également que le marché immobilier a connu une forte hausse au cours des dernières années ce qui rend problématique toute accession à la location pour les étudiants. Par exemple, pour une simple chambre, les loyers peuvent atteindre 800 euros par mois à Paris ! Un tel niveau de prix rend difficile toute location, même en recourant aux aides proposées aux étudiants. Le partenariat que nous avons mis en place fonctionne. Il a permis de répondre à la problématique du cautionnement, la Maison de la Nouvelle-Calédonie sâaaétant portée garante des locations qui seraient faites par son intermédiaire. De manière plus générale, il convient de rappeler que le déficit est très important sur le marché immobilier ; le rapport Anciaux apporte plusieurs préconisations à ce titre. Certes le marché libre est une réponse aux besoins des étudiants mais lâaaévolution des prix est inquiétante. Il est maintenant urgent que, ensemble, nous réfléchissions à des solutions permettant aux étudiants de se loger à des prix corrects.


Abraham BOLE


Responsable des étudiants à la Maison de la Nouvelle-Calédonie


Un projet a été mis en place au début de la décennie, afin de répondre aux fortes demandes de la part des étudiants en termes de logement, et, surtout aux difficultés rencontrées pour produire les papiers exigés par les bailleurs. Ce projet nâaaa pas réellement connu un grand succès pour une raison simple : les loyers les cautions étaient beaucoup trop élevés pour les étudiants. Rappelons également que la configuration est quelque peu originale en Nouvelle-Calédonie, puisque les étudiants de Nouvelle-Calédonie sont « envoyés » en métropole par des institutions ne se limitant pas à la seule université. Si certains dâaaentre eux sont boursiers et peuvent accéder à des logements à Paris dâaaautres se trouvent dénués de solutions. Il faut rappeler également que les étudiants de Nouvelle-Calédonie présents en métropole sont essentiellement des étudiants de premier cycle. Or le CROUS de Paris nâaaaccepte pas de prendre en charge les étudiants de premier cycle : au final, ces derniers doivent se loger en banlieue, ce qui représente un véritable problème. Nous avons donc décidé de remédier à cette situation en nouant un partenariat avec Eurostudiomes ainsi quâaaavec les Estudines et la CUIP : clairement, les principaux bénéficiaires de ces dispositifs sont les étudiants basés à Paris nous nous devrons de lâaaétendre à dâaaautres régions. De manière globale, ces partenariats sont onéreux, mais ils nous permettent de réserver des logements pour les étudiants de Nouvelle-Calédonie. Ils nous offrent également la possibilité de nous porter caution en lieu et place des parents des étudiants. Nous allons reconduire les trois partenariats existants et nous sommes en outre en discussion avec le CROUS sur la possibilité de nouer de nouveaux partenariats. Vous savez également quâaail est impossible dâaaouvrir un compte bancaire en métropole si lâaaon nâaaa pas de logement. Nous avons mis en place un dispositif permettant de domicilier administrativement les étudiants en faisant la demande à la Maison de Nouvelle-Calédonie à Paris.


Convention CIUP et accueil dans les villes de province


Patricia HOARAU


Conseillère régionale de la Réunion


Le règlement départemental en faveur des étudiants a été réactualisé en 2004, et, dans ce cadre, nous avons mis lâaaaccent sur lâaaaccueil des étudiants primo-arrivants ou des étudiants déjà installés. Je souhaite donc vous présenter deux dispositifs dâaaaccueil. Tout dâaaabord, une convention a été établie avec le CNOUS et les CROUS de plusieurs villes (Aix, Bordeaux, Montpellier et Toulouse). Ce dispositif a permis dâaaaccueillir la quasi-totalité des étudiants primo-arrivants. Il sâaaagit par ailleurs de faire accueillir, par des étudiants référents originaire de la Réunion et recrutés par les CROUS les nouveaux arrivants ; ces étudiants référents sont ainsi les interlocuteurs privilégiés des nouveaux arrivants pendant tout le premier trimestre de lâaaannée universitaire. Ces derniers sont donc accompagnés dans leur démarche administrative, les étudiants référents les aidant également à sâaainsérer dans leur nouveau milieu. Les étudiants référents sont employés à mi-temps ; nous leur mettons à disposition certains outils afin que lâaaaccueil se réalise dans les meilleures conditions. Evidemment, les étudiants référents ont été formés et sont suivis pendant toute la durée de leur mission ; par ailleurs nous mettons à leur disposition les coordonnées des associations existant sur le territoire de référence. La liste et les coordonnées des étudiants référents sont remises aux étudiants avant leur départ en métropole. Un numéro vert est mis en place depuis juillet 2004, et est destiné à tout étudiant réunionnais sâaainscrivant dans une université métropolitaine. Ce numéro dâaaaccueil est à même de lui apporter des précisions et des informations (orientations pour des recherches de logement, vers des organismes pouvant intervenir en leur faveur, mise en relation avec des associations réunionnaises présentes en métropoleâa¦). Entre juillet et octobre, deux étudiants ont été dédiés à plein temps à cette fonction. Depuis le 30 octobre, date de clôture de ce numéro vert, lâaaantenne du Conseil général à Paris a pris le relais et recoit, depuis environ 80 appels par mois. Entre juillet et octobre, nous avons recu plus de 600 appels par mois. Sâaaagissant de notre partenariat avec la CIUP, je vous signale que nous disposons dans ce cadre, de 75 chambres disponibles pour les étudiants réunionnais de second et troisième cycles. Une convention, entre La Réunion et la CIUP, régit cette question.


Questions/réponses


Simon LOUECKHOTE: Face aux discriminations de plus en plus nombreuses le Président de la République a décidé la création dâaaune Haute Autorité chargée de lutter contre ces problèmes. La présidence en sera probablement confiée à Louis Schweitzer, actuel Président de Renault. Monsieur Claude-Valentin Marie, présent aujourd'hui, a été proposé par le Président du Sénat pour siéger dans cette Instance. Clairement, les ultramarins sont victimes de discrimination et nous considérons en tant que parlementaires que lâaaOutre-mer nâaaest plus vu de la même facon. Il existe un véritable sentiment dâaaexclusion de lâaaOutre-mer, contre lequel nous devons nous battre. Nous espérons Monsieur Marie, que votre action, dans le cadre de cette Haute Autorité, contribuera à réduire ce sentiment dâaaexclusion.


Claude-Valentin MARIE: Je dois dire que je suis très fier de lâaahonneur qui mâaaa été fait, et câaaest au nom de vous tous que je travaillerai dans le cadre de la Haute Autorité. Certes je suis originaire dâaaOutre-mer, mais je serai autant attentif au sort des populations dâaaOutre-mer que je le serai vis-à -vis dâaaautres populations. De ce point de vue, je serai sensible à la réalité de toutes les discriminations quelles quâaaelles soient. Je dirige actuellement le premier organisme qui, dâaaun point de vue institutionnel sâaaest engagé dans la lutte contre les discriminations. Câaaest bien parce que nous nâaaavons pas été suffisamment efficaces dans notre action que le Président de la République a décidé que le Parlement devait se prononcer sur la création dâaaune nouvelle institution. Clairement, par son vote, le Parlement a décidé la mise en place de la Haute Autorité. Je mâaainscris donc dans la continuité de ce qui a été accompli dans le cadre de cette première structure, mais je mesure, dans le même temps lâaainsuffisance de notre action. Enfin, je tiens à rappeler avec force que le combat contre les discriminations doit certes prendre la forme dâaaune réparation des préjudices mais surtout, dâaaune prévention des préjudices.


Je représente lâaaAssociation des étudiants de la Polynésie francaise de Paris. Je dois dire que ce colloque nâaaest pas suffisamment placé sous le signe de lâaaéchange, ce que je regrette. Par ailleurs en ce qui concerne la discrimination raciale, qui vient dâaaêtre évoquée, nous savons quâaaelle ne représente pas un fait nouveau ; la discrimination face à lâaaaccès au logement est tout autant une réalité, et il devient maintenant urgent de les résoudre. Je concois que des projets des réflexions existent, mais nous attendons tous maintenant, des résultats. Je ne souhaite donc pas réellement poser de questions je souhaite simplement dire que nous devons arrêter de nous voiler la face, nous devons tous agir.


