mercredi 5 février 2025

C Communiqués de soutien

Répression policière en Kanaky (suite)

Certains témoignages sont venus rappeler les conditions dans lesquelles le foyer familial avait été la proie de ces mercenaires de pâquerettes dont la seule bravoure avait été d’effrayer des enfants et des femmes. Dans la plupart des récentes interventions du GIPN (Groupe d’Intervention de la Police Nationale) puisqu’il s’agit bien de ses « valeureux guerriers » du maintien de l’ordre,  il n’ont en effet trouvé que les épouses et les enfants de nos camarades qui en sont restés choqués voire traumatisés pour un grand nombre d’entre eux par ces interventions réservées habituellement aux grands criminels. Un exemple flagrant de cette agressivité, fut celui de l’intervention de ces policiers au domicile d’un camarade dont l’épouse enceinte est arrivée juste après l’intervention pour constater les dégâts faits son domicile. Vitres cassées, armoires fouillées meubles renversées, en quelques mots une violation de domicile en règle. Comme si cela n’était pas suffisant ces fauteurs de trouble encagoulés se sont rendus chez le père du camarade chez qui ils ont eu recours aux mêmes méthodes en présence cette fois ci des membres de la famille. Chez un autre camarade le GIPN est intervenu dans la demeure familiale sans crier gare, fusils la main, cagoules baissées, pour surprendre, tranquillement installés chez eux, les enfants dont les parents s’étaient absentés . . . Vous avez dit « valeureux »  !!La manifestation de ce vendredi a été une occasion pour une des mamans dont le domicile avait reçu la visite de ces «  tout permis » de porter plainte avec bien sûr en soutien plus d’un millier de camarades qui scandaient aux responsables des forces de l’ordre d’ouvrir les grilles pour qu’elle puisse accomplir son acte comme n’importe quel citoyen. Après plusieurs hésitations la commissaire a fini par céder la pression populaire en acceptant que la plainte soit enregistrée condition que la plaignante se présente seule devant les grilles. Ce qui fut fait, non sans mal tant les autres femmes qui l’accompagnaient étaient particulièrement remontées. La veille la même maman s’était vu rétorquée que sa plainte n’était pas recevable car le GIPN avait tous les droits dans notre Pays !? Mais de quels droits on parle ici ? Celui de traumatiser des enfants et des mères sans défense ? De s’introduire dans le domicile familial, arme la main et encagoulés et de tout mettre sac ? Légitimer ces pratiques policières chez nos camarades, c’est criminaliser le mouvement social et cela constitue une atteinte une liberté fondamentale qu’est le syndicalisme. Mais il est vrai que l’expansion économique et la flambée des cours du Nickel masquent bien souvent la réalité politique et sociale dans notre Pays qui aujourd’hui encore et ce malgré les accords successifs, n’en demeure pas moins une colonie de la France d’Outre mer. Une situation contre laquelle l’USTKE, le seul syndicat en Kanaky, s’être prononcé pour le droit l’autodétermination du Peuple Kanak et au libre exercice de sa souveraineté Nationale, s’est toujours battu depuis 1981 date de sa création. Soit 27 ans de luttes sociales et politiques qui ont fait de ce syndicat le seul rempart crédible face aux appétits de toutes sortes que font naître la conjoncture économique actuelle mais également la proximité avec les prochaines échéances électorales capitales pour notre Pays. Un statut de notre organisation qui attise les oppositions les plus farouches de la part de la droite locale majoritaire en Province Sud, relayée dans sa besogne par les services de l’Etat Français et par un mutisme ininterrompu de la part d’indépendantistes institutionnalisés.  Depuis l’attaque du piquet de grève de Carsud, la répression policière en Kanaky s’est accentuée et la chasse aux syndicalistes de l’USTKE ainsi qu’ leurs familles devient quotidienne et politiquement correcte. Pour preuve cette mobilisation générale fait suite l’arrestation de 3 camarades le mercredi 23 janvier dernier et de 3 autres toujours dans les mêmes conditions brutales, le jeudi 24 janvier. C’est dans la foulée que jeudi soir l’assemblée générale avait décidée d’une mobilisation le lendemain devant le commissariat pour que cessent ces arrestations arbitraires d’un autre temps. Dans le cas contraire, il avait été décidé que tous les adhérents USTKE demanderaient être jugés pour participation la mobilisation de jeudi dernier qui avait dégénéré du fait des forces de l’ordre. Une proposition qui fut soumise devant les grilles du commissariat par plusieurs centaines de personnes, vendredi matin et refusée par la commissaire.  Pendant la manifestation nous apprenions, que nos camarades interpellés la veille et l’avant-veille avaient subit le même sort que les 10 précédents et que leur maintien en détention provisoire dans l’attente de leur jugement le 22 février prochain, avait été prononcé par le juge. Une condamnation un mois de prison ferme avant l’heure pour des camarades toujours présumés innocents !  Après la police c’est l’autre instrument de l’Etat colonial qui prend le relai, la justice 2 vitesses qui criminalise le mouvement social et les militants USTKE en particulier.

La manifestation ce vendredi 25 janvier se voulait être une mise en garde l’encontre de l’Etat Sarkosyen en Kanaky,  sur les risques que faisaient encourir la paix civile, le retour de ses pratiques policières et judiciaires d’un autre temps. De tels actes nous font rappeler les heures sombres de l’histoire de notre Pays et qu’ici nous avons appelé pudiquement « les évènements ». Hasard du calendrier, ou tout simplement l’histoire qui se répète, les affrontements survenus Carsud le jeudi 17 janvier dernier, sont intervenus 20 ans après ceux qui ont conduits aux évènement qui débouchèrent sur la tuerie, le 04 mai 1988, des 19 militants indépendantistes dans la grotte de Gossanah sur l’île d’Iaaï (Ouvéa) par l’armée coloniale Française.Au moment ou le peuple Kanak mais aussi toutes celles et ceux qui l’ont rejoint dans son combat s’apprêtent célébrer l’anniversaire de cette période tragique, un retour l’apaisement ou alors une aggravation du climat social, relève de la responsabilité de Mr Yves Dassonville, nouveau Haut Commissaire représentant de l’Etat en Kanaky. Pour sa part l’USTKE réitère sa volonté de voir cesser ces arrestations  brutales intempestives et que des sanctions soient prises l’encontre des policiers responsables du passage tabac de militants syndicaux après leurs arrestations. L’USTKE exige que toutes les poursuites judiciaires l’encontre de nos camarades soient abandonnées et que leurs libérations interviennent dans les meilleurs délais.



Newsletter

Abonnez-vous et recevez les dernières actualités dès leur parution

 Dernière actualité


 Dernière galerie photos