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En bref ... Les Congrès des syndicats ... L'actualité internationale minière en Ukraine, en Allemagne ...
Ingrid
14 Juin 2017
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Les Congrès des syndicats
France
La FNME-CGT fait son Congrès sous le signe du renouveau
La Fédération Nationale des Mines et de l'Energie CGT a tenu son 6e Congrès du 10 au 14 avril, à Nantes. Ce VIème Congrès a renouvelé les organes directeurs de la Fédération. Le Congrès a élu un nouveau Secrétaire Général de la FNME-CGT, Sébastien Menesplier ancien leader syndical de la Centrale nucléaire du Blayais et SG adjoint de la FNME-CGT. Selon le nouveau Secrétaire Général, « la Fédération aura de nombreux combats à mener, car la déréglementation a chamboulé tout le secteur. On avait des entreprises qui tous les ans embauchaient de nombreux salariés. Aujourd’hui, on restructure et on supprime des emplois. Ce Congrès de la FNME a fait ressortir non pas un manque d’identité de la part des délégués mais des interrogations sur ce que sera l’avenir de cette Fédération qui rassemble les mineurs, l’énergie atomique et les industries électriques et gazières ».
Autrement dit, l’avenir est dans les luttes qui sont payantes. A cet égard, le Congrès a fait état de nombreuses journées de mobilisation organisées en 2016, entre autres dans le secteur de l’Énergie, des Mardis de la colère sur le salaire national de base – soit plus de 500 actions menées depuis janvier dernier. A Fessenheim, c’est bien une forte mobilisation locale des salariés et de la CGT qui n’a pas permis au Conseil d’administration d’EDF de voter la demande d’abrogation d’exploitation de la Centrale nucléaire de manière anticipée. Autre exemple emblématique à RTE, ce camouflet pour la loi Travail et la Direction du groupe.
Pour contourner l’opposition de la CGT, majoritaire à plus de 58 % au sein du groupe, la CFDT et la CFE-CGC, encouragées par la Direction, ont demandé un référendum version loi El Khomri sur un accord sur le temps de travail. A l’appel de la FNME-CGT, des 76 % de participants 71 % ont voté contre le projet d’accord, exprimant leur refus d’accepter leurs horaires flexibilisés par le recours au travail posté et les interventions en dehors des horaires habituels. Ce qui a permis de confirmer toute la nocivité de la loi Travail et validé la pertinence des mobilisations du printemps 2016, démontrant que les salariés continuaient de la rejeter.
Bertin Boere, délégué syndical STKE/NMC mandaté par l'USTKE (au 1er plan à droite) pour assister à ce 6è Congrès en avril dernier à Nantes. En compagnie des camarades de la FNME-CGT.
Russie
Le STEINR défend efficacement les intérêts des salariés du Nucléaire
Les 5 et 6 avril 2017, notre adhérent du Nucléaire russe, le STEINR, a tenu son 5è Congrès qui a réuni plus de 200 délégués ainsi que des invités étrangers. Le Congrès a noté que le Syndicat a dû, dans des conditions très difficiles, réaliser la tâche principale – l'augmentation des salaires et la protection sociale des travailleurs. Mais l'industrie nucléaire a réussi à maintenir sa stabilité et sa viabilité financière lors de l'exécution des contrats gouvernementaux et pour l’étranger, et le partenariat social a contribué à réduire les risques de détérioration de la situation socio-économique des travailleurs. Les délégués ont renouvelé leur confiance à Igor Fomitchev, qui a été réélu à l'unanimité au poste de Président du STEINR. Le Secrétaire Général de l’OIEM, Alain Simon, a félicité les syndicalistes russes pour leur travail actif au plan international, notamment pour la paix universelle, en les encourageant à rester vigilants pour préserver leurs acquis sociaux, à militer pour la sûreté et la sécurité nucléaire dont dépend l'avenir de l’Energie atomique.
Allemagne
Le Sommet syndical Labour 20
(création de la CSI) s’est tenu les 16 et 17 mai, à Berlin, pour revendiquer auprès des gouvernements l'amélioration du modèle actuel de globalisation. Le L20 a précédé le Sommet du G20 (juillet, Hambourg), où la présidence du G20 passera à l'Allemagne. A cet égard, le L20 s’est adressé à Angela Merkel, qui "a reconnu le rôle des accords-cadres globaux et s’est félicitée de la contribution du L20 à une croissance plus équitable". Améliorer la globalisation capitaliste par des accords-cadres globaux de la CSI ? Mais qui croira à cette fiction ? N'est-ce pas la preuve de la connivence ?