Je souhaite parler au nom des étudiants guyanais. Le niveau des passeports mobilité est très faible au niveau de la Guyane, et je suis persuadée que ceci est la conséquence dâaaune très faible information : pourquoi ne pas produire un guide, apportant des solutions aux difficultés que vont rencontrer les étudiants dâaaOutre-mer après le bac i Cette information devrait être adressée aux lycéens.


Loïc CHARBONNIER: Je prends note de votre interrogation relative à la Guyane. Lorsque vous établissez votre dossier social étudiant, sur Internet, lâaaon vous fait part de lâaaexistence du passeport mobilité.


Je suis originaire de Mayotte, et souhaite signaler que, dans toutes les grandes villes métropolitaines où sont présents des étudiants de Mayotte, il existe edes associations : dans ce cadre, nous accueillons les nouveaux arrivants et je veux donc rappeler fortement quâaail existe des associations dâaaétudiants des différents DOM-TOM. Nous sommes sur le terrain, et nous nous mobilisons pour résoudre les problèmes concrets rencontrés par les nouveaux arrivants.


Je suis originaire de la Réunion et je souhaite poser une question à Madame Bir et à Monsieur Piozin. Pour pallier la pénurie de médecins à venir, il a été décidé dâaaaugmenter le numerus clausus en faculté de médecine. Parallèlement, certains diplômés de certaines grandes écoles dâaaingénieurs francaises peuvent bénéficier de lâaaéquivalence des deux premières années dâaaétudes médicales et pharmaceutiques. La question de lâaaaccompagnement de ces étudiants se pose, tout particulièrement en matière de logement et de bourse. Quels dispositifs prévoyez-vous pour ces étudiants titulaires dâaaun bac+5 et âgés de plus de 27 ans ce qui ne leur donne plus droit à des aides universitaires i


Eric PIOZIN: Les droits dâaaéligibilité à des bourses sont fondés sur des principes intangibles : il faut progresser dans les études tout dâaaabord pour y avoir droit. Les revenus des familles sont également pris en compte. La communauté nationale consacre 1,5 milliard dâaaeuros aux bourses 520 000 étudiants en bénéficient. Une personne préparant un bac+5 a droit à des bourses mais sâaail décide de prendre une voie différente, devons-nous lâaaaider i Cette question doit être posée, mais nous devons nous demander si nous devons assumer une telle réorientation. Entamer des études de médecine est un investissement lourd, de plusieurs années. Sâaail est possible de passer dâaaune école dâaaingénieurs à un cursus médical, il faut prévoir un dispositif dâaaaccompagnement afférent.


Je souhaite mâaaexprimer au nom des étudiants de Wallis et Futuna. Quid du paiement de la bourse pendant les grandes vacances universitaires qui a été supprimé récemment par une circulaire i Que feront les étudiants de Wallis et Futuna qui ne peuvent pas quitter le territoire métropolitain i Je souhaite obtenir des explications à propos de ce traitement que je juge discriminatoire.


Eric PIOZIN: Le dispositif de bourses est complexe, et composé de plusieurs strates de textes. Une partie des étudiants dâaaOutre-mer est gérée par le Ministère dâaaOutre-mer, lâaaautre par le Ministère de lâaaEducation nationale. Sâaaagissant du quatrième terme, il faut rappeler que les textes sâaaappliquant sont ceux de lâaaEducation nationale. Cela dit, pour les étudiants originaires de Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna et Mayotte, nous appliquons un décret en date de 1998. Ainsi, vous pouvez constater quâaail existe différents types de réglementations particulièrement complexes que certains dâaaentre vous jugent illisibles. Je dois vous dire que nous essayons de simplifier le dispositif en vigueur : notamment, nous travaillons avec le Ministère de lâaaOutre-mer, pour faire en sorte que les deux dispositifs celui de lâaaOutre-mer et celui de lâaaEducation nationale se fondent en un seul.


Ma question porte sur le passeport mobilité. Je dois vous dire que des dysfonctionnements surviennent à ce titre au niveau du CROUS dâaaAntilles-Guyane : dâaaun point de vue administratif, les dossiers sont traités à Cayenne, le paiement est effectué au niveau de la Guadeloupe. Entre ces deux actes neuf mois peuvent sâaaécouler parfois ! Il serait donc bon de remédier à ce dysfonctionnement ; il serait pertinent, également, que le CROUS de Guyane soit totalement autonome.


Francoise BIR: Un tel retard nâaaest pas excusable, en effet. Rappelons que le dispositif était géré, au départ, par les CROUS métropolitains ceci pour lâaaensemble des populations. Nous avons considéré, ensuite, quâaail fallait rapprocher les guichets des étudiants : câaaest pour cela que la question de la gestion a été confiée aux CROUS dâaaOutre-mer. Les retards dans le traitement des dossiers sâaaexpliquent donc par ce biais. Je vous indique également que nous disposons dâaaun logiciel, via le web, permettant de réduire les délais de paiement. Je ne peux pas vous donner dâaaautres explications.


Les étudiants de Saint-Pierre et Miquelon, qui ont une bourse locale, peuvent-ils bénéficier des dispositifs prévus pour les étudiants ayant une bourse nationale, le Loca-Pass par exemple i


Madame BIR: Ce dispositif ne sâaaadresse quâaaaux étudiants boursiers dâaaEtat, dépendant du Ministère de lâaaEducation nationale. Il faut sâaaadresser aux CILL qui gèrent ce dispositif pour connaître le détail des conditions dâaaéligibilité.


Je suis originaire de Nouvelle-Calédonie. Les étudiants inscrits dans les universités ultramarines peuvent-ils avoir droit au passeport mobilité, comme les étudiants inscrits dans les universités métropolitaines i En outre, je dois vous dire quâaaun étudiant néo-calédonien nâaaa pas vu ses droits dâaainscription exonérés au motif quâaail nâaaexistait pas de textes juridiques idoines et que les étudiants néo-calédoniens sont gérés par lâaaEGIDE. Comment devons-nous faire pour que les étudiants néo-calédoniens se voient rembourser des frais dâaainscription.


Eric PIOZIN: Le principe est très clair : tout étudiant boursier de lâaaEducation nationale peut se faire rembourser ses frais dâaainscription, quelle que soit son origine géographique.


Abraham BOLLE:: Dès lors que vous avez une attestation de lâaaEGIDE, vous pouvez vous faire rembourser les droits dâaainscription. Malheureusement, la situation que vous venez de présenter nâaaest pas rare, au contraire.


Lâaainsertion professionnelle


Passerelle vers lâaaenseignement professionnel : le rôle de lâaaANT en matière de formation professionnelle et de mobilité


Jean-Baptiste HY


Directeur général de lâaaAgence nationale pour lâaainsertion des travailleurs dâaaOutre-mer


LâaaANT est une création originale, puisquâaaelle vise à organiser la formation professionnelle en mobilité des jeunes ultramarins. Cela concerne les formations « classiques », les formations en alternance, et les stages. Nous intervenons pour le compte de lâaaEtat, dâaaune part, les collectivités dâaaOutre-mer, dâaaautre part. Les prestations de lâaaAgence répondent très largement aux problématiques qui ont été évoquées : nous sommes présents Outre-mer, et nous aidons les jeunes à sâaaorienter. LâaaANT joue en outre un rôle original dâaaensemblier, dans la mesure où, une fois quâaaun jeune a déterminé son projet professionnel et trouvé un organisme de formation, nous mettons en place sa rémunération, nous prenons en charge son transport, et nous lui cherchons un logement en métropole. Notre rôle est donc de monter cet ensemble dâaaopérations. Une fois arrivé en métropole, nous accueillons le jeune, nous le conduisons vers le lieu de son stage et nous assurons un suivi et un accompagnement au travers de notre réseau métropolitain. A lâaaissue de sa formation, nous pouvons lâaaaider à trouver un emploi sâaail souhaite rester en métropole. Clairement, le dispositif que nous proposons représente un ensemble de prestations complètes visant à résoudre nombre de difficultés qui viennent dâaaêtre évoquées. Quelques chiffres peuvent être donnés. Lâaaannée dernière, nous avons organisé 7 880 opérations de mobilité, donc 5 000 en formation professionnelle et 1 500 stages. Nous travaillons essentiellement pour les DOM. Depuis deux ans nous travaillons avec Wallis. Les niveaux de formation que jâaaévoque ne sont pas les vôtres puisque 70 % des formations concernées sont des formations de niveau 5. Cela concerne des métiers très diversifiés. Depuis un an, nous avons mis lâaaaccent sur les métiers du secteur sanitaire et social. Ces formations sont, pour lâaaessentiel, en France métropolitaine. Nous avons essayé de conduire des actions en Europe, mais elles sont peu convaincantes. En revanche, nous avons mis en place un dispositif avec le Québec, dâaaores et déjà très satisfaisant.


Etudier à lâaaétranger


Programmes de mobilité internationale pour les étudiants


Marie-Claude RENAULD-GUVENDI


Chef du bureau de la formation des Francais à lâaaétranger au Ministère des Affaires étrangères


Je souhaite vous décrire rapidement les dispositifs que nous mettons à disposition des étudiants francais souhaitant effectuer une mobilité vers lâaaétranger. Notre programme phare est le programme Lavoisier : concernant 900 candidats pour 180 bourses il sâaaadresse essentiellement à des étudiants de niveau bac+5 minimum souhaitant effectuer des formations post-doctorales pour une durée qui ne peut être supérieure à un an. Des doctorants en sciences humaines peuvent poser leur candidature à ce programme, et nous soutenons les disciplines scientifiques également. Nous offrons par ailleurs un soutien en matière de recherche médicale. Enfin, dans le cadre de ce programme, prennent place des formations complémentaires européennes : elles permettent dâaaaller passer un an au Collège dâaaEurope, pour une durée dâaaun an. Lâaainstitut universitaire européen de Florence est accessible : il est ouvert à des chercheurs en sciences sociales et humaines. Il existe également un programme dâaaétudes à lâaaétranger, ouvert aux étudiants issus des écoles de commerce et dâaaingénieurs et souhaitant compléter leur cursus par une formation effectuée à lâaaétranger. Ce programme permet de bénéficier de bourse dâaaun montant de 1 200 euros en moyenne. Il existe une autre série de programmes :il sâaaagit des bourses des gouvernements étrangers que nous gérons également. En effet, elles sont accordées au titre de la réciprocité. Il sâaaagit de bourses dâaaétudes et de recherche, accordées pour une durée maximale dâaaun an. Des pays européens sont concernés mais également des pays comme la Chine, le Mexique, ou le Qatar. Enfin, je tiens à signaler lâaaexistence du programme Duo France, dâaaune part, permettant aux étudiants doctorants francais dâaaaller passer, la deuxième ou la troisième année de thèse au Japon.


Présentation de programmes de mobilité européens gérés par lâaaAgence Socrates-Leonardo


Solène CHARUAU


Gestionnaire-conseil à lâaaAgence Socrates-Leonardo


Cette Agence a pour mission la mise en Åauvre des programmes européens pour lâaaéducation et la formation professionnelle. Clairement, nous assurons le lien entre nos Ministères de tutelle, lâaaEurope et les établissements dâaaenseignement supérieur francais ayant adhéré à ces programmes. Je souhaite vous présenter quelques-uns de ces programmes. Le programme Socrates est un programme européen pour lâaaéducation : le programme Erasmus qui vous est destiné, y est inclu. Ce programme permet aux étudiants dâaaaccomplir une année dâaaétudes dans un pays européen. Le programme Leonardo concerne, quant à lui, la formation professionnelle : les étudiants souhaitant partir faire des stages dans des entreprises situées en Europe y sont éligibles. Ces deux programmes concernent les 25 pays de lâaaUE, les trois pays de lâaaAELE, ainsi que la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie.


En ce qui concerne le dispositif Erasmus les points suivants doivent être rappelés.


  • · Vous devez suivre un programme dâaaétudes officiel dâaaenseignement supérieur.
  • · Vous devez avoir accompli avec succès la première année de vos études.
  • · Il faut passer entre 3 et 12 mois dans une université en Europe.
  • · Vous devez passer des examens dans cette université dâaaaccueil, vos résultats seront validés à votre retour dans votre établissement dâaaorigine. La reconnaissance académique est garantie si vous partez dans le cadre du programme Erasmus.
  • · Vous devez payer vos droits dâaainscription à votre établissement dâaaorigine.
  • · Vous avez droit à une bourse de 100 euros par mois environ.

Pour lâaaannée universitaire 2003-2004, 21 000 étudiants francais sont partis dans le cadre de ce programme, principalement en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne. La durée moyenne du séjour est souvent équivalente à 7 mois les étudiants partant essentiellement en troisième ou quatrième année.


Quelques précisions peuvent être apportées à propos du programme Leonardo.


  • · La durée du stage doit être comprise entre 3 et 12 mois.
  • · Vous devez vous renseigner auprès de votre établissement pour savoir sâaail a signé un accord pour participer à ce programme.
  • · Le montant de la bourse sâaaélève à 350 euros par mois environ.
  • · Les frais de transport sont pris en charge.

Perspectives dâaaemploi dans le domaine des NTIC


A travers RFO : les nouveaux métiers de la communication


Francois GUILBEAU


Directeur de Radio France Outre-Mer


France Télévisions emploie 8 500 personnes de manière permanente, auxquelles il faut ajouter plusieurs milliers dâaaemplois temporaires. Au final, France Télévisions emploie 11 000 équivalents temps plein. RFO mobilise 2 000 ETP, dont 1 500 permanents : 1 100 dâaaentre eux sont situés dans les DOM-TOM. Traditionnellement, lâaaentrée dans notre société passe par un emploi précaire, tout particulièrement pour les journalistes. En effet, ils commencent à collaborer sur des fonctions de pige, avant dâaaêtre recrutés. Pour les emplois techniques nous opérons des recrutements directement à la sortie de lâaaécole. Nous constatons aujourd'hui un vieillissement de la population de RFO. A horizon de trois ou quatre ans nous allons connaître un certain nombre de départs en retraite, quâaail faudra remplacer. Sâaaagissant des nouveaux métiers (Internet, graphisme), il va de soi que nous avons besoin de nouvelles compétences pour quâaails puissent être exercés. Comme dâaaautres entreprises nous avons besoin de gestionnaires de financiers de collaborateurs RHâa¦ Certaines de nos filiales sont très spécialisées : France Télévisions Publicité, régie publicitaire de France Télévisions doit faire appel à des commerciaux, des personnes spécialisées dans le marketing. France Télévisions Interactive regroupe nombre de collaborateurs spécialisés dans lâaaInternet. Nous assistons actuellement à une tendance à la professionnalisation du métier de télévision et, en conséquence, le niveau dâaaexigence requis est, au minimum, fixé à bac+3, ce qui représente un grand changement par rapport aux précédentes décennies. Cette évolution des profils sâaaexplique par le fait que notre industrie est maintenant mature. Evidemment, si vous souhaitez travailler à RFO, vous devez être prêt à entrer dans une logique de mobilité ; vous devez également être disponible, réactif et motivé.