En bref, l'actualité minière au niveau international
Ukraine
Les ukrainiens mineurs sont confrontés
à un autre problème lors de la vérification des masques auto-sauveteurs (appareils respiratoires isolants donnant aux mineurs la seule possibilité de survivre en cas d'accident).Comme l'a révélé cette vérification, 75 % des auto-sauveteurs sont inaptes à l'exploitation. Les fonctionnaires de Kiev ont éludé la résolution de ce problème. À leur avis, le gouvernement n'a pas l'obligation d'assurer la sécurité du travail dans les mines publiques. Traduit de la langue bureaucratique, cela signifie : sauvez-vous vous-mêmes, que chacun se débrouille.
A ce propos, les mineurs se souviennent du dernier Congrès de leur Syndicat et du brillant discours du Secrétaire Général d’IndustriALL Jyrki Raina, qui les assurait de "la solidarité globale de la famille syndicale globale". Mais quand les tuteurs occidentaux du coup d’Etat à Kiev ont commencé à prendre de la distance par rapport à leur "projet ukrainien", IndustriALL a perdu de l'intérêt pour le membre de la famille syndicale globale. Dans ces conditions, les mineurs ukrainiens ne doivent compter que sur eux-mêmes. L'Ukraine est mise aux enchères. Après les escargots, la paille, la terre végétale et le lard, Kiev vend ses mines et ses compagnies énergétiques. On se débarrasse de toutes les centrales thermiques. Puisque les livraisons d'anthracite de Donetsk (le charbon de l’agresseur) sont bloquées par les autorités de Kiev et les nationalistes radicaux, les réseaux de chauffage urbain en Ukraine seront liquidés. L’espoir sur le charbon australien s’est révélé infondé. Car les caravanes de kangourous transportant du charbon australien avancent trop lentement. Kiev propose aux Ukrainiens de se débrouiller par eux-mêmes pour avoir de l'eau chaude et chauffer leurs appartements pendant la saison froide.
Allemagne
:
Rien ne peut remplacer le gaz naturel dans le mix énergétique de l'Europe,
c’est une réalité. L’Allemagne y devient le hub gazier, c'en est une autre. La population allemande profite-t-elle de cette manne ? Pas du tout ! Car le FMI alerte sur la hausse du risque d’extrême pauvreté en Allemagne. Cela montre ce que vaut le fameux modèle allemand qui développe le nombre de gens pauvres et mal payés absolument unique en Europe.
Russie :
Le méthanier brise-glace nommé " Christophe de Margerie",
qui transportera le gaz naturel liquéfié (GNL) du champ de Yamal dans la zone Arctique russe, est mis en service. Ainsi baptisé en l’honneur du PDG de Total, ce géant long de 300 m et haut de 60 m dispose d’une capacité de 172 600 m3 de gaz liquéfié à – 160°C et peut naviguer par – 50°C dans des glaces de plus de 2 mètres d’épaisseur. Ce navire unique au monde peut naviguer 6 mois de l’année, là où des méthaniers traditionnels ne peuvent le faire que 4 mois avec l’assistance d’un brise-glace.
Rappelons que le PDG de Total avait des relations privilégiées avec la Russie frappée de sanctions occidentales sans précédent. Sa mort tragique dans un accident d'avion en 2014 n’a pas encore livré tous ses secrets. L'exploitation du champ de Yamal (détenu à 60 % par le russe Novatek, à 20 % par Total et 20 % par la Chine) était l’un des projets phares du PDG de Total. L'essentiel de la production (17 millions de tonnes par an) de ce champ gazier géant situé à l'extrême nord de la Sibérie occidentale sera déchargé dans le port belge de Zeebrugge. Ce GNL sera ensuite repris par d'autres méthaniers classiques et distribué en Europe et aussi en Asie. Le "Christophe de Margerie", construit en 30 mois au chantier sud-coréen pour la Russie, est le premier des 15 méthaniers qui devront ouvrir les routes glacées de l’Arctique vers 2021. C’est le signe que le projet phare de Total lancé par Christophe de Margerie progresse malgré les sanctions et les provocations organisées.
Les deux Corées
Une énième crise militaro-politique dans la péninsule coréenne
lève le voile sur le spectacle qui dure depuis plus de 70 ans. La question embarrassante : pourquoi deux Corées ? La plupart des réponses se réfèrent à l'idéologie en termes de "capitalisme contre socialisme". Alors comment expliquer l'aide des USA au régime nord-coréen après la cessation du soutien de l'URSS dans les années 1990 ? Sans l’aide économique américaine (surtout alimentaire) ce régime hyper-militarisé se serait effondré depuis longtemps. Incapable de se nourrir, il n'aurait jamais pu survivre à de fréquentes famines qui sévissent dans ce pays. Une explication plausible est que les USA ont besoin de la Corée du Nord pour justifier leur présence militaire dans cette partie du monde. Cependant, certains analystes évoquent une autre raison.