Etudier le multimédia et les NTIC


Samuelle DUCROCQ HENRY


Professeur à lâaaUniversité du Québec en Abiti-Témiscamingue


Il va de soi que les NTIC peuvent vous être dâaaun grand concours dans la mesure où elles permettent très largement, dâaaabolir les distances. Pour notre part, dans la mesure où nous sommes situés dans une région particulièrement éloignée, nous avons mesuré tous les bénéfices des NTIC dans cette optique. Celles-ci nous ont également permis de favoriser le télétravail. Dans cette optique, notre université a développé un bachelor en multimédia. Dans cette optique également, jâaaai assisté récemment à lâaaassemblée constitutive de lâaaUniversité Internationale de Multimédia (UIM). Cette entité permettra aux universités partenaires de mettre en place une formation à valeur ajoutée pour les étudiants suivant un cursus de multimédia : en effet, lâaaUIM sera en mesure de délivrer des attestations internationales dâaaexcellences aux étudiants concernés. LâaaUIM permettra à des étudiants de premier, deuxième et troisième cycles de plusieurs structures de poursuivre une formation, à partir de leur université dâaaorigine, et dâaaentrer dans une logique dâaaéchange avec dâaaautres universités. En France, les universités de Bordeaux, Toulouse, Versailles la Réunion sont concernées. Pour ce qui est des universités étrangères nous trouvons plusieurs universités chinoises lâaauniversité de Rio, de Ouagadougou et, enfin, du Québec. Par ce biais nous voulons favoriser les échanges dans une optique multiculturelle, et transdisciplinaire : par ce biais nous espérons que les étudiants concernés verront leurs opportunités dâaaemploi multipliées dans le domaine du multimédia.


SUPINFO : nouvelles opportunités dâaaemplois et de création dâaaentreprises dans les départements dâaaOutre-mer pour une clientèle francaise et internationale


Alick MOURIESSE


Président de lâaaEcole supérieure dâaainformatique


Je souhaite pour ma part parler des opportunités dâaaemplois et de création dâaaentreprises dans les DOM-TOM. Etant moi-même originaire des DOM, jâaaai toujours été très sensible à la question du développement de ces régions. Je me félicite de constater aujourd'hui que, parmi les 1 300 élèves de SUPINFO, 250 dâaaentre eux sont originaires des DOM. 20 % de notre effectif est donc constitué dâaaétudiants domiens : ils peuvent apporter leurs compétences à leurs territoires dâaaorigine, mais à la France toute entière. Sâaaagissant de la problématique de la création dâaaentreprises et de richesse dans les DOM-TOM, il faut rappeler tout dâaaabord que lâaainformatique a ceci de formidable quâaail sâaaagit dâaaune activité transversale : toutes les fonctions des entreprises doivent y recourir. Lâaaenjeu, au cours des années à venir, pour les entreprises est dâaaintégrer toutes les technologies qui sont à leur disposition. Sur cette question des technologies je tiens à rappeler que le problème du débit demeure essentiel dans les territoires dâaaOutre-mer : il en va de lâaaattractivité de ces territoires ; pour quâaails soient attractifs ils doivent également disposer de compétences suffisantes et dâaainfrastructures permettant dâaaaccueillir de nouvelles entreprises. Actuellement, des opportunités dâaaousourcing et dâaaoffshore de services se présentent. Les étudiants ressortissants des DOM doivent les saisir : certes ils peuvent être salariés mais ils peuvent également créer leur propre entreprise. En conclusion, je souhaite dire aux étudiants domiens quâaails peuvent réussir : rien ne leur est inaccessible. Certes les clients des entreprises ultramarines peuvent être métropolitains mais il peut sâaaagir également de clients à lâaainternational : cette seconde possibilité ne doit pas être occultée, au contraire. Certaines contraintes évidemment, doivent être réglées mais une fois quâaaelles seront levées des opportunités se présenteront et iront en se renforcant.


Stages en entreprises premier emploi en France ou à lâaaétranger


Offres et attentes dâaaAir France


Pierre DESCAZEAUX


Directeur général dâaaAir France


Air France est une entreprise employant 70 000 personnes et exercant trois métiers principaux : le trafic passager, le fret et la maintenance. Notre entreprise a connu de fortes évolutions au cours des dernières années. Tout dâaaabord, la complexité du monde nous conduit à une très forte rigueur dans tous nos métiers : tous les métiers de la Compagnie demandent une grande maîtrise de lâaaoutil informatique. En outre, le client a été placé, encore plus quâaaavant, au centre de nos préoccupations. Enfin, lâaainternationalisation dâaaAir France doit être remarquée : la part des marchés étrangers est majoritaires et le développement des alliances entre compagnie aérienne fait dâaaAir France une partie dâaaun ensemble plus vaste. Ces trois dimensions emportent ainsi des impacts sur les profils que nous recherchons. Nous proposons tous les ans des jobs dâaaété aux étudiants : ils concernent des postes dans les escales. Les sélections sâaaopèrent en avril. Nous proposons également des jobs dâaahôtesses et de stewards dâaaété. Ils sont très demandés mais nâaaimporte quel étudiant peut nous envoyer son CV : il faut le faire particulièrement tôt, dès le mois de décembre. Par ailleurs nous proposons environ 1 200 stages par an, ceci pour tous les niveaux dâaaétudes du bac+1 au bac+5. Nous recrutons par ailleurs 50 à 60 VIE issus des grandes écoles et dâaauniversités. Il y a des offres d'emploi régulières pour lesquelles vous ne devez pas hésiter à vous porter candidat. Nous recrutons entre 50 et 80 attachés de Direction par an. Recrutés sans expérience, âgés de moins de 30 ans ils sont destinés à devenir cadre chez Air France, ceci dans tous les secteurs de lâaaEntreprise. Ces recrutements sâaaopèrent tous les ans sachant que la motivation et lâaaengagement représentent des valeurs cardinales. Il faut avoir le sens du résultat, il faut également présenter les trois valeurs suivantes : la mobilité, lâaaouverture et lâaaadaptabilité. Câaaest un « plus » pour lâaaEntreprise, mais également pour les personnes. En ce qui concerne notre politique dâaaemploi dans les DOM, je tiens à dire que nous y employons 900 personnes dont 70 cadres. Deux tiers sont des cadres locaux. Je dois dire que jâaaai été frappé par le fort cloisonnement des DOM, vis-à -vis de la France, mais également entre les DOM eux-mêmes. Jâaaestime que ce cloisonnement est très dommageable. A ce titre, nous avons mis en place des dispositifs pour créer des échanges dâaaun DOM à lâaaautre. Au final, vous devez avoir à lâaaesprit que curiosité, mobilité et ouverture sont trois valeurs cardinales de notre politique de recrutement.


Offres et attentes dâaaEDF


Eve MATHIEU


Direction des Ressources humaines dâaaEDF


Quelques chiffres doivent être rappelés à propos dâaaEDF. Tout dâaaabord, 37 % de notre chiffre d'affaires est réalisé à lâaaétranger ; 32 millions de nos clients sont en France, 15 millions de nos clients sont en-dehors des frontières nationales. Nous sommes présents dans tous les métiers de lâaaénergie (production, transport, distribution dâaaélectricité, commercialisation, gaz, services énergétiques). Aujourd'hui, nous maîtrisons 23 % du marché européen de lâaaélectricité. Nous sommes actuellement en pleine mutation, dans la mesure où 70 % du marché de lâaaénergie est maintenant ouvert à la concurrence. 100 % du marché le sera en 2007. Par ailleurs nous sommes dans le cadre dâaaune forte évolution statutaire, EDF étant devenu une société anonyme. Avant la fin de lâaaannée, le capital de la société sera ouvert. Il sâaaagit donc dâaaun important challenge, face auquel nous affichons des valeurs fortes.


  • · le respect de la personne, lâaaouverture aux autres cultures ;
  • · le respect de lâaaenvironnement ;
  • · la performance ;
  • · lâaaintégrité.

Nous avons pris des engagements forts via un droit dâaaalerte : lorsque nos salariés détectent un manquement individuel à ces valeurs ils doivent exercer ce droit dâaaalerte. Ce constat vaut en outre pour nos clients. En 2004, nous avons réalisé 1900 embauches : avant la fin de 2005, nous devrons avoir réalisé 3 500 embauches. Nous avons en outre embauché 350 cadres lâaaannée dernière. Dans le cadre de nos recrutements nous recherchons des compétences de divers ordres. Globalement, nous recherchons des personnes réactives performantes prêtes à répondre aux défis qui sont les nôtres. Je vous indique que toutes nos offres d'emploi sont présentées sur notre site edf.com. Enfin, je tiens à signaler que 80 % des embauches sont réalisées sur des compétences techniques ; 16 % dâaaentre elles sont réalisées dans le domaine universitaire.


Offres et attentes de Manpower


Francoise GEORGET


Responsable du développement des Ressources humaines Manpower


Manpower est présent sur les cinq continents dans 67 pays. Nous disposons de 4 300 agences nos collaborateurs sont au nombre de 2,3 millions ; nos collaborateurs permanents sâaaélèvent à 25 000. Manpower France est la première filiale de Manpower Inc, et nous gérons en direct 11 filiales dont les DOM-TOM font partie. Nous considérons que notre entreprise doit être socialement responsable. Notre business ne doit pas être fait au détriment dâaaune région, mais dans une logique dâaaaccompagnement. Nous considérons être impliqué dans le développement de lâaaemploi et de lâaaemployabilité des populations des régions dans lesquelles nous sommes présents. En outre, nous considérons que nos filiales sont des entités à part entière. Dans les DOM-TOM, Manpower emploie 600 équivalents temps plein ; nous opérons également des recrutements de collaborateurs permanents. Nous avons à cÅaur de privilégier lâaaembauche et le développement des carrières des populations locales et nous faisons du lobbying auprès des différentes instances politiques afin de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour lâaaensemble des actifs. Nous sommes conscients de vos besoins et nous souhaitons pouvoir les satisfaire.


Offres et attentes du Groupe Accor


Francis BRUNET


Direction des ressources humaines de Groupe Accor


Le Groupe Accor agit dans deux métiers principaux : lâaahôtellerie, dâaaune part, le service aux entreprises dâaaautre part. Lâaahôtellerie regroupe 4 000 hôtels présents dans 90 pays 168 000 collaborateurs 25 000 dâaaentre eux travaillant en France. En ce qui concerne le service aux entreprises il est décliné sur cinq pôles : le ticket restaurant en est le plus connu. Lâaahôtellerie offre de nombreuses opportunités dâaaemploi, que cela soit sous forme de stages ou de premier emploi, tout particulièrement dans la restauration. Nous pouvons également penser aux métiers dâaaaccueil et de réception. Plus généralement, toutes nos offres dâaaemploi et de stage sont disponibles sur notre site Internet, accor.com.


Mobilité des étudiants et carte dâaaidentité internationale ISIC


Xavier BODART


Directeur adjoint de Wasteels-OTU


Wasteels a été créé en 1929, par des étudiants et prend en charge le voyage de 120 000 étudiants tous les ans. Notre objectif est aujourd'hui de favoriser la mobilité des étudiants en développant des produits spécifiquement adaptés aux étudiants. Nous souhaitons quâaaun séjour à lâaaétranger soit un atout supplémentaire pour vous venant faciliter vos recherches dâaaemploi. Evidemment, nous agissons également pour faciliter vos séjours dâaaétudes à lâaaétranger. Pour cela, nous proposons des produits spécifiques devant exactement répondre à de tels besoins. Sâaaagissant de la carte dâaaidentité ISIC, il sâaaagit de la carte dâaaidentité internationale des étudiants. Cette carte est reconnue par lâaaUnesco : seule carte dâaaétudiant internationale, elle est distribuée à quatre millions dâaaexemplaires et vous permet de bénéficier dâaaavantages en France, de mieux organiser votre voyageâa¦ Elle vous donne également droit à de nombreuses réductions lors de vos séjours à lâaaétranger. Je souhaitais ainsi, dans le cadre de mon exposé, vous montrer que faire un séjour à lâaaétranger est un vrai « plus » ; un tel séjour nâaaest peut-être pas si onéreux que ce que vous imaginez.


Discours de clôture


Brigitte GIRARDIN


Ministre de lâaaOutre-mer


Pour avoir fait de la jeunesse de lâaaOutre-mer lâaaune des priorités de mon action, vous comprendrez le plaisir que jâaaéprouve à me retrouver aujourd'hui parmi vous. Câaaest naturellement aux étudiants que je souhaite mâaaadresser avant tout, pour vous préciser dâaaemblée que je souhaite un échange plus direct avec vous. Câaaest donc volontiers que je répondrai aux différentes questions qui pourront être posées. Je souhaite vous expliquer pourquoi la jeunesse dâaaOutre-mer se situe au cÅaur de mon action quotidienne à la tête de ce ministère. Si elle lâaaest, câaaest avant tout parce quâaaelle le mérite, dans la mesure où la part des jeunes dans la population de lâaaOutre-mer francais est plus importante quâaaailleurs. La structure démographique est quasiment la même dans les neuf collectivités dâaaOutre-mer ; combinée avec des handicaps structurels importants elle milite pour une politique active en faveur des jeunes. Cette politique se développe autour de trois grands axes : la formation, la mobilité, le logement.


  • I La formation

Outre-mer plus quâaaailleurs le processus éducatif est vécu comme lâaaillustration dâaaun véritable ascenseur social. Il convient donc de souligner les efforts de rattrapage engagés par les pouvoirs publics avec des résultats qui progressent chaque année dans les différents examens généraux, professionnels et techniques. Ces efforts doivent être poursuivis et même accentués pour permettre aux jeunes ultramarins dâaaêtre placés à égalité de chance de réussite avec leurs camarades de métropole. Pour ma part, je suis attentive à ces actions de rattrapage qui doivent être amplifiées dans certaines collectivités. Aujourd'hui, lâaaOutre-mer compte une population étudiante de plus de 45 000 jeunes. Ils sont plus de 21 000 à poursuivre leurs études supérieures dans des universités de métropole, pour la majorité dâaaentre eux parce que les structures dâaaaccueil locales ne leur permettent pas de les mener sur place. Un meilleur accueil de la communauté étudiante ultramarine de métropole nâaaest dâaaailleurs pas exclusive de lâaaaction que lâaaEtat mène pour conforter le développement de nos jeunes universités Outre-mer, qui sont au nombre de quatre, et qui nâaaont pas à rougir de la comparaison avec leurs homologues hexagonales.


  • II La mobilité

Si cette mobilité correspond à une nécessité, trop souvent vécue et ressentie comme une contrainte, elle doit être percue comme une formidable mobilité. Les jeunes installés en métropole ont, après un parcours de mobilité, un niveau de formation et qualification égal voire supérieur à celui des jeunes métropolitains. Puisquâaaelle est nécessaire. Puisquâaaelle est souhaitable, cette mobilité doit être facilitée. Câaaest précisément lâaaobjet des différents dispositifs dont jâaaai souhaité la mise en Åauvre dans le cadre de la loi de programme adoptée en 2003. Je veux surtout évoquer la question de la dotation de continuité territoriale : son montant est de 31 millions d'euros pour 2005. Ses critères de mise en Åauvre sont définis localement par chacune des collectivités locales en charge de la compétence transport. Cette dotation, qui constitue une innovation pour lâaaOutre-mer a pour effet de réduire le coût du transport pour les populations qui en ont le plus besoin : chaque année, ce sont lâaaéquivalent de 200 000 trajets entre lâaaOutre-mer et la métropole qui se trouvent ainsi aidés à hauteur de 30 %. Le passeport mobilité est destiné aux jeunes de 18 à 30 ans dont la mise en place a été effective moins de deux mois après mon arrivée rue Oudinot. Au 31 décembre 2004, ce sont plus de 15 000 jeunes dont 9 000 étudiants qui ont pu obtenir la gratuité dâaaun voyage aller-retour entre leur collectivité dâaaorigine et la métropole, pour un engagement de lâaaEtat de plus de 14 millions d'euros. Certains estiment que ce nâaaest pas assez, mais je tiens à rappeler que lâaaEtat consacre désormais un effort annuel de 45 millions d'euros en faveur de la continuité territoriale entre la France et lâaaOutre-mer là où rien nâaaexistait encore il y a trois ans.