Après la Seconde Guerre mondiale, disent-ils, les Maîtres de l'argent, soucieux de l'épuisement des ressources de la planète, ont décidé de créer une économie de haute technologie (le miracle sud-coréen) qui serait desservie par un nouveau type de gens obéissants ayant des besoins de subsistance minimum (Corée du Nord).
Des moyens énormes furent investis dans ce projet. C'est pour cela que si quelqu'un pense frapper la Corée du Nord pour détruire cette fabrique de gens de type nouveau, c’est comme si les Maîtres de l'argent avaient décidé de se suicider. Le fait que chaque « crise » dans la péninsule coréenne s'apaise tout naturellement et doucement confirme cette hypothèse.
Aux USA,
le dernier rapport du courtier d’assurances Northwestern Mutua
l explique pourquoi les Américains sont devenus totalement incapables de mettre de l’argent de côté. 45 % des Américains dépensent plus de la moitié de leur salaire mensuel dans le remboursement de leurs dettes, en excluant la dette hypothécaire. Lorsqu’ils sont déjà surendettés, il devient alors difficile de faire face aux remboursements des divers emprunts contractés. Chaque septième Américain pense qu’il est condamné à travailler jusqu'à la fin de sa vie pour rembourser les banques. A propos des "pénuries": Lorsque les médias (qui sont au service des banques) assurent que quelque chose va manquer énormément, c’est certainement le signe d’une prochaine augmentation des prix et de l’enrichissement ultérieur des élites parasitaires.
Italie
Justice privée : Une multinationale du Pétrole accuse l'Italie d'avoir protégé son littoral
C’est une réalité scandaleuse : les tribunaux d'arbitrage privés dits internationaux n’arbitrent rien du tout, sauf à condamner les Etats à des amendes faramineuses s’ils empêchent les multinationales de faire des profits. De ce fait, ce n’est plus la peine de faire des lois et même d’avoir un Etat, puisque les plus gros acteurs de la vie politique du monde, que sont les grandes corporations multinationales, ont leurs propres instances juridiques et font leurs propres lois qui prévalent sur celles des Etats. C’est au tour de l’Italie d’être traînée en justice par une multinationale pétrolière. Son crime : vouloir protéger son littoral des risques d’une marée noire. L’Italie est poursuivie devant un tribunal d’arbitrage international par Rockhopper Exploration, une compagnie britannique pétrolière et gazière qui lui réclame des dommages et intérêts. En cause : l’interdiction votée en janvier 2016 par le Parlement italien de toute nouvelle activité d’exploration et de production à moins de 12 mille marins de la côte, soit une vingtaine de kilomètres.
Or, Rockhopper Exploration a obtenu en 2015 les autorisations pour exploiter un gisement sous-marin qui est situé dans l’Adriatique à 10 km au large de la côte italienne. Ce gisement est estimé à 40 millions de barils de pétrole et à 184 millions de m³ de gaz. Après s’être vu refusé la concession en février 2016, suite à l’interdiction votée par le Parlement italien, Rockhopper fait aujourd’hui valoir que cette décision viole le traité de la Charte européenne de l’Energie de 1998 censé « fournir une plateforme stable pour les investissements dans le secteur de l’énergie ». La multinationale britannique a déclaré poursuivre l’Italie devant un tribunal d’arbitrage international pour « des dommages financiers très importants »...sur la base de ses potentiels futurs profits et non des investissements réellement effectués !
Ce genre de demandes de compensation de la part des multinationales se multiplie, en particulier sur le Pétrole, le Gaz ou l’exploitation minière – des secteurs que les Etats tentent d’encadrer par les législations environnementales pour protéger les travailleurs et les populations.
En Europe, le géant suédois de l’Energie Vattenfall réclame plus de 3,7 milliards d’euros aux autorités fédérales d'Allemagne, en compensation de leur décision de sortir du Nucléaire. Au Canada, le groupe pétro-gazier LPRC (une compagnie de développement et de production de ressources pétrolières et gazières) réclame également 250 millions de dollars au gouvernement du Canada, suite au moratoire sur la fracturation hydraulique mis en œuvre par le Québec, sous le fleuve Saint-Laurent. En Amérique Latine, l’Equateur s’est vu imposer une amende de 1,1 milliard de dollars suite à une plainte du groupe Occidental Petroleum, qui dénonçait son expropriation. L’amende est équivalente à plus de 4 % du budget total du pays. Et les exemples comme ceux-ci sont très nombreux à travers le monde. Nul besoin d’envoyer des porte-avions pour intimider un Etat qui menacerait les intérêts des puissantes multinationales qui bénéficient d’un pouvoir sans précédent pour échapper aux lois. Que peut-on faire face à une multinationale dont le capital est 10, voire 100 fois supérieur au budget d’un Etat ou d'un groupe d'Etats ?
(source : Courrier de l'OIEM - Bulletin d'Information n°126, Avril-Mai 2017)
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