  • III Le logement

Câaaest aujourd'hui la difficulté principale que rencontrent les jeunes pour réussir leur installation en métropole. En ce qui concerne les étudiants seulement 21 % obtiennent une place dans des logements étudiants en métropole. Certaines académies arrivent à absorber 75 % des demandes alors que, dans dâaaautres âaa et en premier lieu à Paris âaa la situation est très préoccupante : seulement 2 % à 3 % des demandes des étudiants ultramarins sont satisfaites par le CROUS. Je suis consciente de ces difficultés : câaaest pourquoi jâaaai mis en place, dès 2003, un groupe de travail associant élus opérateurs de la mobilité et bailleurs sociaux, ce qui a permis de déboucher sur la signature dâaaune convention entre mon ministère et lâaaANT. Cette convention permet de réserver 800 chambres en métropole au profit de jeunes ultramarins en formation professionnelle, mais aussi au profit des étudiants. Câaaest donc une première étape importante que nous franchissons pour aller vers ce que jâaaai coutume dâaaappeler le passeport logement. Disposer dâaaun logement doit, en effet, de moins en moins constituer une cause de retard, voire dâaaabandon pour de nombreux projets de formation. Il faut par ailleurs combattre certaines pratiques discriminatoires : comment admettre en effet quâaaune caution apportée par une personne résidant Outre-mer soit refusée i Je rappelle à ce titre que jâaaai attiré lâaaattention des CROUS sur cette difficulté, en leur demandant de veiller à mettre un terme à de telles pratiques. Je souhaite également rappeler que de nombreux jeunes peuvent bénéficier du Loca-Pass. Il permet dâaaapporter une caution rassurante pour le propriétaire, et dâaaaider le jeune à assumer le paiement de la garantie, qui peut atteindre trois mois de loyer. La demande est forte de la part des jeunes dâaaOutre-mer, visant à étendre le bénéfice du Loca-Pass aux étudiants non boursiers. Je souhaite que nous examinions cette possibilité au cas par cas avec les organismes en charge du 1 % Logement. Mon ministère apportera son soutien à de telles démarches. Pour aller au-delà , il me paraît essentiel de créer de nouveaux partenariats entre collectivités dâaaOutre-mer et collectivités de métropole. A cet égard, la loi sur les responsabilités locales du 13 août 2004 élargit les compétences des collectivités locales en matière de logement étudiant. Ainsi, les collectivités dâaaOutre-mer pourront mettre en place des partenariats avec celles de métropole pour obtenir des droits de réservation pour leurs étudiants. Les premières initiatives prises dans ce cadre méritent dâaaêtre suivies. Pour sa part, lâaaEtat a lancé un important plan de construction de résidences étudiantes à la suite du rapport du député Anciaux: 5 000 nouvelles places seront ouvertes dans les prochains mois. Cette bouffée dâaaoxygène aura des retombées positives pour les jeunes dâaaOutre-mer. Au moment de conclure, je tiens à vous assurer de mon total engagement en faveur de la jeunesse dâaaOutre-mer. Jâaaai bien conscience que le défi à relever est immense, et que beaucoup reste à faire pour placer la jeunesse dâaaOutre-mer à égalité de chance avec celle de la France métropolitaine. Chacun peut toutefois mesurer tout le travail qui a été accompli en lâaaespace de 34 mois par notre Gouvernement. Jâaaentends poursuivre résolument dans cette voie et reste à votre écoute pour quâaaensemble, nous progressions.


Questions/réponses


Ma question sâaaadresse à Madame Charuau. Nâaaest-il pas souhaitable de créer une instance européenne chargée de la gestion des programmes Erasmus i


Solène CHARUAU: Cela est dâaaores et déjà le cas pour une partie de ces programmes gérés en conséquence par la Commission européenne.


Ne serait-il pas possible dâaaétendre le dispositif créé avec le Conseil général de la Réunion à dâaaautres territoires i Quelles sont les aides financières et logistiques que les associations peuvent recevoir de la part des pouvoirs publics ceci lorsque nous voulons constituer des programmes dâaaaccueil des étudiants i


Francoise BIR: Le CNOUS a construit un dispositif en relation avec le Conseil général de la Réunion : il a donné satisfaction. Ce dispositif pourrait être élargi aux étudiants des autres DOM-TOM. En ce qui concerne les associations étudiantes je rappelle que le CROUS peut accompagner des projets de mise en place de dispositif visant lâaaaccueil de jeunes ultramarins.


Je dois vous dire quâaail est très difficile dâaaobtenir de telles aides.


Je représente une organisation étudiante nationale. Les universités disposent de fonds susceptibles de financer des projets de ce type. Je ne pense pas quâaail y ait une quelconque opposition à une telle logique. Les universités peuvent donc financer ce genre de projets. Jâaaai la certitude que les subventions données peuvent être accordées à nâaaimporte quelle autre association, quâaaelle soit communautaire, ou non.


Ma question porte sur le principe de discrimination positive. Madame la Ministre, quelle est votre position sur le débat à lâaaÅauvre actuellement i Ne devons-nous pas nous appuyer sur les expériences conduites aux Etats-Unis à ce titre i


Brigitte GIRARDIN: Je ne suis pas certaine quâaail soit nécessaire de sâaaappuyer sur les expériences conduites outre-atlantique en la matière : elles nâaaont pas été pertinentes. En revanche, créer une Haute Autorité pour lutter contre toutes les formes de discrimination, comme le fait le Gouvernement, est une bonne chose. En la matière, il faut faire preuve de pragmatisme, et dénoncer toutes les situations de ce type qui sont constatées. Si toutes ces situations nous sont signalées je pense que nous pourrons agir. Certes il sâaaagira dâaaun travail très lourd, très fastidieux, mais nous devons en passer par là pour parvenir à de premiers résultats. Peu à peu, chacun prendra conscience que de tels comportements discriminatoires sont maintenant punis.


Philippe EDMOND-MARIETTE : Les associations communautaires ultramarines se rencontrent-elles fréquemment i Les hommes politiques ultramarins sont-ils suffisamment en relation les uns avec les autres i Je nâaaen suis pas certain, et des efforts doivent être produits à ces deux titres. Par ailleurs nous devons compter sur notre capacité à combler le handicap dont nous souffrons ce que nous ne faisons pas suffisamment. En ce qui concerne la problématique que vous évoquez, je pense quâaaelle ne peut pas avoir de couleur politique : nous devons défendre les étudiants les accompagner face aux discriminations dont ils souffrent. Il sâaaagit, pour nous dâaaune obligation. Dans la République francaise, il y aura toujours de la place pour toutes les mesures visant à réduire les handicaps et favoriser lâaaégalité des chances. Je rappelle que nous avons dû mettre en place des dispositifs particuliers pour que les femmes puissent entrer en politique, pour que les personnes handicapées aient leur place dans la société. Il nous faut maintenant non pas mettre en place une affirmative action, mais occuper tous les postes et tous les lieux de visibilité que nous pouvons occuper. Ensuite, lâaaégalité des chances devra être renforcée par des dispositifs et des moyens que les politiques mettrons en Åauvre. Nous ne voulons plus dâaaune politique de la main tendue, nous devons prendre en main les destinées de nos régions. Pour votre part, vos associations doivent se rapprocher. En agissant dâaaune telle manière, nous pourrons « donner des couleurs » à la République.


Eve MATHIEU: Je souhaite apporter un témoignage à ce titre ; EDF suit particulièrement les initiatives des grandes écoles sâaaouvrant à la mixité sociale, Sciences Po ou lâaaESSEC notamment. En tant quâaaemployeur, nous soutenons toutes les grandes écoles qui vont sâaaengager de plus en plus dans un tel programme.


Claude-Valentin MARIE: La lutte contre les discriminations comporte deux aspects : la réparation du préjudice, la réaffirmation de la force de la loi est le premier de ces aspects. Depuis quelques années en outre, les entreprises prennent conscience quâaaelles se doivent dâaaexercer une certaine responsabilité sociale, en luttant, à leur manière, contre la discrimination raciale. Par ailleurs les sanctions dont nous disposons doivent être réellement appliquées la menace de la loi doit être plus crédible. A ce titre, nous devons nous mobiliser, et ne pas laisser se développer ce que nous pouvons appeler un "déni de la discrimination". Il faut, également, que lâaaensemble des associations se saisissent de cette question, et ne se contentent pas de dénoncer les comportements litigieux. Elles doivent également dire ce quâaail faut faire dans de telles situations.


Je souhaite intervenir au nom des étudiants de Mayotte en métropole. Ma question porte sur le passeport mobilité : ce dispositif a été mis en place en 2002, pour faciliter la mobilité des étudiants ultramarins. Or, à Mayotte, nous souffrons dâaaun réel problème de desserte aérienne. Est-il possible de savoir si cette desserte va sâaaaméliorer i Que comptez-vous faire pour désenclaver Mayotte i Quel est le bilan du passeport mobilité pour notre île i Pourquoi les étudiants de plus de 26 ans ne peuvent pas être éligibles à ce dispositif, alors même quâaails suivent un cursus normal i Ne serait-il pas possible dâaaoffrir des aides pour les jeunes chercheurs lorsquâaails viennent assister à des colloques des conférences en métropole i Quâaaen est-il des diplômes de journaliste nécessaires pour entrer au sein de France Télévisions i Ne sont-ils pas limités par des dispositions contenues dans la convention collective de cette profession i Enfin, pourquoi RFO nâaaa-t-elle pas été prise en compte dans le cadre du lancement de la TNT i


Brigitte GIRARDIN: En 2003, 65 personnes issues de Mayotte étaient bénéficiaires du passeport mobilité, contre 785 personnes en 2004. Le dispositif monte en puissance, il est maintenant bien connu, et bien utilisé. Sâaaagissant de la conception même du dispositif, et des règles dâaaéligibilité, il est évident que des problèmes peuvent se poser, mais nous sommes en mesure de faire preuve dâaaune certaine souplesse. Plus généralement, je crois que les critères prévus sont raisonnables. Ce dispositif concerne les jeunes de 18 à 30 ans. Quant à la question des chercheurs vivant à Mayotte, que vous avez évoquée, le point suivant doit être rappelé : à partir du moment où un jeune, âgé de moins de 30 ans doit venir en métropole pour un stage ou une formation, il peut bénéficier du passeport mobilité. Une seule condition est imposée : ce stage, ou cette formation, doit au minimum durer 3 mois ce qui est très fréquemment le cas. En ce qui concerne le problème de la desserte aérienne de Mayotte, je vous indique que nous travaillons à son amélioration. Air Austral va bientôt ouvrir une ligne directe Mayotte-Marseille. Nous sommes en train de financer une extension de lâaaaéroport de Mayotte, pour permettre de plus nombreux vols directs entre cette île et Mayotte.


Francois GUILBEAU : Une de vos questions concernait RFO, et je me félicite quâaaelle vous intéresse autant. Hier, la TNT a été lancée, et les chaînes en faisant partie ont été choisies pour partie par le Gouvernement, et pour partie par le CSA, il y a maintenant deux ans. Je dois vous dire que nous avons lâaaambition dâaaêtre candidat pour avoir une fréquence TNT gratuite, et nous militerons fortement pour obtenir cette fréquence. Votre opinion est juste à propos des diplômes quâaail faut avoir pour exercer une fonction de journaliste au sein de France Télévisions. Le nombre dâaaécoles « autorisées » est limité, mais des révisions sont conduites régulièrement afin dâaaintégrer de nouvelles écoles.


Je suis originaire de Mayotte. Il subsiste un sentiment dâaaincompréhension à lâaaissue de ce colloque, dans la mesure où lâaaon nâaaa pas réellement apporté de réponses concrètes à nos problèmes. Tout particulièrement, lâaaon ne semble pas nous aider à travailler, directement dans les DOM-TOM, dans des structures plus conviviales et de meilleur niveau. En outre, dans la mesure où 60 % des étudiants ne bénéficient pas du passeport mobilité, Air France ne pourrait-il pas agir pour réduire les tarifs exorbitants qui sont pratiqués i


Brigitte GIRARDIN: Je ne peux accepter lâaaidée que les quatre universités ultramarines soient de moins bonne qualité que celles de lâaahexagone. Simplement, elles ne présentent pas le même éventail de cursus ce qui conduit certains étudiants à venir étudier en métropole. Devons-nous tout faire pour que les étudiants ultramarins effectuent tout leur cursus sur leur territoire dâaaorigine i Je ne le pense pas: ce constat vaut pour les étudiants ultramarins mais également pour tous les autres étudiants francais.


Il est pour le moins ironique de constater que lâaaon sâaaélève contre la discrimination, alors que lâaaéligibilité au passeport mobilité est soumise à des critères ! Devons-nous remercier lâaaEtat qui verse 45 millions d'euros à des compagnies aériennes alors quâaail devrait, au contraire, alerter celles-ci sur la nécessité de respecter un plafond en matière de prix des billets.


Brigitte GIRARDIN: Nous ne placons aucun critère, notamment de revenus pour lâaaoctroi du passeport mobilité : simplement, il concerne les jeunes de 18 à 30 ans suivant une formation professionnelle, des études ou occupant un premier emploi. Le passeport est ouvert à tous les jeunes notion dont nous avons identifié les contours. Je rappelle que le passeport mobilité assure la prise en charge, à 100 %, dâaaun billet dâaaavion aller-retour, ceci une fois par an : cela réduit considérablement la charge du coût du transport des jeunes venant étudier en métropole. En outre, je ne connais aucune compagnie aérienne au monde qui accordera un billet gratuit. LâaaEtat exerce son rôle de solidarité nationale vis-à -vis des jeunes dâaaOutre-mer, ce qui est normal : ils subissent un handicap géographique, face auquel ils nâaaont aucun moyen dâaaaction. Nous avons mis en Åauvre la solidarité nationale, ce qui est une première. Certes nous pourrions faire plus mais je rappelle qu'auparavant, il nâaay avait rien !


Bertho AUDIFAX: La distance séparant les DOM-TOM de lâaahexagone a longtemps posé le problème du déplacement, et du coût de celui-ci. Cette question a fait verser beaucoup dâaaencre, comme vous le savez. Il faut rappeler quâaaun billet dâaaavion a toujours un coût, et les expériences de compagnies locales conduites ici et là , ont rapidement montré leurs limites. Je ne suis pas un partisan des tarifs dâaaAir France, mais je mets chacun en garde: de nombreux rêves sont véhiculés à propos du coût du billet dâaaavion entre la métropole et nos régions et nous devons tous admettre quâaaexploiter une ligne aérienne est un travail difficile, devant être géré par des professionnels. Récemment encore, à la Réunion, une compagnie aérienne nâaaa pu exploiter une ligne entre la France et la métropole.


Je suis kanak : je vais être obligé de débourser 2 000 euros pour rentrer en Nouvelle-Calédonie, somme beaucoup trop élevée pour nous : des mesures devraient être prises pour réduire le prix de ces billets tout particulièrement pour les étudiants boursiers. En outre, pourquoi ne pas étendre le passeport mobilité à tous les résidents ou, à tout le moins leur proposer de très fortes réductions i Par ailleurs je considère que la Maison de Nouvelle-Calédonie ne dispose pas de suffisamment de moyens ne permettant pas aux étudiants issus des couches les plus défavorisées de la population de rentrer chez eux. En ce qui concerne le principe de discrimination positive, nous nâaaavons aucun travail à accomplir pour notre part. En revanche, câaaest à lâaaadministration, aux collectivités dâaaagir pour mettre un terme aux discriminations que nous subissons.


Ma question sâaaadresse à Monsieur Charbonnier. De nombreux étudiants ultramarins viennent travailler en Ile-de-France, région dans laquelle la situation du logement est véritablement critique. La majorité des étudiants domiens doivent se débrouiller pour trouver un logement. Pouvez-vous nous dire pourquoi certaines compagnies dâaaassurance nâaaaccréditent pas le Loca-Pass i


Je préside une association polynésienne. A lâaaavenir, si la Polynésie devient indépendante, la France aidera-t-elle les étudiants de ce TOM au même niveau quâaaaujourd'hui i


Simon LOUECKHOTE: Comment peut-on envisager dâaaêtre indépendants et de continuer à exiger les mêmes subventions de la part de lâaaEtat i Cela est proprement insensé !


Brigitte GIRARDIN: Si certains DOM-TOM veulent accéder à lâaaindépendance, il faudra quâaails sâaaadressent alors au Ministère de la coopération : je vous laisse découvrir le montant des aides qui sont accordées dans ce cadre. Quoi quâaail en soit, il appartient à tous les ultramarins de prendre les décisions quâaails jugent bonnes et de les assumer. Sâaaagissant du coût du transport, qui vous préoccupe, je veux rappeler, une fois de plus que rien nâaaexistait en matière de prise en charge du transport il y a encore trois ans. Nous sommes le premier Gouvernement à avoir pris des initiatives en la matière, initiatives dont je souhaite vous rappeler le détail.


  • · Nous avons mis en place une dotation de continuité territoriale, à hauteur de 31 millions d'euros pour la seule année 2005. Pour la Nouvelle-Calédonie par exemple, elle permettra dâaaaider 5 000 personnes qui bénéficieront dâaaune réduction de 30 % de leur billet dâaaavion. Si ce dispositif nâaaest pas encore mis en place en Nouvelle-Calédonie, cela sâaaexplique par des problèmes locaux : nous nâaaen sommes pas responsables.
  • · Vis-à -vis des compagnies aériennes nous essayons de faciliter un climat de concurrence. De ce point de vue, la situation sâaaest considérablement améliorée.
  • · Nous avons exigé des compagnies quâaaelles présentent davantage dâaaobligations de service public, qui seront mises en place lâaaété prochain.

Clôture du colloque


Micheline CHAMORIN


Etudiante, stagiaire à lâaaAssemblée Nationale


Bonsoir à tous. Je vous remercie de vous être tous déplacés. Je mâaaappelle Micheline Chamorin, je suis étudiante polynésienne actuellement en maîtrise dâaainformation et de communication à Angers. Grâce à lâaaIntergroupe parlementaire et à Madame Vernaudon, qui a accepté de me prendre en stage à lâaaAssemblée Nationale, jâaaai pu contribuer à la réalisation de ce colloque, pour vous et nous de sorte que nous puissions construire notre avenir, nous les étudiants de lâaaOutre-Mer. Câaaest quelque chose de très important car nous avons tous en commun les mêmes difficultés. Je vous regarde et je vous vois tous vous qui êtes de La Réunion, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Polynésie. Il y a derrière nous une petite boîte à idées. Elle est certes très petite mais si elle est remplie, cela fera avancer beaucoup de choses pour nous et cela pourra aider tout le monde, les parlementaires et toute personne présente ici aujourdâaahui, à mieux vivre demain. Je terminerai par une chose très importante pour moi. Je suis très fière dâaaêtre comme vous une étudiante mais avant tout une Francaise dâaaOutre-Mer. Je vous remercie.


David ISMAN


Etudiant


Monsieur le Président de séance, Mesdames et Messieurs les Députés Monsieur le Sénateur, je vous remercie de nous donner la parole. Ma participation au colloque nâaaa pris effet que deux semaines avant sa tenue. Jâaaai pu constater combien il était difficile de joindre les étudiants du fait de leur éclatement. Cela nâaaest pas vrai pour les TOM comme la Polynésie francaise ou la NouvelleiCalédonie mais lâaaest bien davantage pour les DOM comme la Martinique ou la Guadeloupe. Je vous invite à vous faire recenser auprès des associations des organismes que nous avons cité ainsi quâaaauprès du ministère de lâaaOutre-Mer, afin que lâaaon puisse vous joindre car des actions sont menées dans votre direction et il est important que vous soyez au courant. Par ailleurs je vous informe que les actes du colloque vous seront communiqués par courrier ou par mail mais je ne sais encore sous quel délai. Pour conclure, laissez moi vous dire que jâaaai appris au cours de ce colloque ce quâaaétait lâaaOutreiMer. Auparavant, ce nâaaétait que des mots pour moi. Aujourdâaahui, jâaaai rencontré des étudiants de Mayotte, de Polynésie francaise, de Nouvelle-Calédonie, de Guyane, de Martinique, de Guadeloupe, de Saint-Pierre-et-Miquelon dont je nâaaavais jamais rencontré de représentant. Je vous remercie dâaaavoir mis des visages et des coups de cÅaur sur ces deux mots. Je vous remercie.


Simon LOUECKHOTE


Président de lâaaIntergroupe parlementaire


Je voudrais associer à ces remerciements lâaaensemble de nos assistants parlementaires qui nous ont beaucoup épaulé dans cette tâche, ce qui nous permet de tirer un bilan positif de notre rencontre. Madame la Ministre, au nom de mes collègues parlementaires de lâaaIntergroupe, je voudrais vous remercier infiniment de votre présence cet après-midi parmi nous et dâaaavoir accepté de partager ces quelques instants privilégiés avec les étudiants de lâaaOutre-Mer pour évoquer ensemble les problèmes qui nous sont communs. Je voudrais également remercier nos principaux collaborateurs le conseiller du Président de la République qui est resté en notre compagnie une grande partie de lâaaaprès-midi. Je voudrais également vous remercier Mesdames et Messieurs les intervenants quelle que soit lâaainstitution, la collectivité ou la société que vous représentez. Merci de vous être déplacés et dâaaavoir participé à ces instants de partage et de sensibilisation sur les problèmes spécifiques à lâaaOutre-Mer. Je souhaite, par ailleurs remercier notre ami Gora Patel qui a accepté dâaaêtre le modérateur de cet aprèsimidi dâaaéchanges. Il lâaaa fait avec un parfait professionnalisme. Je voudrais enfin vous dire, à vous étudiants que nous avons passé un après-midi très riche. Vous nous avez fait part de vos craintes de vos soucis de vos attentes. Vous nous avez en particulier reproché de parler dâaaégalité mais de ne pas la respecter cet après-midi. Le représentant de la Polynésie francaise le faisait remarquer tout à lâaaheure : après une heure et demie dâaainterventions des participants des élus ou autres seule une demi-heure était consacrée aux étudiants. Câaaest tout à fait vrai. David rappelait tout à lâaaheure que les actes du colloque seront disponibles prochainement puisque lâaaIntergroupe parlementaire a sollicité une entreprise privée spécialisée dans la prise de notes de ce type de réunion. Nous disposerons donc des actes les plus fidèles possible à ce qui sâaaest passé cet après-midi. Micheline vous indiquait également quâaaà lâaaextérieur de la salle, se trouvait une boîte à idées. Chacune et chacun dâaaentre vous pourra y déposer une idée, une suggestion, un problème quâaail nâaaa pu exposer ici. Nous les prendrons en compte dans les actes du colloque. Nous vous avons distribué un document comportant différentes coordonnées et notamment celles des membres de lâaaIntergroupe parlementaire de manière à ce que vous puissiez nous exposer tout problème dont nous nâaaaurions pu discuter aujourdâaahui. Nous avons pensé quâaaà la suite de ce colloque, il faudrait que nous en organisions un nouveau, par exemple au mois de janvier 2006. Ce sera lâaaoccasion de faire le point sur ce que nous nous sommes dit aujourdâaahui et sur les avancées qui auront eu lieu dans lâaaintervalle. Je vous souhaite à toutes et tous un bon retour et un agréable week-end.


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